En 1930, les Primistères parisiens avaient des magasins aux adresses suivantes : Rues, des Cinq-Diamants, 33 et 56 ; du Château-des- Rentiers, 54 et 135 ; Bourgon, 19 ; Nationale, 151 ; du Moulin-des-Prés, 9 ; de Patay, 92 ; Albert, 67 ; Baudricourt, 75 ; avenues : d'Italie, 52, 100, 198 et 180; d'Ivry, 41 ; de Choisy, 39 ; de Tolbiac, 169; boutevard de la Gare, 132 et 171.
La société des fourneaux de Saint-Vincent de Paul, le 5 novembre 1897 ouvraient, comme chaque année, ses fourneaux (au nombre de 26 en 1897) qui restèrent ouverts jusqu’au 30 avril 1898, tous les jours non fériés, de huit heures à onze heures du matin. Trois d'entre eux étaient situés dans le 13ème : 45 rue Corvisart, 35 rue de la Glacière et 87 bis rue Jenner. Avec un bon de dix centimes, les malheureux recevaient une portion de pain, bouillon, viande, légumes, etc. enfin, de quoi se réconforter. Ces établissements charitables étaient dirigés par les Sœurs.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Une double asphyxie accidentelle s'est produite hier soir dans
un immeuble situé au 79 de la rue du Gaz.
Ce matin, vers 7 heures. Mme Quilleret, 44 ans, concierge de
l'immeuble, était fort étonnée de ne recevoir aucune réponse aux
appels qu'elle multipliait à sa fille, Jeanne, qui habitait dans
une chambre continue à la loge. Pourtant la lueur d'une lampe
électrique filtrait à travers les rideaux. Inquiète, Mme Quilleret
appela son mari. Après de nouveaux appels, toujours sans résultat,
M. Quilleret brisa un carreau de la fenêtre et fit jouer
l'espagnolette.
Un horrible spectacle le frappa aussitôt, A terre, sa fille
Jeanne gisait morte.
Près d'elle, son gendre, Henri, était également asphyxié.
De l'enquête ouverte par M Barnabé, commissaire de police, il
apparut bientôt que toute idée de suicide devait être écartée. Dans
un angle de la pièce, on a découvert le tuyau en caoutchouc du
radiateur. Il était dans un complet état de vétusté. Le gaz, qui
s'était échappé par les interstices, avait asphyxié les deux jeunes
gens.
Singulier pari - 1891
Singulier pari
Le Figaro ― 25 août 1891
Nous doutons fort que le pari suivant soit du goût des baigneurs du high
life. Il faut en effet n'être pas très dégoûté pour accepter de faire la planche
en pleine Bièvre, à la hauteur du n° 65 de la rue Croulebarbe. A cet endroit, le
pauvre ruisseau, large au plus d'un mètre cinquante, sert de dépotoir aux
mégissiers qui travaillent sur ses bords.
Bravement le parieur, un Belge, nommé Benoit Bydekerke, bronzier de son état,
s'est mis hier, à deux heures de l'après-midi, dans le costume primitif de notre
père Adam, et, pour gagner l'enjeu - cinq francs, pas davantage - a plongé dans
la Bièvre.
Il en sortait triomphant lorsqu'un agent de police a surgi du milieu des
spectateurs et l'a conduit au poste.
Benoît n'avait pas pensé que, des fenêtres voisines, plus d'un œil pudibond
pouvait le contempler !
Lu dans la presse...
Les quartiers pauvres - 1869 - E. Bionne
Les quartiers pauvres
Le Rappel — 22 décembre 1869
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par
l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis »
à grands frais pour réaliser une fois de plus le proverbe : « On ne prête qu'aux
riches », ou le dicton : « L'eau va toujours à la rivière ».
Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens
ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes
des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend
la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles.
Nous recevons à ce sujet la lettre suivante, signée d'un grand nombre de
citoyens :
« Les habitants de la partie annexée au 13° arrondissement, déjà si
misérable sous tous les rapports voient avec un profond regret que l'administration
municipale donne les alignements et autorise l'édification de constructions
en plein axe de grandes voies à ouvrir, entre autres à l'angle de l'avenue d'Italie
et du boulevard Masséna et dans l'axe du boulevard du Transit.
« L'administration, qui se montre si prévoyante, si paternelle pour
les autres quartiers de Paris, n'a encore rien fait pour le treizième
arrondissement, surtout dans la portion comprise entre le quatorzième et la
route d'Ivry : elle n'a fait déposer dans les près de la glacière qu'une
faible partie des déblais produis par l'ouverture de la rue Mouffetard et la
création de l'hospice Sainte-Anne, lorsque tous les déblais qu'elle a fait
transporter à grands frais hors de Paris n'auraient peut-être pas suffi pour
racheter la différence du niveau nécessaire à l'ouverture du boulevard du
Transit (*) et au prolongement du boulevard de l'Hôpital, dont l'exécution
devrait être achevée depuis bien longtemps. En attendant, le manqué
d'écoulement des eaux provenant de la Bièvre fait que les prés se trouvent
transformés en lac dont les eaux croupissantes et corrompues et les plantes
marécageuses exhalant des odeurs fétides et des miasmes mortels :
« La raison se refuse-à croire qu'il existe de pareilles choses au sein
de la première capitale du monde.
« Persuadés que nous trouverons en vous le défenseur des faibles, nous
venons, par la présente, porter ces faits à voire connaissance, en vous priant
de vouloir bien nous obliger de votre concours, soit en vous rendant en personne
sur les lieux afin d'en juger par vous-même, soit en donnant la publicité nécessaire
à nos légitimes réclamations. »
Nous sommes allé « juger par nous-même » et ce que nous avons vu nous
a indigné.
Le gaspillage des finances municipales n'est que le moindre côté de la question.
L'administration trouve donc que nos fonds ne vont pas assez vite, qu'après
avoir donné un alignement, elle laisse construire en plein axe de futurs boulevards
des maisons en pierre et qui seront forcément expropriées et démolie ?
Mais nos lecteurs, ni personne, n'ont plus rien à apprendre sur la manière
dont notre argent est administré. Ce qu'il restait à connaître, c'est qu'on
traite la santé des citoyens comme leur argent.
Nous contenons au fond de notre cœur les sentiments que nous avons éprouvés
quand, après avoir traversé la Bièvre sur deux planches en guise de pont, après
avoir côtoyé de vastes marais couverts d'une épaisse mousse verte, nous nous
sommes trouvé, dans Paris, au milieu d'une population hâve, brisée par des fièvres
paludéennes, amaigrie par de longues souffrances, et où les enfants naissent
chétifs et mourants.
Nous espérons que M. Haussmann, averti par nous, fera promptement combler
ces marais pestilentiels. Il n'a qu'à y faire jeter les déblais qu'on porte
au loin à grands frais.
L'administration, qui pense tant aux quartiers riches, peut bien une fois
s'occuper un peu des quartiers pauvres, et faire enfin pour la santé du peuple
ce qu'elle n'a encore fait que jour sa propre vanité.
Émile Bionne. (**)
(*) Il s'agit de la future rue de Tolbiac. (**) Né à
Naples de parents français en 1843, Émile Bionne était avocat à la Cour de Paris
quand il écrivit ce texte. Il était également un collaborateur régulier du Petit-Journal
(Le vrai ! celui de 1863). E. Bionne est essentiellement connu pour avoir mis
en forme les écrits politiques d'Adolphe Crémieux et pour avoir était l'époux,
un bref moment, en 1881, d'Hortense Schneider (1833-1920), la célèbre cantatrice,
interprète des œuvres d'Offenbach, qu'il réussit à faire condamner (jusqu'à
ce que la Cour d'appel infirme la décision) à lui verser une pension alimentaire
lors de leur séparation. E. Bionne, qui se présentait alors comme sujet italien
et baron, fut ridiculisé dans cette affaire. Son texte le plus célèbre reste
la "Lettre circulaire aux électeurs de la 9e circonscription" du 27 avril 1870
par laquelle il appelait à voter "Non" au plébiscite visant à approuver la nouvelle
constitution proposée par Napoléon III laquelle fut, néanmoins, largement approuvée.
(NdE)
Les gardiens de la paix Déom et Métayer étaient de service l'avant-dernière nuit, vers trois heures et demie, dans la rue du Moulin-des-Prés, lorsque les cris « Au secours ! à l'assassin ! » poussés par une voix de femme, retentirent soudain dans la rue Gérard.
L'avant-dernière nuit, vers trois heures du matin, une veuve Bricot, qui tient un garni 112, boulevard de la Gare, entendait tout à coup des cris provenant d'une chambre inoccupée de l'hôtel.
Un inconnu abordait, hier soir, vers quatre heures trois quarts, dans la rue Nationale, le sous-brigadier des gardiens de la paix Honoré Mariton, du treizième arrondissement, et lui déclarait : Je viens de tuer un homme qui m'avait emmené dans sa chambre, 1, cité Jeanne-d'Arc. Conduisez-moi en prison.
La Société de la Croix-Rouge française a inauguré, hier après-midi, l'hôpital-école qu'elle a fait édifier, rue des Peupliers, dans le treizième arrondissement. (1908)
Le Docteur Steeg, maire de Berlin, ou plus exactement, président de l'administration municipale de la capitale du Reich est, depuis quelques jours, on le sait, l'hôte de Paris. (1941)
Le pont de Tolbiac est dans le treizième arrondissement, c'est-à-dire dans une région de Paris où jamais, en aucun temps, chef d'État n'a mis le pied. (1895)
On va prochainement soumettre aux formalités d'enquête le projet d'ouverture de la rue du Transit, partie comprise entre la rue de la Glacière et la rue du Château-des-Rentiers. Cette portion du 13e arrondissement est généralement peu connue ces Parisiens du boulevard. C'est une région arrosée par la nauséabonde rivière de Bièvre, dont un des bras prend le nom de rivière morte. (1867)
Entre l'église Saint-Médard et la place d'Italie, la vieille et étroite rue Mouffetard se transforme à vue d'œil en une belle avenue de 40 mètres de largeur. (1868)
On visitait ces temps-ci, dans la salle des Fêtes de la mairie du 13e, une agréable exposition de toiles, aquarelles, dessins, organisé par le Cercle des Gobelins. (1928)
Dans la première circonscription du XIIIe arrondissement, M. Raymond Renaudière, qui a groupé sur son nom au premier tour près de 4.000 voix, est le seul candidat désigné pour battre au second tour le communiste dissident Gélis. (1932)
Une enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le projet des stations à établir sur le chemin de fer de Ceinture, dans les 13e, 14e, 15e et 16° arrondissements. (1862)
On a mis récemment à l'enquête un projet d'agrandissement de la Gare du chemin de fer d'Orléans, à Paris, qui consiste à étendre les dépendances de cette gare jusqu'au quai d'Austerlitz, par l'annexion de tout l'emplacement compris entre ce quai, la rue Papin et le boulevard de l'Hôpital. (1862)
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927)
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929)
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)