La ville du Havre vient de perdre une habitante célèbre, et M. Félix Faure une amie de vieille date.
Il s'agit de Mme Victorine-Sophie Senecal, décédée dans sa cent-cinquième année elle était née le 4 septembre 1793.
Elle avait eu cent ans, par conséquent, en 1893, et l'on se souvient d'un petit épisode qui marqua ce moment-là.
M. Félix Faure venait d'être réélu député depuis quelques jours, et Mme Senecal, alors encore agile, s'en fut, le jour même de son centenaire, à la villa de la Côte, féliciter le député, entourée de trois enfants, sept petits-enfants et dix-neuf arrière-petits-enfants, sur lesquels douze étaient électeurs dans la circonscription même de M. Félix Faure t
Bref, la brave femme pouvait dire avec raison qu'elle avait grandement contribué à faire ce député et, par conséquent, un président de la république.
Depuis, d'ailleurs, Mme Senecal était demeurée légendaire. On l'appelait au Havre « la centenaire du Président ». Et souvent Mme Félix Faure et Mlle Lucie Faure allèrent la visiter, lors de leurs passages au Havre.
La nouvelle du décès a été d'ailleurs télégraphiée du Havre à l'Élysée.
La journée a été plus que calme hier et le 1er mai a passé parfaitement inaperçu.
Dans l'après-midi, deux réunions à signaler seulement et encore ont-elles été tranquilles. Décidément les bonnes traditions s'en vont.
Les dépêches de nos correspondants ne nous signalent en province aucun incident digne d'être enregistré, ainsi d'ailleurs qu'on s'en rendra compte.
Nantes. — La journée du 1er mai n'offre pas le moindre incident qui la distingue des autres.
Lille. — La fête du 1er mai est à peine remarquée ici. Le travail ne chôme nulle part.
Les délégués du parti ouvrier se sont rendus sans incident de la Maison du peuple à l'Hôtel de Ville où des vins d'honneur leur ont été offerts.
Il ne s'est produit aucun incident.
Ce soir, différents concerts sont organisés sur divers points des quartiers ouvriers et une soirée aura lieu à la Maison du Peuple.
Limoges. — Le calme est absolu.
Saint-Etienne. — La journée est absolument calme. Pas de chômage et pas de manifestation.
Ce soir a lieu uae conférence de M. Charpentier, député.
Montceau-les-Mines. - Le calme est complet. Les ouvriers mineurs et autres travaillent comme d'habitude.
On ne prévoit aucun incident pour ce soir.
Bordeaux. — Le chômage est nul et aucune manifestation n'a eu lieu dans la matinée.
Une délégation de la Bourse du travail indépendante a été reçue, comme les années précédentes, à l'Hôtel de Ville ; elle a exposé les revendications du parti ouvrier.
Decazeville.— Le calme est absolu dans tout le bassin. Tous les ouvriers travaillent, et aucun service d'ordre n'a été organisé.
La Grand'Combe. — La matinée a été calme ; toutes les mesures d'ordre ont été prises.
Des dragons et des gendarmes se trouvent à la Levade.
Une délégation de vingt personnes, ayant à sa tête MM. Rouquette, président, et Lamendin, député, a été reçue à la mairie.
Le sous préfet d'Alais est sur les lieux ; l'entrevue a duré une demi-heure.
Marseille. — La journée du 1er mai s'est passée sans incident. Deux meetings ont eu lieu à la Bourse du travail.
MM. Carnaud, Antide Boyer, députés ; le docteur Flaissières,, maire; plusieurs adjoints et conseillers municipaux y assistaient.
Carmaux. — La journée a été absolument calme jusqu'à six heures, moment où M. Jaurès, attendu à la gare, est arrivé en voiture.
Le maire de Carmaux, M. Calmettes, voyant une grande pancarte rouge avec l'inscription :
«JAURÈS
Misère »
tendue au travers de la rue et en face de la fenêtre du Cercle progressiste a abordé le commandant de gendarmerie, pour exiger l’enlèvement de cette pancarte.
Une vive discussion s'est engagée à la suite de laquelle le commandant de la gendarmerie a fait arrêter le maire, sous l'inculpation d'outrages.
M. Calmettes a été conduit à la gendarmerie et maintenu en état d'arrestation.
Le préfet est arrivé dans la soirée.
A l'étranger, et principalement dans les grandes capitales : Londres, Vienne, Bruxelles, la féte du 1er mai a été célébrée par les ouvriers-, sans néanmoins que la tranquillité soit troublée.
« Les soldats de la garnison de Vienne, pour peu qu'ils aient la reconnaissance de l'estomac, garderont un excellent souvenir de la journée du 4 janvier prochain, où s'ouvrira la deuxième exposition culi
naire internationale. Le Comité de l'exposition a décidé de prendre à sa charge, ce jour-là, l'entretien des troupes viennoises et de remplacer l'ordinaire par des quantités fantastiques de saucisses, de goulash et autres spécialités de la cuisine austrô-hongroise.
» Il ne sera pas distribué moins de 50,000 paires de saucisses les régiments hongrois recevront des saucisses de Debreczin, et les régiments autrichiens des saucisses de Vienne au raifort. Comme chaque paire de saucisses a au moins une longueur moyenne de 25 centimètres, les 50,000 paires placées bout à bout représenteront une longueur totale de douze kilomètres et demi »
On nous demande la cause d'un phénomène dont la vraie raison échappe a quelques personnes et qui est, cependant, extrêmement facile à trouver. Voici comment la question est posée : « Quand je mange un oeuf sur le plat, nous écrit-on, le blanc est de suite cuit dans le beurre en ébullition qui l'entoure, tandis que le jaune n'a pas même senti la chaleur et reste aussi froid au toucher que lorsqu'il a été mis dans le plat. Pourquoi ? »
Pourquoi ? Mais tout bonnement parce que le blanc d'oeuf est constitué par de l'albumine qui se coagule à 70 degrés et absorbe vite le calorique, tandis que le jaune, possédant une capacité calorifique plus forte, exige beaucoup plus de chaleur pour que sa température s'élève. Dans une minute, le blanc absorbe tant de chaleur, et le jaune beaucoup moins. Dès lors, il faut plus de temps pour cuire l'un que l'autre.
On s' imagine beaucoup trop que toutes les substances, pour s'élever de un ou plusieurs degrés, ont besoin de la même quantité de calorique. C'est une grosse erreur. En général, chaque corps, pour s'échauffer, prend une quantité de chaleur différente. Ainsi plongés dans de l'eau bouillante, par exemple, l'un sera déjà chaud au point de brûler la main quand on le retirera, alors que l'autre semblera presque froid. Il y a encore une autre influence : c'est la couleur du corps. Le blanc n'absorbe pas aussi aisément la chaleur que le noir. En ce qui concerne le blanc d'oeuf, cette action spéciale est neutralisée par la facilité que possède l'albumine de se coaguler bien avant 100 degrés. Le blanc est cuit à 70° et le jaune ne peut l'être qu'après avoir subi quelques instants la température de 100 degrés. D'où la différence constatée. Mais la couleur n'en joue pas moins quelquefois son rôle, et là preuve la voici : Placez au soleil un sou — un sou sale de préférence — et une pièce de un franc, et laissez le soleil agir une bonne minute. Pressez le sou dans votre main, il vous semblera très chaud, presque brûlant, si le soleil est ardent. Le franc, au contraire, paraîtra à peine tiède. C'est que le noir absorbe beaucoup plus la chaleur que le blanc, et, dans le même temps, l'un s' échauffe plus vite que l'autre. C'est encore pour cette raison que l'été on doit préférer les vêtements blancs, qui prennent moins la chaleur, aux vêtements noirs, qui l'absorbent considérablement.
Conformément aux mêmes faits, il n'est personne qui n'ait remarqué qu'on a plus froid en hiver, à température égale, par temps humide que par temps sec.
La vapeur d' eau absorbe davantage la chaleur que l'air sec. Et les jours d'humidité l'atmosphère est pleine de vapeurs. Aussi le corps tend à se refroidir et le frisson vient plus facilement. « Vilain froid noir », dit-on pour exprimer cette action réfrigérante de l'air saturé de vapeurs d'eau. Réciproquement, en été, quand il fait humide, il semble qu'il fasse plus chaud que le thermomètre ne l'indique. « Atmosphère lourde et pesante», dit-on. C'est que la vapeur d'eau tend à échauffer le corps plus que si l'air n'en renfermait pas.
Ainsi, on peut supporter, dans de l'air très sec, une température de 100, 120°. Et, dans un bain de vapeurs, tout au plus 40 à 45°, et encore pas longtemps. Cela étonne. Pourquoi ces différences, puisque la température est partout la température? Pourquoi supporte-t-on 120° ici, et à peine 45° là? Toujours la même raison que pour le blanc et le jaune, compliquée, en ce qui concerne notre corps, d'une influence auxiliaire qu'il ne faut pas négliger.
Tous les corps inertes finissent par prendre la même température, mais dans des temps variables qui dépendent de leur pouvoir inégal d'absorber la chaleur. Aussi, nous l'avons dit, si on les échauffe simultanément, au bout de quelques minutes, l'un donnera la sensation de « très chaud » et l'autre d' "à peine chaud». Puis, au bout d'un temps convenable, les deux sensations deviendront sensiblement égales, parce que tous ils auront acquis la même température. Pour le corps humain, c'est différent, parce qu'il reste un facteur qu'il faut considérer à part. Ce facteur, c'est le système nerveux, qui régularise la température du corps en provoquant une sudation énergique dès que la température tend à s'élever outre mesure. La sudation amène une évaporation active et l'évaporation engendre du froid. On fait de la glace par évaporation énergique de l'eau. Par suite, le corps rejette l'excès de chaleur par la transpiration. Il va de soi qu'il y a une limite à cet effet br>régulateur. Si on la dépassait, il y aurait sidération du système nerveux ; on perdrait connaissance et notre corps s'échaufferait comme une substance inerte. Mais si l'on ne franchit pas cette limite, notre organisme peut supporter assez longtemps des températures élevées dans de l'air sec.
Il le supporte momentanément dans l'air sec pour deux causes : La première, c'est que le pouvoir échauffant de l'air sec est faible. Il faut donc du temps pour que la chaleur communiquée s'emmagasine et que la température du corps s'élève un peu. Puis, l'élévation est combattue sans cesse par l'effet réfrigérant de la sudation. En sorte qu'on peut aisément rester dans un bain d'air sec à 70 ou 80° pendant une bonne demi-heure et plus, sans que la température du corps monte de plus d'un dixième de degré. Mais si vous faites la même expérience dans de l'air saturé d'humidité, dans un bain de vapeurs; impossible de résister plus de quelques minutes à 45 ou 48°. C'est que le pouvoir échauffant de la vapeur d'eau est bien plus considérable que celui de l'air sec. Il l'est assez pour qu'après un quart d'heure dans ce milieu, la température du corps tende à s'élever d'une façon dangereuse. Et d'autant plus que, dans ce cas, la transpiration qui refroidit l'organisme est entravée par la vapeur d'eau qui vous entoure. La peau, déjà en contact avec la vapeur condensée, perspire très mal. C'est pourquoi le bain de vapeurs est, en général, a redouter. Le milieu chauffe trop notre organisme. Les bains de vapeurs doivent être pris locaux et non généraux.
Personnellement, je ne supporte pas un bain de vapeurs à 46° plus de cinq minutes. Je supporte très bien un bain du Hammam à 70° pendant une heure. Affaire de milieu et de capacité calorifique. Un jour, j'ai fait chauffer l'étuve du Hammam à 125° et j'y suis resté quinze minutes. Certains expérimentateurs avaient déjà supporté cette température dans des fours de boulanger pendant quelques minutes. Dans l'air sec, très bien ; dans la vapeur d'eau, jamais !
L'influence des pouvoirs échauffants des corps est rendue manifeste par cette petite expérience que j'ai faite jadis. A quelle température cuit-on un oeuf? Tout le monde répond, avec raison : «Température de l'eau bouillante. C'est-à-dire à 100°.» Bien! Je mets un oeuf dans une étuve pleine d'air sec, à 100°. Il faut environ trois minutes pour faire cuire un oeuf dans l'eau bouillante. Regardez l'oeuf placé dans l'étuve, au bout de trois minutes. Il est cru. « Mais, pourtant, il y avait 100° ! » Qu'importe ! En trois minutes, l'eau bouillante a cédé assez de calorique à l'oeuf pour qu'il soit cuit au point que vous désirez. « Mais l'air? » Nenni. Son pouvoir échauffant est bien moindre ; il faudra donc laisser l'oeuf beaucoup plus de temps avant que sa température ne monte au point où elle s'élève quand on le plonge dans l'eau bouillante. Il m'a fallu ainsi, dans l'étuve du Hammam, en ce temps-là portée à 100°, vingt-cinq minutes pour faire cuire un oeuf. Vingt-cinq minutes !
En résumé, un corps n'arrive à un degré de température déterminé qu'en raison du milieu dans lequel il est placé et en raison de son pouvoir emmagasinant du calorique. Tel corps montera, à 100 degrés très vite parce qu'il lui faut peu de calorique. Tel autre mettra beaucoup de temps parce qu'il emmagasine, pour monter de un degré, une grande quantité de chaleur. L'eau absorbe, pour élever sa température, énormément de chaleur. C'est pour cela qu'il faut un temps si long pour faire bouillir de l'eau. On peut se rendre compte de ces différences par le moyen suivant : Prenez quelques éprouvettes ou vases en verre de même hauteur, mais de plusieurs, diamètres. Et versez de l'eau à la même hauteur dans chacune des éprouvettes. N'est-il pas clair qu'il faudra beaucoup. plus d'eau pour atteindre le même niveau dans l'éprouvette de grand diamètre que dans l'éprouvette de petit diamètre ? Or, la température ici, c'est le niveau. Et le volume d'eau employé, c'est la chaleur. Il ne faut pas confondre température et chaleur. D'un côté, la cause et, de l'autre, l'effet.
Et voilà pourquoi le blanc d'oeuf, qui n'a pas besoin d'un grand volume de chaleur, s'élève vite à 70 et 80° et semble très chaud, alors que le jaune, qui exige beaucoup de calorique pour s'élever, au même nombre de degrés, ne s'échauffe que lentement et paraît encore froid alors que le blanc est déjà cuit. Chaleur et température font deux. On l'oublie trop...
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