Le clos Payen
Le Figaro — 11 novembre 1891
Encore un coin du vieux Paris que la pioche des démolisseurs va
transformer en « maisons de rapport » : le Clos Payen, qui s'étend sur
22,000 mètres carrés, entre la rue du Champ- de-1'Alouette, la rue
Corvisart, la Bièvre et le boulevard d'Italie.
L'entrée se trouve sur la rue du Champ-de- l'Alouette ; vous franchissez
une porte cochère donnant accès sur de petits jardins, au bout desquels un
bâtiment d'apparence modeste s'offre à vos regards : un rez-de-chaussée, un
étage et des mansardes. La façade a vingt mètres, elle est flanquée de-deux
ailes formant une cour intérieure ornée d'un puits. Le tout date de Charles
IX.
A. l'intérieur, un escalier grossièrement sculpté rappelant celui du
musée de Cluny ; des passerelles, d'une hardiesse prodigieuse, ne reposant
que sur de faibles corbeaux de bois, et des logements immenses coupés de-
puis longues années en une quarantaine de chambres où s'abritent autant de
ménages.
Heureux locataires d'un grand seigneur très connu dans les cercles
artistiques de Paris ! On en compte jusqu'à six qui lui paient une redevance
annuelle ! Les autres ne supposent même pas qu'il soit possible de leur
réclamer un loyer. Ils vivent là parce qu'ils y sont nés. Ils y ont grandi,
isolés, conservant toute la saveur de l'esprit des Gaulois qui habitèrent ce
coin de terre. C'était tout près de là, en effet, que s'élevait l'habitation
de saint Marcel, le contemporain de Clovis.
L'origine gauloise du « Clos Payen » est même tellement certaine pour les
archéologues que l'un d'entre eux a offert de se charger de la démolition de
l'immeuble, pourvu qu'on lui concède la propriété des antiquités gallo-
romaines qui pourront être découvertes dans les fouilles.
Les habitants sont des mégissiers et des lavandières ; leur industrie
florissait sur les bords de la Bièvre. Voilà une petite rivière qui va
retrouver le calme et la limpidité. Pourquoi faut-il qu'on se prépare à la
couvrir ? L'ordre sera .exécuté sous peu.
En même temps que les honnêtes travailleurs dont nous venons de parler,
déguerpiront une certaine quantité d'escarpes qui avaient accaparé, dans le
clos Payen, un corps fie logis donnant sur le-boulevard d'Italie : ils en
avaient brûlé les portes et les fenêtres pour faire des feux de joie et ils
conservaient tes bonnes traditions de la fameuse cour des Miracles rendue
immortelle par Victor Hugo.
Qui va se plaindre de ce déménagement? Peut-être la police, habituée à
trouver sans peine, en cet endroit, un grand nombre de ses clients. À cela
près, tout le quartier sera content.
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Nous sommes déjà près d'un millier dans le treizième arrondissement, déclare son fondateur, M. Chartrain de la rue Vaqndrezanne. (1927) |
Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913) |
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913) |
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907) |