Le drame de la rue de Tolbiac
Le Petit-Parisien — 19 décembre 1893
Une double tentative de meurtre a mis en émoi, hier soir,
les habitants de la rue de Tolbiac, dans le quartier de la
Maison-Blanche.
Les époux Perche, marchands de vins établis au numéro 141 de
cette voie, à l'angle du boulevard d'Italie, ont été frappés de
coups de couteau par deux gredins, les frères Georges et
Hippolyte Primitif, âgés, l'un de trente-sept ans, manouvrier,
demeurant rue d'Ivry, l'autre de trente-deux ans, journalier,
domicilié rue Baudricourt.
Ces individus ont déjà eu maille à partir avec la Justice à
diverses reprises ; aussi possédaient-ils une fort mauvaise
réputation dans le treizième arrondissement. Les deux drôles
aiment passionnément la boisson, mais comme leur bourse est
généralement peu garnie. ils laissent la plupart du temps à
d'autres consommateurs le soin de régler leurs dépenses ce qui
leur réussit à cause de la crainte qu’ils inspirent.
Lorsque ce moyen leur fait défaut, les ivrognes quittent le
débit sans payer, assurant au patron qu'ils reviendront solder
leur dette le lendemain. Bien entendu, on ne les revoit plus,
ou s’ils reviennent, ils nient effrontément devoir quoi que ce
soit.
C'est ainsi qu'hier soir, vers neuf heures, ils se
présentaient dans le débit des époux Perche, à qui ils
devaient quelque argent.
La patronne, en les apercevant, leur déclara net qu'elle ne
leur servirait rien s’ils ne payaient pas d’avance. Son mari,
qui sortait de l'arrière-boutique, leur fit la même
déclaration.
Les frères Primitif, qui étaient déjà ivres, s'emportèrent.
en jurant qu'ils allaient tout briser dans l'établissement. ce
que voyant, les débitants leur ordonnèrent de sortir. Mais au
lieu de s'en aller, les malandrins se rusèrent sur eux à bras
raccourcis. Tout à coup Hippolyte tira de sa poche un long
couteau-poignard et en frappa. Mme Perche au sein droit.
Le mari, qui avait va briller l'arme, se .jeta sur la
meurtrier et put, heureusement, détourner la lame qui ne
pénétra pas profondément.
Une nouvelle lutte s’engagea et les agresseurs furent
repoussés jusqu’à la porte. Comme ils franchissaient le seuil,
Hippolyte se retourna et porta un coup de couteau à M. perche,
qu’il atteignit au côté droit. À ce moment des gardiens de la
paix accoururent et avec l’aide de quelques passants, ils
parvinrent à maîtriser le meurtrier et son frère.
Les blessures des époux Perche, bien que ne mettant pas
leurs jours en danger, sont assez graves.
Quant aux coupables, après avoir été interrogés par
M. Rémougin, commissaire de police, ils ont été écroues au
Dépôt.
A lire également
Le récit de "La Justice"
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Dimanche, dans la nuit, un craquement sinistre a éveillé les locataires d'un des vieux immeubles de cette rue. une maison d'un étage, portant le numéro 10. D'un coup la maison s'était lézardée du haut en bas. menaçant de s'effondrer. (1929) |
Le quartier de la Gare est en émoi. A la suite de perturbation du sol, peut-être aussi de fissures de conduites d'eau et d'infiltrations, la plupart des immeubles de la rue Charles-Bertheau, dont certains sont neufs, menacent ruine (1937) |
Les 84 sinistrés de la rue Charles-Bertheau ont manifesté pour obtenir de la ville de Paris des logements ou un secours suffisant. (1937) |
Savez-vous ce que c'est qu'un Bijoutier ?... C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et qui vendent ces débris, connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des quartiers populeux. Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins étaient mieux fournis que d'habitude... (1872) |