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SIXIEME ANNÉE N°4996

 

209ème jour de l'année

   


Vendredi
27
Juillet 1897

 Le scandale des Folies-Bergère évité - 15 avril 1897

Le scandale
des Folies-Bergère évité

Une indisposition de commande.
Intervention du préfet de police. — Exhibition interdite

Le Gaulois — 15 avril 1897

Le Gaulois avait signalé avec une indignation légitime les débuts prochains, sur la scène des Folies-Bergère, de l'ex-princesse et nos confrères, convaincus comme nous du scandale formidable que cette exhibition devait fatalement soulever, nous avaient emboîté le pas. Notre juste appel a été entendu. La « débutante » ne débutera pas. Nous en sommes un peu la cause et nous nous en félicitons hautement. En cette circonstance, M. Lépine a droit à nos remerciements et nous les lui marchanderons d'autant moins qu'on sait que les fonctionnaires de la république nous donnent rarement l'occasion de les féliciter.

On lira plus loin à la rubrique du « Courrier -des spectacles » la note officielle que le théâtre des Folies-Bergère nous a adressée pour nous faire savoir que l'ex-princesse ne débutait .pas ce soir sur la scène de la rue Richer.

Cette note nous montre la débutante empêchée par un état maladif d'une certaine gravité. Il y est question d'influenza, de fièvre intense, de complication pulmonaire. A la vérité, et fort heureusement pour l'héroïne en cause, sa santé est excellente et les raisons pour lesquelles les amateurs de scandales ne. la verront pas ce soir sont à un ordre-tout à fait différent.. Les voici dans toute leur simplicité.. Hier matin, M. Marchand, directeur des-Folies-Bergère, était appelé chez le préfet de police, qui lui demandait officieusement de renoncera faire débuter celle qui sur l'affiche devait porter le nom de l'ex-princesse.

Le scandale, prétendait le préfet, serait extraordinaire et des renseignements qui lui étaient fournis, il ressortait que la débutante serait huée, qu'une foule de gens s'étaient procurés des sifflets à roulette et qu'on lui jetterait à la face des lapins vivants, des pelures de pommes de terre et d'autres objets innommables.

M. Marchand répondit au préfet qu'il redoutait autant que lui ce scandale et que si la « débutante » consentait à renoncer à ses projets de paraître sur son théâtre,  il s'en montrerait fort heureux pour sa part. D'ailleurs il craignait si fort les manifestations brutales qu'il avait interdit qu'on servit aucune consommation dans la salle et qu'il avait fait supprimer les petits bancs et les lorgnettes automatiques.

— Puisque vous partagez mon avis lui, dit le préfet, voyez l'ex-princesse, et tâchez qu'elle ne soit pas hostile à nos sages projets.

» D'ailleurs, je vais la convoquer pour ce soir, six heures, et je vous prie de revenir à mon cabinet à la même heure. »

Puis, congédiant M. Marchand, le préfet ajouta :

— Allons, je commence à croire que nous parviendrons peut-être à éviter tout scandale.

A six heures précisés, M. Marchand arrivait à l'hôtel du boulevard du Palais, où, depuis un quart d'heure, la débutante l'avait précédé. L'héroïne fut reçue la première. Le préfet fit valoir à ses yeux les motifs les plus sérieux qui devaient la détourner de s’exhiber à la foule. Comme la « débutante » semblait ne pas goûter ces raisons et qu'elle prétendait avoir le droit de débuter, le préfet lui fit comprendre qu'il ne voulait prendre officiellement aucune mesure vexatoire avant la représentation, mais que si celle-ci était scandaleuse, ce qui était absolument certain, il se verrait dans la nécessité cruelle de sévir en fermant le théâtre où elle aurait eu lieu et en invitant peut-être la «débutante » a quitter le territoire français — mesure qu'il la suppliait de ne pas l'obliger à employer.

Puis, très amicalement, très paternellement, M. Lépine insista sur des questions d'ordre privé.

Il fut éloquent et persuasif, car à six heures et demie précises, l'ex-princesse, très émue, renonçait à paraître sur la scène des Folies-Bergère.

Ce début à sensation n'aura donc pas lieu, et le scandale que nous redoutions et qui eût été plus formidable que nul ne peut le soupçonner, est heureusement étouffé.

La Presse a quelquefois du bon !

*
*      *

En quittant l'hôtel du Palais, Mme Clara Ward est rentrée à son hôtel, où à peine installée, elle a reçu la visite d'un médecin, elle n'a pas eu de peine à jouer le rôle de malade qui doit expliquer au public sa décision de ne pas paraître aux Folies, car elle était effectivement souffrante.

Le docteur a indiqué l'ordonnance suivante:
Prendre par jour, en deux ou trois fois, deux à trois cuillers à potage de la potion suivante, diluée dans un verre de tisane de mauve :

    Acétate d'ammoniaque 15 gr
    Alcool de racine d'aconit 30 gouttes
    Sirop de codéine 100 gr.
    Eau de fleurs d'oranger 40 gr.

Mme Clara Ward n'a pas décidé encore si elle resterait à Paris ou si elle repartirait pour Berlin, où des offres brillantes lui sont faites par la Belle-Alliance, un music-hall renommé sur les bords de la Sprée.

Ce que nous savons, c'est qu'aujourd'hui même l'héroïne de ce petit roman doit aller poser chez un de nos grands photographes dans le costume suggestif qu'elle devait endosser aux Folies-Bergère.

Enfin, cette tragédie finit heureusement en opérette Mme Clara Ward renonce au théâtre, en France du moins, et rentre ainsi dans la vie privée. Nous n'avons plus à nous occuper d'elle, et nous espérons bien qu'il en sera toujours ainsi.

Ajoutons que Mme Clara Ward qui s'est sagement abstenue d'envoyer du papier timbré au Gaulois aurait moins sagement décidé d'en adresser à un de nos confrères.

Maubersac

 Le testament de Nobel - Fig 7 janv 1897

Le testament de Nobel

On avait annoncé que l'ingénieur suédois récemment décédé, M. Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, avait légué toute sa fortune à l'Université de Stockholm. Il n'en est rien. En effet, le seul testament valable, écrit et signé à Paris par M. Nobel, le 27 novembre 1895, en présence de quatre de ses compatriotes, a été ouvert à Stockholm le 30 décembre dernier et contient, outre des legs d'un ensemble de deux ou trois millions, institués en faveur d'une vingtaine de personnes, parents, amis et serviteurs du défunt, les dispositions suivantes :

« De tout le restant de ma fortune réalisable, il sera disposé ainsi qu'il suit: le capital réalisé en valeurs sûres par les liquidateurs constituera un fonds dont la rente sera annuellement distribuée à ceux qui, pendant l'année écoulée, auront rendu les plus éminents services à l'humanité.

» La rente sera divisée en cinq parts égales qui seront attribuées

» La première à celui qui, dans le domaine de la physique, aura fait la découverte ou l'invention la plus importante

» La seconde: à celui qui, dans le domaine de la chimie, aura fait la découverte ou l'amélioration la plus importante

» La troisième: à celui qui aura fait la découverte la plus importante dans le domaine de la physiologie ou de la médecine

» La quatrième: à celui qui, dans le domaine des lettres, aura produit l'œuvre la plus haute dans le sens idéal;

» La cinquième: à celui qui aura agi le plus ou le mieux pour la fraternité des peuples, pour la suppression ou la diminution des armées permanentes et pour la constitution ou la propagation des Congrès de la paix.

» Les deux premiers prix (physique et chimie) seront décernés par l'Académie des sciences de Suède celui des travaux physiologiques ou médicaux par l'institut Carolin, de Stockholm le prix littéraire par l'Académie suédoise, et celui pour la propagation de la paix, par une Commission de cinq membres, élus par le Storthing (diète) norvégien.

» C'est ma volonté expresse qu'on ne s'inspire, pour l'attribution de ces prix, d'aucune considération de nationalité, afin que le plus digne reçoive la récompense, qu'il soit scandinave ou non. »

La fortune réalisable de M. Nobel consiste en propriétés à Paris et à San Remo, et, pour la plus grande partie, en valeurs déposées chez des particuliers, au domicile du défunt à Paris et dans des banques à Londres, à Paris, à Berlin, à Saint-Pétersbourg et à Stockholm. Il se passera quelque temps avant que tout soit réglé et qu'on puisse donner le chiffre exact de la fortune laissée par

M. Nobel. Mais on reste certainement au-dessous de la vérité en estimant à près de cinquante millions de francs le capital destiné exclusivement aux magnifiques fondations que nous avons énumérées plus haut. Si ces prévisions sont réalisées, chacun des prix annuels fondés par M. Nobel se monterait donc à près de 300,000 francs.

C'est, comme on le voit, la plus importante récompense que, jusqu'à présent, un homme ait eu, en même temps, la pensée et le pouvoir d'instituer. Le testament, dont nous venons de faire connaître les clauses principales, restera comme un superbe monument d'amour de l'humanité et, à ce titre, garantira contre l'oubli le nom respecté de M. Alfred Nobel.

Le Figaro - 7 janvier 1897

L'actualité dramatique

 LE DRAME DE LA RUE DE LA RÉUNION

LE DRAME DE LA RUE DE LA RÉUNION

Les frères Amédée et Léopold Lafare, galochers, qui habitent, depuis quelques mois, 50, rue de la Réunion, à Charonne. un petit logement au quatrième étage, vivaient en mauvaise intelligence avec leurs Voisins, les époux Gagnot, journaliers.

Hier soir, à la suite d'une discussion plus violente que de coutume, Gagnot prit un bâton, résolu à infliger une correction à Léopold Lafare qui, dans la journée, avait injurié sa femme. Mais les deux frères, pour se défendre, s'armèrent de marteaux, et une mêlée terrible s'ensuivit.

Tout à coup, les cris « Au secours, à l'assassin » retentissaient dans la maison, et une femme, couverte de sang, tombait sans connaissance sur le palier de l'escalier. C'était Mme Gagnot, qui avait été frappée à la tête d'un coup de marteau par. Léopold Lafare.

Les deux frères s'étaient réfugiés dans leur chambre où ils s'étaient barricadés. Il a fallu huit agents pour s'en rendre maîtres.

Mme Gagnot a été transportée à l'hôpital Tenon.

Le Gaulois — 10 septembre 1897

 UN SCANDALE AU SACRÉ-CŒUR

UN SCANDALE AU SACRÉ-CŒUR

La grand'messe, que disait hier matin, à neuf heures et. demie au Sacré-Cœur, M. le chapelain Pierre Girard, a été troublée par la manifestation violente d'un déséquilibré, nommé Barthélemy Thomas, né à Paris en 1851, et demeurant à Colombes, 10, rue Jean-Goujon.

L'abbé en était arrivé au moment de l'élévation lorsqu'un individu, vêtu misérablement d'un veston et d'un pantalon noirs, les cheveux et la barbe incultes, les yeux sortant des orbites, ayant à la main gauche un rouleau de papier, et qui s'était tenu depuis le commencement de l'office à proximité du maître-autel, se précipita sur le prêtre en bousculant les enfants de chœur, saisit le calice et le brisa sur le marbre en criant :

— En voilà assez de ces errements

M. le chapelain Girard repoussa violemment le profanateur qui s'apprêtait à lire aux fidèles un factum composé de seize pages.

Le suisse et les enfants de chœur se saisirent de lui et l'entraînaient dehors, quand on s'aperçut que le vin consacré s'était répandu sur ses vêtements. En conformité des lois de l'Église, on emmena Thomas à la sacristie et on lui enleva son veston, qui fut purifié. Pendant que s'accomplissait cette opération, l'abbé Girard prononçait des prières de réparation et continuait sa messe en se servant d'un autre calice. L'hostie n'avait été ni brisée ni souillée et, après un court instant d'émotion, tous les fidèles avaient regagné leurs chaises. La messe se termina donc au milieu d'un recueillement profond.

Des agents furent alors mandés et appréhendèrent Thomas que des fidèles houspillèrent à sa sortie de l'église.

— Je vous en supplie, messieurs les agents, implorait celui qu'on emmenait, protégez-moi, car ils vont m'écharper.

Débarrassé de cette crainte, après avoir franchi l'enceinte de la basilique, Thomas reprit toute son assurance.

Escorté par une centaine de badauds, Thomas arriva au commissariat de M. Dupuis, commissaire de police du quartier des Grandes-Carrières, qui procéda aussitôt à son interrogatoire.

Monsieur le commissaire, commença emphatiquement le déséquilibré, je suis l'auteur de la nouvelle doctrine vérithodiste et intégrale, ainsi que de nombreux autres systèmes destinés à empêcher le genre humain de continuer à perpétrer d'une façon calme et sereine les errements religieux dans lesquels il patauge (sic). Ma doctrine à moi est la véritable. Elle se résume en ceci: « Aimez-vous les uns les autres dans un but de vérité.- Ennemi de l'anarchie, je, vois d'un assez bon œil la' doctrine ecclésiastique qui est assez belle, mais je suis l'ennemi déclaré de l'erreur. Je veux suivre le Code qui dit « Jurez » de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité »

Et Thomas continua pendant une demi- heure à déclamer ses théories toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Le commissaire a envoyé l'aliéné à l'infirmerie spéciale du Dépôt.

Entre temps, on avait informé Mgr Richard, cardinal-archevêque de Paris, de ce qui s'était passé. Sur son ordre, le Parce et le Miserere ont été chantés dans la basilique, pendant l'office de trois heures, en signe de « réconciliation ».

Le calice brisé par Thomas avait été offert aux Pères oblats par un vénérable prêtre de quatre-vingt-quinze ans, M. l'abbé Cornu, qui, malgré son grand âge, vient encore de temps en temps dire sa messe au Sacré-Cœur.

Le Figaro - 2 aout 1897

 RAFLE DE VAGABONDS

RAFLE DE VAGABONDS

Un charmeur de rats

La Sûreté a opéré l'avant-dernière nuit une rafle parmi les vagabonds qui cherchent un abri sous les ponts. Quarante-cinq individus ont été arrêtés. Sous le pont des Arts, les agents se sont livrés à véritable chasse à l'homme pour s'emparer des vagabonds abrités dans les ferments servant de soutien au tablier du pont. Pour ne pas tomber dans la Seine, les malheureux qui passent la nuit sous ce pont s'accrochent avec leur ceinture et leurs bretelles. Lorsqu'ils ont vu les agents, ils se sont sauvés d'arche en arche pour gagner l'autre rive, mais des agents les y attendaient et les ont capturés au fur et à mesure de leur arrivée.

Parmi les individus arrêtés se trouve un type très curieux, un nommé Émile Schwartz, âge de quarante ans, qui est sans domicile depuis vingt ans. Schwartz qui parcourt la France à pied, de village en village, est un barnum d'un nouveau genre. Il montre des souris blanches et des rats, qu'il loge sur sa poitrine, au-dessus de la ceinture de son pantalon. En même temps que lui, les agents ont amené à la Sûreté ses pensionnaires. Une odeur insupportable due aux croûtes de fromages avariées et aux fruits gâtés dont Schwartz nourrissait rais et souris, s'échappait des poches du vieux vagabond.

Quand on a fouillé Schwartz, les inspecteurs durent sortir de leur asile rats et souris et les déposer à terre. Chose curieuse, aucun de ces animaux ne se sauva et tous se groupèrent autour de leur maître. Ils attendirent derrière la porte du cabinet de M. Cochefert que leur maître sortit de chez le chef de la Sûreté.

Schwartz a été remis en liberté hier matin, et il a quitté la Sûreté avec ses rats et ses souris, qui y avaient trouvé un asile momentané.

Le Gaulois — 10 septembre 1897
Flash janvier

Dans l'actualité du ...

 3 avril

Samedi
3 avril 1897

CRUE FORMIDABLE

Les débordements du Mississipi — Deux cents maisons sous l'eau.

SAINT-PAUL (États-Unis), 2 avril. Par câble au « Matin ». Le Mississipi n'a jamais eu une crue aussi considérable depuis 1831.

Deux cents maisons sont sous l'eau; d'autres disparaissent d'heure en heure. Plusieurs milliers de familles sont sans abri, entre Minneapolis et Saint-Paul. La campagne qui environne Saint-Louis n'est plus qu'une immense nappe d'eau. On annonce que la crue continuera encore pendant six jours. Les affluents du Mississipi grossissent rapidement.

Des sauvetages sont opérés sans relâche. Des centaines d'hommes travaillent nuit et jour à protéger les rives. On redoute les plus grands désastres !


Très prochainement, la municipalité d'Annecy va se rendre à Paris afin d'inviter le président de la République à profiter de son voyage en Dauphiné et en Savoie pour inaugurer, au mois d'août prochain, le monument du président Carnot.


Une habitante de Notre-Dame-de-Gravenchon, à six kilomètres de Lillebonne, Mme Heurel, a mis heureusement au monde trois superbes bébés, un garçon et deux filles.

Maman et nourrissons se portent à merveille.


Vol dans une banque.

On racontait, hier soir, qu'un vol très important avait été commis dans un grand établissement financier.

Le coupable — un employé de la maison — se serait donné la mort au moment où les agents se présentaient chez lui pour l'arrêter.


A l'occasion de la Saint-Philippe, un banquet populaire royaliste aura heu le dimanche 9 du mois prochain.


Hier, au Palais des Arts libéraux, « vernissage » de la treizième exposition des artistes indépendants.

A côté d'œuvres d'une bizarrerie involontaire ou voulue, citons les tableaux de MM. Toulouse-Lautrec, Trouillebert, Georges d'Espagnat, Maximilien Luce, Léon Sonnier et Paul Signac.


M. l'abbé Fages, vicaire général, archidiacre de Saint-Denis, présidera lundi prochain, à deux heures et demie; l'installation de M. l'abbé Thalmet, premier vicaire de Sainte-Anne de la Maison-Blanche, nommé curé de Colombes.


Clémente comme Dieu lui-même, l'administration ne veut pas la mort du pécheur.

Les dimanche et lundi de Pâques tombant, cette année, à l'époque de la fermeture annuelle de la pêche, c'est le mardi 20 avril seulement qu'interdiction générale sera faite d' « asticoter » le goujon. Par contre, les « chevaliers de la gaule » n'auront droit de se remettre en campagne que le 20 juin, au lever du soleil.


Les onze arrondissements du génie seront inspectés, cette année, par les généraux Correnson, Borius, Quiuivet, Delambre, de la Taille, Grippois, Grillon, Tartrat, Jourdan, Derendinger et Joly.


La Libre Parole commence aujourd'hui la publication de Double Amour, grand roman inédit par et Jean Dalvy, l'auteur si apprécié de Folle de Haine et de Protestante. Double Amour est une délicate analyse de sentiments, un drame intime se déroulant dans un cadre frais et pittoresque.


Exposition de mobiliers complets par milliers, toujours prêts à être livrés, aux grands Magasins Dufayel. Prix fixe marqué en chiffres connus. Entrée libre.


Suicide d'un homme de lettres.

Du Matin

M. Cornette, commissaire de police du quartier Saint-Georges, a été appelé, hier matin, à constater le suicide d'un homme de lettres, dont la collaboration à divers journaux parisiens fut assez remarquée il y a quelques années. Nous voulons parler de M. Georges Maillard, qui fut en même temps journaliste, romancier et auteur dramatique.

Ce pauvre homme, las de lutter et ne possédant même pas les ressources nécessaires à sa subsistance quotidienne, s'est tué d'un coup de revolver à la tête, dans la chambre d'hôtel qu'il occupait, au no 8 de la rue de Navarin.

On a trouvé, sur un meuble, des lettres adressées à ses amis, MM. Carrier-Belleuse, Victor Roger, Léon Kerst et Etienne Carjat. Il priait ce dernier de se charger de ses obsèques, et lui recommandait de le faire ensevelir dans un drap — le dernier — lui appartenant.

Suivant le désir du défunt, les obsèques auront lieu à Maisons-Alfort.

sans titre 1
Flash janvier sans titre 1

A. ALLAISLe bon mot
d'Alphonse Allais

 Faut-il que les hommes soient bêtes de fabriquer des machines pour se tuer... comme si on ne claquait pas assez vite tout seul !


287. Le 21 novembre 1897, était inauguré à Melun un monument commémorant les expériences menées par Pasteur à Pouilly-le-Fort.

LES CAFES CARVALHO

Sait-on que c'est l'empire de Ménélik qui nous a fait ce royal cadeau qu'on appelle le café ? Elle est, en effet, originaire d'Abyssinie, cette plante merveilleuse à qui nous devons, après les plus consciencieuses sélections, les Cafés Carvalho, réputés pour leur pureté et leur arôme exquis ; on les trouve partout en boites cachetées. Avoir soin d'exiger la marque.
 Trio avorteur

LE TRIO AVORTEUR

(Le jeune officier,
sa sœur, sa maitresse)
par

Gaston LEROUX

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 Les foins Theuriet

Les foins

par M. André Theuriet
de l'Académie Française

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Un drame montmartrois

Ils se connaissaient depuis leur enfance la plus tendre, et les habitants du versant nord de la butte Montmartre se souviennent fort bien de les avoir vu jouer tous deux « au petit mari et à la petite femme » derrière les contreforts de la rue Saint- Vincent.

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Le drame de Villejuif

Dans notre dernière heure nous relations le meurtre commis à Villejuif par un aliéné nommé Emile Belin sur un autre fou, Charles Pringot, sous-prétexte que celui-ci empêchait son voisin de salle de dormir.

 La tranquillité des maris

LA TRANQUILLITÉ DES MARIS

Le Congo garantit la paix dans la famille;

Les pères, les maris n'auront plus de souci

S'ils donnent un savon à leur femme à leur fille,

Bien loin de se fâcher, elles diront "Merci !".

Mme Putchra au savonnier Victor. Vaissier

Nouvelles à la main

Une bien jolie coquille cueillie

Une bien jolie coquille cueillie dans un grand journal du centre :
" Grand dîner, hier soir, chez le président de la République. Mme Félix Faure avait à sa droite M. X... et à sa gauche la gare de Sceaux. »
La gare de Sceaux pour le garde des sceaux !

En faisant les cent pas sur la p

En faisant les cent pas sur la plage, le petit Ludovic et le grand Casimir s'entretiennent de leurs petites affaires
— Tu n'es pas à plaindre, toi L'auteur de tes jours te fournit abondamment d'argent de poche, est d'une indulgence inépuisable pour tes escapades, paye tes dettes que sais-je !
— Ça, c'est vrai. Comme père, j'ai eu la main assez heureuse !

 Raisons sérieuses

Raisons sérieuses

Premier Monsieur. — Enfin, je me demande comment il peut la trouver bien ?

Second Monsieur. — Ah ! mon cher, elle a un million de raisons pour être trouvée charmante ! Premier Monsieur. — Par exemple un million ?...

Second Monsieur.*— De francs !!!

 Honnêteté

Honnêteté.

Le monsieur, à sa blanchisseuse.

— Mais enfin, regardez donc ! Vous me rapportez chacune de mes chemises en trois morceaux

La blanchisseuse, la conscience tranquille.

— Aussi, monsieur peut regarder le livre, j'ai compté trois morceaux pour une pièce.

 Les deux adversaires se rendant

Les deux adversaires se rendant au lieu de rendez-vous dans le bois de Vincennes, se rencontrent au guichet de la gare de la Bastille.

X... demande un billet aller et retour.

― Vous êtes donc bien sûr de revenir ? dit Z... narquois.

— Absolument sûr.

— Alors je vous fais des excuses, poursuit Z... subitement radouci.


Echos et nouvelles

 Et la pluie continuait de tomber

Et la pluie continuait de tomber !

Depuis que le pluviomètre à l'usage des observatoires a été inventé, c'est-à-dire depuis plus de deux cents ans, il ne s'est jamais rencontré, paraît-il, un mois de septembre aussi mouillé qu'en l'an de grâce 1897.

Aussi les météorologistes sont fort embarrassés d'expliquer ce phénomène. Songez donc que l'observatoire de la tour Saint-Jacques a enregistré dans l'après-midi d'hier, de midi à trois heures seulement, 10 millimètres d'eau ! Cela représente une moyenne de 100 mètres cubes d'eau par hectare.

On essaye de nous consoler en nous rappelant le souvenir de journées plus désagréables encore, celle du 10 septembre de l'année dernière, par exemple, qui, par suite d'une trombe, de funeste mémoire, nous gratifia de 50 millimètres d'eau dans le court espace de deux heures et demie. Mais toutes ces consolations ne valent pas un bon parapluie !

Le Gaulois — 7 septembre 1897

 Le développement du cyclisme - sept. 1897

Le développement du cyclisme

Le cyclisme se développe chaque jour davantage dans notre pays, ainsi que tout le monde peut s'en convaincre. Mais on n'a pas de notions précises sur les proportions qu'a prises ce nouveau mode de locomotion. Le ministère des finances vient précisément de nous fournir à cet égard des indications en quelque sorte mathématiques, par le relevé qu'il a fait des produits de l'impôt sur les vélocipèdes et des fluctuations annuelles qu'a subies cet impôt. Les résultats que le fisc a constatés sont curieux et méritent d'être signalés.

Le nombre des vélocipèdes soumis à l'impôt se trouvait être au 1er janvier 1897 de 329,816 pour toute la France. C'est le chiffre le plus récent qu'on ait pu constater, car l'année actuelle étant en cours et comportant, outre les rôles du début, des rôles supplémentaires, les statistiques s'y rapportant ne pourront être connues qu'en fin d'exercice.

Pour l'année 1895 on n'avait taxé que 256,084 vélocipèdes et pour l'année 1894, 203,026. On voit combien la progression est rapide. Elle s'accusera encore plus cette année.

L'impôt a produit, durant l'année 1896, la somme de 3,272,339 francs.

II est curieux de voir comment ce nombre de 329,816 vélocipèdes se répartit entre les départements. C'est naturellement celui de la Seine qui vient en tête avec 62,892 vélocipèdes.

Viennent ensuite : Seine-et-Oise, 14,343 vélocipèdes; Nord, 10,386 Seine-et-Marne, 9,085 Seine-Inférieure, 8,227; Gironde, 7,985; Marne, 7,672 Oise, 7,375 Aisne, 5,973 Somme, 5,379, etc.

Tels sont les dix premiers départements par ordre d'importance.

Les départements qui ont le moins de vélocipèdes sont les suivants: Corse, 98 Lozère, 137 Hautes-Alpes, 320 Haute-Loire, 377; Basses-Alpes, 402; Cantal, 404, et Ariège, 546.

Paris, à lui seul, paye environ le cinquième du produit total de l'impôt, soit 626,916 francs.

Le Figaro - 3 septembre 1897

 LE SIÈGE DE M. DOUMER - Le Matin – 9 janvier 1897

LE SIÈGE DE M. DOUMER

Contrairement à ce qu'on avait pensé à l'origine, il ne sera pas nécessaire que M. Doumer envoie au président de la Chambre une lettre de démission pour que la vacance du siège de député qu'il occupait existe légalement:
Aux termes de la loi du 30 novembre 1875, en effet, aucun député ne peut être nommé ou promu à une fonction publique salariée sans perdre son mandat à partir du jour où il a accepté la fonction. M. Doumer ayant accepté le 28 décembre, jour où a été promulgué le décret le nommant gouverneur général de l'Indo-Chine, son siège de député est devenu vacant ipso facto le même jour.

Le Matin – 9 janvier 1897

 A la Chambre - Fig 4 /02/97

A la Chambre...

Pour une fois, on s'est occupé, au Palais-Bourbon, d'une question d'actualité.
La Commission de la réforme judiciaire s'est, en effet, réunie et elle a examiné le projet du ministre de la justice, dont l'adoption simplifierait singulièrement les vieux rouages judiciaires qui, par ces temps de bicyclettes et d'automobiles, grincent comme des roues de vieille diligence.

. Darlan, qu'il faut féliciter de s'attacher à ces réformes d'ordre pratique au lieu de se perdre dans les réformes à fracas qui n'aboutissent jamais, a clairement exposé à la Commission les avantages de son projet et les excellentes raisons qu'il a données paraissent avoir très favorablement impressionné les commissaires. Il est donc probable que la réforme aboutira prochainement.
Ce n'est pas les justiciables qui s'en plaindront !

Le Figaro - 4 février 1897

 Un trait de la jeune reine de Hollande. - 18 nov 1897

Un trait de la jeune reine de Hollande.

On sait que la reine Wilhelmine deviendra majeure le 31 août prochain.
Depuis des mois, les journaux hollandais discutent à perte de vue, quel cadeau il convient d'offrir à la jeune reine à cette occasion. Les uns proposent un cadeau national, d'autres un cadeau par province, il a même été question de cadeaux de sociétés, de cadeaux de corporations, de cadeaux de cercles, voire de cadeaux de personnes privées.
La future reine de Hollande vient de mettre tout le monde d'accord elle a déclaré qu'à l'occasion de son avènement au trône elle n'acceptera aucune espèce de cadeau.
Voilà une résolution qui coupe court à tous les embarras pour le choix des cadeaux.

Le Figaro – 18 novembre 1897

 La visite du président de la Rép

La visite du président de la République à l'hospice des vieillards de Boulogne

Le président de la République, accompagné général Tournier, des commandants Humbert et Legrand et de M. Le Gall, a quitté, hier, l'Élysée, à deux heures vingt, pour inaugurer le nouvel hospice des vieillards de Boulogne sur Seine.

Reçu au milieu des fleurs, des drapeaux et des vivats par le ministre de l'intérieur, les présidents du conseil municipal de Paris et du conseil général, les préfets de la Seine, de-police, MM. Poirrier, sénateur; Rigaud, député; Escudier, Peyron, etc., M. Félix Faute a répondu aux allocutions de M. Jochum, maire de Boulogne; Gervais et de Selves, par la remise de la rosette d'officier de l'instruction publique à M. Jochum, des palmes académiques à MM. Chevalier, secrétaire de la mairie de Boulogne, Gionnier professeur à l'Association philotechnique, et de la croix du Mérite agricole à MM.. Vidal-Beaume et Chartier.

Au cours de la distribution des médailles d'honneur, l'un des médaillés, vieux garçon de chantier, comptant plus de trente ans de services, voulait absolument, dans sa joie, embrasser lé président.

― On ne donne l'accolade, lui a fait observer M. Félix Faure, que lorsqu'on remet la Légion d'honneur nous verrons plus tard.

La visite de l'hospice a commencé par les dortoirs des  femmes, s'est poursuivie par les bâtiments réservés aux hommes, les cuisines, la machinerie, et s'est terminée par les réfectoires, dans l'un desquels un lunch avait été servi.

M. Gervais, président du conseil générale a porté un toast à la santé du président de la République, qui s'est  retiré, très acclamé, ainsi que M. Barthou.

Le Matin ― 18 mars 1897

Le Journal de 1897

Le journal de 1897 et des environs doit être vu avec un exploreur prenant en charge la mise en colonnes.
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Les textes en ligne sont des reflets de la société française de la fin du XIXème siècle. La question est : "le Monde change-t-il vraiment ?".

                 Bonne lecture

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