entete


UNE ÉVOCATION DU 13ÈME ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

sans titre 1

SAVIEZ-VOUS QUE...

Le 13 juillet 1880 furent organisées des retraites au flambeau dans les principaux quartiers du 13ème arrondissement et le 14, eût lieu à 2 heures, une grande cavalcadre au profit des écoles. Des fêtes forraines se tenaient sur les places et avenue de l'arrondissement et des concerts furent donnés par les sociétés instrumentales et chorales.


La Butte-aux-Cailles culmine à 60 mètres au dessus du niveau de la mer tandis que le point le plus haut du reste du quartier Maison Blanche n'est qu'à 53 mètres.


Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »

menu-nouveautés sans titre 1

C'est arrivé dans le 13ème

 Pour trois francs cinquante - 1923

Pour trois francs cinquante.

Paris-Soir — 10 octobre 1923

Les inspecteurs Duluc, Jodon et Duteil, du 4è district, ont arrêté, ce matin, le nommé Léon Roger, 25 ans, demeurant chez ses parents, 12, rue Baudricourt, qui, lundi matin, à 1 heure, blessa grièvement, d'un coup de couteau au bas-ventre, le nommé Gauchery.

Conduit au Commissariat de la Gare, il a déclaré que c'est au cours d'une discussion pour une somme de 3 fr. 50 qu'il tira son couteau pour frapper Gauchery qui, lui-même, menaçait Marlier, un de ses amis présent.


 Le drame de la rue Esquirol - 1904

Le drame de la rue Esquirol

Le Figaro ― 25 février 1904

Un drame de la jalousie s’est déroulé hier matin, 23, rue Esquirol. Pendant que son mari dormait, Mme Marie Jacquet, âgée de trente-cinq ans, a tiré sur lui six coups de revolver.

Deux balles ont atteint à la tête M. Jacquet, a été transporté dans un état alarmant à l'hôpital de la Pitié.

Le blessé a refusé de porter plainte contre sa femme, qui a déclaré qu’elle regrettait son acte et qu’elle avait agi. dans un accès de fureur jalouse.


LIEUX DU TREIZIÈME

 Le cabaret de la mère Marie - Alfred Delvau

Le cabaret de la mère Marie

Paris qui s'en va, Paris qui vient : publication littéraire et artistique – 1859 -1860

Le chemin qui y mène, — c'est-à-dire les quelques rues qui partent du boulevard de l'Hôpital et aboutissent à la barrière des Deux-Moulins, — est bordé de maisons basses, bâties comme pour l'amour de Dieu, avec un peu de plâtre et beaucoup de boue. Cela ressemble plus à des huttes de Lapons qu'à des habitations de civilisés : maisons de petites gens, en effet, que ces maisons-là !

Tout ce quartier, d'ailleurs, a une physionomie bien tranchée, — si tranchée même qu'on ne dirait pas qu'il fait partie du Paris de 1859, du Paris élégant, du Paris de la Chaussée-d'Antin, du Paris de Notre-Dame de Lorette. C'est le jour et la nuit, c'est la soie et la bure, l'eau de lavande et l'eau de ruisseau. Les habitants de ce pays-là ne s'occupent pas des habitants des autres pays, — je veux dire des autres quartiers. Ils ont leurs mœurs à part, leur besogne à part, leurs peines à part, — et aussi leurs plaisirs.

Ainsi, quand vient le dimanche, toute cette population de tanneurs et de chiffonniers, de blanchisseuses et de cotonnières, se débarbouille un peu, s'attife, se pomponne, se pimpreloche, et tout cela, — femmes, enfants et vieillards, — se répand dans les guinguettes d'alentour, chez les brandeviniers de la barrière de Fontainebleau et de la barrière des Deux-Moulins. Les jeunes, mâles et femelles, vont « pincer un rigodon » à la Belle-Moissonneuse ; les vieux et les autres vont chez Aury ou chez Flamery, les Richefeu et les Desnoyers de ces parages.

Beaucoup aussi vont chez la Mère Marie, — un marchand de vin qui vit sur une vieille réputation.

Ce cabaret-là est plus engageant que les autres. Il n'y a pas, comme chez les voisins Aury et Flamery, des salons de cinq cents couverts ; on n'y fait pas noces et festins ; mais, ce qui vaut mieux, on y boit et l'on y mange sous le plafond du bon Dieu, sous les arbres !

Il vous a une physionomie engageante au possible, ce cabaret des anciens jours ! Tables rustiques, un peu vermoulues, sur lesquelles pleurent de temps en temps les acacias qui les entourent, et que commencent à secouer les premières bises d'automne ; puis, accoudés sur ces vieilles tables, bruyants et joyeux, des beuveurs de tout âge et de tout sexe, ouvriers et ouvrières, soldats et soldates, vieux et jeunes couples, des invalides de la vie et des invalides du sentiment, des passés et des futurs, des existences ébauchées et des existences finies ! Les brocs se succèdent avec rapidité, les verres s'entrechoquent, les gibelottes s'engloutissent, les rires des vieux se mêlent aux pleurnichements des marmots, les jurons s'accouplent aux baisers, la santé trinque avec la sénilité, — et l'oubli descend sur toutes ces cervelles, un oubli de quelques heures.

Car ce n'est pas de la joie seulement qu'on vient chercher sous ces arbres, en face de ces pots de faïence et de ces verres à facettes grossières, —miniatures des tonneaux des Danaides; on y vient chercher le repos de la fatigue des six jours de la semaine, l'oubli des misères de la mansarde et de l'atelier. Pour quelques groupes heureux, composés du père, de la mère et des « mioches » , il y a là aussi, comme dans tous les cabarets du monde, des groupes d'ivrognes endiablés qui viennent noyer leurs soucis dans des flots de vin bleu. « Encore une minute d'attention, et tu vas voir la bestialité dans toute sa candeur, » — dit Méphistophélès à Faust, dans la scène de la taverne, quand les étudiants commencent à se griser. Encore quelques instants et quelques litres, et vous allez assister au naufrage de toutes ces pauvres raisons, déjà bien chancelantes ! Des querelles vont naître, sous n'importe quel prétexte ; la colère va monter, les injures et les coups vont s'échanger, — non pas dans le cabaret de la Mère Marie, mais sur le boulevard, dans la boue... Ainsi finira ce dimanche !

Malgré ces mauvais coucheurs, — c'est-à-dire, malgré ces mauvais buveurs qui sont destinés à mourir, un jour ou l'autre, d'une apoplexie de templier, — le cabaret de la Mère Marie est un des plus pittoresques et des plus vivants de la barrière. Il a une physionomie que n'ont pas les autres, et des habitués qui ne sont pas ceux des autres. Aussi les cabarets voisins le jalousent-ils. Il y a, à droite et à gauche, des concurrents qui essaient d'achalander leurs maisons avec des enseignes provoquantes. L'un, c'est le cabaret du père Pierre. « Pour boire du bon vin, entrons chez lui. » Ainsi parle son enseigne. L'enseigne de l'autre n'est pas moins engageante : « Ici on assuure contre la soif. » Tous deux prêchent dans le désert : la Mère Marie seule a ses convertis.

Hélas ! ce brave cabaret sera peut-être démoli un de ces quatre matins, — avec le mur d'enceinte.

Comme Flameng a bien fait de faire son portrait !

Alfred DELVAU.

A lire également

La Barrière des Deux Moulins (Delvau - 1865)

sans titre 1

Ailleurs sur Paris-Treizieme

La Place Paul Verlaine

Une délibération municipale, approuvée par un arrêté préfectoral que ratifia, le 28 juillet dernier, un décret présidentiel, a donné le nom de Paul Verlaine à une place sise à Paris dans le 13e arrondissement, à l'intersection des rues Bobillot, du Moulin-des-Prés et de la Butte-aux-Cailles. (1905)

Lire

Avis à la population

Il est établi dans le 13e arrondissement des cantines pour le service des militaires qui montent la garde sur les remparts. (1870)

Lire

Le futur boulevard Saint-Marcel

Un arrêté du préfet de la Seine vient d'ouvrir une enquête à la mairie du douzième arrondissement pour le percement d'un nouveau tracé qui, sous le nom de boulevard Saint-Marcel, doit relier le boulevard Montparnasse au boulevard de l'Hôpital (1857)

Lire

L'élargissement de la rue Mouffetard et l'aménagement de la place d'Italie

L'administration vient de faire déposer à la mairie du 13e arrondissement le plan parcellaire des propriétés dont la cession est nécessaire en tout ou en partie pour exécuter l'élargissement de la rue Mouffetard et la transformation d ela place d'Italie. ()

Lire

sans titre 2
sans titre 2

© paris-treizieme.fr pour la transcription du texte