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SIXIEME ANNÉE N°4905

 

118ème jour de l'année

   


Vendredi
27
Avril 1897

 Le scandale des Folies-Bergère évité - 15 avril 1897

Le scandale
des Folies-Bergère évité

Une indisposition de commande.
Intervention du préfet de police. — Exhibition interdite

Le Gaulois — 15 avril 1897

Le Gaulois avait signalé avec une indignation légitime les débuts prochains, sur la scène des Folies-Bergère, de l'ex-princesse et nos confrères, convaincus comme nous du scandale formidable que cette exhibition devait fatalement soulever, nous avaient emboîté le pas. Notre juste appel a été entendu. La « débutante » ne débutera pas. Nous en sommes un peu la cause et nous nous en félicitons hautement. En cette circonstance, M. Lépine a droit à nos remerciements et nous les lui marchanderons d'autant moins qu'on sait que les fonctionnaires de la république nous donnent rarement l'occasion de les féliciter.

On lira plus loin à la rubrique du « Courrier -des spectacles » la note officielle que le théâtre des Folies-Bergère nous a adressée pour nous faire savoir que l'ex-princesse ne débutait .pas ce soir sur la scène de la rue Richer.

Cette note nous montre la débutante empêchée par un état maladif d'une certaine gravité. Il y est question d'influenza, de fièvre intense, de complication pulmonaire. A la vérité, et fort heureusement pour l'héroïne en cause, sa santé est excellente et les raisons pour lesquelles les amateurs de scandales ne. la verront pas ce soir sont à un ordre-tout à fait différent.. Les voici dans toute leur simplicité.. Hier matin, M. Marchand, directeur des-Folies-Bergère, était appelé chez le préfet de police, qui lui demandait officieusement de renoncera faire débuter celle qui sur l'affiche devait porter le nom de l'ex-princesse.

Le scandale, prétendait le préfet, serait extraordinaire et des renseignements qui lui étaient fournis, il ressortait que la débutante serait huée, qu'une foule de gens s'étaient procurés des sifflets à roulette et qu'on lui jetterait à la face des lapins vivants, des pelures de pommes de terre et d'autres objets innommables.

M. Marchand répondit au préfet qu'il redoutait autant que lui ce scandale et que si la « débutante » consentait à renoncer à ses projets de paraître sur son théâtre,  il s'en montrerait fort heureux pour sa part. D'ailleurs il craignait si fort les manifestations brutales qu'il avait interdit qu'on servit aucune consommation dans la salle et qu'il avait fait supprimer les petits bancs et les lorgnettes automatiques.

— Puisque vous partagez mon avis lui, dit le préfet, voyez l'ex-princesse, et tâchez qu'elle ne soit pas hostile à nos sages projets.

» D'ailleurs, je vais la convoquer pour ce soir, six heures, et je vous prie de revenir à mon cabinet à la même heure. »

Puis, congédiant M. Marchand, le préfet ajouta :

— Allons, je commence à croire que nous parviendrons peut-être à éviter tout scandale.

A six heures précisés, M. Marchand arrivait à l'hôtel du boulevard du Palais, où, depuis un quart d'heure, la débutante l'avait précédé. L'héroïne fut reçue la première. Le préfet fit valoir à ses yeux les motifs les plus sérieux qui devaient la détourner de s’exhiber à la foule. Comme la « débutante » semblait ne pas goûter ces raisons et qu'elle prétendait avoir le droit de débuter, le préfet lui fit comprendre qu'il ne voulait prendre officiellement aucune mesure vexatoire avant la représentation, mais que si celle-ci était scandaleuse, ce qui était absolument certain, il se verrait dans la nécessité cruelle de sévir en fermant le théâtre où elle aurait eu lieu et en invitant peut-être la «débutante » a quitter le territoire français — mesure qu'il la suppliait de ne pas l'obliger à employer.

Puis, très amicalement, très paternellement, M. Lépine insista sur des questions d'ordre privé.

Il fut éloquent et persuasif, car à six heures et demie précises, l'ex-princesse, très émue, renonçait à paraître sur la scène des Folies-Bergère.

Ce début à sensation n'aura donc pas lieu, et le scandale que nous redoutions et qui eût été plus formidable que nul ne peut le soupçonner, est heureusement étouffé.

La Presse a quelquefois du bon !

*
*      *

En quittant l'hôtel du Palais, Mme Clara Ward est rentrée à son hôtel, où à peine installée, elle a reçu la visite d'un médecin, elle n'a pas eu de peine à jouer le rôle de malade qui doit expliquer au public sa décision de ne pas paraître aux Folies, car elle était effectivement souffrante.

Le docteur a indiqué l'ordonnance suivante:
Prendre par jour, en deux ou trois fois, deux à trois cuillers à potage de la potion suivante, diluée dans un verre de tisane de mauve :

    Acétate d'ammoniaque 15 gr
    Alcool de racine d'aconit 30 gouttes
    Sirop de codéine 100 gr.
    Eau de fleurs d'oranger 40 gr.

Mme Clara Ward n'a pas décidé encore si elle resterait à Paris ou si elle repartirait pour Berlin, où des offres brillantes lui sont faites par la Belle-Alliance, un music-hall renommé sur les bords de la Sprée.

Ce que nous savons, c'est qu'aujourd'hui même l'héroïne de ce petit roman doit aller poser chez un de nos grands photographes dans le costume suggestif qu'elle devait endosser aux Folies-Bergère.

Enfin, cette tragédie finit heureusement en opérette Mme Clara Ward renonce au théâtre, en France du moins, et rentre ainsi dans la vie privée. Nous n'avons plus à nous occuper d'elle, et nous espérons bien qu'il en sera toujours ainsi.

Ajoutons que Mme Clara Ward qui s'est sagement abstenue d'envoyer du papier timbré au Gaulois aurait moins sagement décidé d'en adresser à un de nos confrères.

Maubersac

 La physiologie du cheveu

La physiologie du cheveu. — Brunes et Blondes 

Les physiologistes, très friands de tous les signes extérieurs pouvant indiquer des différences de tempérament, ont toujours attaché une grande importance au cheveu. Non seulement sa couleur, mais encore et surtout son calibre, leur semble révélateur de la force ou de la faiblesse intellectuelle et morale de l’individu. Cheveux plats et fins, disent-ils, intelligence élevée ; spiritualisme; cheveux gros et crépus, intelligence lente, nature gourmande. Cheveux fins, courts et bouclant naturellement, aptitudes artistiques, facilité d’assimilation remarquable. Cheveux longs, abondants et fins, imagination, aptitudes littéraires. Cheveux rudes, caractère méchant ; cheveux soyeux et doux, nature aimable. Que de choses dans un cheveu!

Ce n’est pas impossible, après tout ; le léger fil, blond ou brun est une chose vivante, moins destructible et plus fluide que la chair ; plus magnétique aussi. Nous le comprenons inconsciemment puisque la piété du souvenir le conserve et que les expériences somnambuliques l’emploient.

Le cheveu supporte le contre coup de toutes nos émotions morales. Il blanchit dans le chagrin, tombe dans le surmenage, se hérisse dans l’épouvante, se ternit dans la maladie, brille dans la santé, s’électrise quand on le caresse. Il semble préposé à la respiration fluidique du cerveau. Si réellement ce rôle est le sien, il n’est pas surprenant qu’il change d’aspect et de couleur d’après le contenu des têtes qu’il couvre.

Une des questions les plus controversées a été de savoir lequel, du type blond ou du type brun, valait mieux moralement et intellectuellement.

Tout d’abord, il faut remarquer que la coloration du cheveu, comme celle des corolles, relève beaucoup de la lumière solaire.

Les corps qui reçoivent les rayons obliquement sont de teinte - forte et moins chaude que ceux qui les reçoivent en droite ligne. Le blond domine dans le nord, le brun dans le midi. Cette réserve générale faite, on ne peut nier que certaines formes de tempéraments et par conséquent d’attitudes morales, ne soient liés à certaines couleurs, à certaines présentations du cheveu.

 Les lymphatiques sont généralement blonds ; les sanguins sont généralement bruns. On assure que les femmes blondes ont moins de courage, de dévouement quotidien et de désintéressement que les brunes. En revanche, elles ont plus de charme câlin, plus de faiblesse féminine. Beaucoup de femmes que la chronique des siècles précédents cite comme frivoles ou dangereuses furent blondes. Cependant, Sainte Geneviève et Jeanne d’Arc avaient des cheveux d’or. Un grand nombre de brunes forment la liste glorieuse des héroïnes antiques : Pénélope, Niobé, Iphigénie, Monime, Cornélie, Eponine, Aria. Nous y voyons aussi des muses, Sapho, Clémence, Isaure. Une grande artiste, sainte Cécile ; un chef d’État, Marie-Thérèse saluée « roi » par son peuple.

Un préjugé stigmatise la couleur rousse. Ils sont, dit le proverbe populaire, ou tous bons ou tous méchants. Ce qui le prouve, c’est qu’en feuilletant le catalogue des chevelures rousses, nous trouvons Cléopâtre qui ne valait pas grand chose et sainte Madeleine que Jésus transforma.

La physiologie, d’ailleurs, attache moins d’importance à la .nuance du cheveu qu’’à sa contexture. Sur ce dernier sujet, elle se croit précise et donne ses conclusions comme absolues. Elle a divisé la grande famille humaine en sept castes ou degrés d’évaluation d’après la façon dont le cheveu, coupé horizontalement, se présente au microscope. C’est un peu tiré par les cheveux cette façon de juger les gens, cependant elle constitue un moyen d’investigation mentale qui n’est pas à dédaigner. J’en ai moi-même fait quelquefois l’expérience. Lorsque je parle à un individu dont les cheveux sont crêpelés ou frisés, je cherche à l’intéresser par des images sensibles, vivantes, mouvementées ; l’exposé des idées et des théories me suffira pour captiver l’homme à cheveux plats et fins. Si je souhaite l’amitié d’un enfant frisé comme un caniche, j’offre des bonbons, car il est gourmand ; si j’ai affaire à un bambin aux cheveux de soie, je donne des livres ou des images: il est intellectuel.

Voilà comment on prend les gens aux cheveux.

Georges de Beauchamp
Les veillées des chaumières - 2 avril 1898

L'actualité dramatique

 Un drame de la jalousie

Un drame de la jalousie

Léon Moynet, âgé de quarante ans, journalier, et Eugénie Jannin, femme Bossin, d'un an plus jeune, vivaient ensemble depuis plusieurs mois. Ils occupaient, 4, impasse de l'Astrolabe, une chambre au quatrième étage. Le faux ménage avait vécu très uni jusqu'à ces jours derniers ; mais Moynet, ayant cru s'apercevoir qu'un de ses voisins se montrait plus empressé qu'il ne fallait auprès de sa maîtresse, fit à celle-ci des remontrances qui furent assez mal accueillies.

— C'est bien, dit-il à Eugénie, je vais te surveiller et si je te trouve en défaut je te tuerai.

Il acquit sans nul doute la preuve de la trahison de sa compagne, car avant-hier, en rentrant vers minuit, il lui reprocha en termes violents sa conduite. Comme la malheureuse ne se défendait que par des injures, Moynet, exaspéré, s'arma d'un couteau qui se trouvait sur la table et en frappa sa maîtresse à coups redoublés. En voyant le sang couler des multiples blessures qu'il venait de faire à sa victime, il prit la fuite en criant dans l'escalier

— Je l'ai tuée je l'ai tuée

Des voisins se portèrent aussitôt au secours de la pauvre femme, mais tous les soins demeurèrent sans effet, elle rendit bientôt le dernier soupir.

On envoya chercher M. Duponnois, commissaire de police, qui, tout en procédant aux premières constatations, s'empressa d'aviser le service de la Sûreté de la fuite de Moynet. Des agents se mirent de suite à sa recherche. Ils ne l'ont trouvé qu'hier matin dans un débit de vins du voisinage. Le corps de la femme Bossin a été transporté à la Morgue pour que l'autopsie en soit faite par un médecin légiste.

Le Figaro - 24 août 1897

 Infanticide

Infanticide

Des mariniers retiraient, il y a quelques jours, du canal. Saint-Martin, le cadavre d'un nouveau-né. M. Carpin, commissaire de police, appelé à procéder aux constatations usitées en pareil cas, s'était fait accompagner d'un médecin qui déclara que l'enfant, une .petite fille, avait été étranglée avant d'être jetée à l'eau. Le corps fut transporté à la Morgue.

On recherchait vainement l'auteur de cet infanticide, lorsqu'un renseignement fourni au commissaire de police lui permit d'arrêter la coupable, une jeune fille de vingt et un ans, qui, arrivée à Paris le 26 juillet dernier, était venue se loger dans un hôtel meublé de la rue des Récollets, où elle avait dit s'appeler Alphonsine Neau. Tout le monde, dans la maison, remarqua qu'elle était dans un état de grossesse très avancé. Aussi se montra-t-on fort surpris quand, quelques jours plus tard, on constata qu'elle avait maigri dans des proportions extraordinaires. Cela parut d'autant plus singulier au propriétaire de l'hôtel qu'Alphonsine Neau s'était toujours opposée à ce qu'on entrât dans sa chambre. Il alla faire part des soupçons qu'il avait conçus à M. Carpin, qui fit aussitôt appeler la jeune fille à son cabinet.

Tout d'abord, elle nia avoir accouché clandestinement, mais, en présence de preuves irréfutables, elle finit par avouer que, dans la nuit du 10 au 11 août, elle avait mis au monde une petite fille qu'elle avait étranglée aussitôt sa naissance. Le lendemain, à la tombée de la nuit, elle était allée jeter le cadavre à l'eau. Elle ajouta que son véritable nom était Angèle Nicaise et qu'elle était âgée de seize ans et demi. Avant de venir à Paris, elle était bonne à tout faire chez un habitant de La Chapelle-sur-Cère (Seine-et-Marne). Angèle Nicaise a été envoyée au Dépôt.

Le Figaro - 25 août 1897

 RAFLE DE VAGABONDS

RAFLE DE VAGABONDS

Un charmeur de rats

La Sûreté a opéré l'avant-dernière nuit une rafle parmi les vagabonds qui cherchent un abri sous les ponts. Quarante-cinq individus ont été arrêtés. Sous le pont des Arts, les agents se sont livrés à véritable chasse à l'homme pour s'emparer des vagabonds abrités dans les ferments servant de soutien au tablier du pont. Pour ne pas tomber dans la Seine, les malheureux qui passent la nuit sous ce pont s'accrochent avec leur ceinture et leurs bretelles. Lorsqu'ils ont vu les agents, ils se sont sauvés d'arche en arche pour gagner l'autre rive, mais des agents les y attendaient et les ont capturés au fur et à mesure de leur arrivée.

Parmi les individus arrêtés se trouve un type très curieux, un nommé Émile Schwartz, âge de quarante ans, qui est sans domicile depuis vingt ans. Schwartz qui parcourt la France à pied, de village en village, est un barnum d'un nouveau genre. Il montre des souris blanches et des rats, qu'il loge sur sa poitrine, au-dessus de la ceinture de son pantalon. En même temps que lui, les agents ont amené à la Sûreté ses pensionnaires. Une odeur insupportable due aux croûtes de fromages avariées et aux fruits gâtés dont Schwartz nourrissait rais et souris, s'échappait des poches du vieux vagabond.

Quand on a fouillé Schwartz, les inspecteurs durent sortir de leur asile rats et souris et les déposer à terre. Chose curieuse, aucun de ces animaux ne se sauva et tous se groupèrent autour de leur maître. Ils attendirent derrière la porte du cabinet de M. Cochefert que leur maître sortit de chez le chef de la Sûreté.

Schwartz a été remis en liberté hier matin, et il a quitté la Sûreté avec ses rats et ses souris, qui y avaient trouvé un asile momentané.

Le Gaulois — 10 septembre 1897

Dans l'actualité du ...

 7 mars

Dimanche
7 mars1897

REVENDICATIONS DES COCHERS DE FIACRE

Le groupe des députés de Paris a reçu, hier, au Palais-Bourbon, une délégation de la chambre syndicale des cochers de fiacre, qui lui a apporté les revendications de ces derniers suppression de la moyenne; détermination d'un salaire fixe; limitation des heures de travail; révision des frais de justice admission de leurs représentants au conseil des prud'hommes; rattachement, à la préfecture de la Seine de l'école dite des cochers ; suppression du cautionnement ou son dépôt dans une caisse publique. Les députés du groupe ont conseillé à la délégation d'aller porter ses revendications au ministre de l'intérieur.


Des visites ont été échangées, hier, entre M. Hanotaux, ministre des affaires étrangères, et. M. Hegerman-Linderconte, le nouveau ministre de Danemark, qui présentera, prochainement, ses lettres de créance au président de la République.


Lundi, au cours d'une entrevue avec M. de Joly, préfet de la Vendée, accompagné des membres du bureau du conseil gênerai et des maires de La Roche-sur-Yon, des Sables-d'Olonne et de Fontenay-le-Comte, le président de la République arrêtera dans ses grandes lignes le programme du voyage qu'il doit faire en Vendée après les fêtes de Pâques.


Très brillant, le bal offert, hier soir, par le ministre du commerce et Mme Henry Boucher, et auquel s'étaient rendues, en plus des membres du gouvernement, les principales personnalités de la politique, du commerce et de l'industrie.

On dansait dans un pavillon orné de tapisseries de Beauvais, spécialement construit dans le jardin ; dans une autre annexe, tendue de velours rouge frangé d'or, établie lors de la réception du 22 février, avait été dressé le buffet.


Le président de la République s'est rendu hier soir, à onze heures, avec Mme Félix Faure et Mlle Lucie Faure, le général Tournier, le capitaine de frégate Serpette, au bal donné par l'Association générale des étudiants.

MM. Méline, Cochery, Rambaud, le baron de Mohrenheim, Casimir-Perier, Leygues, Gréard, etc., l'avaient précédé de quelques instants.

Sous la conduite des membres du bureau de l'Association, le président a fait te tour des salons, et s'est retiré après avoir pris un verre de champagne à un buffet réservé.


Demain lundi, la saison printanière sera inaugurée, au Petit Saint-Thomas, par une Exposition des plus attrayantes comprenant tout ce qui concerne la toilette des femmes, des hommes et des enfants. Le costume tailleur avec ses formes de boléro si variées le costume marin pour les fillettes, spécialités exigeant un cachet impeccable, seront un des succès de cette brillante mise en vente. Le rayon des modes est aussi un véritable épanouissement des modèles les plus frais, les plus distingués, les seuls acceptés par sa clientèle aristocratique. Comme toujours, un joli catalogue illustré est mis à la disposition des personnes qui le désirent.


A travers les livres

Le  Journal du commence aujourd'hui la publication des Mémoires de M. Goron, ancien chef de la police de sûreté. Ce livre d'histoire contemporaine, qui touche à tous les événements qui se sont déroulés depuis quinze ans, est appelé à avoir un grand retentissement.

*
*      *

Dans son nouveau roman Les sacrifiés Marie de Besneray a traité la question sociale d'une façon tout à fait neuve et captivante. Elle a écrit une histoire d'amour et de douleur qui fera couler bien des larmes, car elle a au plus haut degré ce que Dostoïevski a appelé « la religion de la souffrance humaine ».


Des gentlemen en costume de tennis qui agrémentent leur partie de mille acrobaties, des clowns musicaux venus d'Amérique, des équilibristes, des clowns se livrant à leurs exercices dans un musée de cire où ce qui paraît des poupées se trouve être des hommes véritables en chair et en os… telles sont les attractions nouvelles du Casino de Paris, étiquetées « les Lamont », les « BurneIl’s », les « Gillet's », « Kay and Mauron ».etc.

Mais le clou, c'est Zanetto, l'homme becfigue qui, sur son nez prolongé en pointe, reçoit les oranges qui lui sont lancées de tous les coins de la salle.

sans titre 1
sans titre 1

A. ALLAISLe bon mot
d'Alphonse Allais

 Il existe à Honfleur une place où naquirent, à quelques lustres de distance, le vaillant amiral Hamelin et celui qui écrit ces lignes. La postérité jugera.


246. En 1897, nommé par M. Méline, M. Paul Doumer prît les fonctions de gouverneur général de l’Indochine. Il succèdait à M. Armand Rousseau et demeurait en fonction jusqu'en 1902.
La Société suisse d'assurances générales sur la vie humaine, de Zurich, vient d'installer une agence à Paris, rue Saint-Lazare, en face des bureaux du P.-L.-M. Mutuelle par excellence, cette société, fondée en 1857, présente des avantages exceptionnels de garanties, de tarifs et de conditions, qui, sans aucun doute, lui permettront de rivaliser avec nos meilleures compagnies, tant pour les assurances-vie que pour les rentes viagères.
 Pourquoi les femmes vivent-elles

Pourquoi les femmes vivent-elles plus longtemps que les hommes ?

Il suffit de jeter un coup d'œil sur la statistique des centenaires pour être frappé de l'écrasante supériorité dont jouit le sexe féminin.

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 Le sentier Durand

Le Sentier

par Pierre Durand

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Ivry contre les Deux-Moulins.

Il y a quelque temps, les gars des Deux-Moulins, quartier de la Gare, enlevaient aux joyeux d'Ivry une femme très connue des bandes de rôdeurs qui infestent ce coin de Paris.

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Courageux militaire

Le capitaine Tupinier, appartenant au 94e régiment de ligne, achevait de déjeuner dans l'appartement qu'il occupe, 94, rue Lafayette, au cinquième étage, lorsqu'il entendit marcher à l'étage supérieur, dans la chambre de sa domestique.

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 De plus en plus prospère

DE PLUS EN PLUS PROSPÈRE

Pour ceux que seul l'or intéresse,

On a fait la hausse et la baisse;

Le Congo, savon des amours,

Voit ses actions monter toujours.

Un groupe d'élégants à Victor Vaissier

Nouvelles à la main

 — Le potage queue-de-bœuf a été

— Le potage queue-de-bœuf a été inventé certainement par des malheureux sans ressources.

— ???

— Dame, puisqu'ils en étaient réduits aux extrémités !

Le baron de Rapineau arrive très inquiet chez sa petite amie

Le baron de Rapineau arrive très inquiet chez sa petite amie, la jeune Irma
— Je ne sais pas ce que cela veut dire, s'écrie-t-il, j'ai le nez gelé.
Et la petite amie, qui n'a pas eu à se louer de la générosité du baron au moment des étrennes, de répliquer aussitôt :
— Rassurez-vous, mon cher, c'est un signe d'excellente santé chez les chiens !

 Nos bons cochers.

Nos bons cochers.
Une jeune dame, élégamment mise, arrête un fiacre:
— Cocher, à Montrouge!
Le cocher, galamment:
— Impossible, madame. C'est mon quartier. Si ma femme vous voyait dans ma voiture, j'aurais une jolie scène en rentrant!

 On causait hier

On causait hier, chez Mme de Z. du petit dieu Cupidon.

— Dites-moi, madame, interrogea M. de S. pourquoi Cupidon est-il toujours représenté sous

les traits d'un enfant ?

— C'est, répondit-elle finement, que l'amour ne vit jamais assez longtemps pour vieillir !

 Les deux adversaires se rendant

Les deux adversaires se rendant au lieu de rendez-vous dans le bois de Vincennes, se rencontrent au guichet de la gare de la Bastille.

X... demande un billet aller et retour.

― Vous êtes donc bien sûr de revenir ? dit Z... narquois.

— Absolument sûr.

— Alors je vous fais des excuses, poursuit Z... subitement radouci.


Echos et nouvelles

 Et la pluie continuait de tomber

Et la pluie continuait de tomber !

Depuis que le pluviomètre à l'usage des observatoires a été inventé, c'est-à-dire depuis plus de deux cents ans, il ne s'est jamais rencontré, paraît-il, un mois de septembre aussi mouillé qu'en l'an de grâce 1897.

Aussi les météorologistes sont fort embarrassés d'expliquer ce phénomène. Songez donc que l'observatoire de la tour Saint-Jacques a enregistré dans l'après-midi d'hier, de midi à trois heures seulement, 10 millimètres d'eau ! Cela représente une moyenne de 100 mètres cubes d'eau par hectare.

On essaye de nous consoler en nous rappelant le souvenir de journées plus désagréables encore, celle du 10 septembre de l'année dernière, par exemple, qui, par suite d'une trombe, de funeste mémoire, nous gratifia de 50 millimètres d'eau dans le court espace de deux heures et demie. Mais toutes ces consolations ne valent pas un bon parapluie !

Le Gaulois — 7 septembre 1897

 Domestiques Londres - 1897

Angleterre

On ne s'est pas ennuyé, l'autre jour, à la cour de police de Bow-Street, à Londres.
Les bonnes faisaient les frais d'une partie de l'audience, mais ces frais leur ont été remboursés. Notre confrère Montécourt nous nous donne le résumé de ces débats.
L'une, Annie Stamp, engagée par M. Pardrington et renvoyée par madame, en l'absence de son mari, assignait sa maîtresse en dommages-intérêts.
Le juge, sir John Bridge, lui a donné gain de cause.
« Certes, dit son jugement, il semble, à première vue, que le gouvernement intérieur de la maison appartienne à la femme, mais ce n'en est pas moins le mari qui est responsable de l'existence commune et qui gagne l'argent du ménage. A ce titre, il a bien le droit de s'occuper de ce qui s'y passe. Il est, dirai-je, le premier ministre et la femme n'est qu'un sous-secrétaire d'Etat. Elle n'a pas qualité pour rompre un contrat conclu par son mari, et l'engagement d'une domestique est un contrat comme un autre. Jugement et indemnité pour la plaignante. »
Une autre bonne, Margaret Dahill, avait été congédiée par Mme Franklin, sa patronne, parce qu'elle avait un policeman pour amoureux.
- Ce n'est pas là, déclare sir John, un motif suffisant pour renvoyer une domestique.
La défenderesse ne saurait émettre la prétention de n'avoir à son service que des bonnes insensibles à l'amour.
- Nullement, répond Mme Franklin. Ma dernière bonne avait pour amoureux un grenadier rouge et je n'y ai jamais trouvé à redire. Mais je ne veux pas d'un policeman.
- Préférez-vous que vos bonnes introduisent chez vous des cambrioleurs ou des pick-pockets ? Allez, madame, vous devriez encore vous estimer trop heureuse que cette jeune fille eût porté son choix sur un brave homme qui, après avoir veillé sur la sécurité publique par devoir, sera encore venu veiller sur votre domicile particulier par amour.
Et Mme Franklin a été condamnée à payer deux semaines de gages à titre de dommages-intérêts. Autant de gagné pour la dot de Margaret quand elle épousera son policeman.

APL - 3 octobre 1897

 Vins artificiels - 1897

Au Sénat

Toujours les vins artificiels.

M. Monis leur reproche de porter une atteinte irréparable à la moralité commerciale, et vous ne devineriez jamais pourquoi? Ceux qui lés fabriquent ne les vendent pas assez cher
Avec M. Turrel, les défenseurs des raisins secs passent un mauvais quart d'heure, et il garde ce coup pour le dernier « C'est la première fois qu'une loi agricole est appuyée par les Bouches-du-Rhône. » Cet argument serait sans réplique si l'on ne pouvait opposer à l'avis favorable de la Chambre d'agriculture provençale l'avis nettement hostile de son voisin le Conseil général.
M. Girault constate qu'il n'a pas entendu (ce qui n'a rien de surprenant) un seul orateur proclamer l'excellence de la loi. Mais, n'étant pas aveugle, il a pu la lire et constater ainsi qu'elle prête à l'arbitraire. D'ailleurs, les vins de raisins secs ne sont pas nuisibles à la santé publique, et il en donne une preuve « J'en bois » Malheureusement, il atténue aussitôt l'effet produit par cet argument « Il est vrai, ajoute-t-il, que je les additionne d'un petit vin de Roussillon. Il termine par cette constatation rassurante « Les viticulteurs qui ont entrepris cette croisade sont précisément ceux qui « améliorent » leurs vins avec de l'acide sulfurique. »
Et M. Fresneau conclut mélancoliquement « Pourquoi interdire les vins artificiels, alors que nous vivons en un temps où tout est artificiel? » Là-dessus, on clôt la discussion générale, et la bataille recommence immédiatement sur l'article premier qui est renvoyé à la Commission.
Cela promet !

Le Figaro - 17 février 1897

 Le petit tramway, attelé d'un seul cheval - 1897

Le petit tramway, attelé d'un seul cheval, qui conduit d'Auteuil à Saint- Sulpice fait la joie de tous les boutiquiers qui ont le bonheur d'habiter sur son parcours.
Il leur fournit, sans bourse délier, un si amusant spectacle, se renouvelant une dizaine de fois dans la journée, que les propriétaires parlent vaguement d'une augmentation de loyer.
Lorsque le petit tramway est vide, son fougueux coursier s'élance comme une flèche et dévore l'espace. Mais lorsqu'il est au complet, c'est une autre affaire. Le coursier ne peut plus démarrer et les voyageurs bénévoles se mettent à pousser la voiture devant eux. On se relaye, à tour de rôle, par groupe de cinq ou six, et au bout de quelques heures, on arrive sans autre incident notable à destination.

Le Figaro - 2 aout 1897

 Gigotmanie - 1897

Gigotmanie

M. le docteur Cabanès, directeur de la Chronique médicale, poursuit ses recherches sur les infirmités humaines des personnages historiques.

Sa dernière trouvaille concerne Malebranche, le philosophe, qui était fou, archi-fou, _ étant atteint de « gigotmanie », c'est-à-dire qu'il se figurait avoir constamment un gigot de mouton pendu au bout du nez.

Un de ses amis, homme d'esprit, entreprit de le guérir de la manière suivante :

Étant allé voir Malebranche, il s'informa tout de suite de son gigot. Le philosophe, habitué aux railleries et ravi de trouver enfin quelqu'un de compatissant à son mal imaginaire, embrassa avec effusion l'arrivant.

Mais celui-ci se recula en poussant un cri de douleur.

— Je vous ai fait mal ?

— Eh ! certes, votre gigot m'a blessé à l'oeil. Je ne comprends pas que vous n'ayez pas cherché plus tôt à vous débarrasser d'un pareil appendice. N'avez-vous donc pas un rasoir ici ? C'est une opération sans danger.

— Ah ! mon ami ! Je vous devrai le repos de ma vie!...

— Ne bougeons plus !... Tenez ! Voilà qui est fait.

Et l'ami, ayant légèrement entaillé du rasoir le bout du nez de Malebranche, sortait de dessous son manteau un superbe gigot.

— Mais, s'écria soudain le philosophe, il est cuit, ce gigot..

— Je le crois bien, depuis une heure que vous êtes auprès du feu...

APL 19 décembre 1897

 La visite du président de la Rép

La visite du président de la République à l'hospice des vieillards de Boulogne

Le président de la République, accompagné général Tournier, des commandants Humbert et Legrand et de M. Le Gall, a quitté, hier, l'Élysée, à deux heures vingt, pour inaugurer le nouvel hospice des vieillards de Boulogne sur Seine.

Reçu au milieu des fleurs, des drapeaux et des vivats par le ministre de l'intérieur, les présidents du conseil municipal de Paris et du conseil général, les préfets de la Seine, de-police, MM. Poirrier, sénateur; Rigaud, député; Escudier, Peyron, etc., M. Félix Faute a répondu aux allocutions de M. Jochum, maire de Boulogne; Gervais et de Selves, par la remise de la rosette d'officier de l'instruction publique à M. Jochum, des palmes académiques à MM. Chevalier, secrétaire de la mairie de Boulogne, Gionnier professeur à l'Association philotechnique, et de la croix du Mérite agricole à MM.. Vidal-Beaume et Chartier.

Au cours de la distribution des médailles d'honneur, l'un des médaillés, vieux garçon de chantier, comptant plus de trente ans de services, voulait absolument, dans sa joie, embrasser lé président.

― On ne donne l'accolade, lui a fait observer M. Félix Faure, que lorsqu'on remet la Légion d'honneur nous verrons plus tard.

La visite de l'hospice a commencé par les dortoirs des  femmes, s'est poursuivie par les bâtiments réservés aux hommes, les cuisines, la machinerie, et s'est terminée par les réfectoires, dans l'un desquels un lunch avait été servi.

M. Gervais, président du conseil générale a porté un toast à la santé du président de la République, qui s'est  retiré, très acclamé, ainsi que M. Barthou.

Le Matin ― 18 mars 1897

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