La Bièvre descend des plateaux de Satory, arrose Buc, Jouy, Igny, Verrières, la Croix de Berny, Antony, Bourg-la-Reine, Arcueil,Gentilly et pénètrait dans l'enceinte fortifiée de Paris par deux ouvertures entre les bastions. Ses deux bras serpentaient ensuite dans les prés de la Glacière et enclosaient ces terrains submersibles qui étaient autrefois le seul skating ring des Parisiens.
La rue Berbier du Mets tient son nom de Gédéon Berbier du Mets (1626-1709), qui fut le premier Intendant général du Garde-Meuble de la Couronne, ancêtre du Mobilier national.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche.
Des enfants qui jouaient, hier, vers trois heures, dans le fossé des
fortifications, résolurent de faire une excursion dans les égouts qui traversent
l'avenue de Choisy.
A peine s'y étaient-ils engagés qu'ils reculèrent frappés d'épouvante. Le
cadavre d'un homme de quarante ans environ, moitié dévoré par les rats, barrait voie souterraine,
M. Siadoux, commissaire de police, informé, a commencé une enquête à l'effet
d'établir si l'on se trouve en présence d'un suicide ou d'un crime.
Le cadavre de l'inconnu transporté la Morgue.
Un affreux accident - 1875
Un affreux accident
Le Journal des débats politiques et littéraires ― 4 mai 1875
Un affreux accident est venu jeter avant-hier soir l'épouvante dans la rue
Damesme. Un jeune garçon, âgé de quatorze ans, était monté sur le parapet du
pont du chemin de fer de ceinture, quand, perdant l'équilibre, il tomba sur la
voie au moment où le train n° 43 arrivait à la station de la Maison-Blanche.
Malgré les signaux de détresse qui furent faits et l'empressement du mécanicien,
qui avait renversé la vapeur, le train atteignit ce malheureux et passa,
laissant d'un côté le corps, de l'autre les deux jambes.
Relevés par des employés de la ligne, ces débris humains, encore vivants,
furent placés sur un brancard et transportés à l'hôpital de la Pitié- Le mourant
ne put qu’indiquer la demeure de ses parents et demander un prêtre.
Faits divers
Un soir à la Porte d'Italie - 1895
Un soir à la Porte d'Italie
Oh! le vilain moineau
La Lanterne — 10 septembre 1895
Les nombreux flâneurs qui vont chaque soir, au soleil couchant, respirer
un peu d'air sur les glacis des fortifications, à la porte d'Italie, ont
assisté hier à une véritable bataille.
D'un groupe formé par un palefrenier, nommé François Laclaude, âgé de
trente et un ans, demeurant boulevard Masséna, et six de ses camarades,
s'éleva tout à coup ce cri à plusieurs reprises :
― Enlevez le vilain moineau !
Un ouvrier menuisier, Léopold Louche, âgé de trente-sept ans, domicilié
rue du Gaz, était assis par terre en compagnie de quatre amis.
Le cri ayant été proféré devant le groupe qu'il formait et au milieu
duquel il pérorait, Louche crut qu'il s'adressait à lui.
Il en fit l'observation à Laclaude qui lui assura qu'il se trompait.
― Je ne me trompe pas, s'écria le susceptible menuisier, vous avez dit «
le vilain moineau », ce ne pouvait être qu'à mon adresse !
La discussion s'envenima et ne tarda pas à devenir générale.
De part et d'autre on se mit à s'injurier ferme ; puis, quelqu'un ayant
mis le poing sous le nez de son interlocuteur, ce dernier riposta par un
coup de pied.
Ce fut le signal de la bataille.
De tous côtés, les coups se mirent à pleuvoir dru comme grêle et les
visages furent bientôt couverts de sang.
De même que dans les combats homériques, les deux chefs, Louche et
Laclaude, se cherchaient dans la mêlée pour se mesurer. Ayant réussi à se
rejoindre, ils s'attaquèrent à coups de couteau.
Ce que voyant, leurs partisans respectifs cherchèrent à désarmer
l'adversaire de leur chef.
Le combat durait depuis un quart d'heure lorsqu'arriva une brigade de
gardiens de la paix.
Les agents, accueillis à coups de poing, durent dégainer.
Toute la bande a été arrêtée et conduite au Dépôt.
La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France. (1913)
Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Las deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)
Une délibération municipale, approuvée par un arrêté préfectoral que ratifia, le 28 juillet dernier, un décret présidentiel, a donné le nom de Paul Verlaine à une place sise à Paris dans le 13e arrondissement, à l'intersection des rues Bobillot, du Moulin-des-Prés et de la Butte-aux-Cailles. (1905)
Un drame sanglant s'est déroulé hier, vers cinq heures, au numéro 13, de la rue Coypel. A cette adresse habite un ex-brigadier de gardiens de la paix , âgé de soixante-quatre ans, qui maria sa fille, il y a quelques années, à un marchand ambulant..
Marius Lafontaine, un robuste ouvrier emballeur de trente-deux ans, et Juliette Berthier, vingt-quatre ans, teinturière, s'étaient épousés il y a six ans. Ils pensaient avoir trouvé le bonheur. Hélas ! la désillusion vint vite., Quinze jours à peine y suffirent.
Rue Nationale, à Paris, au n° 13, à 200 mètres de la porte d'Ivry, près du boulevard Masséna et d'un terrain vague longeant les fortifications et appelé communément « champ de manœuvres d'Ivry », se trouve un petit débit le café des Trois Marches vertes, tenu par M. Paul Guignard.
Il était 8 heures du soir, mardi, quand M. Fauvel, secrétaire au commissariat du quartier de la Gare, fut averti par téléphone que deux coups de revolver venaient de retentir dans un débit, rue Nationale.
Hier matin, M. Boudeau, commissaire de sûreté du 4e district, ainsi que M. Fauvel, secrétaire du commissariat de la Gare, avaient acquis la certitude que Gauzy avait été blessé à l'intérieur du café des Trois Marches vertes et que le chiffonnier Georges Colson avait dit vrai