La Salpêtrière
La Salpêtrière, autrefois Hôpital général, aujourd'hui Hospice de la vieillesse
(femmes), est le plus vaste et le plus peuplé de nos établissements hospitaliers;
ses constructions, ses cours, ses promenades, ses jardins, ses rues, son marché,
car il y a un marché à l'intérieur de l'hospice, couvrent une superficie de
31 hectares. Huit mille individus, employés, pensionnaires, malades, vivent
dans cet enclos nous serions tenté de dire dans ce village. La vieillesse indigente
y trouve un abri; les plus horribles maladies, depuis l'effrayante hystérie
jusqu'à l'incurable démence, y sont entourées de soins constants et assidus.
La visite de l'établissement dans tous ses détails serait longue et pénible;
certains quartiers, celui des folles entre autres, laissent une si profonde
impression de tristesse, que nous nous abstenons d'y conduire nos lecteurs.
Nous observerons la même réserve à propos des expériences, fort courues pourtant,
que de grands docteurs font là sur les malheureuses affligées de maladies nerveuses.
Le but est louable, nous le savons, mais le spectacle n'en est pas moins un
des plus attristants qu'on puisse voir.
Nous n'irons donc pas loin dans l'hospice. Après avoir traversé le petit
quinconce qui précède la porte d'entrée et dont une fort belle statue de Pinel,
par Ludovic Durand, décore le centre, nous franchirons la porte d'entrée. A
l'aspect de cette grande cour Saint-Louis, encadrée de tilleuls, percée d'avenues,
ornée de massifs verdoyants, parfumée de fleurs, nous ne nous croirions certes
pas dans un asile de souffrance et de misère.
Après avoir jeté un regard sur la façade du bâtiment principal, dont la masse
imposante et les lignes architecturales rappellent bien le grand siècle qui
le vit construire, nous nous dirigerons vers la jolie chapelle surmontée d'un
dôme, que l'architecte Libéral Bruant bâtit en 1687.
Elle est de forme octogone et conçue dans le goût des anciennes basiliques;
elle abrite le maitre-autel sous son dôme central et des chapelles sous ses
coupoles latérales. Le porche est décoré de deux groupes d'Etex : Caïn
et le Choléra de 1832, et, dans l'intérieur, d'un certain nombre de tableaux,
copies ou imitations de grands maîtres.
Alexis Martin
Les étapes d'un touriste en France : Paris,
promenades dans les 20 arrondissements
1890
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927) |
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929) |
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924) |
Dimanche, dans la nuit, un craquement sinistre a éveillé les locataires d'un des vieux immeubles de cette rue. une maison d'un étage, portant le numéro 10. D'un coup la maison s'était lézardée du haut en bas. menaçant de s'effondrer. (1929) |