L'orage remarquable par sa longue durée plus encore que par sa violence, qui éclata le lundi 23 juillet 1906 au soir sur Paris, causa beaucoup de dégâts. Dans le treizième arrondissement, la Bièvre, très grossie, sortit de son lit et inonda le passage Moret, dont les maisons ont dû durent être évacuées. Rue de la Glacière, 25, les ateliers de MM. Dufresne et Rommutel furent envahis par les eaux.
Gustave Geffroy fut directeur de la Manufactures des Gobelins. Il n'est donc pas anormal que la rue qui porte son nom soit situtée tout près de celle-ci.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Avenue des Gobelins, M. Fernand Bertel, vingt-quatre ans, 56, avenue
Victor-Hugo, à Choisy-Ie-Roi, a été blesse à l’épaule gauche par une plaque de
tôle tombée d’un immeuble.
Il a reçu les soins à la Pitié.
Une singulière victime
Une singulière victime.
Le Matin ― 25 août 1885
Dans la soirée d'hier, des gardiens de la paix attirés par des cris,
trouvèrent, l'angle du boulevard Arago et de la rue de la Glacière, un individu
terrassé qu'ils relevèrent et qui déclara avoir été assailli et dévalisé par
trois rôdeurs, dont un lui avait porté un coup de couteau dans l'aine gauche.
Les agents requirent une voiture et, après avoir mené cet homme au bureau de
M. Perruche, commissaire de police, qui reçut sa déclaration, le transportèrent
à la pharmacie Rives.
Puis, sur les conseils du pharmacien, qui trouva la blessure trop grave, ils
le conduisirent en voiture à l'hôpital de la Charité, où l'interne de service
l'admit d'urgence et lui fit un premier-pansement. Quelques heures plus tard, on
s'apercevait que cet homme, qui avait déclaré se nommer Ernest Vigne, âgé de
dix-neuf ans, s'était évadé de la salle où il avait été transféré,, et que, pour
des raisons particulières il avait cru- devoir prendre la clef des champs.
Lu dans la presse...
Deux promenades autour du boulevard Saint-Marcel - 1882
Deux promenades autour du boulevard Saint-Marcel
publiées par Le Journal des débats politiques et
littéraires
26 avril 1882
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital,
vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des
Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour
former un spacieux rond-point.
Extrait d'un plan de 1881
Le boulevard a coupé la rue Poliveau qui eut un triste renom il y a
quelques années. C'est dans une maison, de cette rue qu'on trouva. En avril
1878, les débris — les jambes et les bras — de la femme Gillet, qui aurait
été assassinée le 28 mars rue d'HauteviIle. La tête et le tronc de la
victime avaient été expédiés dans une caisse au Mans. Les auteurs du crime,
P.-L. Lebiez, étudiant en médecine, et Barré, ancien clerc de notaire,
furent exécutés. En ce moment on y construit plusieurs maisons neuves dont
le style moderne contraste singulièrement avec les autres habitations
contemporaines pour la plupart de Louis XIII.
Dans la rue de la Reine Blanche, on a dû faire disparaître deux ou trois
vieilles masures. Dans l'une d'elles, rapporte la Ville de Paris, mourut, en
1872, à l'âge de quatre-vingt-deux ans, un homme très populaire dans !e
quartier ou il exerçât depuis près de trente ans son métier de saltimbanque.
Il se nommait Fourquel, mais n'était connu que sous le sobriquet de l’homme
aux clous, parce que depuis longtemps il se bornait, à cause de son grand
âge, à manger des clous qu'il faisait ressortir par le nez. Il travaillait,
habituellement au carrefour .de l'Observatoire. Fourquel avait été hercule,
clown, homme-canon, etc. Il était propriétaire de la maisonnette ou il est
mort.
Les terrains du boulevard Saint-Marcel étaient, il y a deux siècles, une
zone tout à fait en dehors de la capitale et l’on y voyait que des champs
incultes des fondrières et des carrières de sable.
La Folie Escholar, alors ruinée et abandonnée, se trouvait en cet endroit
et c'est là que vint camper, sous Louis XIII, une bande de bohémiens qui
excitèrent chez les Parisiens une vive curiosité par l'originalité de leurs
costumes et de leurs manières. Cette troupe fut expulsée par la maréchaussée
en armes lorsque le seigneur de Barbejon, valet de chambre de Louis XIII,
eût obtenu le privilège de la foire aux chevaux qui se trouvait alors sur
les fossés des remparts devenus aujourd'hui le boulevard des Capucines.
Sous Louis XV, le marché aux chevaux fut encore déplacé pour être établi
près de la Croix de Clamart, voisine de la rue du Jardin-du-Roi, devenue rue
Geoffroy-Saint-Hilaire. La croix a disparu, mais il .y a encore la Fontaine
de Clamart à proximité du cimetière de ce nom où l'on a pendant longtemps
enterré les suppliciés.
Au n°5 de cette rue se trouve une petite maison avec trois ouvertures
ogivales que surmonte un cartouche de grande dimension. Un coq et une
cigogne sont sculptés au-dessus de la porte d'entrée. C’est dans la salle du
premier étage que Buffon faisait ses conférences sur l'histoire naturelle.
Maintenant, à cette place, se trouve un commissariat de police.
On se souvient de l'infortuné grillon qui, en 1847, tomba du trapèze de
sa montgolfière où il se livrait à des exercices gymnastiques à 300 mètres
au-dessus du soi. Il ne succomba pas à cette chute, mais on fut obligé de
l'amputer des deux jambes. Grillon s'établit ensuite cordonnier rue du Jura
dans une maison qui a été emportée par le tracé du boulevard Saint-Marcel.
Grillon avait laissé un fils qui fut tué pendant la dernière guerre au
combat de Buzenval.
20 mai 1882
Avant le tracé du boulevard Saint-Marcel et de l'avenue des Gobelins, la
rue Collégiale, peu importante d'ailleurs, était enserrée pour ainsi dire au
milieu d'un dédale de ruelles étroites et obscures, où il était assez
difficile de la trouver. Aujourd'hui qu'elle est voisine d'une avenue et
qu'elle a accès à un boulevard, ses conditions se trouvent changées. Aussi
la spéculation privée s'en est-elle emparée pour lui faire un peu de
toilette et la mettre au niveau des grandes voies qui l'entourent.
Le nom que porte cette rue rappelle l'antenne église collégiale de
Saint-Marcel, bâtie au cinquième siècle en l'honneur de ce saint, et
autour.de laquelle se forma peu à peu un petit village que l'on appela
Mont-Cétard, d’où on fit ensuite Mouffetard. Détruite par les Normands et
reconstruite au onzième siècle, il en restait quelques, débris de peu
d'importance qui disparurent en 1866.
En 1668, trois voleurs pénétrèrent dans cette église, brisèrent le
maître-autel et emportèrent le tabernacle qui était en or massif. Ils furent
arrêtés et appliqués à la question, selon les usages du temps. Au milieu de
leurs affreux tourments, un des voleurs avoua que les hosties renfermées
dans le tabernacle avaient été serrées dans un mouchoir et jetées par-dessus
les murailles du couvent du Val-de-Grâce.
Il y eut à ce sujet dans ce monastère une purification solennelle faite
avec une pompe extraordinaire, avec le concours de tout le clergé diocésain.
Anne d'Autriche et le jeune Louis XIV qui n'était pas encore roi de France,
assistaient à cette solennité.
Quant aux trois voleurs, on les fit cuire dans de l'huile bouillante.
La place Jeanne-d'Arc a été hier soir le théâtre d'une bagarre qui un instant a mis la police sur les dents. Un nommé Louis Klamber, d'origine alsacienne, âgé de cinquante et un ans, a été assommé par la foule. L’infortuné n'a dû la vie qu'à l'intervention de la police, qui pourtant a craint un instant ne pouvoir l'arracher à ceux qui s'acharnaient sur lui.
Un incendie considérable s'est déclaré, hier soir, vers quatre heures, dans les magasins et hangars de M. Rouzé, grainetier, 197 et 199, avenue de Choisy.
Cet après-midi, à 15 heures, a eu lieu, boulevard Kellermann, près de la porte d'Italie, l'inauguration du monument érigé à la gloire des mères françaises. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de la République et de Mme Albert Lebrun, et de hautes personnalités. (1938)
La Société de la Croix-Rouge française a inauguré, hier après-midi, l'hôpital-école qu'elle a fait édifier, rue des Peupliers, dans le treizième arrondissement. (1908)
Le Docteur Steeg, maire de Berlin, ou plus exactement, président de l'administration municipale de la capitale du Reich est, depuis quelques jours, on le sait, l'hôte de Paris. (1941)
Le pont de Tolbiac est dans le treizième arrondissement, c'est-à-dire dans une région de Paris où jamais, en aucun temps, chef d'État n'a mis le pied. (1895)
On va prochainement soumettre aux formalités d'enquête le projet d'ouverture de la rue du Transit, partie comprise entre la rue de la Glacière et la rue du Château-des-Rentiers. Cette portion du 13e arrondissement est généralement peu connue ces Parisiens du boulevard. C'est une région arrosée par la nauséabonde rivière de Bièvre, dont un des bras prend le nom de rivière morte. (1867)
Entre l'église Saint-Médard et la place d'Italie, la vieille et étroite rue Mouffetard se transforme à vue d'œil en une belle avenue de 40 mètres de largeur. (1868)
On visitait ces temps-ci, dans la salle des Fêtes de la mairie du 13e, une agréable exposition de toiles, aquarelles, dessins, organisé par le Cercle des Gobelins. (1928)
Dans la première circonscription du XIIIe arrondissement, M. Raymond Renaudière, qui a groupé sur son nom au premier tour près de 4.000 voix, est le seul candidat désigné pour battre au second tour le communiste dissident Gélis. (1932)
Une enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le projet des stations à établir sur le chemin de fer de Ceinture, dans les 13e, 14e, 15e et 16° arrondissements. (1862)
On a mis récemment à l'enquête un projet d'agrandissement de la Gare du chemin de fer d'Orléans, à Paris, qui consiste à étendre les dépendances de cette gare jusqu'au quai d'Austerlitz, par l'annexion de tout l'emplacement compris entre ce quai, la rue Papin et le boulevard de l'Hôpital. (1862)
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927)
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929)