La consécration de l'église Sainte-Anne de la Maison Blanche eut lieu le 24 octobre 1912.
La Bièvre descend des plateaux de Satory, arrose Buc, Jouy, Igny, Verrières, la Croix de Berny, Antony, Bourg-la-Reine, Arcueil,Gentilly et pénètrait dans l'enceinte fortifiée de Paris par deux ouvertures entre les bastions. Ses deux bras serpentaient ensuite dans les prés de la Glacière et enclosaient ces terrains submersibles qui étaient autrefois le seul skating ring des Parisiens.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Un sujet russe, Bernard Steimann, cordonnier âgé de cinquante et un ans,
demeurant 22, avenue de Choisy, menacé d'expulsion fut pris d'un acte de folie
et se barricada dans sa boutique, menaçant de tuer ceux qui s'approcheraient.
L'intervention du commissaire de police n'eut aucun succès. Steimann restait
enfermé. Alors il fut décidé qu'hier matin on lancerait par une fente de la
porte de la boutique deux ampoules remplies d'un gaz soporifique, afin de
pouvoir se rendre maître du forcené.
Or, à sept heures du matin, deux agents en surveillance aperçurent soudain
deux jambes qui s'allongeaient sous le rideau de fer. Chacun en prit une et
tira ; Steimann n'opposa aucune résistance. Le pauvre fou s'était blessé dans
la, région du cœur avec un de ses tranchets à chaussures.
Transporté immédiatement à la Pitié, le malheureux y a reçu les soins
nécessaires.
Comme ses blessures ne présentent aucun caractère de gravité, il sera dirigé
sur l'asile de Sainte-Anne.
A. Magne
Sanglante querelle - 1911
Sanglante querelle
Le Petit Parisien — 2 janvier 1911
Avenue des Gobelins, vers cinq heures et demie du matin, deux ouvriers âgés
de vingt-sept et de vingt-neuf ans, Maurice Lindet et Armand François,
demeurant, le premier, 4, rue Jonas, le second 46, rue des Cinq-Diamants, se
prirent de querelle, on ne sait pour quel motif, avec des inconnus.
La disputé tourna tien vite au tragique et les couteaux se mirent de la
partie.
Quand, attirés par le bruit, des gardiens de la paix intervinrent, ils
aperçurent plusieurs individus qui fuyaient à toutes jambes, et trouvèrent
étendus sur le sol, grièvement blessés, Armand François et Maurice Lindet.
Celui-ci avait la joue gauche traversée d'un coup de couteau son camarade
avait été atteint à la tête et au côté gauche.
Transportés à l'hôpital de la Pitié où M. Yendt, commissaire de police, alla
les interroger, les deux blessés n'ont pu donner qu'un signalement assez vague
de leurs agresseurs.
Lu dans la presse...
Sauvons les Gobelins
Sauvons les Gobelins !
Le Matin – 21 février 1912
Dans
la pénurie lamentable des crédits affectés aux beaux arts, le budget des Gobelins
est peut-être le plus précaire. Le monde nous envie les tapisseries de notre
plus illustre manufacture mais il ignore que l'État lui alloue en tout 264.000
francs. Ils soldent maigrement les dépenses du matériel et partagent des salaires
de famine entre cinq administrateurs, dix gardiens et soixante artisans, tapissiers,
dont neuf artistes pour l'atelier de savonnerie.
Le plus décoratif de tous les arts français, celui « qui change en fééries
les murailles » et qui, depuis Louis XIV, assure à notre pays une gloire
unique, est condamné, faute d'argent, à végéter sans essor et à piétiner sans
avenir. Et ce n'est pas là seulement une faute grave c'est aussi une inconcevable
erreur.
La commercialisation des Gobelins leur rendrait la splendeur première elle
ne coûterait rien au budget. Elle lui assurerait même des bénéfices considérables,
si les Gobelins étaient autorisés à vendre au public quelques pièces de leurs
collections.
Ces bénéfices permettraient de rajeunir l'ancien édifice, pittoresque cité
d'un autre âge, mais où les procédés de fabrication datent encore de Louis XIV !
Exemple: dans l'atelier de teinture des Gobelins — où il n'y a que trois teinturiers
— les chaudières sont chauffées au feu de bois ! Impossible de régler la
chaleur d'où mécomptes forcés, obligation de recommencer parfois une gamme bien
partie et qui avorte en route. Il a fallu renoncer aux excellents « colorants
de cuve », parce qu'ils exigent une température constante ; on l'obtiendrait
en dix minutes avec la vapeur : il faut une heure et demie avec le bois
que les trois teinturiers s'exténuent à attiser.
Avec le bois, la ventilation de l'atelier est impossible un industriel le
fermerait, car les buées et les courants d'air le rendent inhabitable. Mais
dans une maison fondée par Louis XIV, rien à faire, parait-il quoique .le bois
coûte trois fois plus cher que le charbon.
Résultats le mètre, carré de tapisserie revient, sans compter les bâtiments
et en ne prenant que 20% des frais généraux à 4.000 francs environ.
L'usine nationale est munie aujourd'hui d'une palette de plus de 14.000
nuances
Depuis quelques années, on a fait ce qu'on a pu pour infuser un sang nouveau
à la vieille manufacture. On lui a donné Gustave Geffroy pour directeur, ce
qui est déjà tout un programme. Il a réagi contre l'enlisement des Gobelins.
L'usine nationale est munie aujourd'hui d'une palette de plus de 14.000 nuances.
Colbert, qui la fonda en 1662, Fouquet, Le Brun, Mignard, Coypel. Natoire, Van
Loo, Boucher — pourquoi Watteau fut-il oublié ? — les fondateurs et les artistes
des premiers temps étaient loin d'en avoir autant à leur disposition.
Les découvertes de Chevreul et la chimie ont doté nos Gobelins d'une gamme
immense, capable de tout traduire et de tout copier. Et n'allons pas dire, comme
certains-brocanteurs, que nos colorant ne valent pas les anciens Sur les vieil,
les tapisseries, les tons clairs ont disparu la cochenille, l'indigo ont résisté
les autres couleurs végétales se sont fanées.
Nos colorants d'alizarine (jaunes, rouges, bleus, violets et bruns) et nos
excellentes couleurs naturelles défieront les années. N'hésitons donc plus à
fabriquer pour le public des œuvres qui nous feront honneur. Nos tapisseries
sont sans rivales, elles n'ont même pas de concurrentes. L'industrie privée
ne fait pas de Gobelins. Personne n'a tenté d'imiter les huit pièces de l'Histoire
de Méléagre, ni les neuf Muses, ni l'Histoire d'Esther ou la série des Don Quichotte.
Entr'ouvrons la porte séculaire des Gobelins aux acheteurs éclairés, aux
généreux mécènes. L'État aura fait une excellente affaire et bien servi la gloire
de la France !
Albert Gérard, Rapporteur du budget des beaux-arts
Un drame navrant, stupide, cruel, a douloureusement ému, hier, le quartier Croulebarbe. Dans la paisible rue de la Reine-Blanche vivait, depuis dix mois, au numéro 28, la famille Vaissair, composée du père, de la mère, et d'une fillette de trois ans.
Il est de notoriété publique que la cavalerie a de tout temps semé le trouble dans le cœur des femmes. Et l'effet ne manqua pas de se produire dans celui trop sensible de Mme Émilie Raysin, jeune femme de 28 ans, demeurant avenue de Choisy, lorsqu'elle vit, caracolant à ses côtés, ce gars à belle prestance.
M. Perruche, commissaire de police des quartiers de la Salpêtrière et de Croulebarbe, avait reçu, depuis une semaine, un certain nombre de plaintes émanant de personnes dont les poches avaient été indiscrètement explorées par des pickpockets à la fête foraine de la place d'Italie.
Sur l'emprunt de 900 millions, dont la majeure partie doit servir à exécuter dans Paris de grands travaux de voirie (ce qui n'exclut pas ceux qui ont été décidés antérieurement à l'adoption de ce vaste plan de campagne), les quatre quartiers du treizième arrondissement auront une assez forte part. (1910)
Au service hydrométrique, on escompte la cote de 5m. 20 à Paris-Austerlitz d'ici à lundi matin et on espère qu'elle ne sera pas sensiblement dépassée. (1910)
Dans la soirée d'hier, vers six heures et demie, une conduite d'eau passant à la poterne des Peupliers, près du boulevard Kellermann, dans le treizième arrondissement, s'est rompue brusquement. (1912)
Ainsi que nous le faisions pressentir, M. Rousselle, conseiller municipal du quartier de la Maison-Blanche (treizième arrondissement), président du conseil municipal de Paris, a succombé hier matin à la maladie qui, depuis un certain temps, le tenait éloigné de l'Hôtel de Ville. (1896)
Le conseil ayant décidé, en 1899, après de lentes et nombreuses études, de faire procéder à la couverture de la Bièvre « dont les émanations exercent une influence fâcheuse sur la santé des riverains... (1907)
Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu\'un de comparable à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre. (1897)
A dater du 28 octobre 1923, la S. T. C. R. P. mettra en service une nouvelle ligne d’autobus dénommée AI bis, « Place d’Italie-Gare Saint-Lazare » (1923)
Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre dans une ambulance de l'Argonne. (1915)
Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934)
Hier soir, il cinq heures, au moment où les élèves d'une école enfantine passaient boulevard Kellermann, à la hauteur de la rue des Peupliers, un formidable grondement souterrain se fit tout à coup entendre. En même temps, le talus des fortifications se soulevait sous l'irrésistible poussée d'une énorme gerbe d'eau. (1912)
Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911)
S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne. Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883)