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UNE ÉVOCATION DU 13ÈME ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

 menu - Sur la Bièvre

Sur la Bièvre ...

Paris qui s'en va

A. Hermant (1865)

La Bièvre (in Croquis parisiens)

J.K. Huysmans (1880)

La Bièvre

J.K. Huysmans (1886)

La disparition de la Bièvre

Le Journal des débats politiques et littéraires (1893)

La Bièvre

G. Lenotre (1896)

La Bièvre déborde

Pierre Véron (1897)

La Bièvre

Louis Sauty (1898)

La Bièvre (Paris qui s'en va)

Gustave Coquiot (1903)

Le long de la Bièvre

Georges Cain (1905)

La perdition de la Bièvre

Adrien Mithouard (1906)

La rivière perdue (Léo Larguier)

Le Journal des débats politiques et littéraires (1926)

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SAVIEZ-VOUS QUE...

La rue Henri Pape s'appelait jusqu'en 1897, rue Edmond-Valentin


Le 24 décembre 1939, Paris-Soir nous apprenait que Mme Marthe Pouchenel, 20 ans, avait glissé sur le verglas dans la cour de l'immeuble où elle demeurait, 23, rue Bourgon et avait été admise à l'hospice de Bicêtre.


Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »

Article - inclus

Noté dans la presse...

1933

Inauguration d'habitations à bon marché dans le XIIIè arrondissement

L'Office public des habitations de la Ville de Paris a entrepris, il y a quelques années, la construction de plusieurs groupes d'habitations à bon marché dans divers quartiers populeux de la capitale.
L'un de ces groupés, sis dans le XIIIè arrondissement et dont la construction a été commencée en 1930, vient d'être terminé.

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C'est arrivé dans le 13ème

 La folie du cordonnier - 1921

La folie du cordonnier

Le Gaulois  — 20 mars 1921

Un sujet russe, Bernard Steimann, cordonnier âgé de cinquante et un ans, demeurant 22, avenue de Choisy, menacé d'expulsion fut pris d'un acte de folie et se barricada dans sa boutique, menaçant de tuer ceux qui s'approcheraient.

L'intervention du commissaire de police n'eut aucun succès. Steimann restait enfermé. Alors il fut décidé qu'hier matin on lancerait par une fente de la porte de la boutique deux ampoules remplies d'un gaz soporifique, afin de pouvoir se rendre maître du forcené.

Or, à sept heures du matin, deux agents en surveillance aperçurent soudain deux jambes qui s'allongeaient sous le rideau de fer. Chacun en prit une et tira ; Steimann n'opposa aucune résistance. Le pauvre fou s'était blessé dans la, région du cœur avec un de ses tranchets à  chaussures.

Transporté immédiatement à la Pitié, le malheureux y a reçu les soins nécessaires.

Comme ses blessures ne présentent aucun caractère de gravité, il sera dirigé sur l'asile de Sainte-Anne.

A. Magne

 On ne peut pas tout prévoir - 1909

On ne peut pas tout prévoir

Le Journal — 29 juillet 1909

Un employé de commerce, M. Julien Pichet, âgé de 24 ans et demeurant 12, rue des Peupliers, qui regagnait son domicile, passait la nuit dernière vers onze heures rue de Tolbiac quand, à l'angle de l'avenue d'Ivry, il fut accosté par trois individus qui, sans plus de façon, lui réclamèrent son porte-monnaie. Le jeune homme mit bien la main à la poche, mais pour en retirer un revolver qu'il braqua sur les rôdeurs en les invitant à prendre le large

Comme l'un des apaches esquissait un geste menaçant, l'employé fit feu, et le malandrin roula sur la chaussée, atteint à la jambe gauche.

Des agents, accourus, relevèrent le blessé, dont les compagnons s'étaient prestement enfuis.

Celui-ci, un nommé Gaston Moreau, dix-huit ans, dit le « Frisé de la Glacière », a été transporté à l'hôpital Cochin, à la disposition de M. Delanglade, commissaire de police du quartier.


Sur les bords de la Bièvre

 LA BIÈVRE - JK Huysmans - Croquis parisiens 1880

La Bièvre

par J. K. huysmans

Croquis parisiens — 1880

À Henry Céard

La nature n’est intéressante que débile et navrée. Je ne nie point ses prestiges et ses gloires alors qu’elle fait craquer par l’ampleur de son rire son corsage de rocs sombres et brandit au soleil sa gorge aux pointes vertes, mais j’avoue ne pas éprouver devant ses ripailles de sève, ce charme apitoyé que font naître en moi un coin désolé de grande ville, une butte écorchée, une rigole d’eau qui pleure entre deux arbres grêles.

Au fond, la beauté d’un paysage est faite de mélancolie. Aussi la Bièvre, avec son attitude désespérée et son air réfléchi de ceux qui souffrent, me charme-t-elle plus que toute autre et je déplore comme un suprême attentat le culbutement de ses ravines et de ses arbres ! Il ne nous restait plus que cette campagne endolorie, que cette rivière en guenilles, que ces plaines en loques et on va les dépecer ! L’on va pendre aux crocs chaque quartier de terre, vendre à l’encan chaque écuellée d’eau, combler les marécages, niveler les routes, arracher les pissenlits et les ronces, toute la flore des gravats et des terres incultes ; la rue du Pot-au-Lait et le chemin de la Fontaine à Mulard qui enlacent toute une lande engorgée de mâchefer et de plâtras, bossuée par des bourrelets et des culs de pots de fleurs, semée, çà et là, de fruits pourris et mangés de mouches, de cendre et de flaques, empuantie par les entrailles mouillées des paillasses et les amoncellements dans la bouillie des fanges, vont disparaître et cette vue mélancolisante d’un puits artésien et de la Butte aux Cailles, ces lointains où le Panthéon et le Val-de-Grâce arrondissent, séparés par des tuyaux d’usines, leurs deux boules violettes sur la braise écroulée des nuages, vont faire place aux jolies bêtes, aux banals galas des maisons neuves !

Ah ! les gens qui ont décidé le pillage et le sac de ces rives, n’ont donc jamais été émus par l’inertie désolée des pauvres, par le gémissant sourire des malades ? ils n’admirent donc la nature que hautaine et parée ? ils ne sont jamais, par les jours de spleen, montés sur les coteaux qui dominent la Bièvre ? ils ne l’ont donc jamais enfin regardée cette étrange rivière, cet exutoire de toutes les crasses, cette sentine couleur d’ardoise et de plomb fondu, bouillonnée çà et là de remous verdâtres, étoilée de crachats troubles, qui gargouille sur une vanne et se perd, sanglotante, dans les trous d’un mur ? Par endroits, l’eau semble percluse et rongée de lèpre ; elle stagne, puis elle remue sa suie coulante et reprend sa marche ralentie par les bourbes. Ici, des huttes pelées, des hangars borgnes, des murs salpêtrés, des briques tartreuses, tout un assemblage de teintes mornes sur lesquelles, pendant à la croisée d’une chambre, un édredon de percale rouge jette comme un réveil sa note éclatante ; là, des cages sans volets pour les mégissiers, des brouettes, les quatre fers en l’air, un trident, un râteau, des vagues figées de laine morte, une colline de tan sur laquelle picore une poule à crête écarlate et à queue noire. En l’air, des toisons secouées par le vent, des peaux râclées qui s’étirent et se détachent avec leur blancheur crue sur la pourriture verdie des claies, par terre, des baquets hydropiques, des futailles énormes où marine dans des teintes de feuille morte et de bleu sale la croûte liquéfiée des cuirs, plus loin enfin des peupliers piqués dans une boue de glaise et un tas de masures qui s’escaladent et se haussent les unes par-dessus les autres, étables sordides où toute une population de gosses fermente aux fenêtres pavoisées de linge sale.

Eh ! oui, la Bièvre n’est qu’un fumier qui bouge ! mais elle arrose les derniers peupliers de la ville, oui, elle exhale les fétides relents du croupi et les rudes senteurs des charniers, mais jetez aux pieds de l’un de ses arbres un orgue qui crachera en longs hoquets les mélodies dont son ventre est plein, faites s’élever dans cette vallée de misères la voix d’une pauvresse qui lamentablement chantera devant l’eau une de ces complaintes ramassées au hasard des concerts, une romance célébrant les petits oiseaux et implorant l’amour, et dites si ce gémissement ne vous prend point aux entrailles, si cette voix qui sanglote ne semble pas la clameur désolée d’un faubourg pauvre !

Un peu de soleil — et, merveilles des joies navrées — des grenouilles coassent sous des roseaux, un chien s’étire, les pattes écartées, la queue en l’air, une femme passe un petit panier au bras, un homme en casquette chemine, le brûle-gueule aux dents et, sous la garde de mioches qui se roulent dans la boue, un fantôme de rosse blanche pâture dans les terrains vagues.

Les travaux sont commencés. Le remblai de la rue de Tolbiac barre l’horizon déjà ; le lait de chaux va masquer de son uniforme blancheur les ulcères diaprés du quartier souffrant, les grands ciels gris sur lesquels se découpent encore les séchoirs à jour des peaussiers et des chamoiseurs seront prochainement bouchés. Bientôt sera à jamais terminée l’éternelle et charmante promenade des intimistes, au travers de la plaine que sillonne, en travaillant, l’active et misérable Bièvre.

J. K. Huysmans

A lire

Un autre extrait des Croquis Parisiens : Le Cabaret des Peupliers (1880)

La perdition de la Bièvre par Adrien Mithouard

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La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)

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Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Las deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)

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