Le mystère de la rue Cantagrel
Un cimentier italien découvert blessé dans le sous-sol d'un immeuble en
construction
Le Petit-Parisien — 5 juillet 1931
Au
12 de la rue Cantagrel, dans le quartier de la Gare, l'Armée du salut fait construire
un vaste bâtiment. Le chantier s'étend entre les rues du Chevaleret et Cantagrel.
Quatre-vingt-huit ouvriers, Italiens pour la plupart, y travaillent. Hier matin,
vers 7 h. 30, le chef du chantier, M. Traversino, constatait qu'un cimentier,
M. Pierre Stratta, un Italien âgé de soixante-sept ans, demeurant en hôtel,
32, rue de Patay, n'avait pas pointé son entrée.
Vers midi, un manœuvre, M. Lacargue, qui était descendu dans les sous-sols
pour ramasser des débris de bois, aperçut Pierre Stratta étendu sur un tas de
planches. Sa veste était posée sur sa poitrine, lui recouvrant le haut du corps.
Le manœuvre s'approcha et vit que le cimentier était inanimé et portait
à la gorge une profonde blessure.
Le chef de chantier, prévenu, pensa que Pierre Stratta était tombé accidentellement
dans la cave et que, dans la chute, il avait heurté des poutrelles de fer et
s'était blessé à la gorge. Ranimé, le cimentier put se tenir debout, puis il
tenta en vain de parler. On le conduisit alors à l'hôpital Laennec.
M. Fauvel, commissaire du quartier de la Maison-Blanche, et son secrétaire,
M. Faugeron, prévenus, se rendirent rue Cantagrel.
Leurs constatations leur firent écarter l'hypothèse d'un accident. En effet,
aucune flaque ou tache de sang ne maculait le tas de bois sur lequel avait été
découvert le blessé.
Par contre, on relevait des taches de sang, vingt mètres plus loin, sur le
sac à outils du cimentier, ainsi que sur une truelle, un marteau et un mètre.
Le cimentier Stratta a-t-il été blessé au cours d'une simple rixe ou bien a-t-il
été victime d'une agression ayant eu le vol pour mobile ou encore d'un attentat
provoqué par une vengeance politique ? On ne sait encore.
Il a été uniquement établi que le cimentier avait quitté le travail jeudi
à 17h.30, en même temps que ses camarades. Toutefois, il n'avait pas regagné
son hôtel. Et l'on admet qu'il revint au chantier dans la soirée ou dans la
nuit pour une raison inconnue. En France depuis 1923, Stratta a habité longtemps
27, route de Flandre, à la Courneuve.
Travaillant régulièrement, d'un naturel calme et réservé. L'Italien était
connu des services des renseignements généraux pour avoir assisté à des réunions
politiques.
La suite de cette affaire
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934) |
Hier soir, il cinq heures, au moment où les élèves d'une école enfantine passaient boulevard Kellermann, à la hauteur de la rue des Peupliers, un formidable grondement souterrain se fit tout à coup entendre. En même temps, le talus des fortifications se soulevait sous l'irrésistible poussée d'une énorme gerbe d'eau. (1912) |
Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911) |
S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne. Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883) |