La rue Edmond Gondinet fut ouverte en 1898 et reçut, en 1899, le nom de ce trop méconnu auteur de comédies qui est aussi l'un des coauteurs du livret de Lakmé, opéra-comique en trois actes créé en 1883, musique de Léo Delibes.
C'est en octobre 1894 que le conseil municipal de Paris décida, sur le rapport de M. Caplain, que la rue du Pot-au-Lait serait désormais appelée rue Brillat-Savarin.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
M. Remongin, commissaire de police du quartier de la Maison-Blanche, a reçu,
hier matin, la visite d'un pauvre diable, vêtu de loques sordides, qui lui a
déclaré se nommer Charles-Camille Cuny, âgé de trente-sept ans, et être l'auteur
du crime de la rue des Plâtrières.
— J'ai reçu du ciel la mission de couper en morceaux tous les hommes
qui insulteraient le saint nom de Dieu, a-t-il dit, au magistrat.
Ce malheureux, qui est un pauvre déséquilibré, est en état de vagabondage. Il
a été dirigé sur l'infirmerie spéciale du Dépôt.
Dans un bal - 1900
Dans un bal
Le Journal ― 21 mars 1900
Une bagarre s'étant produite la nuit dernière dans l'intérieur du bal de
l'Alcazar, avenue de Choisy, les gardes républicains de service à cet endroit
furent appelés pour expulser les perturbateurs.
Un de ces derniers, Jean Rollanger, âgé de dix-huit ans, né à Metz,
mégissier, demeurant rue Jonas prolongée, s'arma d'un couteau et vint menacer le
garde républicain Taron, de la caserne Mouffetard.
Ce garde, croyant qu'il allait être frappé, tira, dans sa précipitation à se
défendre, un coup de revolver sur son agresseur.
Rollanger, atteint au ventre par la balle, s'affaissa, après avoir fait
quelques pas et il a été transporté mourant à l'hôpital Cochin. M. Rocher,
commissaire de police, a ouvert une enquête sur cette affaire.
Lu dans la presse...
Percement du boulevard Arago - 1868
Percement du boulevard Arago
La place de la Collégiale
Le Monde Illustré ― 13 juin 1868
Les démolitions qu'on exécute en ce moment dans le faubourg Saint-Marcel
viennent de remettre au jour un coin très pittoresque du vieux Paris.
Au milieu d'un réseau de ruelles aboutissant à la rue Mouffetard, et tout
contre la rue des Francs-Bourgeois, existait une petite place d'un aspect étrange,
de forme irrégulière et plantée de quelques arbres; c'était la place de la Collégiale.
On voyait percer çà et là, à travers le plâtre et le mortier moderne, tantôt
une ogive gothique, tantôt des débris de maçonnerie romane. L'enseigne d'un
marchand de vins était peinte sur une arcade du onzième siècle et des giroflées
sauvages étaient installées, sans scrupules, dans des niches à saint.
Du reste cette place était très fréquentée, c'était l'endroit favori des
réunions de la jeunesse du quartier.
La place de la Collégiale occupait un emplacement sur lequel étaient jadis
bâties deux églises : la grande Collégiale Saint-Marcel et l'église paroissiale
de Saint-Martin.
Saint Marcel ou Marceau, un des premiers évêques de Paris mourut vers 436
et fut enterré dans le lieu nommé Mont-Cétard. Une chapelle fut bâtie sur la
tombe du saint; un bourg se forma à l'entour et prit le nom de Montcétard, d'où,
par corruption, est venu le mot Mouffetard. Plus tard, ce bourg se rappelant
son origine, reprit la dénomination de Saint-Marcel et fut érigé en ville indépendante
jusqu'à l'époque de son internement dans les murs de Paris.
La chapelle qui, d'après une tradition que rien ne vient appuyer, du reste,
avait été élevée par le paladin Roland, fut entièrement dévastée par les Normands.
On la rebâtit, en l'augmentant considérablement dans le onzième siècle, et
elle ne fut définitivement démolie qu'en 1806.
L'église Saint-Martin, quoique moins importante, avait le titre de paroisse
et existait déjà dans le douzième; elle fut rebâtie aux quinzième et seizième
siècles, et garda son titre paroissial jusqu'en 1790.
Vendue en 1802, elle fut démolie en 1808, et une partie du portail subsista
jusque dans ces dernières années.
La collégiale Saint-Marcel possédait le tombeau de Pierre Lombard, savant
docteur en philosophie et en théologie, qui mourut en 1164, et dont une rue
voisine porte encore le nom.
On a trouvé dans un des angles du clocher un bas-relief antique, représentant
un taureau couché, ce bas-relief est actuellement au musée des Thermes. Plusieurs
chapiteaux du chœur ont été transférés à l'Ecole des Beaux-Arts.
En démolissant les maisons formant la place, on a dégagé une partie importante
de cette église, qui paraît être l'extrémité d'un des transepts.
Ce monument est recouvert de dalles de pierre au milieu desquelles il a poussé
quelques petits arbres.
Il est question de conserver le tout, en bordure du boulevard Arago, et de
l'entourer d'un jardin.
On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.
Rue du Moulin-des-Prés, non loin de la Bièvre, à l'angle du chemin qui conduit à la Glacière, habitait depuis longtemps un ménage qui était devenu la terreur des environs.
Une dame Jacquinot, demeurant rue de Pantin à Aubervilliers, était venue hier soir, vers cinq heures et demie, voir sa mère, la dame Roux, qui habite rue Vandrezanne, 33.
Des agents de service avenue d'Italie arrêtaient, hier soir, à la tombée de la nuit, au moment où ils dérobaient des haricots à la porte d'un épicier, un homme et une femme.
Les travaux du puits artésien qui est en cours d'exécution à la Butte-aux-Cailles, dans le 13e arrondissement de Paris, se poursuivent régulièrement, et la profondeur atteinte par l'instrument de forage dépasse aujourd'hui 350 mètres. (1868)
Le plus ancien vestige des édifices religieux encore debout en ce moment, mais qui disparaîtra au premier jour, est le porche de la chapelle Saint-Clément, qui date du quatrième siècle, et dans laquelle fut inhumé en 383 saint Marcel, évoque, de Paris, sous le règne de Théodose. (1868)
On donne à la rue de la Croix-Rouge la dénomination de Domrémy. village du département des Vosges, où naquit Jeanne d'Arc; la route de Fontainebleau devient route d'Italie, la place de la barrière d'Ivry devient la place Pinel... (1868)
Si le vieil hôtel de Sens est, sur la rive droite de la Seine, un édifice curieux à voir, deux hôtels non moins anciens et tout aussi intéressants s'offrent sur la rive gauche, dans le quartier des Gobelins, aux yeux des amateurs du gothique. (1878)
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital, vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour former un spacieux rond-point. (1882)
Ce n'est jamais sans un sentiment de gêne, pour ne pas dire de honte, qu'en arrivait aux portes de la grande, cité parisienne, on franchit cet espace de 250 mètres de largeur qui longe encore en une ceinture presque continue les fortifications et qu'on appelle la Zone. (1932)
Les jardins des Gobelins forment dans un quartier populeux une oasis de fraîcheur et de verdure. Ils couvrent près de trois hectares et constituaient naguère une île entre deux bras de la Bièvre. (1933)
Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913)
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913)
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)