En mars 1897, M. Yendt, officier de paix, était nommé commissaire de police des quartiers de la Salpêtrière et de Croulebarbe, en remplacement de M. Perruche, admis à faire valoir ses droits à la retraite.
La société des fourneaux de Saint-Vincent de Paul, le 5 novembre 1897 ouvraient, comme chaque année, ses fourneaux (au nombre de 26 en 1897) qui restèrent ouverts jusqu’au 30 avril 1898, tous les jours non fériés, de huit heures à onze heures du matin. Trois d'entre eux étaient situés dans le 13ème : 45 rue Corvisart, 35 rue de la Glacière et 87 bis rue Jenner. Avec un bon de dix centimes, les malheureux recevaient une portion de pain, bouillon, viande, légumes, etc. enfin, de quoi se réconforter. Ces établissements charitables étaient dirigés par les Sœurs.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
C’est ainsi qu’on pourrait nommer la journée d’hier, au cours de laquelle il
n’a été question que de coups de revolver et de coups de couteau.
Un sujet belge, Mime, se trouvant en état d’ivresse, cherche noise, rue de la
Butte-aux-Cailles, à un sieur Beaucheron. Les agents Rostan et Carpentier
interviennent. Mime décharge un- revolver sur le groupe et blesse Beaucheron
au-bras gauche.
Le meurtrier qui s’enfuyait a pu être arrêté.
Un drame boulevard de l’Hôpital - Le Figaro – 5 mars 1897
Un drame boulevard de l’Hôpital
Le Figaro – 5 mars 1897
M. Edmond Laflesselle, employé dans une Compagnie d'assurances,
se mariait il y a trois mois avec une jeune fille de dix-huit ans,
Juliette Nassot, avec laquelle il entretenait des relations depuis
longtemps déjà.
D'un caractère très jaloux, Laflesselle, se croyant trompé, avait
averti sa femme qu'il la tuerait si jamais il apprenait… ce qu'il appelait
couramment… son malheur.
En fut-il informé? On ne le sait. Toujours est-il que, rencontrant
Juliette, hier soir, à neuf heures, en face du n° 119, du boulevard
de l'Hôpital, il lui tira deux coups de revolver. Frappée au front,
la jeune femme s'affaissa sans proférer un cri. Elle était morte. Le
meurtrier se logea ensuite une balle dans la tempe droite. Il est soigné
à l'hôpital de la Pitié. Son état est très grave.
Le corps de la défunte a été transporté d'abord a la Morgue, puis,
après qu'on eut établi son identité à l'aide des papiers trouvés sur
son mari, au domicile de sa mère.
Lu dans la presse...
La sente des Reculettes devient
La sente des Reculettes devient une rue …
Le Journal — 28 juin 1932
Parmi tant de travaux poursuivis en ce moment par l'administration de la
Ville de Paris pour l'amélioration de sa voirie, il en est de
particulièrement intéressants. Tel est le percement de la rue des Reculettes
dans le quartier Croulebarbe (13è arrondissement).
Jusqu'ici ladite rue ne méritait ce nom que dans l'amorce pavée qui
partait depuis longtemps de la rue Croulebarbe. A ce bout de rue aboutissait
à travers une sorte de maquis assez agreste une sente en zigzag, de deux
mètres de large, venue des hauteurs de la rue Abel-Hovelacque. Bénie des
amateurs de pittoresque, cette ruelle longeait sur une minuscule falaise, un
petit ravin à coins buissonniers, tout comblé de maisonnettes disparates, peu
fastueuses villas parisiennes où caquetaient les poules, et où l'on
s'éveillait au chant du coq.
Un jour, la Ville de Paris a exproprié les amateurs de verdure. Et voici
que des équipes de terrassiers ont raboté les avancées de falaise, que les
démolisseurs ont abattu à grands coups de pic les masures qui ne tenaient
guère. Les maçons avec leurs moellons et leur béton , établissent les
substructions de la voie de douze mètres qui complétera la rue des
Reculettes. Il s'y élève déjà des espèces de gratte-ciel pour familles
nombreuses.
Ces travaux attirent l'attention des constructeurs à cause des procédés
nouveaux qui y sont employés. Pour contenir la poussée des terres qui
porteront la nouvelle rue descendant d'environ quatre ou cinq mètres sur une
distance de soixante ou quatre-vingts, il fallait établir un large mur de
soutènement qui eut coûté fort cher.
Les ingénieurs ont eu l'idée heureuse de construire pour supporter cette
masse et en éluder la poussée, une série de voûte de décharge de décharge en
maçonnerie. Elles permettent de diminuer beaucoup la largeur du mur de
soutènement — réduite à soixante-quinze centimètres environ — et, par
conséquent, la dépense. Cette opération constitue une innovation très
remarquable , au dire des spécialistes.
La phrase classique : « Encore un coin pittoresque du Vieux Paris qui
disparaît ! » me chante aux oreilles tandis que je suis le fond de l'ancien
ravin sur des échafaudages aux planches plâtreuses. Dans un reste de
buisson, deux ouvriers peuvent encore déjeuner sur l'herbe, mais c'en sera
fait avant longtemps de ces plaisirs agrestes. Derrière une maison lépreuse
et enfumée, j'aperçois encore un bout de jardin. Au fond d'une impasse, une
porte, pouvant conduire au vaste jardin ombragé d'une brasserie, a, en blanc
sur noir, cette inscription mélancolique et bien à sa place : Mort.
S'agit-il du sentier des amoureux ? Non.
C'est le reste de l'écriteau qu'on avait mis là : Danger de mort,
pour empêcher les enfants d'escalader la clôture. Les arbres qui par-dessus
« balancent leurs palmes » sont, sans doute, tout ce qui reste des
dépendance du vieux moulin de Croulebarbe, lequel appartenait à un fief
remontant au quatorzième siècle, propriété de Saint-Martin-des-Champs.
Les moins de l'abbaye l'affermèrent jusqu'en 1668, époque où l'abbé de
Saint-Marcel en revendiqua la propriété. Le nom de sente des Reculettes
signifie qu'on se trouvait là dans un lieu reculé, peu central.
Comme je quitte le chantier, un habitant m'interpelle mélancoliquement :
— J'ai habité trente-six ans ici monsieur. Voici où se trouvait ma
maison. Le soir, quand les usines s'arrêtaient nous nous croyons à cent
lieues de Pris. On m'a exproprié. Avec l'argent, j'ai acheté un terrain en
bordure de la rue qui sera peut-être très commode. Mais, voyez-vous,
j'aimais mieux la ruelle, avec ses arbres, ses plantes, ses fleurs, ses
masures, ses poulaillers et ses amoureux.
Le jeu que les gamins appellent « bourdouler » consiste se laisser rouler le long d'un talus. Une dizaine d'enfants se livraient hier après-midi, vers deux heures, à ce divertissement au bord de la Bièvre, du côté de la rue Barrault.
La police a enfin réussi à mettre la main, hier, sur l'insaisissable Goirand, ce malfaiteur-protée dont Gaboriau eût fait certainement le héros d'un de ses romans, s'il avait vécu de son temps.
Depuis longtemps, plusieurs grandes maisons de tannerie des quartiers de la Maison-Blanche et Croulebarbe étaient victimes de vols de peau importants. Mais on n'avait jamais pu mettre la main sur les coupables...
Ce n'est jamais sans un sentiment de gêne, pour ne pas dire de honte, qu'en arrivait aux portes de la grande, cité parisienne, on franchit cet espace de 250 mètres de largeur qui longe encore en une ceinture presque continue les fortifications et qu'on appelle la Zone. (1932)
Les jardins des Gobelins forment dans un quartier populeux une oasis de fraîcheur et de verdure. Ils couvrent près de trois hectares et constituaient naguère une île entre deux bras de la Bièvre. (1933)
Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913)
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913)
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)
La cour des Miracles était hier soir en grand émoi ; elle avait transporté cahin-caha, béquillant et gesticulant, ses pénates dans le quartier de la Gare, rue Nationale, tout là-bas, au bout de Paris, près de la barrière d'Italie. Il faut dire que le 13° arrondissement a un maire, M. Thomas, « qui fait des économies sur les fonds alloués par la Ville au service de bienfaisance, et qui, cette année, a rendu 50,000 francs à l'Assistance publique ». (1897)
Au moment où le service de statistique municipale constatait avec satisfaction une décroissance notable de la mortalité dans Paris, une épidémie éclatait dans un quartier excentrique et y jetait l'effroi. Le quartier contaminé est celui de la Maison-Blanche, situé dans le treizième arrondissement, sur les bords de la Bièvre. (1890)
Il paraît décidé qu'on conservera pieusement les ruines de la Cour des Comptes, comme souvenir de 1871. Mais il est un autre monument, également ruiné par la Commune et dont la vue séduit beaucoup moins : la façade de la manufacture des Gobelins « provisoirement » remplacée par une construction en platras et une palissade en planches. (1891)
Souvent nous avons parlé de cette gentille œuvre la Mie de Pain, qui a rendu depuis six ans de si grands services aux pauvres de la Maison-Blanche. (1897)