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Dans les journaux

Le Gaulois


 M. ZOLA ET L’ACADÉMIE

Candidat au 1àème Fauteuil !


M. ZOLA ET L’ACADÉMIE

J'étais de nouveau, hier soir, dans le cabinet de M. Émile Zola, et comme toujours il consentait à s'entretenir avec moi de choses et d'autres... surtout d'autres.

Je profitai traîtreusement de la tournure que prenait la conversation pour l'aiguiller vers l'Académie.

— Alors, dis-je à l'auteur des Rougon, qui se consacre tout entier à la préparation de son prochain volume, Paris, alors il est exact que vous venez officiellement de poser votre candidature au fauteuil de M. ChalIemel-Lacour ?

— Parfaitement. Ce sera le dix-neuvième fauteuil que je solliciterai ?

— Pourquoi ?

— Parce qu'il est devenu vacant par la mort de son titulaire.

— Oui, mais croyez-vous avoir des chances dans cette élection ?

— Ni plus ni moins que dans les précédentes.

— Mais alors, pourquoi cette insistance à poser votre candidature, puisque l'illustre Compagnie semble persister à ne pas vous admettre ?

M. Zola, devenu grave, me répondit :

— Écoutez toutes les fois qu'il m'est possible de vous éclairer sur une question, je suis heureux de satisfaire à votre demande. Il m'a été très agréable de vous donner mon appréciation sur l'année littéraire pour votre intéressante enquête sur le Dossier de l’année ; mais toutes les fois qu'on me parle de l’Académie, je deviens muet comme un poisson. Je me suis fait une règle formelle d'observer un silence, du reste très explicable, sur l'Académie, et quoiqu'il m'en coûte, j'ai pris la résolution de ne pas m'en départir.

— Cependant, vous savez qu'au cours de mon enquête, j'ai vu quelques académiciens, oui pas mal d'académiciens, et bien que mon dossier n'ait pas eu trait à votre candidature, on en a parlé.

 –Ah !

— Et si vous voulez que je vous répète ce qu'on m'a dit à ce sujet, je vais vous le dire. Oui ? Eh bien ! sans citer des noms, quelques-uns des immortels ont manifesté leur étonnement de vous voir persister à frapper à leur porte.

» Nous ne comprenons pas pourquoi Zola s'entête, malgré les conseils de ses amis, à vouloir pénétrer chez nous en posant, de parti pris, sa candidature à chaque fauteuil vacant. Cela n’a-til pas l'air d'une plaisanterie ? II serait plus digne de son grand talent et de son caractère qu'il renonçât à ce système, qui n'aboutira pas. Pourquoi ne pas attendre que la nouvelle couche d'académiciens qui arrive rende possible à l'Académie d'exaucer ses vœux…

» Voilà ce qu'on dit… à peu près de vous dans les cercles académiques… »

A ces mots, M. Zola se départit tout à coup de son parti-pris de ne rien dire et s'écrie :

— Eh bien ! quand vous rencontrerez ces messieurs, veuillez répéter qu'on aurait grand tort, à l'Académie, de voir, dans ma candidature continuellement posée, du dépit de ma part, de la. colère, de la vexation, un désir d'importuner et de protester.

» Le malheur est qu'en me portant toujours candidat;, je n'obéis qu'à la logique et au bon sens. J'ai examiné la question sous toutes ses faces, je me suis demandé ce que je pouvais faire et je me suis répondu que ce que je fais est la seule chose que je doive faire.

» Je sais que presque tout le monde me donne tort, mais il me suffit qu'après m'être fait une certitude, je persiste dans un projet que je crois le seul bon et le seul digne.

» Plus tard, je l'espère, on comprendra les raisons qui m'ont fait agir, et l'on verra que je n'ai pu agir autrement. »

M. Zola continuera donc à poser sa candidature à chaque siège laissé vacant par le décès d'un académicien. Et j'ai dû m'incliner devant sa ré solution de ne pas en dire. plus long, sans comprendre tout à fait le sens sibyllin de cette réponse.

Marcel Hutin
Le Gaulois — 10 janvier 1897

 

 LE 1er MAI

LE 1er MAI

La journée a été plus que calme hier et le 1er mai a passé parfaitement inaperçu.

Dans l'après-midi, deux réunions à signaler seulement et encore ont-elles été tranquilles. Décidément les bonnes traditions s'en vont.

Les dépêches de nos correspondants ne nous signalent en province aucun incident digne d'être enregistré, ainsi d'ailleurs qu'on s'en rendra compte.

Nantes. — La journée du 1er mai n'offre pas le moindre incident qui la distingue des autres.

Lille. — La fête du 1er mai est à peine remarquée ici. Le travail ne chôme nulle part.

Les délégués du parti ouvrier se sont rendus sans incident de la Maison du peuple à l'Hôtel de Ville où des vins d'honneur leur ont été offerts.

Il ne s'est produit aucun incident.

Ce soir, différents concerts sont organisés sur divers points des quartiers ouvriers et une soirée aura lieu à la Maison du Peuple.

Limoges. — Le calme est absolu.

Saint-Etienne. — La journée est absolument calme. Pas de chômage et pas de manifestation.

Ce soir a lieu uae conférence de M. Charpentier, député.

Montceau-les-Mines. - Le calme est complet. Les ouvriers mineurs et autres travaillent comme d'habitude.

On ne prévoit aucun incident pour ce soir.

Bordeaux. — Le chômage est nul et aucune manifestation n'a eu lieu dans la matinée.

Une délégation de la Bourse du travail indépendante a été reçue, comme les années précédentes, à l'Hôtel de Ville ; elle a exposé les revendications du parti ouvrier.

Decazeville.— Le calme est absolu dans tout le bassin. Tous les ouvriers travaillent, et aucun service d'ordre n'a été organisé.

La Grand'Combe. — La matinée a été calme ; toutes les mesures d'ordre ont été prises.

Des dragons et des gendarmes se trouvent à la Levade.

Une délégation de vingt personnes, ayant à sa tête MM. Rouquette, président, et Lamendin, député, a été reçue à la mairie.

Le sous préfet d'Alais est sur les lieux ; l'entrevue a duré une demi-heure.

Marseille. — La journée du 1er mai s'est passée sans incident. Deux meetings ont eu lieu à la Bourse du travail.

MM. Carnaud, Antide Boyer, députés ; le docteur Flaissières,, maire; plusieurs adjoints et conseillers municipaux y assistaient.

Carmaux. — La journée a été absolument calme jusqu'à six heures, moment où M. Jaurès, attendu à la gare, est arrivé en voiture.

Le maire de Carmaux, M. Calmettes, voyant une grande pancarte rouge avec l'inscription :

«JAURÈS
 Misère »

tendue au travers de la rue et en face de la fenêtre du Cercle progressiste a abordé le commandant de gendarmerie, pour exiger l’enlèvement de cette pancarte.

Une vive discussion s'est engagée à la suite de laquelle le commandant de la gendarmerie a fait arrêter le maire, sous l'inculpation d'outrages.

M. Calmettes a été conduit à la gendarmerie et maintenu en état d'arrestation.

Le préfet est arrivé dans la soirée.

A l'étranger, et principalement dans les grandes capitales : Londres, Vienne, Bruxelles, la féte du 1er mai a été célébrée par les ouvriers-, sans néanmoins que la tranquillité soit troublée.

Gil Blas - 2 mai 1897
Séparation Le record de la bâtisse Fig 4 janv 97

Le record de la bâtisse.

A peine percée, la rue Réaumur est livrée aux maçons, et voici qu'à l'angle de la nouvelle voie et de la rue Saint-Denis se dresse aujourd'hui un hangar gigantesque dont le faite dépasse de plusieurs mètres tous les immeubles du quartier. Une foule de curieux stationnait hier devant la monumentale charpente qui ne mesure pas moins de 31 mètres de hauteur, 61 mètres de façade et 20 mètres de profondeur. On y pourrait loger une cathédrale et c'est tout simplement, nous a dit l'un des contremaitres des chantiers, pour permettre aux ouvriers de construire vite et à l'abri un vaste immeuble à six étages qu'on vient d'élever ce «parapluie» aux immenses baies vitrées, qui enveloppera en même temps matériaux, véhicules,. machines et travailleurs. A l'intérieur circule sur rails un échafaudage roulant de 22 mètres, monté sur un pont à-5 mètres au-dessus du sous-sol, d'où sortent déjà les fondations. Il faut que l'immeuble à six étages soit habitable dans trois mois environ, et, pour réaliser ce: tour de force, jour. Et nuit, éclairés par trente lampes à arc et plusieurs centaines d'ampoules électriques, deux cents maçons et huit cents à mille charpentiers, menuisiers, serruriers, couvreurs, vitriers, etc., l'effectif de plusieurs régiments sur le pied de paix, hâtent l'achèvement de leur travail babylonien.

Le Figaro - 4 janvier 1897

Séparation La prison de la Roquette

A travers Paris


La prison de la Roquette

Ce fut dans le cours de l’année 1830, que commencèrent à s’élever, dans la rue de la Roquette, les bâtiments de la maison de correction des jeunes détenus. Une partie s’élève sur l’emplacement de la folie Regnault, maison de campagne somptueuse d’un traitant du XVIIIè siècle.

Cette prison se compose de vastes bâtiments reliés ensemble aux extrémités par des tours. Au centre est située la chapelle, communiquant aux bâtiments par de larges galeries et des ailes rayonnantes.

Le quartier de la correction paternelle, y fut organisé par un arrêté en date du 27 février 1838.

Les enfants renfermés dans cette section, occupent les cellules du premier étage d’une des ailes rayonnantes de la prison. Ces cellules, construites dans la pensée d’un système de séparation, pendant la nuit seulement, mesurent 2m 50, sur 2 mètres en largeur et en hauteur. L’air y est renouvelé continuellement par un bon système de ventilation et d’aération. Dans la porte de chaque cellule, est pratiqué un guichet, qui met le détenu sous la surveillance directe des gardiens. Pendant l’hiver, les cellules sont chauffées à l’aide d’un calorifère central; elles sont éclairées chaque soir, au moyen de lampes. Le coucher se compose d’un lit hamac, consistant en une toile tendue de la muraille à la cloison opposée, et sur laquelle sont posés un matelas, un traversin, une couverture en été, deux en hiver, et une paire de draps changés tous les mois. « Le reste de l’ameublement, dit le Dictionnaire Universel, se borne à une table, à une chaise, sans compter les divers menus ustensiles de toilette et de propreté. Le régime disciplinaire adopté, est des plus sévères. Le silence absolu et l’occupation constante des jeunes détenus, en sont les bases. Indépendamment des travaux manuels auxquels ils sont astreints, travaux cri harmonie avec leurs forces et leurs aptitudes, ils reçoivent à certaines heures déterminées de deux professeurs nommés par le ministère, des leçons de lecture, d’écriture et de calcul dans leurs cellules respectives. En outre, une bibliothèque choisie, met à leur disposition des livres de science de piété et de morale. »

Voici quel est le régime alimentaire de tous les jeunes détenus indistinctement : Tous les jours 1kg,500 de pain bis blanc, 50 grammes de pain blanc pour la soupe, ou l’équivalent en riz. Cinq fois la semaine, une soupe grasse aux légumes le matin; 125 grammes de viande de bœuf désossée pour le dîner; deux fois la semaine soupe maigre aux haricots, aux pois ou au riz avec quelques légumes verts le matin; fricassée des mêmes substances pour le diner.

Pour habillement, une veste et un pantalon en drap pendant l’hiver, en toile pendant l’été, et une chemise de toile par semaine.

Un brigadier ou inspecteur général, un sous- brigadier, 36 surveillants ou inspecteurs de quartier, forment le personnel actif.

Les enfants et les jeunes gens détenus, composent une population d’environ 500 personnes.

Les peines disciplinaires consistent dans la privation de la promenade, le pain et l’eau dans les cellules, la même punition dans une cellule obscure.

Séparation LA MÉDECINE NOUVELLE

LA MÉDECINE NOUVELLE

Les admirables travaux du Dr E. Dumas, directeur de la Médecine nouvelle, sont désormais à l'ordre du jour de la science ; on peut affirmer qu'à l'aide de ses deux nouveaux et puissants appareils, le Carburateur et l'Electrolyse mixte, il n'est plus un cas de phtisie qui puisse résister huit jours. Il n'est pas non plus de tumeur fibreuse qu'on doive opérer. Les soins quotidiens peuvent s'exercer sans gêne ni douleur et, même dans les cas les plus douloureux, le soulagement est instantané.
Il est désormais certain que le savant maître de la méthode vitaliste est sur le point de faire triompher la médecine sans médicaments. L'hôtel de la Médecine nouvelle, 19, rue de Lisbonne, est le rendez-vous de toutes les personnes qui souffrent d'affections chroniques que nulle autre méthode n'a pu soulager.
On traite même par correspondance.

Le Figaro – 15 janvier 1897
Séparation Bijou argent noir

Voici le moment où l’on part pour la campagne ou les bains de mer. Pour ces villégiatures, le bijou précieux n’est pas de mise, et les femmes élégantes laissent dans leurs écrins perles et diamants pour ne porter que des bijoux de fantaisie. Parmi ceux-ci, le plus en vogue est le bijou en argent noir qui a été adopté par toutes à cause de son élégance et de son cachet comme il faut. Il est inaltérable et l’action de l’air ou de l’eau salée est nulle sur lui. Il joue à ravir la perle noire et constitue un ravissant bijou de deuil. Nos lectrices peuvent le demander chez tous les bons bijoutiers ou à la fabrique, 17, rue du Cygne, au coin de la rue Turbigo.

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Liebig

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Séparation La Brodéine

La Brodéine

Le moment est venu de signaler à nos aimables lectrices le succès toujours grandissant de cette intéressante nouveauté qui permet de faire en, quelques instants, sur n’importe quel tissu, les broderies les plus variées et les plus charmantes.
Nous avons pu admirer chez Plan et Cie, 24, rue des Petites-Écuries, des ouvrages en broderie qui sont de petits chefs-d’œuvre que toute personne de goût voudra faire elle-même, d’autant plus que MM. Plan et Cie, contrairement à nombre d’inventeurs, au lieu de garder jalousement leur secret, le donnent à tout le monde. À cet effet, ils viennent de faire paraître un supplément à leur notice qui donne toutes les indications utiles pour faire immédiatement les plus ravissantes broderies. Cette notice et le supplément sont envoyés franco. La maison Plan et Cie met en vente ses merveilleux coffrets contenant tout ce qui est nécessaire pour l’exécution de la Brodéine, payables en mandat- poste, au prix franco de la boite scolaire, 5 fr. 80 ; la boite primaire, 10 fr. 80; coffret n° 1,15 fr. 80 ; coffret no 2. 20fr. 80; coffret n° 3, 25fr. 80.
C’est le plus joli cadeau à faire à une dame.

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Moustaches Rateau

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Graphophone

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Séparation Fernand Clément

LA BICYCLETTE IDÉALE.

Cyclistes, dans votre intérêt, avant «acheter une bicyclette au comptant ou à crédit, demandez le catalogue artistique illustré envoyé par M. Fernand Clément, 101, rue de Courcelles à Levallois-Perret.
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Hammam

Séparation Les vieilles fausses dents sont en vérité encombrantes

Les vieilles fausses dents sont en vérité encombrantes, car elles ne peuvent servir ni à leur ancien propriétaire, ni à personne autre. On ne peut pas les donner et on hésite à les jeter, vu qu'elles vous ont coûté fort cher. A cette difficulté, une maison anglaise a trouvé une solution. Vous n'avez qu'à expédier par la poste ces intimes mises à l'écart à MM. R. D. et J. B. Fraser, 5, rue Jehan-Véron, à Dieppe, ils vous remettront soit un chèque du montant le plus élevé que l'on pourra donner, ou l'estimation, et si le prix offert ne vous convient pas, les objets vous seront retournés. Pourquoi conserver de telles choses quand vous pouvez en faire de l'argent si facilement ?



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