UN MEURTRE EN TRAMWAY
Rue de Tolbiac, un voyageur est tué par des Apaches
Le Petit Parisien — 15 septembre 1908
Une scène sanglante, qui a eu pour épilogue la mort d'un homme, s'est
déroulée, hier soir, rue de Tolbiac.
Vers huit heures, le tramway 23-35, de la ligne Boulogne-Montreuil, bondé de
voyageurs, tant sur l'impériale qu'à l'intérieur et sur les plates-formes,
suivait cette rue.
Il allait atteindre la station de l'avenue de Choisy et marchait lentement,
la voie étant en réparation à cet endroit, lorsque plusieurs individus
s'élancèrent sur le marchepied. Bien qu'il n'y eût plus de place dans le
véhicule ils voulurent s'en faire quand même en bousculant les personnes qui se
trouvaient devant eux.
S'étant pris de querelle avec un jeune voyageur, ils se mirent à l'injurier,
puis, le tirant par les pieds, ils tentèrent de le précipiter sur la chaussée.
Après avoir riposté, le voyageur se défendit contre ses agresseurs en leur
envoyant plusieurs coups de pied.
Les chenapans, alors, s'acharnèrent sur lui et une véritable bataille
s'engagea. Soudain, le pauvre garçon poussa un cri et tomba comme une masse. Il
venait de recevoir un coup de couteau dans la cuisse. Le conducteur, M.
Gasparon, et des personnes présentes s'efforcèrent d'arrêter les bandits, mais
ce fut en vain. Ils parvinrent à s'enfuir.
Le blessé fut transporté dans la pharmacie la plus proche, où l'on constata
que la lame avait pénétré profondément et traversé de part en part l'artère
fémorale. Quelques instants plus tard, le pauvre diable expirait.
M. Yendt, commissaire du quartier Croulebarbe, ouvrit aussitôt une enquête.
Sur le défunt, il trouva des pièces, qui permirent d'établir son identité.
C'était un garçon laitier, Jean-Baptiste Marcillac, âgé de vingt-trois ans, originaire d'un village des environs de Mende (Lozère), et habitant 115, rue
d'Avron.
Il était arrivé à Paris, il y a un an environ, lors de sa libération du
service militaire.
Le magistrat a envoyé le cadavre à la morgue et prévenu le service de la
sûreté. On possède le signalement détaillé des meurtriers. Leur arrestation
semble imminente.
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911) |
S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne. Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883) |
L'inauguration du monument élevé à la mémoire de M. Ernest Rousselle, qui fut président du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, a eu lieu hier dans le jardin du dispensaire de la Maison-Blanche. (1901) |
Peu de lecteurs du Journal soupçonnaient qu’une exposition rassemblât, à la mairie du treizième, des œuvres exquises de fraîche beauté. Qu'ils fassent voyage. Ils connaîtront un vieux quartier de Paris dont il est aisé d'apprendre le charme. (1912) |