Le scandale des Folies-Bergère évité - 15 avril 1897
Le scandale des Folies-Bergère évité
Une indisposition de commande. Intervention du préfet de police. — Exhibition
interdite
Le Gaulois — 15 avril 1897
Le Gaulois avait signalé avec une indignation légitime les débuts prochains,
sur la scène des Folies-Bergère, de l'ex-princesse et nos confrères, convaincus
comme nous du scandale formidable que cette exhibition devait fatalement soulever,
nous avaient emboîté le pas. Notre juste appel a été entendu. La « débutante »
ne débutera pas. Nous en sommes un peu la cause et nous nous en félicitons hautement.
En cette circonstance, M. Lépine a droit à nos remerciements et nous les lui
marchanderons d'autant moins qu'on sait que les fonctionnaires de la république
nous donnent rarement l'occasion de les féliciter.
On lira plus loin à la rubrique du « Courrier -des spectacles » la note
officielle que le théâtre des Folies-Bergère nous a adressée pour nous faire
savoir que l'ex-princesse ne débutait .pas ce soir sur la scène de la rue Richer.
Cette note nous montre la débutante empêchée par un état maladif d'une certaine
gravité. Il y est question d'influenza, de fièvre intense, de complication pulmonaire.
A la vérité, et fort heureusement pour l'héroïne en cause, sa santé est excellente
et les raisons pour lesquelles les amateurs de scandales ne. la verront pas
ce soir sont à un ordre-tout à fait différent.. Les voici dans toute leur simplicité..
Hier matin, M. Marchand, directeur des-Folies-Bergère, était appelé chez le
préfet de police, qui lui demandait officieusement de renoncera faire débuter
celle qui sur l'affiche devait porter le nom de l'ex-princesse.
Le scandale, prétendait le préfet, serait extraordinaire et des renseignements
qui lui étaient fournis, il ressortait que la débutante serait huée, qu'une
foule de gens s'étaient procurés des sifflets à roulette et qu'on lui jetterait
à la face des lapins vivants, des pelures de pommes de terre et d'autres objets
innommables.
M. Marchand répondit au préfet qu'il redoutait autant que lui ce scandale
et que si la « débutante » consentait à renoncer à ses projets de
paraître sur son théâtre, il s'en montrerait fort heureux pour sa part.
D'ailleurs il craignait si fort les manifestations brutales qu'il avait interdit
qu'on servit aucune consommation dans la salle et qu'il avait fait supprimer
les petits bancs et les lorgnettes automatiques.
— Puisque vous partagez mon avis lui, dit le préfet, voyez l'ex-princesse,
et tâchez qu'elle ne soit pas hostile à nos sages projets.
» D'ailleurs, je vais la convoquer pour ce soir, six heures, et je vous
prie de revenir à mon cabinet à la même heure. »
Puis, congédiant M. Marchand, le préfet ajouta :
— Allons, je commence à croire que nous parviendrons peut-être à éviter
tout scandale.
A six heures précisés, M. Marchand arrivait à l'hôtel du boulevard du Palais,
où, depuis un quart d'heure, la débutante l'avait précédé. L'héroïne fut reçue
la première. Le préfet fit valoir à ses yeux les motifs les plus sérieux qui
devaient la détourner de s’exhiber à la foule. Comme la « débutante »
semblait ne pas goûter ces raisons et qu'elle prétendait avoir le droit de débuter,
le préfet lui fit comprendre qu'il ne voulait prendre officiellement aucune
mesure vexatoire avant la représentation, mais que si celle-ci était scandaleuse,
ce qui était absolument certain, il se verrait dans la nécessité cruelle de
sévir en fermant le théâtre où elle aurait eu lieu et en invitant peut-être
la «débutante » a quitter le territoire français — mesure qu'il la suppliait
de ne pas l'obliger à employer.
Puis, très amicalement, très paternellement, M. Lépine insista sur des questions
d'ordre privé.
Il fut éloquent et persuasif, car à six heures et demie précises, l'ex-princesse,
très émue, renonçait à paraître sur la scène des Folies-Bergère.
Ce début à sensation n'aura donc pas lieu, et le scandale que nous redoutions
et qui eût été plus formidable que nul ne peut le soupçonner, est heureusement
étouffé.
La Presse a quelquefois du bon !
* * *
En quittant l'hôtel du Palais, Mme Clara Ward est rentrée à son hôtel, où
à peine installée, elle a reçu la visite d'un médecin, elle n'a pas eu de peine
à jouer le rôle de malade qui doit expliquer au public sa décision de ne pas
paraître aux Folies, car elle était effectivement souffrante.
Le docteur a indiqué l'ordonnance suivante: Prendre par jour, en deux
ou trois fois, deux à trois cuillers à potage de la potion suivante, diluée
dans un verre de tisane de mauve :
Acétate d'ammoniaque 15 gr
Alcool de racine d'aconit 30 gouttes Sirop de codéine
100 gr. Eau de fleurs d'oranger 40 gr.
Mme Clara Ward n'a pas décidé encore si elle resterait à Paris ou si elle
repartirait pour Berlin, où des offres brillantes lui sont faites par la Belle-Alliance,
un music-hall renommé sur les bords de la Sprée.
Ce que nous savons, c'est qu'aujourd'hui même l'héroïne de ce petit roman
doit aller poser chez un de nos grands photographes dans le costume suggestif
qu'elle devait endosser aux Folies-Bergère.
Enfin, cette tragédie finit heureusement en opérette Mme Clara Ward renonce
au théâtre, en France du moins, et rentre ainsi dans la vie privée. Nous n'avons
plus à nous occuper d'elle, et nous espérons bien qu'il en sera toujours ainsi.
Ajoutons que Mme Clara Ward qui s'est sagement abstenue d'envoyer du papier
timbré au Gaulois aurait moins sagement décidé d'en adresser à un de nos confrères.
Maubersac
LA VIE DANS LA LUNE
LA VIE DANS LA LUNE
OÙ EN SONT LES EXPLORATIONS DES SAVANTS ?
La mode n'y est plus – Cartes et instruments incomplets – Les progrès de
la photographie – Existence de la vie organique.
Pendant un certain temps, on ne s'occupait que de la lune c'était à l'époque
où il s'agissait de la rapprocher de nous à tel point que nous n'aurions plus
eu qu'à tendre la main pour la toucher. Puis le silence. La lune avait passé
de mode. A peine quelques sélénographes obstinés avaient continué à étudier
la face visible de notre satellite, fixant les moindres détails de sa topographie
avec une minutieuse exactitude. Malgré l'imperfection relative des instruments,
ils crurent alors rencontrer la présence de l'eau dans certaines cavités, parfois
même le retour périodique, sur certains points, d'une vague végétation et, tout
au moins, une activité volcanique encore persistante.
Or la vérité est que là lune nous est très incomplètement connue. Notre meilleure
carte de la surface visible, si précise soit-elle, n'est qu'au 1,780,000è. C'est
insuffisant. En effet, nous savons que, sur notre globe, des changements se
produisent dans la forme des montagnes, dans la direction des cours d'eau, changements
fort appréciables et qui, cependant, ne sauraient être relevés sur des cartes
d'une échelle aussi réduite. Aujourd'hui même, avec le télescope de Lick, dont
la lentille a trente-six pouces de diamètre, avec l'admirable télescope de notre
Observatoire, dont la lentille a vingt-quatre pouces, nous ne pouvons apercevoir
des mouvements de terrain, collines ou vallées, ayant moins de à l,000 pieds
de large. Si bien qu'un observateur lunaire examinant la Terre avec des instrumentes
semblables à ceux qui nous servent à observer la lune déclarerait certainement
que notre planète est un astre mort et ne porte aucune trace de végétation ni
de vie.
Telle est la question qu'étudie le prince Kropotkine. Cette recherche nouvelle
est, du reste, admirablement servie par les progrès de la photographie, venus
au secours de l'observation télescopique. Sur les épreuves photographiques,
les montagnes, les plaines, les cirques apparaissent avec une précision dont
les meilleures cartes lunaires ne sauraient donner une idée. Et, pourtant, les
obstacles à vaincre sont encore considérables. Les mouvements propres de la
lune sont si irréguliers, la transparence de l'atmosphère si variable, les dimensions
des épreuves si insuffisantes, que la photographie n'a pas encore rendu tous
les services qu'on est en droit d'attendre d'elle. Cependant, certains négatifs
de l'Observatoire de Paris ont atteint une netteté telle qu'on a pu les examiner
au microscope. Cette étude a permis à MM. Lœvy et Puiseux d'instituer une théorie
nouvelle sur les crevasses partielles qui se montrent à la surface de la lune.
Son atmosphère.
La lune est de proportions sensiblement moindres que la Terre. Elle ne pèse
que 1/81 de son poids. En conséquence, la force d'attraction est considérablement
moindre à sa surface, et, en supposant qu'elle possède une atmosphère de la
même composition que la nôtre, sa densité, dans les parties les plus basses,
serait de trente à cinquante fois plus faible que la densité de la nôtre prise
au niveau de la mer.
Mais il résulte des recherches du docteur Johnstone Stoney que, si, à une
certaine époque de son existence, la lune avait été enveloppée d'une masse gazeuse
composée d'oxygène, d'azote et de vapeur d'eau, elle n'en aurait guère conservé
à l'heure actuelle. On sait que les gaz sont formés de molécule, emportées dans
tous les sens à des vitesses effrayantes. Au moment où cette vitesse, pour une
molécule arrivée près des limites extérieures de l'atmosphère, dépasserait,
pour la lune, 3,500 mètres par seconde, elle pourrait échapper à la sphère d'attraction
de la planète. Molécule par molécule, le gaz irait se perdre dans l'espace interplanétaire.
Cela explique pourquoi notre atmosphère ne peut pas conserver d'hydrogène libre
et pourquoi celle de la lune ne peut garder ni air ni vapeur d'eau.
Cependant, ni ces déductions, malgré leur apparente logique, ni les calculs
antérieurs de Bessel n'ont pu convaincre les astronomes delà non-existence d'une
atmosphère autour de la lune. On constate, en effet, autour de notre satellite,
la présence d'un faible crépuscule, et l'on- sait que le crépuscule est causé
par la réfraction de la lumière à travers l'enveloppe gazeuse. On a, en outre,
remarqué depuis longtemps, à Greenwich, que les astres qui sont couverts par
la lune au cours de son évolution restent visibles deux secondes au moins de
plus qu'ils ne devraient le faire si leurs rayons n'étaient pas légèrement infléchis
au moment où ils passent près de la surface de la lune. On a conclu, en conséquence,
que la lune devait avoir une atmosphère deux cents fois plus légère que la nôtre.
Cette atmosphère, atteignant son maximum de densité dans les profondeurs comme
les cirques des montagnes, serait à peu près imperceptible autour des sommets.
Elle n'en jouerait pas moins, comme l'a montré Nelson, un rôle important dans
l'économie de la vie à la surface de la lune.
Un crépuscule.
Les observations faites à Lick, à Paris et à Arequipa confirment pleinement
cette théorie. Il est certain qu'un crépuscule est nettement visible vers les
bords du croissant de la lune, principalement autour du premier et du dernier
quartier. Ce reflet parait prolonger les bords du croissant d'environ 60 secondes,
et cela indique la présence d'une atmosphère ayant, à la surface do la lune,
la même densité que notre atmosphère à une hauteur de 55 kilomètres. On a obtenu
le même résultat sur Jupiter au moment où la planète va être occultée par la
lune ou émerge de derrière elle. Une pareille atmosphère est certainement bien
insignifiante; mais on a également observé une bande sombre apparaissant entre
Jupiter et la lune au moment de l'occultation. Et le professeur Pickering ne
trouve pas à ce phénomène d'autre explication que l'existence d'une buée légère,
partiellement due à la vapeur d'eau, qui s'élèverait à quelques milles au-dessus
de la surface de la lune quand celle-ci est frappée par les rayons du soleil.
Il y a quelques années encore, on n'aurait pas accueilli sans défiance une
semblable supposition. Mais on comprend aujourd'hui que, en certains endroits
au moins, l'existence d'une buée produite par la vapeur d'eau est la seule explication
admissible de certains phénomènes constatés. Ainsi, en 1774, Eysenhard, un élève
de Lambert, aperçut distinctement sur' la ligne d'ombre traversant une des plaines
(mare Crisium) un mouvement ondulatoire qui dura deux heures et fut observé
par trois personnes différentes. Ces ondulations, qui parcoururent une distance
de 120 kilomètres à une vitesse de 400 mètres par seconde, ne pouvaient être
causées, comme le remarque le docteur Sarling, que par des vapeurs flottant
sur la plaine. A plusieurs reprises, on a vu l'intérieur des profonds cirques
lunaires s'emplir, au soleil levant, d'une sorte de brouillard qui tantôt disparaissait,
quand le soleil montait sur le cirque, et tantôt persistait longtemps encore,
quoique les objets environnants apparussent avec une parfaite netteté. La température
de la surface de la lune étant très près du point de congélation, l'évaporation
de cette eau sous l'effet des rayons solaires n'est pas du tout improbable.
Les cratères.
Il reste, naturellement, à examiner si, dans certains cas, cette buée n'est
pas due à de l'eau projetée par des volcans ou des geysers, d'autant plus qu'il
semble encore exister une certaine activité volcanique. Certains astronomes
admettent l'existence d'un cratère lunaire, de trois milles de diamètre, qui
serait de formation récente. Ce fut le docteur Klein qui le découvrit le premier,
en 1876, dans la plaine nommée mare Vaporum, après avoir, ainsi que ses confrères,
examiné maintes fois le même lieu sans en trouver de traces. En outre, les apparitions
et les disparitions successives d'un autre cratère, le Linné, qui a près de
six kilomètres de diamètre, ne sauraient être expliquées si l'on se refusait
à admettre que ce cratère est parfois caché par les vapeurs même qu'il dégage.
Quant aux changements observés dans la forme des petits volcans lunaires, ils
sont trop nombreux pour être dus exclusivement à des erreurs d'observation.
Si l'eau existe encore aujourd'hui à la surface de la lune ou si elle a existé
à une période relativement récente, on est amené à se demander si elle n'a pas
laissé quelque trace de son activité. Jusqu'en ces derniers temps, la majorité
des astronomes résolvait cette question par la négative. On a reconnu que les
prétendues mers des anciens sélénographes n'étaient que des plaines et ne présentaient
pas la moindre trace de l'action de l'eau, en outre que les crevasses avaient
été produites dans une surface solide.
Les rivières.
Cependant, en dehors de ces surfaces, on a constaté l'existence de raies
plus fines oui, après un minutieux examen, avaient tous les aspects du lit d'une
rivière. Elles ne sont pas tracées en ligne droite, mais serpentent, au contraire,
comme le font les rivières sur nos cartes terrestres. Elles se bifurquent, elles
sont plus larges à une extrémité qu'à l'autre. Le professeur W. Pickering, qui
les a soigneusement étudiées, en a classé trente-cinq de dimensions différentes.
Cependant, il se place ici une particularité curieuse. Contrairement aux rivières
terrestres, ces rivières lunaires ont leur partie la plus large au point d'origine,
qui est toujours situé près d'un pic ou d'un cratère. Il est vrai que certaines
rivières de l'Asie centrale et de l'Amérique méridionale offrent la même singularité.
Elles sortent d'un lac et deviennent de plus en plus étroites, à mesure que
leur cours s'allonge sur les plaines arides. L'une d'elles, par exemple, qui
a 80 kilomètres de longueur, sort d'un cratère de 700 mètres de diamètre, puis
sa largeur tombe à 300 mètres, et elle finit par se perdre dans la plaigne.
D'autres, au contraire, se comportent exactement comme nos rivières terrestres.
Une d'elles prend sa source dans les montagnes extrêmement étroite à l'origine,
elle va s'élargissant graduellement, reçoit un affluent; une autre est bifurquée
dans sa partie la plus haute. En un mot, on peut aujourd'hui considérer comme
certain qu'il existe des lits de rivière offrant toutes les apparences d'une
origine aquatique; mais ils sont si étroits que, même s'ils contenaient encore
de l'eau, nous ne pourrions pas l'apercevoir.
Cela une fois acquis, on se demande si l'on ne pourrait pas découvrir quelques
traces de végétation. Dans la planète Mars, nous voyons, chaque année, la neige
recouvrir la région circumpolaire; puis, plus tard, de grands courants apparaissent,
et la neige fond pour produire de l'eau. On a même constaté l'existence de nuages.
De larges espaces changent complètement de couleur, ce que nous pouvons attribuer
la végétation. 11 y a des probabilités, en effets eu faveur de plantes ou de
quelque chose d'analogue.
La végétation.
Les grands cirques lunaires atteignent, on le sait, des dimensions colossales.
Les plus grands d'entre eux ont de 130 à 160 kilomètres de diamètre et leur
sol intérieur est sensiblement uni. On a remarqué que certaines taches grises,
presque noires, apparaissent dans plusieurs de ces cratères à la pleine lune,
pour disparaître bientôt après. Contrairement à toute attente; ces taches deviennent
plus foncées immédiatement après la pleine lune, c'est-à-dire au moment où le
soleil éclaire pleinement la partie visible de la lune et où il est, par conséquent,
géométriquement impossible qu'aucune ombre soit visible. Quelques savants inclinent
attribuer ces changements à la végétation. Ce ne sont point, en effet, des phénomènes accidentels.
Ils apparaissent dans toutes les plaines, sauf une, et, dans deux d'entre elles,
ils semblent couvrir tout le sol, au point d'être parfois presque visibles à
l'œil nu. Ces taches sont, en général, d'un gris sombre, mais dans un cas, au
moins, une d'elles, examinée avec un télescope d'une grande puissance, apparut
d'une couleur jaune prononcée, avec un soupçon de vert.
Dans ces dernières années, on a accumulé un grand nombre de données, toutes
tendant à prouver qu'il était imprudent de décrire la surface de la lune comme
entièrement privée de vie. Il paraît très probable, au contraire, que les éruptions
volcaniques continuent à se produire dans la lune beaucoup plus violemment que
sur la Terre et que, malgré des conditions extrêmement défavorables, la vie
organique y existe, sur. une si petite échelle que ce soit.
Le Matin - 28 juin 1897
L'actualité dramatique
UN DRAME AU VITRIOL - La Matin – 6 janvier 1897
UN DRAME AU VITRIOL
A Neuilly — Après la séparation — A la recherche du mari.
Les époux Victor Droguers, demeurant, 109, boulevard Bineau, à Neuilly, se
séparaient aimablement, il y a quelque temps, pour cause d'incompatibilité
d'humeur. Le mari continuait à habiter Neuilly et la femme allait demeurer, 20,
rue Lécuyer, à Montmartre.
Hier matin, Mme Droguers venait retrouver son mari pour régler avec lui
diverses questions d'intérêt.
Malheureusement, Victor Droguers n'avait pas accepté la séparation de gaîté
de cœur. Une vive discussion surgit entre les deux époux. Le mari supplia sa
femme de reprendre la vie commune, la menaçant, si elle refusait, de la tuer et
de se jeter ensuite dans la Seine. La femme resta inébranlable dans sa
résolution. M. Droguers sortit alors de sa poche un flacon de vitriol et en jeta
le contenu au visage de sa femme; puis, affolé par l'acte qu'il venait de
commettre, il prit la fuite.
Aux cris poussés par la victime, des voisins accoururent.
Mme Droguers fut transportée à l'hôpital Beaujon, où l'on constata qu'elle
avait l'œil gauche perdu. Elle est, en outre, complètement défigurée.
Quant au mari, il a disparu; on craint qu'il n'ait mis son projet de suicide
à exécution, et des recherches vont être faites dans la Seine pour découvrir son
cadavre.
La Matin – 6 janvier 1897
LA PETITE JEANNETTE
LA PETITE JEANNETTE
Jeanne Brémoncourt, surnommée la petite Jeannette, âgée de vingt ans,
demeurant, 1, rue Broca, se voyait, il y a quelques jours, souffler son amant
par une de ses amies. Elle en conçut un violent dépit. Hier soir, elle se rendit
chez un marchand de vins où sa rivale avait coutume de dîner, afin de la
souffleter.
La bataille fut chaude. Les chignons furent ̃consciencieusement crêpés; mais
le résultat fut contraire aux espérances de la petite Jeannette, qui reçut une
maîtresse volée. Folle de douleur et de rage, elle tira un flacon de chlorydrate
de morphine de sa poche et en absorba entièrement le contenu. Elle a été
transportée mourante à l'hôpital Cochin.
Le Figaro - 25 août 1897
>
RAFLE DE VAGABONDS
RAFLE DE VAGABONDS
Un charmeur de rats
La Sûreté a opéré l'avant-dernière nuit une rafle parmi les vagabonds qui
cherchent un abri sous les ponts. Quarante-cinq individus ont été arrêtés. Sous
le pont des Arts, les agents se sont livrés à véritable chasse à l'homme pour
s'emparer des vagabonds abrités dans les ferments servant de soutien au tablier
du pont. Pour ne pas tomber dans la Seine, les malheureux qui passent la nuit
sous ce pont s'accrochent avec leur ceinture et leurs bretelles. Lorsqu'ils ont
vu les agents, ils se sont sauvés d'arche en arche pour gagner l'autre rive,
mais des agents les y attendaient et les ont capturés au fur et à mesure de leur
arrivée.
Parmi les individus arrêtés se trouve un type très curieux, un nommé Émile
Schwartz, âge de quarante ans, qui est sans domicile depuis vingt ans. Schwartz
qui parcourt la France à pied, de village en village, est un barnum d'un nouveau
genre. Il montre des souris blanches et des rats, qu'il loge sur sa poitrine,
au-dessus de la ceinture de son pantalon. En même temps que lui, les agents ont
amené à la Sûreté ses pensionnaires. Une odeur insupportable due aux croûtes de
fromages avariées et aux fruits gâtés dont Schwartz nourrissait rais et souris,
s'échappait des poches du vieux vagabond.
Quand on a fouillé Schwartz, les inspecteurs durent sortir de leur asile rats
et souris et les déposer à terre. Chose curieuse, aucun de ces animaux ne se
sauva et tous se groupèrent autour de leur maître. Ils attendirent derrière la
porte du cabinet de M. Cochefert que leur maître sortit de chez le chef de la
Sûreté.
Schwartz a été remis en liberté hier matin, et il a quitté la Sûreté avec ses
rats et ses souris, qui y avaient trouvé un asile momentané.
Le Gaulois — 10 septembre 1897
Dans l'actualité du ...
20 janvier
Mercredi 20 janvier 1897
Les communications téléphoniques.
On annonce que sur la
proposition de M. Delgeuch, sous-secrétaire d'état, M. Bouclier, ministre du
commerce, a autorisé la publication d'une nouvelle liste des abonnés au
réseau téléphonique de .Paris, avec leur numéro d'appel.
Une circulaire
a été envoyée à chacun des abonnés; la circulaire en question contient des
indications très précises sur les moyens à employer pour obtenir rapidement
la communication téléphonique. On recommande tout particulièrement au public
de désigner les personnes avec lesquelles on désire communiquer par leur
numéro d'appel, numéro qui restera invariable tant que l'abonné conservera
son domicile actuel.
Les trains de nuit.
A la suite de démarches faites auprès des compagnies de chemins de fer
par de nombreux habitants de la banlieue, la Compagnie de l'Ouest a décidé
de mettre en service, à partir du 1er février prochain, un certain nombre de
trains arrivant à Paris la première heure.
Sauf le dimanche, ces trains
partiront de Versailles (rive droite), à 4 h. 35, pour arriver à Paris à 5
h. 25. De Versailles (rive gauche), à 4 h. 57, pour arriver 5 h. 35.
D'Argenteuil, à 5 h. 3, pour arriver à 5 heures 25. De Saint-Germain, à 4 h.
37, pour arriver à 5 h. 10.
Les billets d'aller et retour et les cartes
d'abonnement hebdomadaires pour le transport des ouvriers et ouvrières
donneront droit à ces trains de nuit.
QUAND MÊME !
La récolte de 1896 donnera 46 millions d'hectolitres de vin,
malheureusement la qualité ne correspond pas à la quantité. Dès le début
déjà campagne, les propriétaires-viticulteurs, qui forment le syndicat de la
Grande Union Viticole de France, eurent la prévoyance de conserver dans
leurs chais leur récolte de l'année 1895.
Ces excellents vins sont mis à la disposition de la clientèle sans
augmentation de prix.
85 rue de Richelieu, on peut déguster.
Que les gourmets se rassurent ! Quoiqu’en ait dit un de nos confrères, il
reste encore des huîtres savoureuses et bonnes. Le cas constaté par le
docteur Chantemesse est tout à fait exceptionnel, et il est inexact de dire
que les huîtres donnent la fièvre typhoïde.
Dans la note communiquée à l'Académie de médecine par M. Brouardel et qui
a pour titre De la valeur alimentaire des huîtres mortes, MM. Girard et
Bordes ont voulu-simplement mettre en garde le public contre certains
marchands qui débitent à bas prix des huîtres-cadavres probablement
maquillées.
Ces huîtres, qui ont été chauffées au bain marie pour leur enlever
l'odeur, sont arrosées d'eau salée avec de mauvais sel provenant des caisses
de maquereaux et de sardines. Des alcaloïdes peuvent se produire qui
déterminent des troubles intestinaux.
Gourmets, méfiez-vous des huîtres à trop bon marché.
sans titre 1
21 janvier
Jeudi 21 janvier 1897
BOUM ET BALOU
Du Gaulois.
Les amis de Boum et de Balou n'apprendront pas sans une certaine satisfaction
que la santé des deux intéressants pensionnaires du Jardin des Plantes n'offre
plus les mêmes, inquiétudes que ces jours derniers. Boum, le chimpanzé mâle
est désormais hors de danger. C'est la juste récompense de la docilité exemplaire
qu'il a montrée au cours de sa maladie. Il ne s'est dérobé à aucune potion,
si amère fût-elle et le voilà maintenant -rendu à ses chères habitudes.
Quant à Balou, .la compagne de Boum, elle fait preuve d'un déplorable entêtement.
Les gardiens doivent se mettre à cinq pour lui faire ingurgiter une simple tasse
de sirop. Et gare aux morsures ! car Balou est sans pitié pour ses bienfaiteurs.
Néanmoins elle va mieux. « Voyez-vous, nous disait hier le gardien, je comprends
bien que la pauvre bête n'est pas encore complètement guérie. Quand je lui demandera
« Veux-tu- fumer, Balou ? »
elle détourne tristement la tête. Tout au plus accepte-t-elle quelques menues
friandises. »
Ça c'est un signe car griller de temps à autre une cigarette était le péché
mignon de Balou,
Hier, à trois heures après-midi, le président de la République, accompagné
du général Tournier et du. lieutenant-colonel Ménétrez, a visité l'exposition
annuelle de peinture et de sculpture du Cercle de la rue M. Paul Tillier, président
du Cercle, les membres du bureau et de la commission .artistique ont reçu M.
Félix 'Faure à son arrivée et l'ont conduit travers les salles. Le président,
qui n'a pas ménagé ses félicitations aux' artistes, s'est surtout arrêté devant
le Docteur Peyrot, de Bonnat; Lord Dufferin, de Benjamin Constant; le Portrait
de Mme L. de Jules Lefebvre M. Brisson, de Weerts l'Yvonne, de Bouguereau; la'
Nuit de Noël, d'Adrien Demont le buste de son père, par Alfred Boucher, et celui
de Mme J. -de Denys Puech.
La Sainte-Agnès, qui tombe aujourd'hui, est une des fêtes du calendrier
le plus impatiemment attendues par les jeunes filles.
La légende veut, en effet, que, dans la nuit qui précède cette fête, les
jeunes filles votent en rêve le jeune homme qu'elles épouseront dans
l'année. Lorsque Symphronius, préfet de Rome, traînait Agnès en prison et la
menaçait des supplices les plus atroces si elle ne consentait point à
épouser son fils, la vierge répondait «Je me suis déjà fiancée à un époux
plus noble et plus beau que votre fils et qui m'a promis des présents plus
magnifiques que les vôtres. Je me suis vouée à lui sans réserve et je lui
garde ma foi. »
Cette foi que la sainte gardait au Seigneur, les jeunes filles, dit la
légende, doivent également la garder au fiancé que le « rêve de sainte
Agnès » leur a montré.
Allons, mesdemoiselles, dites à vos mères à qui vous avez rêvé cette
nuit !
UN NOUVEAU LAROUSSE
Le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse, en 17 volumes, dont la
célébrité est proverbiale dans le monde entier et qui jouit d'une si légitime
autorité», est le type par excellence des Dictionnaires encyclopédiques. Malheureusement,
ses dimensions colossales et, par suite, son prix élevé, n'en permettent pas
l'acquisition à tous ceux qui voudraient posséder ce répertoire des connaissances
humaines.
Des ouvrages de moindre étendue ont été publiés, mais ils sont loin de satisfaire
aux exigences de notre époque, et on peut dire qu'il n'existe pas jusqu'ici,
en France, de Dictionnaire encyclopédique contenant, sous une forme concise,
tout ce qui est du domaine d'un esprit cultivé ou simplement curieux.
Celui que la Librairie Larousse mettra prochainement en vente et que nous
annonçons d'autre part répond donc à un impérieux besoin. Un immense succès
lui est assuré. Les éditeurs ont d'ailleurs eu l'excellente idée d'en fractionner
le paiement en mensualités très modiques, de manière à mettre ce magnifique
ouvrage à la portée de toutes les bourses.
sans titre 1
Le bon mot d'Alphonse Allais
Dieu n'a pas fait d'aliments bleus. Il a voulu réserver l'azur pour le firmament et les yeux de certaines femmes.
328. Lorsque la Reine Victoria se rendit à Nice en mars 1897, c'est en gare de Noisy le Sec que le train royal s'arrêta pour permettre à M. Félix Faure de saluer la souveraine.
Il n'est plus de mauvaises digestions avec les Pastilles de Vichy-État, les estomacs les plus délicats sont délivrés par ce délicieux bonbon, de leurs aigreurs et de leur lourdeur. Préparées avec le Sel Vichy-État ou sel extrait à Vichy des sources de l'État, ces Pastilles sont comme le reflet adouci de ces célèbres sources Célestins, Grande-Grille et Hôpital. Exigez donc toujours les Pastilles de Vichy-État, si supérieures aux pastilles de Vichy du commerce.
L’invasion des femmes
L’invasion des femmes
Nous avons eu, il y a quinze siècles, l'invasion des Barbares nous avons
aujourd'hui l'invasion des femmes, avec des Attilas en corset et des Alarics en
jupons.
Le commerce parisien est le point de mire des escrocs anglais, aussi bien que des espagnols. Il y a un mois, un fabricant de corsets de Paris, M. X. recevait de Londres une circulaire de la manufacture The Nubiene, dirigée par M. Geo Bornett.
Deux jeunes gens, un soldat de première classe du 9ème régiment de chasseurs, en garnison à Longwy, Emmanuel Desnoyelles, âgé de vingt-deux ans, et Léonie Poulain, ouvrière, originaire de Saint-Denis, âgée de vingt-six ans, venaient, le 8 de ce mois, louer une chambre à l'hôtel de Paris, 37, rue de Maubeuge.
A la correctionnelle — Prévenu, quelle est votre profession ? .̃̃̃̃.
— Traducteur.. Le président, à la fois sévère et facétieux — Si vous
n'aviez jamais fait que des traductions, vous ne seriez pas aujourd'hui traduit
vous-même devant la justice de votre pays!
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La vieille marquise de S... morigène
La vieille marquise de S... morigène doucement sa nièce, qui fait volontiers
étalage d'une grande rigidité de principes : — Croyez-m'en, ma fille, la
véritable vertu ne s'affiche point. — Vous oubliez, ma tante, qu'il y a
maintenant des affiches morales.
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Sur le Pont-Neuf.
Sur le Pont-Neuf. Un monsieur passe rapidement, les mains dans ses poches
: — La charité, mon bon monsieur ? fait le mendiant du coin. Le monsieur
se fouille, et d'un ton de regret: — Désolé, mais je n'ai que des pièces de
vingt francs... Le mendiant, alors, avec dignité : — Je puis vous rendre
la monnaie, monsieur...
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Mlle L. jeune personne de six à sept ans,
Mlle L. jeune personne de six à sept ans, questionnée sur ce qu'elle pense
d'un monsieur qui va se marier avec une de ses parentes, réfléchit un instant,
puis délibérément: — Moi ? je n'en voudrais pas pour vingt-sept tours de
chevaux de bois !
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Les deux adversaires se rendant
Les deux adversaires se rendant au lieu de rendez-vous dans le bois de
Vincennes, se rencontrent au guichet de la gare de la Bastille.
X... demande un billet aller et retour.
― Vous êtes donc bien sûr de revenir ? dit Z... narquois.
— Absolument sûr.
— Alors je vous fais des excuses, poursuit Z... subitement radouci.
Et la pluie continuait de tomber
Et la pluie continuait de tomber !
Depuis que le pluviomètre à l'usage des observatoires a été inventé,
c'est-à-dire depuis plus de deux cents ans, il ne s'est jamais rencontré,
paraît-il, un mois de septembre aussi mouillé qu'en l'an de grâce 1897.
Aussi les météorologistes sont fort embarrassés d'expliquer ce phénomène.
Songez donc que l'observatoire de la tour Saint-Jacques a enregistré dans
l'après-midi d'hier, de midi à trois heures seulement, 10 millimètres d'eau !
Cela représente une moyenne de 100 mètres cubes d'eau par hectare.
On essaye de nous consoler en nous rappelant le souvenir de journées plus
désagréables encore, celle du 10 septembre de l'année dernière, par exemple,
qui, par suite d'une trombe, de funeste mémoire, nous gratifia de 50 millimètres
d'eau dans le court espace de deux heures et demie. Mais toutes ces consolations
ne valent pas un bon parapluie !
Le Gaulois — 7 septembre 1897
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Le « jeteur de sel » - APL 31/01/97
Le « jeteur de sel »
Le « jeteur de sel » est un personnage que l'on a vu fonctionner, à Paris,
ces huit derniers jours — depuis la neige. Le sel est employé pour hâter la
fonte des neiges. Répandu à la surface de la chaussée, il forme avec la neige un
mélange réfrigérant que l'action de la circulation transforme généralement assez
vite en boue noirâtre demi-liquide — ô combien ! — pouvant être facilement
poussée à l'égout soit au moyen de raclettes et de balais, soit à l'aide de
machines balayeuses. Il faut 150 grammes de sel par mètre carre pour
provoquer la fonte d'une couche de neige de 4 à 5 centimètres. On emploie
peu les tombereaux, ce procédé coûtant très cher, la décharge des neiges se fait
en Seine pour les dix arrondissements qui y confinent, et en égout pour les
autres. Aux termes de son traité, la Compagnie des Omnibus doit mettre 50
tombereaux à la disposition des ingénieurs municipaux. Au commencement de chaque
hiver, elle effectue aussi le transport de 4,000 mètres cubes de sable. La
statistique nous apprend enfin que les dépenses de l'enlèvement des neiges se
sont élevées, en 1893, à 950,000 fr. environ ; en 1894, à 205,000 fr., et en
1895, à 758,000 fr. Voilà beaucoup d'argent gaspillé. Mais, enfin, il n'est
pas perdu pour tout le monde!...
APL – 31 janvier 1897
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LES ABONNES SECRETS DU TÉLÉPHONE - 1897
LES ABONNES SECRETS
DU TÉLÉPHONE
Du Figaro
On aurait tort de croire que tous les abonnés sont inscrits à l'Annuaire des
téléphones plusieurs demandent, au contraire, à ne pas figurer sur les listes.
Ils sont une centaine environ qui peuvent communiquer, mais avec lesquels, il
est impossible de parler par téléphone si l'on n'est pas appelé par eux, car
leur numéro est gardé secret par l'administration.
Ces gens-là ont la sainte terreur des raseurs à domicile qui, éconduits par les
domestiqués, trouvent moyen d'exercer leur cruauté par le fil et la sonnerie
téléphoniques.
Le Matin – 13 septembre 1897
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LA LUNE A QUARANTE KILOMÈTRES - 1897
LA LUNE A QUARANTE KILOMÈTRES
Cette fois-ci, c'est sérieux. Il ne s'agit pas du. projet plus ou moins
fantaisiste de la lune à un mètre dont le moindre défaut est d'être matériellement
impossible à réaliser. Un astronome anglais, le professeur Edmer, Gates, vient d'inventer
un appareil d'optique, appelé le télémicroscope , lequel, combiné avec le télescope
ordinaire, permet d'obtenir des grossissements inconnus jusqu'à ce jour.
L'appareil, expérimenté à l'observatoire de Greenwich avec une lunette
de 22 centimètres d'une puissance moyenne, a donné un grossissement de vingt-cinq
mille diamètres.
De nouveaux essais vont être faits le mois ; prochain à l'Observatoire de
Lick, aux Etats- Unis, où se trouve le plus grand équatorial dont on puisse se servir
actuellement pour les recherches astronomiques. D'après les calculs de l'inventeur,
que les premiers résultats obtenus ont pleinement confirmés, la lune sera rapprochée
à une distance maxima de quarante kilomètres, de telle sorte que l'on pourra
très bien distinguer à sa surface des objets de huit à dix mètres, pourvu qu'ils
soient assez fortement éclairés. ― par exemple, les arbres, les maisons (s'il
: y en a), ou bien encore les vagues de la fameuse mer des Tempêtes.
APL - 28 novembre 1897
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LES VOIES NOUVELLES
LES VOIES NOUVELLES
La rue de Nevers, une des plus étroites de l'ancien Paris, est l'objet de
travaux importants qui ne sont que des amorces de grands travaux de viabilité
qui vont se continuer dans le sixième arrondissement. On creuse un égout sur
toute sa longueur. Cette galerie souterraine est plus large que la voie sous
laquelle elle s'étendra et touche aux maisons qui la bordent à droite et à
gauche; ce voisinage rend le travail plus lent, à cause des précautions à
prendre pour ne pas compromettre les fondations des immeubles. La rue de Rennes,
qui viendra aboutir sur la place formée en face du pont Neuf, s'étendra en ligne
directe de la place Saint-Germain-des-Prés, où est actuellement son point de
départ, jusqu'à la Seine, traversant écornant ou supprimant les rues de
l'Abbaye, Furstemberg, de l'Echaudé, le passage du Pont-Neuf et suivant dans
toute sa longueur la rue Guénégaud, qu'elle absorbera.
Le Matin — 11 juin 1897
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La visite du président de la Rép
La visite du président de la République à l'hospice des vieillards de
Boulogne
Le président de la République, accompagné général Tournier, des commandants
Humbert et Legrand et de M. Le Gall, a quitté, hier, l'Élysée, à deux heures
vingt, pour inaugurer le nouvel hospice des vieillards de Boulogne sur Seine.
Reçu au milieu des fleurs, des drapeaux et des vivats par le ministre de
l'intérieur, les présidents du conseil municipal de Paris et du conseil général,
les préfets de la Seine, de-police, MM. Poirrier, sénateur; Rigaud, député;
Escudier, Peyron, etc., M. Félix Faute a répondu aux allocutions de M. Jochum,
maire de Boulogne; Gervais et de Selves, par la remise de la rosette d'officier
de l'instruction publique à M. Jochum, des palmes académiques à MM. Chevalier,
secrétaire de la mairie de Boulogne, Gionnier professeur à l'Association
philotechnique, et de la croix du Mérite agricole à MM.. Vidal-Beaume et
Chartier.
Au cours de la distribution des médailles d'honneur, l'un des médaillés,
vieux garçon de chantier, comptant plus de trente ans de services, voulait
absolument, dans sa joie, embrasser lé président.
― On ne donne l'accolade, lui a fait observer M. Félix Faure, que lorsqu'on
remet la Légion d'honneur nous verrons plus tard.
La visite de l'hospice a commencé par les dortoirs des femmes, s'est
poursuivie par les bâtiments réservés aux hommes, les cuisines, la machinerie,
et s'est terminée par les réfectoires, dans l'un desquels un lunch avait été
servi.
M. Gervais, président du conseil générale a porté un toast à la santé du
président de la République, qui s'est retiré, très acclamé, ainsi que M.
Barthou.
Le Matin ― 18 mars 1897
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Le Journal de 1897
Le journal de 1897 et des environs doit être vu avec
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de la fin du XIXème siècle. La question est : "le Monde
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