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Nouvelles diverses
 LES FRASQUES D’UN CLERC DE NOTAIRE

LES FRASQUES D’UN CLERC DE NOTAIRE

M. X..., notaire à Longjumeau, avait eu le malheur de posséder comme clerc chargé de la caisse, un nommé Théodore Masère, qui interrompait souvent ses calculs pour mettre la main à des vers qu’il adressait à deš femmes.

Cette passion se fût manifestée longtemps si un beau jour Masère n’était parti en emportant Ia caisse qui contenait trois mille francs.

Me X... porta plainte aussitôt contre Masêre, mais il s’était si bien caché que la justice ne parvint pas à le découvrir.

Me X... avait à peu près oublié le vol et le voleur lorsqu’il reçut de ce dernier une supplique en vers. Le malheureux confessait sa faute et, dans des strophes pathétiques, sollicitait son pardon, offrant en echange à Me X.... plusieurs années de travail gratuit. Il le priait de lui faire parvenir sa réponse, poste restante, à des initiales conventionnelles.

Me X... insensible au lyrisme du poète, porta-la lettre du malheureux a M. Cochefert, qui envoya deux agents au bureau de poste avec, mission de s’emparer du clerc coupable.

Fénelon Masère, qui est âgé de cinquante ans, a été écroué au Dépôt.

— Ma lyre est brisée, s’est-il écrié en se voyant arrêter. Adieu mes rêves de gloire !

Le Gaulois — 24 juin 1897
Séparation On n'est pas plus naïf !

On n'est pas plus naïf !

Les époux G. concierges rue Lafayette, recevaient, il y a quelques jours, la visite d'un individu qui leur dit qu'ayant appris qu'ils allaient se retirer la carapagne, il venait leur proposer d'élever un enfant naturel.

— Vous serez très largement rémunérés, ajouta cet homme, et, pour que vous n'ayez aucune crainte à ce sujet, je vous remets une somme de 20,000 francs, représentée par des titres que voici.

Et il étala rapidement sous les yeux des époux G. une liasse de titres de premier ordre, assura-t-il.

— C'est pour vous une bonne fortune et vous me devez bien quelque chose. Donnez-moi 1,000 francs pour ma commission et demain je vous amènerai l'enfant, fit-il, en leur remettant les valeurs.

Les braves concierges, tout heureux de cette bonne aubaine, s'exécutèrent, se confondant en remerciements. Mais hier, ne voyant arriver ni l'homme ni l'enfant, ils pensèrent qu’ils avaient été la dupe d'un escroc. Ils ne s'étaient pas trompés. Les titres n'avaient aucune espèce de valeur.

Le Figaro — 12 juin 1897
Séparation Les drames de l'alcool

Les drames de l'alcool.

Un ouvrier mécanicien nommé Henri Terrien rentrait, hier soir, à son domicile, 14, passage Bosquet, gris comme toute la Pologne. Comme il avait égrené sa paye chez les marchands de vin du quartier, sa femme lui adressa quelques reproches bien sentis.

Terrien eut alors un véritable accès de folie alcoolique. Il renversa sa femme sur le plancher et tenta de l'étrangler. Comme des voisins, accourus aux cris de la malheureuse, tentaient d'enfoncer la porte, le mécanicien s'empara d'un tiers-point et en frappa sa victime de plusieurs coups à la poitrine. Puis il réussit à prendre la fuite.

Mme Terrien a été transportée à l'hôpital Necker dans un état qui laisse peu d'espoir de la sauver.

Le mari meurtrier a été arrêté quelques heures après il était complètement dégrisé et a manifesté le plus vif repentir.

M. Danjou, commissaire, de police, l'a envoyé au Dépôt.

Le Matin – 27 juin 1897

Séparation Mésaventures conjugales

Mésaventures conjugales

Il y a quelques mois, M. R... huissier dans une petite ville du Nord, prenait chez lui, en qualité de petit clerc, un de ses cousins, le jeune Amédée B. âgé de dix-sept ans. Amédée B. qui logeait chez l'huissier, disparaissait ces jours-ci, en emportant à son patron une somme de trois mille francs. M. R... ayant appris par un de ses amis que le jeune clerc avait été vu en bonne fortune dans un théâtre de Paris, résolut par respect pour sa famille de ne pas porter plainte et de retrouver lui-même son voleur.

Il vint donc à Paris et s'aboucha avec une agence de renseignements. La femme de l'huissier s'était rendue pendant ce temps-là à Maubeuge dans sa famille.

Hier, M. R... apprenait par l'agence .de renseignements à laquelle il s'était adressé qu'on avait trouvé le gîte du jeune Amédée.

Sans perdre une minute, il se rendait au domicile indiqué rue de Turenne et frappait à la porte. Une jeune femme vint ouvrir, et quelle ne fut pas la stupéfaction de l'huissier cette femme n'était autre que sa propre femme qu'il croyait à Maubeuge Dans son indignation, il courut prévenir le commissaire de police du quartier qui a procédé à l'arrestation du jeune clerc et constaté qu'il «vivait avec sa complice Mme R... ». Le mari trompé aurait l'intention de déposer une demande de divorce.

Mme R..., qui compte  quarante printyemps, a été laissée en liberté. Son jeune cousin a été envoyé au dépôt.

Le Gaulois — 30 septembre 1897
SéparationOn signale de Lucerne l'arrivée du général Draper, le nouvel ambassadeur des États-Unis à Rome. Il s'est installé é l'hôtel National, séjour préféré de la haute société internationale.Séparation Les voleurs de grands magasins

Les voleurs de grands magasins

Un sieur Lucien Léraud, âgé de trente ans, dont l'unique profession était de pratiquer des vols dans les grands magasins, a été arrêté, hier, sur la dénonciation d'une jeune femme avec laquelle il vivait et qui était chargée de vendre le produit de ses vols. Léraud avait connu naguère Émilie Bolard et l'avait installée dans ses meubles, dans le quartier de l'IIe-Saint-Louis; mais, un beau jour, il s'était lassé de la vie commune et était parti pour ne plus revenir.

Depuis, la jeune fille abandonnée s'était mise à sa recherche. Elle le rencontrait, hier matin, rue de Rivoli, et le mettait en demeure de réintégrer son domicile.

Comme Léraud s'y refusait :

— Tu l'auras voulu Tant pis ! puisque je serai vengée.

Et elle appela deux gardiens de la paix et leur dit :

— Arrêtez-nous, nous sommes des voleurs !

Au commissariat du quartier de l'Arsenal, elle a énuméré tous les vols commis par Léraud.

Le Gaulois — 30 septembre 1897
Séparation Les jeunes gens s'amusent

Les jeunes gens s'amusent.

On raconte la petite aventure suivante, qui, parait-il, serait parfaitement authentique.

Une de ces nuits dernières; une discussion éclatait à propos du payement d'une note entre le patron et quatre consommateurs et leurs compagnes dans un restaurant de nuit voisin de la gare Saint-Lazare.

Des agents durent intervenir et conduisirent finalement les tapageurs devant le secrétaire de la permanence de nuit du poste de l'Opéra ils furent laissés en liberté après avoir décliné leurs noms et qualités. Un d'eux avait déclaré être M. X. juge au tribunal de la Seine.

Après leur départ, le secrétaire réfléchit que le soi-disant juge paraissait bien jeune et peu sérieux et adressa au cabinet du préfet de police un rapport spécial, à la suite duquel une enquête fut ordonnée, qui démontra que les quatre fêtards avaient donné de faux noms et de faussés qualités.

Le dossier a été transmis au parquet, et l'affaire confiée au juge même dont on avait usurpé le nom et la qualité.

Le vrai magistrat recherche les coupables et à convoqué plusieurs témoins. On dit au Palais que celui qui a donné le nom d'un juge serait le fils d'un autre magistrat, qui aurait trouvé très plaisant de compromettre un peu le collègue de son père.

Le Matin – 26 sept. 1897
Séparation Le crime de la rue Basfroi

Le crime de la rue Basfroi

Avant-hier, c'était un amant qui tuait sa maîtresse qu'il soupçonnait de trahison, aujourd'hui c'est un mari qui assassine l'amant de sa femme.

L'assassin se nomme Charles Jacquerey. II est âgé de trente-deux ans et travaillait en qualité de chauffeur chez MM. André et Cie, peaussiers, 87, rue Alexandre-Dumas. Il habitait avec sa femme et ses quatre enfants rue de Charonne, 147. Très bon ouvrier, mais n'ayant aucun sentiment de ses devoirs de père de famille, il ne rapportait à la maison qu'une faible partie de sa paye. Le reste, il le laissait dans les débits de vins.

Samedi dernier, il avait touché 30 francs. Quand il rentra, il n'avait plus en sa possession que 13 francs. Sa femme lui fit des reproches.

— Ah ! c'est ainsi, fit-il; eh bien au revoir.

Et il partit en remettant dans son portemonnaie les quelques francs qu'il venait de montrer, sans s'occuper si les siens n'allaient t pas mourir de faim. C'est ce qui serait peut- être arrivé, si sa femme n'était allée demander aide et secours à son parent Édouard Lauwers, qui avait quarante-cinq ans et habitait rue Basfroi, 46 ; Lauwers était ouvrier polisseur ; d'aucuns prétendent, dans le quartier mais rien n'est moins prouvé qu'il avait existé entre eux d'intimes relations avant le mariage de Jacquerey. Celui-ci avait-il eu vent de cette histoire ? On assure encore qu'il savait à quoi s'en tenir à ce sujet et, que, se bouchant les yeux pour ne rien voir, il laissait à sa femme toute liberté d'allure. Quoi qu'il en pût être, Jacquerey ne s'était montré jusqu'à présent, vis-à-vis de la mère de ses enfants, ni plus ni moins prévenant que ne le sont d'habitude les ouvriers pour lesquels le cabaret a plus d'attrait que l'intérieur familial. Il travaillait et buvait beaucoup, il ne désirait rien de plus.

Abandonnée à elle-même, la pauvre femme, entendant ses enfants crier famine, s'adressa à Lauwers à celui qui toujours s'était montré si bon, si affectueux pour elle et ses bébés. Que seraient-ils devenus sans lui ? Jacquerey ne reparaissait plus ; il s'inquiétait bien d'eux, vraiment !

Hier matin, vers cinq heures, Lauwers, avant de se rendre à son atelier, était monté chez la femme Jacquerey. Il lui apportait un peu d'argent.

Au moment où il s'en allait, la porte s'ouvrit brusquement, livrant passage à Jacquerey qui, ivre de vin et de fureur, s'élança vers sa femme en lui faisant les plus terribles menaces. Lauwers se jeta entre eux. Le malheureux a payé de sa vie sa généreuse intervention. Jacquerey sortit un couteau de sa poche et en frappa au défaut de l'épaule celui qu'à tort ou à raison il considérait comme son rival.

— Je suis blessé à mort s'écria l'ouvrier polisseur en s'adressant à la femme Jacquerey. Fuyez ! fuyez !... il vous tuera vous et vos enfants !...

Et il tomba sur le parquet, pour ne plus se relever. Quelques instants plus tard, en effet, il rendait le dernier soupir à l'hôpital Saint-Antoine où on l'avait transporté.

Quant à l'assassin qui était tranquillement sorti de la maison sans que personne osât lui barrer le chemin, il a été arrêté rue Alexandre-Dumas.

M. Le Jaïn, commissaire de police, l'a envoyé au Dépôt, en même temps qu'il faisait transporter à la Morgue le corps de la victime.

Le Figaro — 25 août 1897
Séparation L'Hérédité morbide.

Causerie du foyer - Vin Désiles


L'Hérédité morbide

Chacun apporte, en naissant, un certain capital de santé ou de maladie c'est ce qu'on appelle l'hérédité morbide. Chez les uns, c'est l'estomac qui, débile, est incapable de résister aux causes nombreuses d'irritation qui l'assaillent depuis sa naissance. Chez, les autres, c'est la poitrine qui est prédisposée, par sa faible amplitude et la délicatesse des organes y renfermés, à des affections récidivantes et multiples des voies respiratoires ou circulatoires.
En résumé, nul n'échappe à la loi fatale de l'hérédité et il est presque toujours facile de la dégager chez chaque individu lorsque le médecin étudie, impartialement, les causes des maladies et les origines des lésions,
Heureusement, l'hygiène peut beaucoup en faveur des prédisposés. En appliquant, dès la jeunesse, les modificateurs médicaux, on peut arriver à l'équilibre relatif et à la symétrie rationnelle des fonctions et des organes et pallier ainsi une foule de défauts dus aux lociminoris resistentiœ dont parlaient les anciens. Par la richesse incomparable de ses éléments constitutifs, le Vin Désiles occupe l'une des meilleures places parmi les réparateurs et les fortifiants de tous les systèmes. Tonique, apéritif, stomachique et résolutif, il enrichit le sang, fortifie le système nerveux, accroît là plasticité des muscles, amplifie la poitrine et régularise le jeu du cœur. Toutes ces propriétés, éminemment antidiathésiques et réparatrices, du Vin Désiles sont dues au quinquina, à la kola, à la coca, à l'iode et au phosphate de chaux, que son préparateur a eu le mérite de rassembler sous une forme agréable au goût malgré sa concentration.

Dr HADET

Séparation Le drame de la rue Gros

Le drame de la rue Gros

Une blanchisseuse, Mlle Adèle R..., quittait ces jours-ci, à la suite d’une violente discussion, un ouvrier serrurier, Amédée P..., avec lequel elle vivait, et la jeune femme venait s’établir chez sa mère, rue Gros, à Auteuil.

Amédée P... se mettait à sa recherche, et hier, en état d’ivresse il se présentait rue Gros, chez Mlle Adèle R..., la suppliant de reprendre la vie commune.

Comme Adèle R... refusait de se rendre â ses objurgations, Amédée P... se mit à l’injurier et à la menacer de mort.

Mlle R..., qui habite au rez-de-chaussée, eut le temps de s’enfermer chez elle, mais l’ivrogne brisa la fenêtre à coups de pied. Il allait pénétrer dans la chambre, lorsqu’il perdit l’équilibre, et en tombant se blessa grièvement.

Des agents, accourus aux cris poussés par la jeune femme, transportèrent le blessé dans une pharmacie voisine où il reçut les soins que comportait son état.

Amédée P... a été envoyé â l’infirmerie du dépôt : il sera poursuivi sous l’inculpation de menaces de mort et de violation de domicile.

Le Gaulois — 23 août 1897
Séparation LA PETITE JEANNETTE

LA PETITE JEANNETTE

Jeanne Brémoncourt, surnommée la petite Jeannette, âgée de vingt ans, demeurant, 1, rue Broca, se voyait, il y a quelques jours, souffler son amant par une de ses amies. Elle en conçut un violent dépit. Hier soir, elle se rendit chez un marchand de vins où sa rivale avait coutume de dîner, afin de la souffleter.

La bataille fut chaude. Les chignons furent ̃consciencieusement crêpés; mais le résultat fut contraire aux espérances de la petite Jeannette, qui reçut une maîtresse volée. Folle de douleur et de rage, elle tira un flacon de chlorydrate de morphine de sa poche et en absorba entièrement le contenu. Elle a été transportée mourante à l'hôpital Cochin.

Le Figaro - 25 août 1897
Séparation Porte Saint-Martin

Petit incident amusant et caractéristique, hier soir, à la Porte-Saint-Martin.
Quand, à la fin du premier acte. Roquebrune porte à Vérandias le coup de sabre qui le tue, un spectateur des galeries s'est écrié « C'est bien fait ! » et l'interruption répondait si bien au sentiment général que personne n'a bronché dans la salle.
Le tableau final du retour de l'île d'Elbe produit son grand effet accoutumé.

Fig. 8/01/97


Pastilles Poncelet
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