Le 29 juin 1901, la température atteignit 33° à Paris et ce jour là, vers midi, Mme Louise Lesire, âgée de cinquante- deux ans, demeurant 157, rue Jeanne-d’Arc, fut frappée d'insolation, boulevard Saint-Marcel. Elle mourut dans la pharmacie où on l’avait transportée pour lui donner des soins. (Le Figaro - 30 juin 1901)
Le 7 décembre 1930, un beau dimanche, à l'angle de l'avenue des Gobelins et de la rue Philippe- de-Champaigne, le manœuvre géorgien Parmény Tchanoukvadzé, trente-six ans, abattait à coups de pistolet automatique M. Noé Ramichvili, quarante-neuf ans, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement menchevik de Géorgie, président à Paris du parti Tebanoukvadze social démocrate géorgien, blessant M. Menagarichvili, secrétaire du précédent, qui se portait au secours de son chef.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Vers minuit, Raoul Rouché, 67 ans, 39, rue du
Château-des-Rentiers, dormait dans sa chambre lorsque deux inconnus
firent irruption dans la pièce. L'un d'eux s'écria : « Dis-moi où
est Marguerite, ma femme ? Il M. Rouché leur répondit qu'il
l'ignorait. Après le départ des deux hommes, il se rendit au
commissariat de son quartier où il porta plainte.
Le crime de la rue Michel-Bizot - 1897
Le crime de la rue Michel-Bizot.
Le Matin – 10 novembre 1897
Il est certainement très malheureux que le veilleur de nuit Tisseur ait trouvé
une mort affreuse sous le marteau d'un inconnu, mais, d'après les renseignements
recueillis à la préfecture de police, la victime ne serait guère plus intéressante
que son assassin.
Lundi soir, on avait cru être sur la piste de l'auteur du crime, un jeune
homme aux mœurs inavouables, qui, à diverses reprises, avait été vu en compagnie
du veilleur et qui, samedi soir, était venu le trouver et était allé boire avec
lui. Ce jeune homme a été retrouvé et il a pu fournir des indications tellement
précises sur l'emploi de son temps qu'il a été reconnu innocent. Mais, en même
temps, il a pu donner des indications sur des individus de son espèce que fréquentait
le veilleur de nuit. Celui-ci menait une vie de débauche et attirait chez lui,
rue de Patay, des filles mineures et des jeunes gens.
M. Cochefert s'est rendu, hier matin, à la Morgue, et, dans les vêtements
du mort, il a trouvé des papiers établissant qu'il se nommait Charles Tisseur,
né à Abbeville en 1854, ancien garçon boulanger, ayant subi trois condamnations
en correctionnelle et une condamnation, par la cour d'assises de la Somme, à
huit ans de travaux forcés pour viol de ses deux filles. Une des malheureuses
est encore vivante.
La femme de Tisseur, qui habite Amiens, demanda et obtint le divorce. Après
sa condamnation, sa peine subie, Tisseur vint à Paris, ou il se fit marchand
des quatre saisons. Dans le jour, il poussait sa voiturette devant lui et, le
soir venu, il gardait des chantiers de démolitions ou des immeubles en construction.
On présume qu'il devait posséder un millier de francs d'économies. Cet argent
n'a point été retrouvé au domicile du veilleur, 111, rue de Patay.
Lu dans la presse...
La Reconstruction des Gobelins
La Reconstruction des Gobelins
Le Figaro — 9 juin 1886
Il paraît décidé qu'on conservera pieusement les ruines de la Cour des
Comptes, comme souvenir de 1871 d'abord, et ensuite comme musée de la flore
parisienne qui s'y épanouit à loisir. Les habitants du quartier y sont
maintenant accoutumés et se désoleraient de ne plus-voir les tiges et les
rameaux verts qui, de tous côtés, sortent par les fenêtres, parant de la
façon la plus pittoresque les pierres noircies et les fers tordus.
Mais il est un autre monument, également ruiné par la Commune et dont la
vue séduit beaucoup moins. Je veux parler de la façade que la manufacture
des Gobelins avait autrefois sur l'avenue qui porte son nom, façade «
provisoirement » remplacée par une construction en platras et une palissade
en planches du plus déplorable aspect.
C'est surtout depuis que la place d'Italie a été nivelée et transformée
en un square charmant ; depuis qu'on a démoli le déplaisant bureau d'octroi
qui servait de mairie, pour élever un élégant Hôtel de Ville ; depuis que
tout le quartier, si affreux et si obscur autrefois, a été percé, aéré et
embelli, que la façade actuelle et « provisoire » des Gobelins paraît
d'autant plus affreuse.
Longtemps on a attendu, espérant toujours une reconstruction qui serait
le couronnement des embellissements de ce quartier rénové. Mais, comme
Philis, à force d'espérer toujours, les habitants ont fini par désespérer,
et ils viennent de passer de la période d'expectative à la période d'action.
Un comité s'est donc formé, comité composé de propriétaires et de
commerçants des cinquième et treizième arrondissements, afin de provoquer un
mouvement en faveur de la reconstruction si ardemment désirée. Le bureau se
compose de MM. Limay, restaurateur, avenue des Gobelins, président ; Oger,
négociant, vice-président ; Bouet, maître d'hôtel, secrétaire-trésorier ;
Bidault et Commissaire, négociants, assesseurs.
Par les soins de ces messieurs, la question a été étudiée, et ils sont
arrivés à ce résultat fantastique que « la façade peut être reconstruite
sans qu'il en coûte rien ou presque rien » !...
En effet, il existe derrière la manufacture d'immenses terrains qui font
partie du Domaine. Ces terrains sont depuis longtemps inoccupés, la
destination pour laquelle ils avaient été conservés n'existant plus.
Sous l'Empire, des spéculateurs voyant à tirer parti de ces terrains pour
y fonder des cités ouvrières, en avaient offert plus de quinze cent mille
francs. On peut donc affirmer qu'aujourd'hui, avec la plus value que donnent
les embellissements du quartier et celle qu'apportera encore
l'assainissement de la vallée de la Bièvre, instamment réclamé par le
Conseil de salubrité et le Conseil municipal, on peut affirmer, dis-je,
qu'on tirerait de ces terrains de deux à trois millions.
Or, au maximum, il faudrait quatre millions pour refaire en entier la
construction détruite. Comme on le voit, l'excédent de dépense ne serait pas
considérable.
Le Comité se demande d'ailleurs si sur les neuf à dix millions qu'a
rapportés la fameuse Loterie des Arts décoratifs, on ne pourrait pas
prélever quelque obole pour ce monument qui touche suffisamment, croit-il, à
l'art de la décoration - on pourrait même dire qui en forme la branche
principale.
Une pétition, lancée dans les deux arrondissements, s'est rapidement
couverte de signatures. Il y en a aujourd'hui plus de dix mille, ainsi qu'on
l'a constaté dans la réunion tenue vendredi soir.
Le projet ne rencontre qu'une seule opposition, delà part... des ouvriers
de la manufacture !... qui, logés dans les bâtiments, ont installé des
jardins dans les terrains qu'on voudrait aliéner et se désespèrent à l'idée
de renoncer aux magnifiques artichauts qu'on y récolte en ce moment.
Cette considération prévaudra-t-elle ? Nous espérons que non. Il est
temps qu'on remédie à un état de choses qui, vu le nombre des étrangers qui
viennent chaque jour visiter les Gobelins, est véritablement une honte
nationale.
Hier, vers une heure de l'après-midi, la concierge de l'immeuble, 198, rue de Tolbiac, voyait descendre, échevelée, un revolver à la main, une de ses locataires...
La jalousie et la colère n'ont pas seules le triste privilège de pouvoir être évoquées comme les seuls mobiles de drames sanglants. L'avarice conduit parfois au crime ceux qu'elle hante.
Hier matin, à deux heures, il soufflait un vent violent. Dans sa chambre du premier étage, donnant sur la rue de l'Amiral-Mouchez, numéro 18, Mme Baugrand entendait ses enfants se plaindre du froid qui entrait par de trou d'un carreau brisé...
Avenue de la Porte-d'Italie, sur la zone récemment annexée, une conduite d'eau s'est rompue hier matin, vers 9 heures. (Cet accident en répétait un autre, identique, qui se produisit là, il y a dix-huit mois.)
Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913)
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913)
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)
La cour des Miracles était hier soir en grand émoi ; elle avait transporté cahin-caha, béquillant et gesticulant, ses pénates dans le quartier de la Gare, rue Nationale, tout là-bas, au bout de Paris, près de la barrière d'Italie. Il faut dire que le 13° arrondissement a un maire, M. Thomas, « qui fait des économies sur les fonds alloués par la Ville au service de bienfaisance, et qui, cette année, a rendu 50,000 francs à l'Assistance publique ». (1897)
Au moment où le service de statistique municipale constatait avec satisfaction une décroissance notable de la mortalité dans Paris, une épidémie éclatait dans un quartier excentrique et y jetait l'effroi. Le quartier contaminé est celui de la Maison-Blanche, situé dans le treizième arrondissement, sur les bords de la Bièvre. (1890)
Il paraît décidé qu'on conservera pieusement les ruines de la Cour des Comptes, comme souvenir de 1871. Mais il est un autre monument, également ruiné par la Commune et dont la vue séduit beaucoup moins : la façade de la manufacture des Gobelins « provisoirement » remplacée par une construction en platras et une palissade en planches. (1891)
Souvent nous avons parlé de cette gentille œuvre la Mie de Pain, qui a rendu depuis six ans de si grands services aux pauvres de la Maison-Blanche. (1897)
Sur l'emprunt de 900 millions, dont la majeure partie doit servir à exécuter dans Paris de grands travaux de voirie (ce qui n'exclut pas ceux qui ont été décidés antérieurement à l'adoption de ce vaste plan de campagne), les quatre quartiers du treizième arrondissement auront une assez forte part. (1910)
Au service hydrométrique, on escompte la cote de 5m. 20 à Paris-Austerlitz d'ici à lundi matin et on espère qu'elle ne sera pas sensiblement dépassée. (1910)