Les résultats obtenus par l'association des ouvriers en instruments de précision
Le Journal — 3 mai 1933
Le Parisien que ses occupations ou les hasards d'une promenade conduisent
dans le 13è arrondissement ne découvre pas sans surprise, dans le populeux
quartier de la Maison-Blanche, un véritable « building », qui, de sa masse imposante
et blanche, écrase les vieilles maisons voisines.
La perspective de cet immeuble neuf, percé de larges baies et coiffé de terrasses,
fait un vif contraste avec le groupe sombre des toits qui l'entourent. Et ses
proportions, sa ligne de conception moderne constituent, dans ce coin de Paris,
un premier sujet d'étonnement.
Au fronton de la grande porte d'entrée qui s'ouvre 8, rue Charles-Fournier,
s'inscrivent quatre lettres : A.O.I.P., lisez : « Association des ouvriers
en instruments de précision ».
Les derniers agrandissements de l'A.O.I.P. sont relativement récents puisqu'ils
furent inaugurés le 12 décembre dernier par M. Dalimier.
Cette consécration officielle a attiré l'attention sur une coopérative ouvrière
jusqu'alors à peu près ignorée du public. Une visite l'obligera à' l'admiration
; car l'œuvre — on le verra — est forte et belle, à l'image de l'immeuble qui
l'abrite.
Photo
de la façade de l'A.O.I.P., rue Charles Fourier (vers 1930), extraite d'un projet
de modification.
Source originale :
http://www.aoip-scop.fr
C'est en 1896 que fut fondée l'Association des ouvriers en instruments de
précision.
Les débuts, s'ils furent audacieux, ne permirent d'enregistrer d'abord que
des résultats fort modestes : trois membres associés, un atelier de quelques
mètres carrés abritant quatre machines au pied et à main.
Les organisateurs ne se découragèrent point et peu à peu virent leurs efforts
couronnés de succès.
L'essor de l'association devait se manifester d'abord par une extension progressive
et continue des ateliers. En 1907, on procède aux premiers agrandissements,
deux ans plus tard l'A.O.I.P. double la superficie des terrains attenants à
ses usines. Plus récemment, un magasin d'exposition est créé rue du Renard.
Enfin, au mois de juillet 1931, les plans de nouveaux bâtiments sont établis;
bâtiments destinés à un groupement des bureaux et à une organisation plus moderne
des ateliers. Dix-huit mois après, le ministre du travail inaugurait ces constructions
nouvelles et consacrait ainsi officiellement la réussite de l'A.O.I.P. Le nombre
des ouvriers adhérents s'est accru d'année en année et, à l'heure actuelle,
plus de 550 sont employés chaque jour à l'usine. Le chiffre d'affaires de l'association
dépasse 30 millions de francs.
Cet admirable développement est dû pour une bonne part à l'heureuse gestion
de l'A.O.I P., mais aussi à l'extension que prend chaque jour l'usage du téléphone
et à l'effort poursuivi par l'État pour l'amélioration des réseaux existants.
Cela se traduit pour l'A.O.I.P. par des commandes importantes et souvent renouvelées.
L'activité des dirigeants de l'association ne s'est pas bornée aux aménagements
professionnels. C'est ainsi que les bénéfices réalisés ont permis la création
successive d'un service social, d'une caisse de secours, d'une maison de repos
et enfin d'un centre d'éducation à l'usage de nombreux apprentis.
Tel est, en moins de quarante ans, l'admirable bilan d'un groupement digne
du plus haut intérêt puisqu'il est un magnifique exemple d'entr'aide sociale
par le travail et la persévérance.
Communiqué
ON PEUT GUÉRIR LE RHUME DES FOINS
Il a semblé que le rhume des foins sévissait de plus en plus depuis
quelques années. Voici à ce sujet l'opinion du Docteur Georges Schoengrun.
ex-laryngologiste assistant des Hôpitaux de Paris, spécialiste de la question.
Le
Docteur Schœngrun, dont les travaux sur le sympathique nasal sont connus
dans le monde entier, en effet, a communiqué dernièrement à l'Académie de
médecine les remarquables résultats de ses travaux concernant sa nouvelle
méthode de traitement du rhume des foins.
Le rhume des foins n'est pas grave, mais c'est une maladie horripilante
qui provoque des éternuements, des troubles des yeux, de la gorge, et même
de l'asthme. Cette affection poursuit les malades pendant des années et
se répète à chaque saison. Souvent ces derniers désespèrent de se guérir.
Depuis trois ans, le Docteur Schœngrun a prouvé qu'il s'agit d'un trouble
du système sympathique qui subit, par l'intermédiaire du nez, l'influence
des poussières végétales.
Sans vouloir donner des détails techniques, on peut dire qu'il suffit
au Docteur Schœngrun de toucher-un point de la muqueuse nasale avec un liquide
approprié selon chaque cas pour arrêter des rhumes des foins récents ou
anciens, même en pleine crise, et souvent les empêcher de se reproduire
les années suivantes. Cela montre tout l'intérêt de ce traitement. Il s'agit,
de la part du spécialiste, d'une manœuvre délicate mais inoffensive et indolore.
Parfois une seule application suffit. En moyenne, deux à cinq sont nécessaires,
l'ensemble se fait en quelques jours. Le traitement ne dérange pas le malade
de ses occupations habituelles et réussit, suivant des statistiques impartiales,
dans la majorité des cas. Cette méthode, entre les mains expérimentées de
son auteur, a donné des résultats qui n'ont jamais été obtenus avec aucune
autre.
Ceci est d'autant plus digne d'intérêt que le rhume des foins était généralement
considéré comme incurable.