Un drame boulevard de l'Hôpital.
Le Matin — 5 mars 1897
Un drame sanglant s'est déroulé, hier soir, vers neuf heures, sur le boulevard
de l'Hôpital. Un mari a tué sa femme, puis a tenté ensuite de se suicider, C'est
l'éternel et banal drame conjugal.
Voici dans quelles circonstances cet événement s'est produit :
Le jeune Edmond Laflesselle, âgé de vingt ans, successivement employé dans
un magasin de chaussures et dans une compagnie d'assurances, s'était fiancé
à une demoiselle de magasin, Mlle Juliette-Octavie Nansot, demeurant avenue
d'Italie. Laflesselle habitait avec sa mère, âgée de soixante ans, et avec sa
sœur, [au n°» de la] rue Véronèse. Il avait contracté de mauvaises fréquentations
dans les parages de la place d'Italie et se livrait depuis deux ans à une consommation
exagérée d'alcool.
Il y a trois mois, il épousait Mlle Nansot et allait habiter avec elle, rue
Coypel, 18.
Les deux jeunes époux gagnaient largement leur vie; mais Laflesselle continuait
de se livrer à la boisson et chaque fois qu'il se trouvait en état d'ébriété
il faisait des scènes de jalousie à sa femme et l'accusait de le tromper avec
des voisins ou des amis. De l'avis des locataires de la maison, les soupçons
de l'employé étaient absolument injustifiés.
Hier soir, vers neuf heures, Laflesselle se trouvait en compagnie de plusieurs
de ses camarades dans un bar de l'avenue des Gobelins. L'un d'eux l'ayant plaisanté
à propos de sa jeune femme, l'employé s'écria :
— Puisqu'il en est ainsi, je la tuerai !
Il se rendit chez lui, prit son revolver et alla attendre sa femme sur le
boulevard-de l'hôpital.
Mme Laflesselle sortait de son atelier, elle allait s'engager dans la rue
Rubens, quand, arrivée en face du numéro 119 du boulevard, elle fut accostée
par son mari.
Des paroles très vives furent échangées entre les deux époux. Juliette reprocha
à son mari son état d'ivresse et Laflesselle riposta en accusant sa femme. Tout
à coup, Laflesselle sortit son revolver de sa poche, ajusta sa malheureuse épouse
et fit feu sur elle à deux reprises.
Juliette Nansot, atteinte au milieu du front par une balle, s'affaissa sur
le trottoir. Elle avait été tuée sur le coup. L'autre projectile était allé
se perdre dans le vide. L'assassin, en voyant sa femme étendue à ses pieds,
sans vie, tourna son arme contre lui-même et se logea une balle dans la tempe
gauche.
M. Perruche, commissaire de police, a fait conduire le meurtrier à l'hôpital
de la Pitié, où il est mort à une heure du matin.
Quant au cadavre de Mme Laflesselle, il a été transporté au domicile de la
défunte.
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