La société des fourneaux de Saint-Vincent de Paul, le 5 novembre 1897 ouvraient, comme chaque année, ses fourneaux (au nombre de 26 en 1897) qui restèrent ouverts jusqu’au 30 avril 1898, tous les jours non fériés, de huit heures à onze heures du matin. Trois d'entre eux étaient situés dans le 13ème : 45 rue Corvisart, 35 rue de la Glacière et 87 bis rue Jenner. Avec un bon de dix centimes, les malheureux recevaient une portion de pain, bouillon, viande, légumes, etc. enfin, de quoi se réconforter. Ces établissements charitables étaient dirigés par les Sœurs.
Le Théâtre Saint-Marcel situé 31 rue Pascal, bâti en 1830, donnait essentiellement des drâmes, des comédies et des vaudevilles de l'ancien répertoire.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Le fiacre numéro 7119 descendait hier matin, vers dix heures et demie,
l'avenue de Choisy, lorsque le cheval s'emballant tout à coup partit à fond de
train, malgré les efforts que faisait le cocher pour le contenir.
Tout à coup la bête affolée obliqua à droite, puis alla donner tête baissée
dans la porte vitrée d'une boutique de porcelaine, située au numéro 196.
Le marchand, M. Braul, était heureusement dans le fond du magasin, car l'élan
du cheval fut si violent qu'il entra entièrement dans la boutique, brisant
glaces, comptoir, vaisselle, potiches, etc.
Il a fallu pénétrer à l'intérieur de la porcelainerie par une porte ouvrant
sur le corridor pour dételer l'animal.
La pauvre bête s'est fait des blessures telles qu’il faudra sans doute
l'abattre. Le fiacre est également fort endommagé.
Quant aux dégâts causés dans la boutique, ils sont considérables.
A coups de baïonnette.- 19 janvier 1897 A CHANGER
A coups de baïonnette.
Le Matin - 19 janvier 1897
Le quartier de la Maison-Blanche a été, hier matin, le théâtre d'un drame
sanglant. M. Joseph Brichet, garde républicain en retraite et propriétaire d'un
petit; immeuble situé dans le passage des Malmaisons, a été frappé du plusieurs
coups de baïonnette par un de ses locataires, un chiffonnier du nom de Guillon.
Ce Guillon était sorti récemment de la maison centrale de Poissy; il avait la
prétention de transformer son logement en une sorte d'asile de nuit à l'usage de
tous les vagabonds du quartier et des prisonniers libérés se trouvant sans
domicile.
Naturellement, M. Brichet vit d'un très mauvais œil cette invasion
'de malfaiteurs dans un local lui appartenant, et il s'efforça de faire
déguerpir et son singulier locataire et ses étranges amis.
Comme Guillon se
refusait énergiquement à vider les lieux, M. Brichet trouva très pratique de
faire démonter la porte et les fenêtres de son logement. Le chiffonnier résista
quand même, et, hier matin, quand l'ex-garde républicain se présentait pour lui
signifier de nouveau son congé, il se précipita sur lui, armé d'une vieille
baïonnette et le frappa à la poitrine et aux jambes.
M. Brichet, blessé très
grièvement, a été transporté à l'Hôtel-Dieu. Quant à l'auteur de cette tentative
de meurtre, il été mis sur-le-champ en état d'arrestation et envoyé au Dépôt par
M. Remougin, commissaire de police.
Lu dans la presse...
Les quartiers pauvres - 1869 - E. Bionne
Les quartiers pauvres
Le Rappel — 22 décembre 1869
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par
l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis »
à grands frais pour réaliser une fois de plus le proverbe : « On ne prête qu'aux
riches », ou le dicton : « L'eau va toujours à la rivière ».
Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens
ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes
des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend
la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles.
Nous recevons à ce sujet la lettre suivante, signée d'un grand nombre de
citoyens :
« Les habitants de la partie annexée au 13° arrondissement, déjà si
misérable sous tous les rapports voient avec un profond regret que l'administration
municipale donne les alignements et autorise l'édification de constructions
en plein axe de grandes voies à ouvrir, entre autres à l'angle de l'avenue d'Italie
et du boulevard Masséna et dans l'axe du boulevard du Transit.
« L'administration, qui se montre si prévoyante, si paternelle pour
les autres quartiers de Paris, n'a encore rien fait pour le treizième
arrondissement, surtout dans la portion comprise entre le quatorzième et la
route d'Ivry : elle n'a fait déposer dans les près de la glacière qu'une
faible partie des déblais produis par l'ouverture de la rue Mouffetard et la
création de l'hospice Sainte-Anne, lorsque tous les déblais qu'elle a fait
transporter à grands frais hors de Paris n'auraient peut-être pas suffi pour
racheter la différence du niveau nécessaire à l'ouverture du boulevard du
Transit (*) et au prolongement du boulevard de l'Hôpital, dont l'exécution
devrait être achevée depuis bien longtemps. En attendant, le manqué
d'écoulement des eaux provenant de la Bièvre fait que les prés se trouvent
transformés en lac dont les eaux croupissantes et corrompues et les plantes
marécageuses exhalant des odeurs fétides et des miasmes mortels :
« La raison se refuse-à croire qu'il existe de pareilles choses au sein
de la première capitale du monde.
« Persuadés que nous trouverons en vous le défenseur des faibles, nous
venons, par la présente, porter ces faits à voire connaissance, en vous priant
de vouloir bien nous obliger de votre concours, soit en vous rendant en personne
sur les lieux afin d'en juger par vous-même, soit en donnant la publicité nécessaire
à nos légitimes réclamations. »
Nous sommes allé « juger par nous-même » et ce que nous avons vu nous
a indigné.
Le gaspillage des finances municipales n'est que le moindre côté de la question.
L'administration trouve donc que nos fonds ne vont pas assez vite, qu'après
avoir donné un alignement, elle laisse construire en plein axe de futurs boulevards
des maisons en pierre et qui seront forcément expropriées et démolie ?
Mais nos lecteurs, ni personne, n'ont plus rien à apprendre sur la manière
dont notre argent est administré. Ce qu'il restait à connaître, c'est qu'on
traite la santé des citoyens comme leur argent.
Nous contenons au fond de notre cœur les sentiments que nous avons éprouvés
quand, après avoir traversé la Bièvre sur deux planches en guise de pont, après
avoir côtoyé de vastes marais couverts d'une épaisse mousse verte, nous nous
sommes trouvé, dans Paris, au milieu d'une population hâve, brisée par des fièvres
paludéennes, amaigrie par de longues souffrances, et où les enfants naissent
chétifs et mourants.
Nous espérons que M. Haussmann, averti par nous, fera promptement combler
ces marais pestilentiels. Il n'a qu'à y faire jeter les déblais qu'on porte
au loin à grands frais.
L'administration, qui pense tant aux quartiers riches, peut bien une fois
s'occuper un peu des quartiers pauvres, et faire enfin pour la santé du peuple
ce qu'elle n'a encore fait que jour sa propre vanité.
Émile Bionne. (**)
(*) Il s'agit de la future rue de Tolbiac. (**) Né à
Naples de parents français en 1843, Émile Bionne était avocat à la Cour de Paris
quand il écrivit ce texte. Il était également un collaborateur régulier du Petit-Journal
(Le vrai ! celui de 1863). E. Bionne est essentiellement connu pour avoir mis
en forme les écrits politiques d'Adolphe Crémieux et pour avoir était l'époux,
un bref moment, en 1881, d'Hortense Schneider (1833-1920), la célèbre cantatrice,
interprète des œuvres d'Offenbach, qu'il réussit à faire condamner (jusqu'à
ce que la Cour d'appel infirme la décision) à lui verser une pension alimentaire
lors de leur séparation. E. Bionne, qui se présentait alors comme sujet italien
et baron, fut ridiculisé dans cette affaire. Son texte le plus célèbre reste
la "Lettre circulaire aux électeurs de la 9e circonscription" du 27 avril 1870
par laquelle il appelait à voter "Non" au plébiscite visant à approuver la nouvelle
constitution proposée par Napoléon III laquelle fut, néanmoins, largement approuvée.
(NdE)
Au n°27 de la rue Jenner habitent Mme veuve Guilbert et sa fille Julia, âgée de vingt-deux ans. Un cocher, Baptiste Morand, était le commensal ordinaire de !a maison.
Des cris déchirants, partant d'un logement du deuxième étage, mettaient eu émoi, hier, vers deux heures de, l'après-midi, les locataires de la maison portant le numéro 6 de la rue Jenner.
Il y a trois ans, les époux Vey louaient un appartement d'un loyer annuel de 185 francs, au rez-de-chaussée d'un immeuble sis 28, rue des Cordelières, dans le quartier des Gobelins.
La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France. (1913)
Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Las deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)
Une délibération municipale, approuvée par un arrêté préfectoral que ratifia, le 28 juillet dernier, un décret présidentiel, a donné le nom de Paul Verlaine à une place sise à Paris dans le 13e arrondissement, à l'intersection des rues Bobillot, du Moulin-des-Prés et de la Butte-aux-Cailles. (1905)
Un arrêté du préfet de la Seine vient d'ouvrir une enquête à la mairie du douzième arrondissement pour le percement d'un nouveau tracé qui, sous le nom de boulevard Saint-Marcel, doit relier le boulevard Montparnasse au boulevard de l'Hôpital (1857)
L'administration vient de faire déposer à la mairie du 13e arrondissement le plan parcellaire des propriétés dont la cession est nécessaire en tout ou en partie pour exécuter l'élargissement de la rue Mouffetard et la transformation d ela place d'Italie. ()
Cette voie s'ouvrira en face la place de la Collégiale et viendra déboucher sur le boulevard extérieuraprès avoir coupé le faubourg Saint-Jacques. (1858)
Les travaux du puits artésien qui est en cours d'exécution à la Butte-aux-Cailles, dans le 13e arrondissement de Paris, se poursuivent régulièrement, et la profondeur atteinte par l'instrument de forage dépasse aujourd'hui 350 mètres. (1868)
Le plus ancien vestige des édifices religieux encore debout en ce moment, mais qui disparaîtra au premier jour, est le porche de la chapelle Saint-Clément, qui date du quatrième siècle, et dans laquelle fut inhumé en 383 saint Marcel, évoque, de Paris, sous le règne de Théodose. (1868)
On donne à la rue de la Croix-Rouge la dénomination de Domrémy. village du département des Vosges, où naquit Jeanne d'Arc; la route de Fontainebleau devient route d'Italie, la place de la barrière d'Ivry devient la place Pinel... (1868)
Si le vieil hôtel de Sens est, sur la rive droite de la Seine, un édifice curieux à voir, deux hôtels non moins anciens et tout aussi intéressants s'offrent sur la rive gauche, dans le quartier des Gobelins, aux yeux des amateurs du gothique. (1878)