Thomas père perd patience.
Le Matin ― 28 octobre 1913
Alfred Thomas, âgé de quarante-deux ans, est un brave homme de menuisier.
Établi, depuis six ans, rue de Tolbiac, il s'efforce, avec zèle et
ponctualité, de contenter sa petite clientèle.
Thomas, bien qu'il soit patron, a conservé une vieille habitude il fait
le « lundi », c'est-à-dire qu'il prend, ce jour venu, quelque repos et
quelques verres, soit de « blanc », soit de « rouge ».
Hier donc, après avoir copieusement déjeuné, il fumait béatement, devant
sa porte, une excellente pipe en terre. Sur le trottoir, s'égayaient
ses sept enfants. Turbulents à outrance, pleins de santé, ils troublaient la
douce somnolence du père.
Deux, agents cyclistes vinrent à passer.
― Si vous ne vous taisez pas, petits, dit le père, je vous fais « coffrer
» par les « flics »... Vous irez en prison.
Les agents, paternels, descendirent de machine.
― C'est à vous toute cette marmaille ? dit l'un d'eux... Compliments.
Le menuisier crut à une insulte. D'un poing vigoureux, il envoya rouler à
terre un des gardiens de la paix. Sa femme, accourue, subit le même sort. Un
voisin, M. Louis Touzet, crut devoir intervenir. Il fut blessé, peu grièvement, à la poitrine, d'un coup de ciseau.
Maîtrisé enfin, Thomas fut conduit au commissariat voisin, où il se calma
bien vite. On le relâcha aussitôt, car il promit au commissaire, M. Raynaud,
de ne jamais plus faire le « lundi ».
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