La rue Duméril s'appela rue du Gros-Caillou au XVIIè siècle, puis fit partie de la rue du Marché-aux-Chevaux. Son nom actuel lui fut donné en 1865 en l'honneur de Constant Duméril, naturaliste (1774-1860). La rue ne communique avec le boulevard que par un escalier.
Le puits artésien de la Butte aux Cailles a été foré entre 1866 et 1904 avec quelques interruptions. La fontaine actuelle est alimentée par un forage réalisé en 2000.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
M. Dion, cordonnier, âgé de soixante-cinq ans, demeurant 5, rue
des Cinq-Diamants, ne peut presque plus travailler à cause de sa
mauvaise vue aussi avait-il sollicité son inscription au bureau de
bienfaisance du treizième arrondissement.
Hier, un individu très correct, portant à la boutonnière le
ruban de la médaille militaire, se présentait chez le vieillard au
nom de la municipalité; il venait au sujet de la demande,
affirma-t-il, un supplément d'enquête étant nécessaire, et il lui
réclama certains papiers.
Pendant que M. Dion bouleversait tout chez lui pour trouver les
pièces réclamées, le faux inspecteur s'emparait des économies du
pauvre vieux, une somme de onze francs représentant le maigre gain
de sa semaine.
Ce n'est qu'après son départ que le cordonnier a constaté le vol
odieux dont il venait d'être victime. Il a été narrer sa
mésaventure à M. Pélatan, commissaire de police, qui fait
rechercher le malfaiteur. Celui-ci a déjà fait, de la même façon,
de nombreuses dupes dans le treizième arrondissement.
Accident à la raffinerie Say - 1886
Accident à la raffinerie Say
Le Figaro ― 24 août 1886
Un accident des plus graves est arrivé hier, à la raffinerie Constant Say,
boulevard de la Gare.
Au moment où un violent orage éclatait sur Paris, à trois heures et quelques
minutes, une détonation stridente, suivie de cris de douleur, jetait l'alarme
dans toute l'usine. Par une cause que l'on n'a pu définir sur le moment, un
bouilleur s'est subitement déchiré, projetant au dehors un énorme jet de vapeur.
Cinq ouvriers se trouvaient près du générateur lorsque l'explosion s'est
produite : ils ont tous été atteints. Ce sont les nommés Dominique Raveras,
Appino, Genglar, Oberto, italiens, et Paul Perré, français. Tous sont des jeunes
gens de vingt à vingt-cinq ans.
Les médecins et pharmaciens habitant le voisinage de l'usine sont accourus
immédiatement et ont prodigué leurs soins aux blessés qui ont été transportés
ensuite à l'hôpital de la Pitié.
Dans la soirée, deux des blessés ont succombé.
Une enquête a été ouverte immédiatement sur les causes, de cet accident.
Lu dans la presse...
Sauvons les Gobelins
Sauvons les Gobelins !
Le Matin – 21 février 1912
Dans
la pénurie lamentable des crédits affectés aux beaux arts, le budget des Gobelins
est peut-être le plus précaire. Le monde nous envie les tapisseries de notre
plus illustre manufacture mais il ignore que l'État lui alloue en tout 264.000
francs. Ils soldent maigrement les dépenses du matériel et partagent des salaires
de famine entre cinq administrateurs, dix gardiens et soixante artisans, tapissiers,
dont neuf artistes pour l'atelier de savonnerie.
Le plus décoratif de tous les arts français, celui « qui change en fééries
les murailles » et qui, depuis Louis XIV, assure à notre pays une gloire
unique, est condamné, faute d'argent, à végéter sans essor et à piétiner sans
avenir. Et ce n'est pas là seulement une faute grave c'est aussi une inconcevable
erreur.
La commercialisation des Gobelins leur rendrait la splendeur première elle
ne coûterait rien au budget. Elle lui assurerait même des bénéfices considérables,
si les Gobelins étaient autorisés à vendre au public quelques pièces de leurs
collections.
Ces bénéfices permettraient de rajeunir l'ancien édifice, pittoresque cité
d'un autre âge, mais où les procédés de fabrication datent encore de Louis XIV !
Exemple: dans l'atelier de teinture des Gobelins — où il n'y a que trois teinturiers
— les chaudières sont chauffées au feu de bois ! Impossible de régler la
chaleur d'où mécomptes forcés, obligation de recommencer parfois une gamme bien
partie et qui avorte en route. Il a fallu renoncer aux excellents « colorants
de cuve », parce qu'ils exigent une température constante ; on l'obtiendrait
en dix minutes avec la vapeur : il faut une heure et demie avec le bois
que les trois teinturiers s'exténuent à attiser.
Avec le bois, la ventilation de l'atelier est impossible un industriel le
fermerait, car les buées et les courants d'air le rendent inhabitable. Mais
dans une maison fondée par Louis XIV, rien à faire, parait-il quoique .le bois
coûte trois fois plus cher que le charbon.
Résultats le mètre, carré de tapisserie revient, sans compter les bâtiments
et en ne prenant que 20% des frais généraux à 4.000 francs environ.
L'usine nationale est munie aujourd'hui d'une palette de plus de 14.000
nuances
Depuis quelques années, on a fait ce qu'on a pu pour infuser un sang nouveau
à la vieille manufacture. On lui a donné Gustave Geffroy pour directeur, ce
qui est déjà tout un programme. Il a réagi contre l'enlisement des Gobelins.
L'usine nationale est munie aujourd'hui d'une palette de plus de 14.000 nuances.
Colbert, qui la fonda en 1662, Fouquet, Le Brun, Mignard, Coypel. Natoire, Van
Loo, Boucher — pourquoi Watteau fut-il oublié ? — les fondateurs et les artistes
des premiers temps étaient loin d'en avoir autant à leur disposition.
Les découvertes de Chevreul et la chimie ont doté nos Gobelins d'une gamme
immense, capable de tout traduire et de tout copier. Et n'allons pas dire, comme
certains-brocanteurs, que nos colorant ne valent pas les anciens Sur les vieil,
les tapisseries, les tons clairs ont disparu la cochenille, l'indigo ont résisté
les autres couleurs végétales se sont fanées.
Nos colorants d'alizarine (jaunes, rouges, bleus, violets et bruns) et nos
excellentes couleurs naturelles défieront les années. N'hésitons donc plus à
fabriquer pour le public des œuvres qui nous feront honneur. Nos tapisseries
sont sans rivales, elles n'ont même pas de concurrentes. L'industrie privée
ne fait pas de Gobelins. Personne n'a tenté d'imiter les huit pièces de l'Histoire
de Méléagre, ni les neuf Muses, ni l'Histoire d'Esther ou la série des Don Quichotte.
Entr'ouvrons la porte séculaire des Gobelins aux acheteurs éclairés, aux
généreux mécènes. L'État aura fait une excellente affaire et bien servi la gloire
de la France !
Albert Gérard, Rapporteur du budget des beaux-arts
L'enquête ouverte par M. Bolot, commissaire de police, sur la tentative d'assassinat dont le maraîcher Duchefdelaville, se prétendait victime s'est poursuivie hier.
La place Jeanne-d'Arc a été hier soir le théâtre d'une bagarre qui un instant a mis la police sur les dents. Un nommé Louis Klamber, d'origine alsacienne, âgé de cinquante et un ans, a été assommé par la foule. L’infortuné n'a dû la vie qu'à l'intervention de la police, qui pourtant a craint un instant ne pouvoir l'arracher à ceux qui s'acharnaient sur lui.
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)
Dimanche, dans la nuit, un craquement sinistre a éveillé les locataires d'un des vieux immeubles de cette rue. une maison d'un étage, portant le numéro 10. D'un coup la maison s'était lézardée du haut en bas. menaçant de s'effondrer. (1929)
Le quartier de la Gare est en émoi. A la suite de perturbation du sol, peut-être aussi de fissures de conduites d'eau et d'infiltrations, la plupart des immeubles de la rue Charles-Bertheau, dont certains sont neufs, menacent ruine (1937)
Savez-vous ce que c'est qu'un Bijoutier ?... C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et qui vendent ces débris, connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des quartiers populeux. Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins étaient mieux fournis que d'habitude... (1872)
C'est derrière la mairie du treizième arrondissement, dans le vieux marché des Gobelins, que la jeunesse des Beaux-arts avait organisé hier soir le bal annuel des Quat'z'Arts. (1914)
Une rumeur étonnante et capable d’alimenter toutes les conversations circulait, hier après-midi vers 5 heures, dans le quartier de la Maison-Blanche. Des terrassiers, en creusant pour faire une cour, avaient découvert des ossements... (1923)
Espérons que la rudesse et la brutalité avec lesquelles la main de l'autorité militaire vient de s'abattre sur les pauvres zoniers de la porte de Gentilly, aura pour résultat de ramener cette importante question à l'ordre du jour, et de lui faire faire un pas vers une solution impatiemment attendue. (1895)
La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France. (1913)
Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Las deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)
Une délibération municipale, approuvée par un arrêté préfectoral que ratifia, le 28 juillet dernier, un décret présidentiel, a donné le nom de Paul Verlaine à une place sise à Paris dans le 13e arrondissement, à l'intersection des rues Bobillot, du Moulin-des-Prés et de la Butte-aux-Cailles. (1905)