Raffinerie Say
A quelques pas de la, sur le boulevard de la Gare, occupant tout l'espace
compris entre les rues Dunois et Jeanne-d’Arc, vous remarquerez un bâtiment
immense. Sur son fond blanc, se dessinent en lignes de brique les cintres de
ses basses et nombreuses fenêtres. Au-dessus des toits s'élève la haute pyramide
rose d'une cheminée d'usine. Vu de loin, l’aspect de ces bâtiments est assez
celui d'une immense minoterie. C'est la célèbre raffinerie Say, un de ces établissements
dont l'industrie française est fière à juste titre, le centre de production
le plus actif en ce genre.
Si, par l'ouverture de la haute porte qui lui donne accès, vous jetez un
regard dans la grande cour, vous vous rendrez compte de l'incessante activité
qui règne en cette usine. Les tombereaux pleins de charbon entrent en croisant
les camions emportant des miniers de kilogrammes de sucre en pains. Les ouvriers
lavent à la fontaine leurs corps nus jusqu'à la ceinture; les contremaîtres,
les chefs d'atelier affaires vont des bureaux à l'usine, de l'usine aux bureaux.
Ici, depuis l'aube jusqu'à la un du jour, l'inaction est chose inconnue le travail
s'accomplit sans s'interrompre un instant, sous une surveillance constante.
La raffinerie Say, première en importance des huit qui sont établies à Paris,
livre à la consommation environ vingt mille pains de sucre par jour, soit 240.000
kilogrammes elle emploie, pour cette production, environ deux mille cinq cents
sacs de sucre brut.
Alexis Martin
Les étapes d'un touriste en France : Paris,
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1890
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