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SIXIEME ANNÉE N°4583

 

161ème jour de l'année

   


Vendredi
10
Juin 1897

 Le scandale des Folies-Bergère évité - 15 avril 1897

Le scandale
des Folies-Bergère évité

Une indisposition de commande.
Intervention du préfet de police. — Exhibition interdite

Le Gaulois — 15 avril 1897

Le Gaulois avait signalé avec une indignation légitime les débuts prochains, sur la scène des Folies-Bergère, de l'ex-princesse et nos confrères, convaincus comme nous du scandale formidable que cette exhibition devait fatalement soulever, nous avaient emboîté le pas. Notre juste appel a été entendu. La « débutante » ne débutera pas. Nous en sommes un peu la cause et nous nous en félicitons hautement. En cette circonstance, M. Lépine a droit à nos remerciements et nous les lui marchanderons d'autant moins qu'on sait que les fonctionnaires de la république nous donnent rarement l'occasion de les féliciter.

On lira plus loin à la rubrique du « Courrier -des spectacles » la note officielle que le théâtre des Folies-Bergère nous a adressée pour nous faire savoir que l'ex-princesse ne débutait .pas ce soir sur la scène de la rue Richer.

Cette note nous montre la débutante empêchée par un état maladif d'une certaine gravité. Il y est question d'influenza, de fièvre intense, de complication pulmonaire. A la vérité, et fort heureusement pour l'héroïne en cause, sa santé est excellente et les raisons pour lesquelles les amateurs de scandales ne. la verront pas ce soir sont à un ordre-tout à fait différent.. Les voici dans toute leur simplicité.. Hier matin, M. Marchand, directeur des-Folies-Bergère, était appelé chez le préfet de police, qui lui demandait officieusement de renoncera faire débuter celle qui sur l'affiche devait porter le nom de l'ex-princesse.

Le scandale, prétendait le préfet, serait extraordinaire et des renseignements qui lui étaient fournis, il ressortait que la débutante serait huée, qu'une foule de gens s'étaient procurés des sifflets à roulette et qu'on lui jetterait à la face des lapins vivants, des pelures de pommes de terre et d'autres objets innommables.

M. Marchand répondit au préfet qu'il redoutait autant que lui ce scandale et que si la « débutante » consentait à renoncer à ses projets de paraître sur son théâtre,  il s'en montrerait fort heureux pour sa part. D'ailleurs il craignait si fort les manifestations brutales qu'il avait interdit qu'on servit aucune consommation dans la salle et qu'il avait fait supprimer les petits bancs et les lorgnettes automatiques.

— Puisque vous partagez mon avis lui, dit le préfet, voyez l'ex-princesse, et tâchez qu'elle ne soit pas hostile à nos sages projets.

» D'ailleurs, je vais la convoquer pour ce soir, six heures, et je vous prie de revenir à mon cabinet à la même heure. »

Puis, congédiant M. Marchand, le préfet ajouta :

— Allons, je commence à croire que nous parviendrons peut-être à éviter tout scandale.

A six heures précisés, M. Marchand arrivait à l'hôtel du boulevard du Palais, où, depuis un quart d'heure, la débutante l'avait précédé. L'héroïne fut reçue la première. Le préfet fit valoir à ses yeux les motifs les plus sérieux qui devaient la détourner de s’exhiber à la foule. Comme la « débutante » semblait ne pas goûter ces raisons et qu'elle prétendait avoir le droit de débuter, le préfet lui fit comprendre qu'il ne voulait prendre officiellement aucune mesure vexatoire avant la représentation, mais que si celle-ci était scandaleuse, ce qui était absolument certain, il se verrait dans la nécessité cruelle de sévir en fermant le théâtre où elle aurait eu lieu et en invitant peut-être la «débutante » a quitter le territoire français — mesure qu'il la suppliait de ne pas l'obliger à employer.

Puis, très amicalement, très paternellement, M. Lépine insista sur des questions d'ordre privé.

Il fut éloquent et persuasif, car à six heures et demie précises, l'ex-princesse, très émue, renonçait à paraître sur la scène des Folies-Bergère.

Ce début à sensation n'aura donc pas lieu, et le scandale que nous redoutions et qui eût été plus formidable que nul ne peut le soupçonner, est heureusement étouffé.

La Presse a quelquefois du bon !

*
*      *

En quittant l'hôtel du Palais, Mme Clara Ward est rentrée à son hôtel, où à peine installée, elle a reçu la visite d'un médecin, elle n'a pas eu de peine à jouer le rôle de malade qui doit expliquer au public sa décision de ne pas paraître aux Folies, car elle était effectivement souffrante.

Le docteur a indiqué l'ordonnance suivante:
Prendre par jour, en deux ou trois fois, deux à trois cuillers à potage de la potion suivante, diluée dans un verre de tisane de mauve :

    Acétate d'ammoniaque 15 gr
    Alcool de racine d'aconit 30 gouttes
    Sirop de codéine 100 gr.
    Eau de fleurs d'oranger 40 gr.

Mme Clara Ward n'a pas décidé encore si elle resterait à Paris ou si elle repartirait pour Berlin, où des offres brillantes lui sont faites par la Belle-Alliance, un music-hall renommé sur les bords de la Sprée.

Ce que nous savons, c'est qu'aujourd'hui même l'héroïne de ce petit roman doit aller poser chez un de nos grands photographes dans le costume suggestif qu'elle devait endosser aux Folies-Bergère.

Enfin, cette tragédie finit heureusement en opérette Mme Clara Ward renonce au théâtre, en France du moins, et rentre ainsi dans la vie privée. Nous n'avons plus à nous occuper d'elle, et nous espérons bien qu'il en sera toujours ainsi.

Ajoutons que Mme Clara Ward qui s'est sagement abstenue d'envoyer du papier timbré au Gaulois aurait moins sagement décidé d'en adresser à un de nos confrères.

Maubersac

 Le centenaire du Haut de forme APL 24/01/97

Le centenaire du « Haut de forme »

Gloire au chapeau dit "haut de forme"
Qui prend ses cent ans aujourd'hui !
S'il eut cette faveur énorme.
Si pendant un siècle il a lui

Sous les rois ou la République,
Sans que ses bords plats ou troussés,
Son fond rigide ou mécanique
Aient jamais été repoussés,

C'est que cet objet plein de chance,
Qui fait notre crâne étoffé
D'une étrange protubérance,
Est né coiffé !
 
 

D'où vient exactement le chapeau dit « haut de forme » ou, en d'autres termes, « tuyau de poêle » ? Une tradition veut que cette coiffure ait  fait son apparition à Londres le 17 janvier 1797. Cette date est attestée par une historiette qui a fait le tour des magazines et qui nous revient.

Le premier porteur d'un tuyau de poêle aurait été John Hetherington, un mercier du Strand.

L'inventeur de ce modèle de coiffure, destinée à révolutionner le monde, sortit dans la rue, devant sa boutique, et aussitôt la foule de se rassembler. Il y eut des bousculades. Finalement, John Hetherington fut poursuivi devant le tribunal du lord-maire, sous l'inculpation d'avoir troublé la paix publique.

Il déclara pour sa défense qu'un citoyen anglais a le droit de se coiffer comme bon lui semble.

Le Times, dans un article en date du 16 janvier 1797, rend compte de ce procès et déclare que John Hetherington est dans son droit.

Quelques excentriques adoptèrent la nouvelle coiffure. Un membre de la famille royale ayant trouvé le chapeau à son goût, le " tuyau de poêle » devint à la mode. De l'Angleterre il passa sur le continent.

C'est la légende. Elle n'a qu'un défaut : c'est d'être en quelque désaccord avec la vérité. Mais qui ne sait que les légendes ont souvent ce malheur, ce qui ne les gêne nullement, d'ailleurs, pour faire leur chemin dans le monde.

Si les Anglais voulaient servir la vérité, il leur faudrait être, à deux points de vue, moins présomptueux. Ils se trompent en assignant une date à l'apparition de cette coiffure et ils se trompent encore en affirmant que ce fut d'abord chez eux qu'elle apparut. Tout au moins s'exagèrent-ils leur savoir. On ne sait pas plus où se montra le premier de ces chapeaux qu'on ne sait à quelle date.

Un seul fait reste acquis. C'est que le «tuyau de poêle » est éternel, tyrannique et indémontable. Il reste à la tête de la civilisation, détesté, haï et porté.

Un jour, Alphonse Karr essaya une protestation. C'était en province. Il mit une casquette de loutre. Elle lui avait coûté trois louis. On lui refusa l'entrée du cercle... Il insista, on fut impitoyable. Il n'était pas en tenue convenable. Furieux, il écrivit sur le registre des visiteurs : « Alphonse Karr de Paris, en casquette. » Mais, le lendemain, il revint en chapeau,

Plus fidèle à ses modes, M. Aurélien Scholl garde le bonnet de loutre qu'il a adopté. Il l'arbore dans le monde, au théâtre, et j'imagine au cercle, et personne ne s'avise qu'il n'est pas convenable. Mais l'exemple d'un homme d'esprit n'a point décidé la multitude qui garde son chapeau haut de forme. Elle le gardera sans doute longtemps. La laideur est un goût qu'on ne prend point sans peine, mais qu'on s'en défait donc lentement pour la peine qu'on a eu à la prendre !

Les Annales Politiques et Littéraires
24 janvier 1897

L'actualité dramatique

 Le drame de la rue d'Angoulême

Le drame de la rue d'Angoulême.

Un terrible drame de la misère s'est déroulé hier, 37, rue d'Angoulême.

A cette adresse habitaient M. Jules Fourneau, âgé de quarante-sept ans, garçon coiffeur, et sa belle-mère, Mme veuve Astier, âgée de soixante-onze ans.

Le gendre et la belle-mère étaient venus habiter rue d'Angoulême à la suite du décès de Mme Fourneau.

Il y a quelque temps, Mme veuve Astier tombait gravement malade et se trouvait dans l'impossibilité de travailler.

Peu après, le garçon coiffeur perdait son emploi et ne parvenait pas à trouver une nouvelle place.

Bref, ces jours derniers, les deux malheureux ne pouvaient payer leur terme et se trouvaient sans un sou pour vivre. Ils résolurent alors de se tuer.

Le 13 courant, ils s'enfermaient dans leur chambre, dînaient confortablement, puis absorbaient de l'acide sulfurique mélangé à une infusion de camomille. Ils fixaient ensuite une corde aux triangles des rideaux de deux fenêtres se faisant vis-à-vis, et se pendaient.

Hier après-midi, les voisins, ne les voyant pas sortir, prévinrent M. Daltroff, commissaire de police, qui fit ouvrir la porte par un serrurier et trouva les deux cadavres pendus en face l'un de l'autre, dans un état de décomposition déjà avancé.

Fourneau et la veuve Astier avaient écrit avant de mourir, un billet dans lequel ils déclaraient qu'ils se suicidaient pour échapper à la terrible misère qui les étreignait.

Le Matin — 17 avril 1897

 LE DÉPÔT DE SAINT ANTOINE DE PAD

LE DÉPÔT DE SAINT ANTOINE DE PADOUE

Une dame d'une soixantaine d'années, mise avec une simplicité de bon goût.se présentait, hier matin, devant le guichet du caissier de la succursale de la Banque de France, rue Monsigny.

— Monsieur, dit-elle au caissier, je viens réclamer six millions de francs déposés ici à mon nom par saint Antoine de Padoue. Veuillez, je vous prie, me compter cette somme en billets de mille francs, cela me sera plus facile pour l'emporter.

La pauvre femme a été conduite, sous un prétexte quelconque, chez M. Péchard, commissaire de police, qui l'a envoyée à l'infirmerie du Dépôt. Elle a dit se nommer Victorine Pierçon. Elle a eu, paraît-il, autrefois, une fortune importante qu’elle a perdue dans de malheureuses spéculations. Douée d'une foi ardente, elle avait tant prié le bienheureux saint de la faire rentrer en possession de son argent, a-t-elle dit au commissaire, qu'elle était persuadée que sa prière avait été exaucée.

Grande a été sa désillusion en apprenant le contraire.

Le Figaro - 22 août 1897

 RAFLE DE VAGABONDS

RAFLE DE VAGABONDS

Un charmeur de rats

La Sûreté a opéré l'avant-dernière nuit une rafle parmi les vagabonds qui cherchent un abri sous les ponts. Quarante-cinq individus ont été arrêtés. Sous le pont des Arts, les agents se sont livrés à véritable chasse à l'homme pour s'emparer des vagabonds abrités dans les ferments servant de soutien au tablier du pont. Pour ne pas tomber dans la Seine, les malheureux qui passent la nuit sous ce pont s'accrochent avec leur ceinture et leurs bretelles. Lorsqu'ils ont vu les agents, ils se sont sauvés d'arche en arche pour gagner l'autre rive, mais des agents les y attendaient et les ont capturés au fur et à mesure de leur arrivée.

Parmi les individus arrêtés se trouve un type très curieux, un nommé Émile Schwartz, âge de quarante ans, qui est sans domicile depuis vingt ans. Schwartz qui parcourt la France à pied, de village en village, est un barnum d'un nouveau genre. Il montre des souris blanches et des rats, qu'il loge sur sa poitrine, au-dessus de la ceinture de son pantalon. En même temps que lui, les agents ont amené à la Sûreté ses pensionnaires. Une odeur insupportable due aux croûtes de fromages avariées et aux fruits gâtés dont Schwartz nourrissait rais et souris, s'échappait des poches du vieux vagabond.

Quand on a fouillé Schwartz, les inspecteurs durent sortir de leur asile rats et souris et les déposer à terre. Chose curieuse, aucun de ces animaux ne se sauva et tous se groupèrent autour de leur maître. Ils attendirent derrière la porte du cabinet de M. Cochefert que leur maître sortit de chez le chef de la Sûreté.

Schwartz a été remis en liberté hier matin, et il a quitté la Sûreté avec ses rats et ses souris, qui y avaient trouvé un asile momentané.

Le Gaulois — 10 septembre 1897
Flash juin

Dans l'actualité du ...

 9 février

Mardi
9 février 1897

Fait du jour

La rue Réaumur, que l'on vient d'inaugurer, coûtera à la ville de Paris une trentaine de millions, ce qui est un joli denier pour une caisse déjà obérée. En 1854, lorsque fut ouverte la rue de Rivoli, de la place du Louvre à l'église Saint-Paul, cette formidable trouée, plus importante que celle livrée dimanche dernier à la circulation, ne coûta que 59 francs, grâce à la revente des terrains en bordure, et la Ville eut pour rien la chaussée.

De la rue du Louvre à Saint-Paul, la voie nouvelle absorba les rues de Béthisy, des Mauvaises» Paroles, Davignon, de la Vieille-Harengerie, Trognon, de la Haumerie, Marivaux, des Écrivains, du Petit-Crucifix, la place Saint-Jacques la Boucherie, rues Jean-Pain-Mollet, de la Tâcherie, du Mouton, de la Tixeranderie, où demeura le poète Scarron après son mariage avec Mlle d'Aubigné; l'impasse Saint-Faron; les rues Jean-Lépine, des Ballets, passage du Petit-Saint-Antoine, et la place Beaudoyer, près de Saint-Paul, où était une des portes de l'enceinte de Philippe-Auguste, Sur la petite place Beaudoyer on voyait une fontaine construite par le cardinal de Birague elle disparut en 1857.


Un cri d'alarme !

Il paraît que l'on commence à s'émouvoir sérieusement de la diminution des écrevisses dans les cours d'eau français, et que l'on songe à opérer des repeuplements au moyen d'importations américaines.

On donne pour cause de cette disparition inquiétante les pêches excessives, sans compter le rouissage du lin et l'emploi, dans les champs, d'engrais chimiques qui empoisonnent les ruisseaux.

Dans tous les cas, la multiplication de l'écrevisse marche à reculons et M. Prudhomme n'est pas loin de voir dans la consommation exagérée que l'on fait de ces crustacés une nouvelle preuve absolue de la décadence du siècle ! Dame vous savez bien que l'écrevisse est le classique menu des soupers fins en cabinets particuliers. O jeunesse !


M. Félix Faure a reçu hier matin MM. Hetzel, président du. Cercle de la librairie, Achille Jacquet, Lamotte, Jean Patricot, président et vice-président de la Société des artistes graveurs au burin, qui venaient l'inviter à inaugurer leur exposition. Le Président a accepté, et l'inauguration aura lieu le vendredi 12 février, à deux heures et demie, dans les salons du Cercle de la librairie.


M. Jean Mouley, veilleur de nuit dans une maison en construction, 60, rue d'Alésia, a été trouvé mort hier matin, le corps à moitié carbonisé, près d'un grand poêle servant à sécher les murs.

sans titre 1
Flash juin sans titre 1

A. ALLAISLe bon mot
d'Alphonse Allais

 Moi… Je suis un type dans le genre de Napoléon Ier : ma femme s'appelle Joséphine !


267. En 1897, l'attelage des des hémiones et des zèbres étaait auytoris&é à Paris enconcurrence avec celui des chevaux, mulets, ânes ou bœufs.
En hiver, un médicament qui empêcherait surement de tousser et de s'enrhumer serait un grand bienfait pour tous. Pour se guérir et se préserver des rhumes, toux, bronchites, catarrhes, asthme, grippe pour se fortifier les bronches, l'estomac et la poitrine, il suffit de prendre à chaque repas deux Gouttes Livoniennes de Trouette-Perret , et ce médicament, si peu coûteux, qui se vend trois francs le flacon de soixante petites capsules dans toutes les bonnes pharmacies, suffit toujours pour enrayer le mal. Bien prendre note que ce médicament ne se détaille pas, et se vend en flacons cachetés, avec le nom Gouttes Livoniennes de Trouette-Perret , et le timbre de garantie de l'Union des fabricants pour la répression de la contrefaçon.
 A Montmartre

A Montmartre

Montmartre est au-dessous de ses affaires. On parle d'un huissier qui se disposerait à saisir la Butte.

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 la bombe du mystère

La bombe du mystère

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La ruse d’un écrivain public

Antoine Deilhès était écrivain public, impasse de Ménilmontant. Sa profession l'avait mis en rapport avec un certain nombre de personnes, parmi lesquelles un adjudant de cavalerie en retraite, nommé Besson, à qui il ressemblait.

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Le crime de la rue Basfroi

Avant-hier, c'était un amant qui tuait sa maîtresse qu'il soupçonnait de trahison, aujourd'hui c'est un mari qui assassine l'amant de sa femme.

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 LA VOLTE-FACE DES KIOSQUES

LA VOLTE-FACE DES KIOSQUES

— Pourquoi retourne-t-on les kiosques à journaux?

— Parce que, dit Boireau, la foule trop pressée

Débordait très souvent jusque sur la chaussée

Pour lire les quatrains du célèbre Congo.

Une marchande au savonnier Victor Vaîssier.

Nouvelles à la main

Hier soir

Hier soir, rue Le Peletier, une bonne femme à lunettes bleues, n'ayant qu'un bras, accostait les passants
— N'oubliez pas, mon bon monsieur, une pauvre femme affligée de la vue et d'un bras !
— Affligée d'un bras s'écrie S… en entendant cette requête, eh bien et moi donc qui en ai deux !

 — Le potage queue-de-bœuf a été

— Le potage queue-de-bœuf a été inventé certainement par des malheureux sans ressources.

— ???

— Dame, puisqu'ils en étaient réduits aux extrémités !

Logique enfantine Le petit Léon neuf ans

Logique enfantine.
Le petit Léon neuf ans demande à son père à quoi servent les baromètres. Celui-ci répond qu'ils indiquent le temps par la pression de l'air. Mais comme l'enfant ne comprend pas, le père, complaisant, entre dans une explication plus approfondie
— Tu vois cette colonne de mercure eh bien, elle supporte tout le poids d'une colonne d'air de même diamètre, mais qui monte jusqu'au ciel.
Et le petit Léon, pour montrer qu'il a bien saisi cette explication
— Alors, si on cassait tous les baromètres, le ciel nous tomberait sur la tête ?

Un philanthrope s'arrête, dans la rue,

Un philanthrope s'arrête, dans la rue, devant une vieille mendiante qui, sur seuil d'une porte cochère, tend'la main,:
- Quel âge avez-vous, Ma pauvre ,femme? lui demande-t-il.
- Soixante-quinze ans, monsieur.
- On ne vous les donnerait pas.
- Aussi,: n'est-ce pas ça que je demande c'est la charité!

 Les deux adversaires se rendant

Les deux adversaires se rendant au lieu de rendez-vous dans le bois de Vincennes, se rencontrent au guichet de la gare de la Bastille.

X... demande un billet aller et retour.

― Vous êtes donc bien sûr de revenir ? dit Z... narquois.

— Absolument sûr.

— Alors je vous fais des excuses, poursuit Z... subitement radouci.


Echos et nouvelles

 Et la pluie continuait de tomber

Et la pluie continuait de tomber !

Depuis que le pluviomètre à l'usage des observatoires a été inventé, c'est-à-dire depuis plus de deux cents ans, il ne s'est jamais rencontré, paraît-il, un mois de septembre aussi mouillé qu'en l'an de grâce 1897.

Aussi les météorologistes sont fort embarrassés d'expliquer ce phénomène. Songez donc que l'observatoire de la tour Saint-Jacques a enregistré dans l'après-midi d'hier, de midi à trois heures seulement, 10 millimètres d'eau ! Cela représente une moyenne de 100 mètres cubes d'eau par hectare.

On essaye de nous consoler en nous rappelant le souvenir de journées plus désagréables encore, celle du 10 septembre de l'année dernière, par exemple, qui, par suite d'une trombe, de funeste mémoire, nous gratifia de 50 millimètres d'eau dans le court espace de deux heures et demie. Mais toutes ces consolations ne valent pas un bon parapluie !

Le Gaulois — 7 septembre 1897

 Le petit tramway, attelé d'un seul cheval - 1897

Le petit tramway, attelé d'un seul cheval, qui conduit d'Auteuil à Saint- Sulpice fait la joie de tous les boutiquiers qui ont le bonheur d'habiter sur son parcours.
Il leur fournit, sans bourse délier, un si amusant spectacle, se renouvelant une dizaine de fois dans la journée, que les propriétaires parlent vaguement d'une augmentation de loyer.
Lorsque le petit tramway est vide, son fougueux coursier s'élance comme une flèche et dévore l'espace. Mais lorsqu'il est au complet, c'est une autre affaire. Le coursier ne peut plus démarrer et les voyageurs bénévoles se mettent à pousser la voiture devant eux. On se relaye, à tour de rôle, par groupe de cinq ou six, et au bout de quelques heures, on arrive sans autre incident notable à destination.

Le Figaro - 2 aout 1897

 Mme Tarpet - 1897

Mme Tarpet, professeur au Conservatoire, a donné hier (7 janvier 1897) une matinée enfantine qui a fait la joie des bébés.
La troupe Rehm y a inauguré le Petit Châtelet, un théâtre de marionnettes nouvelles qui sont vraiment merveilleuses, même à la lorgnette. On a joué Cendrillon, une féerie lyrique en six tableaux extrêmement machinés.
On y voit un naufrage, un ballet, une apothéose, avec projections électriques. C'était à se croire au Châtelet... de Lilliput.

Le Figaro - 8 janvier 1897

 Académie Française - Emile Zola - Le Matin – 9 janvier 1897

Académie Française

Le Gaulois annonçait, que M. Émile Zola, en posant sa candidature au fauteuil laissé vacant par la mort de M. Challemel-Lacour, sollicitait pour la dix-neuvième fois les suffrages de l'Académie française.

En effet, depuis le 1er mai 1890, M. Zola s'est présenté à toutes les élections, sauf au deuxième scrutin pour la succession de Taine, qui échut à M. Albert Sorel, et, l'élection, du' remplaçant de M. Maxime Du Camp, qui fut M. Paul Bourget.

Les immortels décédés dont M. Zola désirait faire l'éloge sont les suivants :

En 1890, Émile Augier (deux élections), remplacé par M. de Freycinet ; en 1891, Octave Feuillet, remplacé par M. Pierre-Loti ; en 1892, Jurien de La Gravière, remplacé par M. Lavisse en 1893, Xavier Marmier, remplacé par M. de Bornier; Camille Rousset, remplacé par M. Thureau-Dangin Renan (deux élections), remplacé par Challemel-Lacour; John Lemoine, remplacé par M. Brunetière en 1894, de Mazade, remplacé par M. de Heredia , Taine, au premier tour seulement ; Léconte de Lisle, remplacé par M. H.Houssaye ; en 1895, Duruy, remplacé par M. Jules Lemaître; en 1896, de Lesseps, remplacé par M. Anatole France, Camille Doucet, remplacé par M. Costa de Beauregard, Pasteur, remplacé par M. Gaston Paris, Léon Say, remplacé par M. Albert Vandal, et Alexandre Dumas, remplacé par M. André Theuriet.

Le fauteuil de Challemel-Lacour est donc bien le dix-neuvième auquel aspire M. Émile Zola, et peut-être celui de Jules Simon, également libre, sera-t-il le vingtième.

Dans ces diverses tentatives, le plus grand nombre do voix réunies par M. Zola a été de onze.

Le Matin – 9 janvier 1897

 maison Majesty - 1897- PUB

MAISON NETTE
Se conformant aux usages américains, la maison Majesty, 3, avenue de l'Opéra, veut, à la fin de chaque saison, entièrement écouler son stock de marchandises foulards, twills, grenadines, taffetas, riches brochés, etc., qui font la joie des élégantes Parisiennes et qui vont être dispersés, aujourd'hui 1er juin et les trois jours suivants, à des prix au-dessous de toute appréciation. Il y aura là de fantastiques occasions.

 La visite du président de la Rép

La visite du président de la République à l'hospice des vieillards de Boulogne

Le président de la République, accompagné général Tournier, des commandants Humbert et Legrand et de M. Le Gall, a quitté, hier, l'Élysée, à deux heures vingt, pour inaugurer le nouvel hospice des vieillards de Boulogne sur Seine.

Reçu au milieu des fleurs, des drapeaux et des vivats par le ministre de l'intérieur, les présidents du conseil municipal de Paris et du conseil général, les préfets de la Seine, de-police, MM. Poirrier, sénateur; Rigaud, député; Escudier, Peyron, etc., M. Félix Faute a répondu aux allocutions de M. Jochum, maire de Boulogne; Gervais et de Selves, par la remise de la rosette d'officier de l'instruction publique à M. Jochum, des palmes académiques à MM. Chevalier, secrétaire de la mairie de Boulogne, Gionnier professeur à l'Association philotechnique, et de la croix du Mérite agricole à MM.. Vidal-Beaume et Chartier.

Au cours de la distribution des médailles d'honneur, l'un des médaillés, vieux garçon de chantier, comptant plus de trente ans de services, voulait absolument, dans sa joie, embrasser lé président.

― On ne donne l'accolade, lui a fait observer M. Félix Faure, que lorsqu'on remet la Légion d'honneur nous verrons plus tard.

La visite de l'hospice a commencé par les dortoirs des  femmes, s'est poursuivie par les bâtiments réservés aux hommes, les cuisines, la machinerie, et s'est terminée par les réfectoires, dans l'un desquels un lunch avait été servi.

M. Gervais, président du conseil générale a porté un toast à la santé du président de la République, qui s'est  retiré, très acclamé, ainsi que M. Barthou.

Le Matin ― 18 mars 1897

Le Journal de 1897

Le journal de 1897 et des environs doit être vu avec un exploreur prenant en charge la mise en colonnes.
Chaque page se crée quand vous la consultez.
Les textes en ligne sont des reflets de la société française de la fin du XIXème siècle. La question est : "le Monde change-t-il vraiment ?".

                 Bonne lecture

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