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SIXIEME ANNÉE N°4767

 

345ème jour de l'année

   


Dimanche
11
Décembre 1897

 Le scandale des Folies-Bergère évité - 15 avril 1897

Le scandale
des Folies-Bergère évité

Une indisposition de commande.
Intervention du préfet de police. — Exhibition interdite

Le Gaulois — 15 avril 1897

Le Gaulois avait signalé avec une indignation légitime les débuts prochains, sur la scène des Folies-Bergère, de l'ex-princesse et nos confrères, convaincus comme nous du scandale formidable que cette exhibition devait fatalement soulever, nous avaient emboîté le pas. Notre juste appel a été entendu. La « débutante » ne débutera pas. Nous en sommes un peu la cause et nous nous en félicitons hautement. En cette circonstance, M. Lépine a droit à nos remerciements et nous les lui marchanderons d'autant moins qu'on sait que les fonctionnaires de la république nous donnent rarement l'occasion de les féliciter.

On lira plus loin à la rubrique du « Courrier -des spectacles » la note officielle que le théâtre des Folies-Bergère nous a adressée pour nous faire savoir que l'ex-princesse ne débutait .pas ce soir sur la scène de la rue Richer.

Cette note nous montre la débutante empêchée par un état maladif d'une certaine gravité. Il y est question d'influenza, de fièvre intense, de complication pulmonaire. A la vérité, et fort heureusement pour l'héroïne en cause, sa santé est excellente et les raisons pour lesquelles les amateurs de scandales ne. la verront pas ce soir sont à un ordre-tout à fait différent.. Les voici dans toute leur simplicité.. Hier matin, M. Marchand, directeur des-Folies-Bergère, était appelé chez le préfet de police, qui lui demandait officieusement de renoncera faire débuter celle qui sur l'affiche devait porter le nom de l'ex-princesse.

Le scandale, prétendait le préfet, serait extraordinaire et des renseignements qui lui étaient fournis, il ressortait que la débutante serait huée, qu'une foule de gens s'étaient procurés des sifflets à roulette et qu'on lui jetterait à la face des lapins vivants, des pelures de pommes de terre et d'autres objets innommables.

M. Marchand répondit au préfet qu'il redoutait autant que lui ce scandale et que si la « débutante » consentait à renoncer à ses projets de paraître sur son théâtre,  il s'en montrerait fort heureux pour sa part. D'ailleurs il craignait si fort les manifestations brutales qu'il avait interdit qu'on servit aucune consommation dans la salle et qu'il avait fait supprimer les petits bancs et les lorgnettes automatiques.

— Puisque vous partagez mon avis lui, dit le préfet, voyez l'ex-princesse, et tâchez qu'elle ne soit pas hostile à nos sages projets.

» D'ailleurs, je vais la convoquer pour ce soir, six heures, et je vous prie de revenir à mon cabinet à la même heure. »

Puis, congédiant M. Marchand, le préfet ajouta :

— Allons, je commence à croire que nous parviendrons peut-être à éviter tout scandale.

A six heures précisés, M. Marchand arrivait à l'hôtel du boulevard du Palais, où, depuis un quart d'heure, la débutante l'avait précédé. L'héroïne fut reçue la première. Le préfet fit valoir à ses yeux les motifs les plus sérieux qui devaient la détourner de s’exhiber à la foule. Comme la « débutante » semblait ne pas goûter ces raisons et qu'elle prétendait avoir le droit de débuter, le préfet lui fit comprendre qu'il ne voulait prendre officiellement aucune mesure vexatoire avant la représentation, mais que si celle-ci était scandaleuse, ce qui était absolument certain, il se verrait dans la nécessité cruelle de sévir en fermant le théâtre où elle aurait eu lieu et en invitant peut-être la «débutante » a quitter le territoire français — mesure qu'il la suppliait de ne pas l'obliger à employer.

Puis, très amicalement, très paternellement, M. Lépine insista sur des questions d'ordre privé.

Il fut éloquent et persuasif, car à six heures et demie précises, l'ex-princesse, très émue, renonçait à paraître sur la scène des Folies-Bergère.

Ce début à sensation n'aura donc pas lieu, et le scandale que nous redoutions et qui eût été plus formidable que nul ne peut le soupçonner, est heureusement étouffé.

La Presse a quelquefois du bon !

*
*      *

En quittant l'hôtel du Palais, Mme Clara Ward est rentrée à son hôtel, où à peine installée, elle a reçu la visite d'un médecin, elle n'a pas eu de peine à jouer le rôle de malade qui doit expliquer au public sa décision de ne pas paraître aux Folies, car elle était effectivement souffrante.

Le docteur a indiqué l'ordonnance suivante:
Prendre par jour, en deux ou trois fois, deux à trois cuillers à potage de la potion suivante, diluée dans un verre de tisane de mauve :

    Acétate d'ammoniaque 15 gr
    Alcool de racine d'aconit 30 gouttes
    Sirop de codéine 100 gr.
    Eau de fleurs d'oranger 40 gr.

Mme Clara Ward n'a pas décidé encore si elle resterait à Paris ou si elle repartirait pour Berlin, où des offres brillantes lui sont faites par la Belle-Alliance, un music-hall renommé sur les bords de la Sprée.

Ce que nous savons, c'est qu'aujourd'hui même l'héroïne de ce petit roman doit aller poser chez un de nos grands photographes dans le costume suggestif qu'elle devait endosser aux Folies-Bergère.

Enfin, cette tragédie finit heureusement en opérette Mme Clara Ward renonce au théâtre, en France du moins, et rentre ainsi dans la vie privée. Nous n'avons plus à nous occuper d'elle, et nous espérons bien qu'il en sera toujours ainsi.

Ajoutons que Mme Clara Ward qui s'est sagement abstenue d'envoyer du papier timbré au Gaulois aurait moins sagement décidé d'en adresser à un de nos confrères.

Maubersac

 Le centenaire du Haut de forme APL 24/01/97

Le centenaire du « Haut de forme »

Gloire au chapeau dit "haut de forme"
Qui prend ses cent ans aujourd'hui !
S'il eut cette faveur énorme.
Si pendant un siècle il a lui

Sous les rois ou la République,
Sans que ses bords plats ou troussés,
Son fond rigide ou mécanique
Aient jamais été repoussés,

C'est que cet objet plein de chance,
Qui fait notre crâne étoffé
D'une étrange protubérance,
Est né coiffé !
 
 

D'où vient exactement le chapeau dit « haut de forme » ou, en d'autres termes, « tuyau de poêle » ? Une tradition veut que cette coiffure ait  fait son apparition à Londres le 17 janvier 1797. Cette date est attestée par une historiette qui a fait le tour des magazines et qui nous revient.

Le premier porteur d'un tuyau de poêle aurait été John Hetherington, un mercier du Strand.

L'inventeur de ce modèle de coiffure, destinée à révolutionner le monde, sortit dans la rue, devant sa boutique, et aussitôt la foule de se rassembler. Il y eut des bousculades. Finalement, John Hetherington fut poursuivi devant le tribunal du lord-maire, sous l'inculpation d'avoir troublé la paix publique.

Il déclara pour sa défense qu'un citoyen anglais a le droit de se coiffer comme bon lui semble.

Le Times, dans un article en date du 16 janvier 1797, rend compte de ce procès et déclare que John Hetherington est dans son droit.

Quelques excentriques adoptèrent la nouvelle coiffure. Un membre de la famille royale ayant trouvé le chapeau à son goût, le " tuyau de poêle » devint à la mode. De l'Angleterre il passa sur le continent.

C'est la légende. Elle n'a qu'un défaut : c'est d'être en quelque désaccord avec la vérité. Mais qui ne sait que les légendes ont souvent ce malheur, ce qui ne les gêne nullement, d'ailleurs, pour faire leur chemin dans le monde.

Si les Anglais voulaient servir la vérité, il leur faudrait être, à deux points de vue, moins présomptueux. Ils se trompent en assignant une date à l'apparition de cette coiffure et ils se trompent encore en affirmant que ce fut d'abord chez eux qu'elle apparut. Tout au moins s'exagèrent-ils leur savoir. On ne sait pas plus où se montra le premier de ces chapeaux qu'on ne sait à quelle date.

Un seul fait reste acquis. C'est que le «tuyau de poêle » est éternel, tyrannique et indémontable. Il reste à la tête de la civilisation, détesté, haï et porté.

Un jour, Alphonse Karr essaya une protestation. C'était en province. Il mit une casquette de loutre. Elle lui avait coûté trois louis. On lui refusa l'entrée du cercle... Il insista, on fut impitoyable. Il n'était pas en tenue convenable. Furieux, il écrivit sur le registre des visiteurs : « Alphonse Karr de Paris, en casquette. » Mais, le lendemain, il revint en chapeau,

Plus fidèle à ses modes, M. Aurélien Scholl garde le bonnet de loutre qu'il a adopté. Il l'arbore dans le monde, au théâtre, et j'imagine au cercle, et personne ne s'avise qu'il n'est pas convenable. Mais l'exemple d'un homme d'esprit n'a point décidé la multitude qui garde son chapeau haut de forme. Elle le gardera sans doute longtemps. La laideur est un goût qu'on ne prend point sans peine, mais qu'on s'en défait donc lentement pour la peine qu'on a eu à la prendre !

Les Annales Politiques et Littéraires
24 janvier 1897

L'actualité dramatique

 DRAME DE LA MISÈRE - Le Figaro - 27 déc.1897

DRAME DE LA MISÈRE

M. Pelatan, commissaire de police du quartier Saint-Fargeau, était requis, hier, par le patron d'un hôtel situé au n° 14 du passage Julien-Lacroix, de venir constater le suicide d'une de ses locataires, Léonie Lamy, courtilière, âgée de dix-neuf ans, qui avait entraîné avec elle dans la mort son petit garçon, âgé de quatorze mois.

Le logeur raconta au magistrat qu'il avait dû enfoncer la porte de sa locataire qui avait l'habitude de déjeuner avec lui et dont l'absence lui avait paru singulière. De fortes émanations d'acide carbonique ne lui avaient laissé aucun doute sur le drame qui venait de se produire. Il savait, ajouta-t-il, que Léonie Lamy avait été abandonnée par son amant qui l'avait laissée sans ressources. Accompagné d'un médecin, M. Pélatan se rendit rue Julien-Lacroix. Le praticien, au cours de son examen, reconnut que la couturière donnait encore de très faibles signes de vie. A l'aide d'inhalations, il réussit à la rappeler à la vie et la fit transporter à l'hôpital Tenon. Le bébé était mort.

Malgré l'extrême gravité de son état, la malheureuse couturière a pu reprocher à ses sauveurs de l'avoir ranimée.

J'ai dépensé mes quatre derniers sous pour l'achat d'un boisseau de charbon. Si je reviens à la santé, que ferai-je maintenant ?

Le Figaro - 27 déc.1897

 Un grand entrepreneur de travaux

Un grand entrepreneur de travaux publics du quinzième arrondissement était victime, depuis plusieurs mois, de vols dont se rendaient coupables quelques-uns de ses charretiers qui, détournant des marchandises qu'ils étaient chargés de transporter, les revendaient à des tâcherons Un employé de l'entrepreneur, nommé Firmin Perrot, s'en étant aperçu, signala le fait à son patron. Celui-ci ne voulut pas porte plainte; il se contenta de prendre des mesures pour empêcher désormais lés détournements signalés.
Mais les charretiers apprirent que Perrot les avait dénoncés et ils jurèrent de se venger. Trop lâches pour le faire eux-mêmes, ils confièrent le soin de leur vengeance à des charretiers travaillant chez d'autres entrepreneurs. Ceux-ci, non moins lâches, se mirent à. cinq pour tomber sur le malheureux employé, au moment où il passait rue Péclet, une rue presque toujours déserte. Le pauvre garçon fut mis en piteux état par ces misérables qui s'enfuirent comme une volée d'urubus quand arrivèrent les agents, attirés par les appels de la victime. C'est dans un état très grave que le blessé a été transporté chez lui, rue de Vaugirard.
La police est à la recherche des cinq agresseurs, qui ne tarderont pas à être arrêtés.

Le Figaro - 3 août 1897

 RAFLE DE VAGABONDS

RAFLE DE VAGABONDS

Un charmeur de rats

La Sûreté a opéré l'avant-dernière nuit une rafle parmi les vagabonds qui cherchent un abri sous les ponts. Quarante-cinq individus ont été arrêtés. Sous le pont des Arts, les agents se sont livrés à véritable chasse à l'homme pour s'emparer des vagabonds abrités dans les ferments servant de soutien au tablier du pont. Pour ne pas tomber dans la Seine, les malheureux qui passent la nuit sous ce pont s'accrochent avec leur ceinture et leurs bretelles. Lorsqu'ils ont vu les agents, ils se sont sauvés d'arche en arche pour gagner l'autre rive, mais des agents les y attendaient et les ont capturés au fur et à mesure de leur arrivée.

Parmi les individus arrêtés se trouve un type très curieux, un nommé Émile Schwartz, âge de quarante ans, qui est sans domicile depuis vingt ans. Schwartz qui parcourt la France à pied, de village en village, est un barnum d'un nouveau genre. Il montre des souris blanches et des rats, qu'il loge sur sa poitrine, au-dessus de la ceinture de son pantalon. En même temps que lui, les agents ont amené à la Sûreté ses pensionnaires. Une odeur insupportable due aux croûtes de fromages avariées et aux fruits gâtés dont Schwartz nourrissait rais et souris, s'échappait des poches du vieux vagabond.

Quand on a fouillé Schwartz, les inspecteurs durent sortir de leur asile rats et souris et les déposer à terre. Chose curieuse, aucun de ces animaux ne se sauva et tous se groupèrent autour de leur maître. Ils attendirent derrière la porte du cabinet de M. Cochefert que leur maître sortit de chez le chef de la Sûreté.

Schwartz a été remis en liberté hier matin, et il a quitté la Sûreté avec ses rats et ses souris, qui y avaient trouvé un asile momentané.

Le Gaulois — 10 septembre 1897

Dans l'actualité du ...

 9 décembre

Jeudi
9 décembre 1897

Hier, à onze heures du matin, le Président de la République est allé visiter, au Cercle de l'Union artistique, l'exposition des tableaux, esquisses et dessins que M. F. Cormon a exécutés pour la décoration du Muséum. Cette exposition ne comprend pas moins de onze toiles, dont un très grand plafond représentant dans une immense apogée toutes les races humaines, dix-sept esquisses de ces compositions, et cinquante-cinq études pour le plafond et les panneaux.
M. Félix Faure était accompagné de M. Hanotaux et de plusieurs personnes de l'Élysée. Nous avons remarqué dans l'assistance M. Charles Dupuy, qui avait commandé ce grand travail à M. Cormon quand il était président du Conseil ; puis MM. Thomson, député, Gaudry, professeur au Muséum; MM. Gérôme, Chaplin, Jacquet, Paladilhe, Benjamin-Constant, Detaille, de l'Institut, MM. de Saporta, Fournier.-Sarlovèze, etc., etc.; un grand nombre de membres du Cercle, MM. Clairin, Hermann-Léon, Thirion, Léon Lévy, directeur des forges de Commentry-Châtillon, etc., etc.


Il semble qu'on ait tout dit en faveur des apéritifs tels que le quinquina Dubonnet, et qu'il devrait déjà remplacer partout et à tout jamais tous les apéritifs malfaisants ou de mauvaise qualité. Mais pour y arriver il faut lutter contre la routine et les habitudes enracinées, avec l'aide des gens éclairés et intelligents qui comprennent de quelle utilité l'usage général de cet apéritif pourrait être pour la santé publique.


De grands travaux d'utilité publique seront, dans un prochain avenir, entrepris dans la principauté de Monaco. De nouveaux boulevards vont être ouverts, on parle encore de la construction d'un grand théâtre, de nouveaux quais et d'une jetée de protection dans l'antique port d'Hercule tous projets pour lesquels la Société des Bains de mer a offert au gouvernement princier son concours. Tous ces beaux projets sont à la veille de se réaliser. Dans quelques jours .les actionnaires de la Société des Bains de mer vont être appelés à ratifier des conventions nouvelles, dont le premier effet sera d'accroître encore la prospérité de ce merveilleux petit coin de terre qui ne connaît pas l'hiver.


Ne soyez pas embarrassés pour les étrennes, celles que vous avez à donner et celles que vous voudrez vous offrir à vous-même. Vous trouverez, 30, boulevard des Capucines, de coquets ustensiles en bi-métal, mi-cuivre, mi-argent. C'est joli, commode, et on n'a pas peur d'être empoisonné. Paillard, le grand restaurateur parisien, a donné l'exemple. Toute sa batterie de cuisine est en bi-métal. Demander, du reste, le catalogue illustré des objets de cuisine, table, toilette, pharmacie, cave, etc., en bi-métal.


LE GRAND-. BAZAR METROPOLE

Exposition de porcelaines et cristaux Pendant huit jours une très belle exposition de porcelaines et cristaux sera ouverte au public dans ce bel établissement qui est situé 16 et 18 faubourg Montmartre, dans le quartier le plus central de Paris.
Nombreuses occasions en services de tablé, services cristaux, et fantaisies de toutes sortes à des prix exceptionnels de bon marché.


LA MADONE

      Pour rendre à la fleur épuisée
      Sa fraîcheur, son éclat vermeil…

comme on chante dans Mignon, il faut la rosée du printemps et lés rayons du soleil. Pour rendre ces mêmes dons à la femme, il suffit de quelques boîtes de poudre de riz « La Madone », si adhérente, si fine et si invisible, sans rivale pour conserver au visage la jeunesse éternelle. Se trouve chez tous les parfumeurs. Vente en gros 26, rue d'Enghien.


PLAISIRS DE LA SOIRÉE

C'était jadis un privilège réservé à de rares élus que de passer une bonne soirée à lire au coin du feu. Maintenant, ce plaisir est à la portée de tout le monde. Plus de fatigue, plus de nuages devant les yeux la lecture est devenue un charme exquis, grâce aux merveilleux verres Isométropes, dont le seul dépôt à Paris est chez le savant opticien Fischer, 19, avenue de l'Opéra.

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 10 décembre

Vendredi
10 décembre 1897

Bazar de la Charité

Se douterait-on que l'État a tiré un bénéfice de la terrible catastrophe du Bazar de la Charité ? Le décès des victimes qui ont succombé dans cette catastrophe a donné lieu à l'ouverture d'un nombre considérable de successions, dont quelques-unes d'un chiffre très élevé. La période impartie par la loi pour les déclarations est expirée pour la plus grande part de ces successions, et le fisc a dû réclamer le payement des droits correspondants.

De ce chef, le Trésor a encaissé le mois dernier un supplément de 2,200,000 fr., dû exclusivement à l'ouverture de ces successions exceptionnelles.


Londres, 10 décembre. Les journaux annoncent que M. de Courcel, ambassadeur de France, s'est rendu cet après-midi au Colonial Office où il a eu avec M. Chamberlain une longue entrevue.


Voulez-vous savoir ce que déposera l'Enfant Jésus cette année dans les fines bottines des jeunes filles et des jeunes femmes ? Une boite de poudre de riz « La Madone ». Quel cadeau serait mieux accueilli que cette poudre merveilleuse descendue du ciel? Usez de la poudre de riz « La Madone », mesdames, et votre teint sera blanc, rosé, doux, velouté vous éviterez les dartres, le» rougeurs et les petits boutons causés par le froid. Vente en gros 26, rue d'Enghien, Paris, et chez tous les parfumeurs.


Maison Kirby Beard

Quelques jours encore, et l'époque des étrennes sera venue, amenant avec elle la préoccupation des cadeaux. Au nombre des magasins où les intéressés trouveront le plus grand choix se trouve la maison Kirby Beard and C°, 5, rue Auber, qui envoie dès à présent à tous ceux qui en font la demande son catalogue d'épingles de fantaisie. Par contre, MM. Kirby Beard and C° ne publieront pas cette année de catalogue pour leur orfèvrerie argentée anglaise, comptant sur la visite de leur clientèle toujours fidèle à ce moment de l'année.


Après Nice, Vichy; après Vichy, Monte-Carlo. A quoi doit-on attribuer la vogue persistante qui force Léon à ouvrir ainsi des succursales ? La création incessante de nouvelles formes, le chic avec lequel il coiffe chacun, la légèreté incomparable de ses chapeaux sont les raisons pour lesquelles Léon voit tous les jours augmenter l'élégante clientèle de ses jolis magasins de la rue Daunou. Notons spécialement le succès des mallettes de voyage pour chapeaux et vêtements, dont il est l'inventeur.


De Biarritz :

« Depuis la création des Thermes salins, les justiciables de la médication chlorurée-sodique ont un établissement hivernal où ils peuvent faire une cure dans les conditions les plus heureuses. C'est surtout en cette saison que la galerie couverte qui relie aux Thermes l'hôtel Biarritz-Salins rend les services les plus manifestes. Rien de plus commode et de plus hygiénique pour les baigneurs. »


AULD REKKIE

A l'approche du Jour de l'an et de la saison des bals, les grands tailleurs Auld Reekie, 10, rue des Capucines, seule entrée au coin de la rue Volney, désireux d'être agréables à leur fidèle clientèle, ont inauguré de nouvelles séries de vêtements de cérémonie. Ils offrent, pour la première fois, depuis la fondation, qui date de 1861, des complets de soirée à partir de 125 francs et des complets smoking à partir de 110 francs. Des soins minutieux sont donnés à ces vêtements qui sont leur spécialité.

Le directeur, M. Henry Poole, vient d'arriver de Londres rapportant les étoffes les plus à la mode cet hiver et les modèles du dernier genre.

sans titre 1

A. ALLAISLe bon mot
d'Alphonse Allais

 L'archéologie est une belle science, mais les archéologues sont de rudes moules.


303. Le 15 décembre 1897, la Compagnie générale des omnibus inaugurait la ligne boulevard de Vaugirard-gare de l'Est. Dix tramways étaient mis en circulation.
En hiver, un médicament qui empêcherait surement de tousser et de s'enrhumer serait un grand bienfait pour tous. Pour se guérir et se préserver des rhumes, toux, bronchites, catarrhes, asthme, grippe pour se fortifier les bronches, l'estomac et la poitrine, il suffit de prendre à chaque repas deux Gouttes Livoniennes de Trouette-Perret , et ce médicament, si peu coûteux, qui se vend trois francs le flacon de soixante petites capsules dans toutes les bonnes pharmacies, suffit toujours pour enrayer le mal. Bien prendre note que ce médicament ne se détaille pas, et se vend en flacons cachetés, avec le nom Gouttes Livoniennes de Trouette-Perret , et le timbre de garantie de l'Union des fabricants pour la répression de la contrefaçon.
 L’invasion des femmes

L’invasion des femmes

Nous avons eu, il y a quinze siècles, l'invasion des Barbares nous avons aujourd'hui l'invasion des femmes, avec des Attilas en corset et des Alarics en jupons.

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 Le sentier Durand

Le Sentier

par Pierre Durand

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Un drame avenue d'Antin

Un drame du revolver, qui a profondément émotionné les habitants de l'avenue d'Antin, s'est déroulé hier matin, vers six heures et demie en face de la maison portant le numéro 30 de cette avenue.

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Le crime de la rue de Miromesnil

Un affreux drame conjugal ayant eu, paraît-il, la jalousie pour mobile, s'est passé, hier, rue de Miromesnil, 42.

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 PLAGIAIRES

PLAGIAIRES

Par des vers contrefaits, par des titres en o,

Par différents motifs dérobes à sa boîte

Et par d’autres moyens qu’un plagiat exploite,

Maints savons imités sont vendus pour Congo.

M. Loyal au savonnier Victor Vaissier.

Nouvelles à la main

Dédié à la société protectrice des animaux

Dédié à la société protectrice des animaux
Deux voitures, lourdement chargées, gravissent péniblement la côte de la rue des Martyrs.
Vers le milieu du trajet, les chevaux refusent tout à fait le service.
— Nos bêtes sont éreintées, dit l’un des charretiers. Elles ne peuvent plus avancer...
— Eh bien! Allons boire un coup.

On parle du voyage du Président

On parle du voyage du Président.
Quel changement s'écrie quelqu'un, quel contraste Parti du Havre (Seine-Inférieure) pour aller au théâtre d'Orange scène supérieure !

Un curé auquel on vient de supprimer son traitement

Un curé auquel on vient de supprimer son traitement sans décider à supprimer son zèle et sa charité reçoit la visite maire du village.
Ils font ensemble un tour dans le jardin du presbytère.
— Vous avez vraiment ici, monsieur le curé, un air délicieux
— Oui, monsieur le maire ; mais il serait encore meilleur si j’en pouvais vivre.

Entendu à l'Hôtel des Ventes

Entendu à l'Hôtel des Ventes
— Il y a beaucoup de femmes nues dans cette collection des Goncourt.
— Dame, mon cher, la fameuse Académie !

 Les deux adversaires se rendant

Les deux adversaires se rendant au lieu de rendez-vous dans le bois de Vincennes, se rencontrent au guichet de la gare de la Bastille.

X... demande un billet aller et retour.

― Vous êtes donc bien sûr de revenir ? dit Z... narquois.

— Absolument sûr.

— Alors je vous fais des excuses, poursuit Z... subitement radouci.


Echos et nouvelles

 Et la pluie continuait de tomber

Et la pluie continuait de tomber !

Depuis que le pluviomètre à l'usage des observatoires a été inventé, c'est-à-dire depuis plus de deux cents ans, il ne s'est jamais rencontré, paraît-il, un mois de septembre aussi mouillé qu'en l'an de grâce 1897.

Aussi les météorologistes sont fort embarrassés d'expliquer ce phénomène. Songez donc que l'observatoire de la tour Saint-Jacques a enregistré dans l'après-midi d'hier, de midi à trois heures seulement, 10 millimètres d'eau ! Cela représente une moyenne de 100 mètres cubes d'eau par hectare.

On essaye de nous consoler en nous rappelant le souvenir de journées plus désagréables encore, celle du 10 septembre de l'année dernière, par exemple, qui, par suite d'une trombe, de funeste mémoire, nous gratifia de 50 millimètres d'eau dans le court espace de deux heures et demie. Mais toutes ces consolations ne valent pas un bon parapluie !

Le Gaulois — 7 septembre 1897

 Le Départ des Joyeux - 1897

Le Départ des Joyeux

Les différents détachements des jeunes soldats affectés aux compagnies de discipline des bataillons d'Afrique se sont embarqués hier, à 2 h. 20, à la gare de Lyon, au quai de Bercy.

Ces différents détachements comprenaient ensemble près de 700 hommes, 28 venant de Lille, 12 des prisons centrales, 355 du recrutement de Paris, et 285 des recrutements du Havre et de Rouen.

Le service d'ordre avait été organisé par MM. Bouvier, commissaire divisionnaire, et Maillard, commissaire spécial de la gare de Lyon. sous les ordres desquels étaient placés les 2è et 3è compagnies de réserve, quarante agents du douzième arrondissement et une vingtaine d'inspecteurs de la Sûreté.

En outre, trois compagnies détachées des 82è, 28è et 4è de ligne prêtaient main-forte aux agents de l'autorité.

Les soldats, baïonnette au canon, avaient été placés en double haie encadrant le train spécial destiné aux Joyeux. Ces derniers n'ont d'ailleurs opposé aucune résistance et se sont conduits d’une façon presque correcte.

Mais il n'en a pas été de même de leurs camarades : des sifflets et des huées ont accueilli les agents et soldats à leur arrivée boulevard Diderot. Une cinquantaine de ces gredins ont lapidé la troupe et la police à coups de pierre et n'ont cessé leur mitraillade, assez meurtrière, puisque plusieurs agents, soldats et recrues ont été atteints, que devant l'énergique attitude d'un officier de paix, qui menaça de faire charger.

A deux heures vingt-deux exactement, le train s'ébranlait, emportant vers Marseille les sept cents recrues accompagnées des cadres suivants :

Un capitaine du 82è de ligne, trois lieutenants, deux sous-lieutenants, six adjudants, dix-sept sergents et trente-quatre caporaux et soldats en armes. Un caporal ou un soldat de première classe était chargé d'assurer la police de chaque compartiment.

Le train comportait quatorze voitures : treize de troisième classe et une voiture mixte à l'usage des officiers, sous-officiers et adjudants.

Des cris injurieux ont été poussés par les recrues, au moment où le train s'ébranlait; ils s'adressaient plus particulièrement aux officiers de paix et aux agents, lesquels d'ailleurs s'en souciaient assez peu.

Une douzaine d'arrestations ont été opérée la plupart des individus arrêtés seront poursuivis pour insultes et outrages aux agents de la force publique, les autres pour coups et blessures volontaires.

Le Petit Parisien – 2 décembre 1897

 maison Majesty - 1897- PUB

MAISON NETTE
Se conformant aux usages américains, la maison Majesty, 3, avenue de l'Opéra, veut, à la fin de chaque saison, entièrement écouler son stock de marchandises foulards, twills, grenadines, taffetas, riches brochés, etc., qui font la joie des élégantes Parisiennes et qui vont être dispersés, aujourd'hui 1er juin et les trois jours suivants, à des prix au-dessous de toute appréciation. Il y aura là de fantastiques occasions.

 Le record de la bâtisse Fig 4 janv 97

Le record de la bâtisse.

A peine percée, la rue Réaumur est livrée aux maçons, et voici qu'à l'angle de la nouvelle voie et de la rue Saint-Denis se dresse aujourd'hui un hangar gigantesque dont le faite dépasse de plusieurs mètres tous les immeubles du quartier. Une foule de curieux stationnait hier devant la monumentale charpente qui ne mesure pas moins de 31 mètres de hauteur, 61 mètres de façade et 20 mètres de profondeur. On y pourrait loger une cathédrale et c'est tout simplement, nous a dit l'un des contremaitres des chantiers, pour permettre aux ouvriers de construire vite et à l'abri un vaste immeuble à six étages qu'on vient d'élever ce «parapluie» aux immenses baies vitrées, qui enveloppera en même temps matériaux, véhicules,. machines et travailleurs. A l'intérieur circule sur rails un échafaudage roulant de 22 mètres, monté sur un pont à-5 mètres au-dessus du sous-sol, d'où sortent déjà les fondations. Il faut que l'immeuble à six étages soit habitable dans trois mois environ, et, pour réaliser ce: tour de force, jour. Et nuit, éclairés par trente lampes à arc et plusieurs centaines d'ampoules électriques, deux cents maçons et huit cents à mille charpentiers, menuisiers, serruriers, couvreurs, vitriers, etc., l'effectif de plusieurs régiments sur le pied de paix, hâtent l'achèvement de leur travail babylonien.

Le Figaro - 4 janvier 1897

 LES EAUX D'EVIAN - Fig. 24/05/97

LES EAUX D'ÉVIAN. Les Parisiens et les étrangers habitant Paris n'ont pas mis longtemps à apprendre le chemin du nouveau dépôt des eaux d'Évian (source Cachat). Il faut être bien arriéré pour aller encore au boulevard des Italiens où était l'ancien dépôt. Le vrai Parisien va tout droit, sans même consulter son carnet, au 18 de la rue Favart.

 La visite du président de la Rép

La visite du président de la République à l'hospice des vieillards de Boulogne

Le président de la République, accompagné général Tournier, des commandants Humbert et Legrand et de M. Le Gall, a quitté, hier, l'Élysée, à deux heures vingt, pour inaugurer le nouvel hospice des vieillards de Boulogne sur Seine.

Reçu au milieu des fleurs, des drapeaux et des vivats par le ministre de l'intérieur, les présidents du conseil municipal de Paris et du conseil général, les préfets de la Seine, de-police, MM. Poirrier, sénateur; Rigaud, député; Escudier, Peyron, etc., M. Félix Faute a répondu aux allocutions de M. Jochum, maire de Boulogne; Gervais et de Selves, par la remise de la rosette d'officier de l'instruction publique à M. Jochum, des palmes académiques à MM. Chevalier, secrétaire de la mairie de Boulogne, Gionnier professeur à l'Association philotechnique, et de la croix du Mérite agricole à MM.. Vidal-Beaume et Chartier.

Au cours de la distribution des médailles d'honneur, l'un des médaillés, vieux garçon de chantier, comptant plus de trente ans de services, voulait absolument, dans sa joie, embrasser lé président.

― On ne donne l'accolade, lui a fait observer M. Félix Faure, que lorsqu'on remet la Légion d'honneur nous verrons plus tard.

La visite de l'hospice a commencé par les dortoirs des  femmes, s'est poursuivie par les bâtiments réservés aux hommes, les cuisines, la machinerie, et s'est terminée par les réfectoires, dans l'un desquels un lunch avait été servi.

M. Gervais, président du conseil générale a porté un toast à la santé du président de la République, qui s'est  retiré, très acclamé, ainsi que M. Barthou.

Le Matin ― 18 mars 1897

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