Initialement, le boulevard Arago devait s'appeler Boulevard de la Santé.
La rue Küss honore le dernier maire français de la capitale alsacienne en 1871, année de sa mort, le jour même où les députés de l'Assemblée nationale décidèrent de céder l'Alsace et la Lorraine à l'Allemagne. Émile Küss était un savant physiologiste de la faculté de Strasbourg.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France.
Hier, à trois heures de l'après-midi, M. Ferdinand Wendertieffoff, âgé de
cinquante-cinq ans, journalier, et Mme veuve Henriette Masillier, âgée de
cinquante-deux ans, demeurant avenue d'Ivry, 67, se présentaient chez M. Cornet,
pharmacien, rue Coypel, et lui disaient qu'ils souffraient de douleurs d'estomac
et de nausées dont ils ne pouvaient s'expliquer la cause. Envoyés à l'hôpital de
la Pitié par M. Perruche, commissaire de police, Mme Masillier déclara, après
avoir reçu quelques soins, qu'en sortant d'un restaurant où ils avaient déjeuné,
son compagnon et elle s'étaient trouvés subitement malades.
Une enquête est ouverte à l'effet de savoir si le restaurateur désigné n'a
pas commis l'imprudence de faire cuire des aliments dans une casserole en cuivre
mal étamée.
Arrestation d'un dangereux malfaiteur - 1930
Arrestation d'un dangereux malfaiteur
Le Petit Parisien — 15 mars 1930
Depuis quelques mois, les quartiers de la Salpêtrière et de Croulebarbe
étalent le théâtre de nombreux cambriolages. À la suite d'une enquête, les
inspecteurs Sergent et Belmadi, de la brigade nord-africaine, ont arrêté le
nommé Roland Morges, vingt-trois ans, imprimeur, sans domicile fixe, qui avait
le 12mars commis un vol dans un hôtel meublé, 101, boulevard de l'Hôpital. On
recherche un complice qui l'aida dans cette affaire. Morges avoua être l'auteur
de multiples méfaits ; six fois condamné depuis 1924, il est Interdit de séjour.
Faits divers
Le crime de l'avenue d'Italie - 1899
Le crime de l'avenue d'Italie
Le Rappel ― 19 mars 1899
Au numéro 23 de l'avenue d'Italie, dans une petite boutique,
un vieillard de soixante-trois ans avait installé, il y a quelque
temps, un atelier de réparations de bicyclettes. Une jeune fille
de vingt-six ans, nommée Lucie Carronneille, qu'il faisait passer
pour sa fille, demeurait avec lui.
L'avenue d'Italie vers 1900
Hier après-midi, vers six heures et demie, le vieillard était
passé dans l'arrière-boutique pour allumer sa lampe. Un client
entra dans l'atelier et demanda à la jeune fille, restée seule,
un objet qui se trouvait dans un casier placé à gauche de la porte
d'entrée, mais au moment où Lucie Carronneille allongeait le bras
pour servir le client, celui-ci la frappait de cinq coups de couteau
et prenait la fuite.
La jeune fille s'affaissa en criant : « On me tue ! A l'assassin
! »
Le vieillard sortit aussitôt de l'arrière-boutique et donna
l'alarme aux voisins, qui s'élancèrent à la poursuite du meurtrier.
Le docteur Auvergneau, aussitôt appelé, ne put que constater
le décès ; la mort avait été instantanée.
Le meurtrier put être rejoint, après maintes péripéties, au
coin de la rue de Tolbiac et de l'avenue de Choisy, et conduit
devant M. Rocher, commissaire de police du quartier de la Gare.
C'est un nommé Charles-Louis Leroy, âgé de 17 ans, demeurant
avec sa mère, 23 bis, avenue d'Italie. Il s'était déguisé avec
une fausse barbe pour ne pas être reconnu par la jeune fille, dont
il était le voisin.
On prétend dans le quartier que Leroy a donné à plusieurs reprises
des signes non équivoques de dérangement cérébral. Dans tous les
cas, on ignore, jusqu'à présent, les mobiles qui l'ont poussé à
commettre ce meurtre.
À toutes les questions qu'on lui pose, l'assassin répond : «
Ce n'est pas moi qui ai commis ce crime ».
La mère de Leroy raconte que son fils est fou, que souvent il
se déguisait à l'aide d'oripeaux quelconques ; il passait des nuits
entières à lire des romans.
Le corps de la malheureuse jeune fille sera transporté aujourd'hui
à la Morgue et le meurtrier sera envoyé au Dépôt.
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927)
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929)
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)
Le nommé Désiré Caritey, journalier, âgé de quarante ans, demeurant rue Duméril, 17, marié et père de trois enfants, avait avec sa femme, avant-hier soir, une vive discussion pour un motif bien futile.
La rue des Malmaisons, inconnue de bien des Parisiens, est située avenue de Choisy, le long du chemin de fer de ceinture. À part quelques commerçants de détail, elle est habitée presque exclusivement par des ménages de chiffonniers.
Bien que Sénèque ait dit « La colère est une courte folie », elle n'est pas toujours excusable, surtout lorsqu'elle se manifeste par des accès trop fréquents. C'est le cas de la nommée Augustine Couffier, âgée de trente-huit ans, ménagère, demeurant rue des Malmaisons.
Les gardiens de la paix Déom et Métayer étaient de service l'avant-dernière nuit, vers trois heures et demie, dans la rue du Moulin-des-Prés, lorsque les cris « Au secours ! à l'assassin ! » poussés par une voix de femme, retentirent soudain dans la rue Gérard.
L'avant-dernière nuit, vers trois heures du matin, une veuve Bricot, qui tient un garni 112, boulevard de la Gare, entendait tout à coup des cris provenant d'une chambre inoccupée de l'hôtel.