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Nouvelles diverses
 L'accident des Champs-Élysées.

L'accident des Champs-Élysées.

Encore un accident, qui a failli être mortel, causé par le fameux tramway des Champs-Élysées.

Vers midi, un tandem, monté par deux jeunes gens, descendait l'avenue à une allure un peu vive, lorsque le tramway de Montrouge déboucha de l'avenue de l'Alma.

Pour éviter le véhicule municipal, les tandémistes firent un crochet à gauche, mais ils se jetèrent dans une voiture qui remontait l'avenue.

Tous deux furent précipités sur le sol tandis que le cheval effrayé, se cambrait et leur labourait le visage avec ses sabots puis l’animal finit par s'abattre sur eux, les écrasant littéralement de tout son poids. On parvint à dégager les infortunés jeunes gens, MM. Émile B. et Georges B. et des agents les conduisirent dans une pharmacie de l'avenue d'Antin, où des-soins leur furent prodigués.

Les infortunés tandémistes étaient couverts de sang ; l'un d'eux avait le maxillaire inférieur brisé, et l'autre se plaignait de douleurs internes. Ils ont été reconduits en voilure à leur domicile»

Le Matin — 16 juin 1897
Séparation UN DRAME place de la République.- Le Figaro - 15 juin 1897

Un drame place de la République.

Un drame s'est passé, hier, devant le n° 1 de la place de la République.

Un sieur Vibert, âgé de quarante-sept ans, ouvrier plombier, demeurant 77, rue Julien-Lacroix, en voulait depuis longtemps, au nommé Jules Herscheng, conducteur de tramway, habitant 37, rue Carnot. Sa haine contre Herscheng provenait de ce que celui-ci était devenu, il y a deux ans, l'amant de la femme Vibert, avec laquelle il vit maritalement.

Vers trois heures de l'après-midi, Vibert passa à côté de son rival occupé, à ce moment, prés d'une plaque tournante.

— Ah ma vue te fait rire, cria le plombier. Tiens, voilà pour toi.

Et sortant un revolver de sa poche, il fit feu sur Herscheng qu'il atteignit près de l'oreille. Le gardien de la paix Kubler qui se trouvait de service à la station des tramways se précipita sur le meurtrier qu'il ne réussit qu'imparfaitement à protéger contre la fureur

de la foule qui voulait le lyncher. C'est dans un état lamentable que Vibert est arrivé au poste.

Quant à Herscheng, il a été immédiatement conduit à l'hôpital Saint-Louis. Son état est peu grave.

Le Figaro - 15 juin 1897
Séparation Dédié à ceux de nos lecteurs qui

Dédié à ceux de nos lecteurs qui sont superstitieux.

Beaucoup de personnes croient que ramasser sur la voie publique un fer à cheval constitue un présage de bonheur. Ce qui vient d'arriver à M. Vergne semblerait prouver le contraire.
M. Vergne, qui était âgé de vingt-trois ans et demeurait chez ses parents, rue de Crimée, apercevait, avant-hier soir, sur la chaussée, à peu de distance de son domicile, un fragment de fer cheval. Il se précipita pour le ramasser, sans prendre garde à une voiture qui arrivait sur lui à toute vitesse et dont une des roues lui passa sur le pied.
La douleur n'avait pas été très forte. M. Vergne, pensant n'être que très légèrement blessé, laissa le cocher s'éloigner sans prendre son numéro et se rendit dans une pharmacie voisine. Mais là on reconnut que la blessure était grave et on lui conseilla d'aller à l'hôpital.
Le malheureux jeune homme suivit ce conseil. Malgré tous les soins dont il a été l'objet, il a succombé, hier matin, aux suites de sa blessure. Le tétanos s'était déclaré.

Le Figaro - 19 juin 1897

Séparation La désespérance d'un poète.

La désespérance d'un poète.

Le boulevard des Capucines retentissait, dans la nuit d'hier, des vifs éclats de voix d'un jeune homme paraissant âgé d'une vingtaine d'années. Traversant la chaussée, changeant constamment de trottoir, ses paroles incohérentes eurent vite fait d'attirer l'attention de deux gardiens de la paix de service à cet endroit. S'étant approchés, ils crurent tout d'abord avoir affaire à un joyeux noctambule, quand, tout à coup, celui-ci,- fondant en larmes, poussa ces exclamations:

— Non, c'est trop souffrir ! La désespérance s'est emparée de moi. Je suis irrémédiablement perdu !

Puis, brusquement, passant à un autre ordre d'idées, il se mit à chanter le Biniou, s’accompagnant sur une guitare imaginaire

 

Les douleurs sont des folles,

Et qui les écoute est encore plus fou…

 

Un des agents s'approcha alors :

— Venez, dit-il au pauvre fou nous allons vous mener au temple de l'or. Là, vous trouverez des richesses innombrables et le secret du vrai bonheur.

— Puissiez-vous dire la vérité ! fit le jeune homme, qui n'hésita pas à suivre ses nouvelles connaissances.

Arrivé au poste de police de la rue de Provence, il se jeta à genoux pour réciter une prière avec ferveur, puis il se mit à pleurer à nouveau, cependant qu'on l'interrogeait sur son domicile et son identité.

Ne pouvant obtenir de lui que des sons inarticulés, M. Guénin, commissaire de police, prit le parti-de le fouiller. On trouva sur lui une enveloppe au nom de Jules Morand, demeurant 4, rue de Belleville. Une mélodie signée de lui et ayant pour titre Regrets et Souffrances, était transcrite sur un petit calepin. Nous en ferons grâce à nos lecteurs.

M. Guénin a fait conduire Jules Morand à l'infirmerie spéciale du Dépôt afin qu'il y soit examiné.

Le Matin - 25 septembre 1897
SéparationSait-on avec quoi se désaltèrent ceux de nos députés qui montent le plus souvent à la tribune ? M. de Mun prend de l'eau pure ; M. Ribot, du café sucré ; M. Jaurès, du café étendu d'eau ; M. Jules Roche, café sucré et cognac ; M. Henri Brisson, eau sucrée et cognac; M. Poincaré, de la citronnade ; M. Méline, grog au rhum. Mais la plupart des autres orateurs prennent du quinquina Dubonnet additionné de sirop de citron et étendu d'eau fraîche. Séparation Jean qui pleure

Jean qui pleure.

Un rassemblement se formait, hier soir, boulevard de Strasbourg, autour d'un gamin d'une dizaine d'années qui pleurait à chaudes larmes, assis sur un banc. On l'interrogea, et il raconta que, chargé d'encaisser une facture de 20 francs pour le compte de son patron, un ferblantier des Lilas, il avait perdu l'argent.

Soudain de la foule sortit une vieille femme qui, mettant une pièce de 2 francs dans la casquette du gamin, fit le tour des assistants, implorant les âmes généreuses afin d'éviter une punition au pauvre petit. En quelques minutes, grâce à l'appoint des consommateurs assis à la terrasse d'un café, elle avait ramassé 27 fr. 50, et elle s'apprêtait à les remettre à l'enfant, lorsque surgit un agent de la sûreté, qui les conduisit, la femme et le jeune garçon, chez M. Tanguy, commissaire de police.

Deux fois déjà dans la soirée, l'agent avait assisté à la petite comédie du jeune pleureur.

Au commissariat, la femme a déclaré se nommer Louise Guibert âgée de cinquante-neuf ans, demeurant 176, rue de Flandre et l'enfant n'était autre que son petit-fils. Tous les deux ont été envoyés au Dépôt.

Le Matin — 4 septembre 1897
Séparation Les bombes du pont Alexandre-III.

Les bombes du pont Alexandre-III.

Il ne se passe pas de semaine sans qu'on trouve sur les points les plus divers de Paris de projectiles provenant du siège ou de la Commune. Habituellement, ce sont des obus qu'on recueille sur la voie publique ou qu'on déniche dans des placards n'ayant pas été ouverts depuis 1871.

La découverte d'hier est plus curieuse. En travaillant aux fondations du pont Alexandre-III, des ouvriers ont retiré du fond de la Seine deux bombes d'un calibre énorme et paraissant chargées. Informé de la trouvaille de ces projectiles, le service de l'artillerie est vendu les enlever dans l'après-midi pour les transporter au polygone de Vincennes, où l'on s'efforcera de les faire éclater.

Le Matin - 25 septembre 1897
Séparation Lasse des mauvais traitements qu --- P13

Lasse des mauvais traitements que lui infligeait son mari, Henri Gros, tonnelier, rue de Tolbiac, Mme Gros avait, il y a une dizaine de jours, quitté le domicile conjugal pour se réfugier chez des amis, en banlieue. Gros alla faire une déclaration à M. Rocher, commissaire de police, qui manda Mme Gros et réussit à amener une réconciliation.

Mais la paix ne devait pas durer longtemps. Hier soir, vers sept heures, à la suite d'une nouvelle scène, Mme Gros se jetait par la fenêtre de son logement, situé au troisième étage, et se brisait les deux cuisses. Elle a été portée à l'hôpital de la Pitié.

Le Figaro - 22 août 1897
Séparation En causant l

Causette

En causant l'autre jour avec un vieux docteur de mes amis, qui était venu me faire une petite visite, je me félicitais de la douceur relative de cet hiver, qui permettait de ne pas trop envier à Paris celle de la Côte d'Azur.
Oh ! oh ! fit-il en souriant, modérez votre enthousiasme. Il n'est pas de température plus traîtresse et plus dangereuse que celle-ci. Ces brusques changements de l'atmosphère, ces brouillards, cette humidité lourde sont des ennemis redoutables pour la santé. La déperdition des forces est plus grande et Dieu sait si vous en perdez, belles dames qui suivez de très près toutes les réunions mondaines Croyez-moi, prenez des précautions et surtout des reconstituants.
» J'aimerais à voir dans vos five o'clock, sur un plateau, à côté de ces vins d'Espagne que vous dégustez en grignotant des tartelettes, une bouteille de vin Désiles qui ferait couler un peu de phosphate dans vos veines et y apporterait en même temps les principes reconstituants de la kola et de la coca.
Voyez-vous, c'est tout aussi agréable au palais et c'est diantrement plus généreux.
» Pour combattre un refroidissement, pour activer la guérison d'un rhume, d'une bronchite, pour empêcher l'influenza de nous étreindre de ses griffes, je ne sais rien de meilleur qu'un verre à bordeaux de vin Désiles, mélangé à une tasse de thé brûlant. C'est un punch exquis, raffiné, qui vous charme et qui vous sauve en activant la circulation du sang et en portant dans tout votre être des principes régénérateurs.
» Et, dit le bon docteur en se levant et en embrassant une blonde fillette qui venait dire bonjour à sa marraine, n'oubliez pas que, pour les enfants, c'est un tonique incomparable.
» Que d'inquiétudes les mères s'épargneraient en leur faisant boire chaque jour un verre de vin Désiles! »

Parisette.

Séparation Terrible accident

Terrible accident.

Un malheureux accident, qui a causé la mort de deux personnes, est survenu, hier soir, à sept heures et demie, rue de l'Université.

M. Charlet, qui gère un établissement de vin au numéro 127 de cette rue, faisait brûler de la paille dans les water-closets afin, disait-il, de détruire les miasmes. A quelques mètres de là, le concierge de l'immeuble, M. Lédard, âgé de quarante et un ans, et sa fille Marcelle, âgée de cinq ans, suivaient l'opération ; ils s'étaient placés sur la trappe même qui recouvre la fosse d'aisances.

La paille flambait joyeusement et des flammèches voltigeaient dans tous les sens, quand soudain une violente explosion se produisit. La trappe de la fosse fut violemment soulevée et M. Lédard, ainsi que sa fille, tombèrent dans le trou béant et nauséabond.

Le bruit de la détonation fut entendu de très loin ; des voisins, puis des passants accoururent.

Le gardien de la paix Baurie, du septième arrondissement, qui habite l'immeuble et qui était en train de s'habiller pour aller prendre son service, se rendit en toute hâte dans la cour et se dirigea vers la fosse où déjà des voisins avaient descendu des échelles. Le gardien Baurie se hasarda dans le trou, saisit le corps de Lédard et le remonta-à l'air libre.

Hélas ! l'infortuné concierge avait été asphyxié par les gaz délétères. Son cadavre fut transporté dans la loge. Le gardien de la paix Baurie. s'évanouit à son tour. On le conduisit aussitôt dans une pharmacie, où des soins énergiques lui furent donnés, puis on le remonta chez lui.

Bientôt arrivaient rue de l'Université MM. Danjou, commissaire de police ; Kuntzler, officier de paix, et les pompiers du poste dela rue des Entrepreneurs. On dut faire évacuer l'immeuble par les curieux qui avaient envahi la cour et le couloir et qui gênaient les opérations de sauvetage.

A huit heures seulement, un sapeur descendait dans la fosse, d'où les gaz morbidiques s'étaient évaporés, et pouvait sans danger remonter le cadavre de l'infortunée petite Marcelle.

Les corps du père, et de l'enfant portent de légères blessures. La trappe de la fosse a été brisée par la violence de l'explosion.

L'émotion soulevée dans le quartier par l'accident a été d'autant plus vive qu'au début, on a cru, naturellement, à un attentat anarchiste.

L'enquête à laquelle procèdera M. Danjou, permettra de fixer les responsabilités.

Le Matin — 31 août 1897
Séparation LE DÉPÔT DE SAINT ANTOINE DE PAD

LE DÉPÔT DE SAINT ANTOINE DE PADOUE

Une dame d'une soixantaine d'années, mise avec une simplicité de bon goût.se présentait, hier matin, devant le guichet du caissier de la succursale de la Banque de France, rue Monsigny.

— Monsieur, dit-elle au caissier, je viens réclamer six millions de francs déposés ici à mon nom par saint Antoine de Padoue. Veuillez, je vous prie, me compter cette somme en billets de mille francs, cela me sera plus facile pour l'emporter.

La pauvre femme a été conduite, sous un prétexte quelconque, chez M. Péchard, commissaire de police, qui l'a envoyée à l'infirmerie du Dépôt. Elle a dit se nommer Victorine Pierçon. Elle a eu, paraît-il, autrefois, une fortune importante qu’elle a perdue dans de malheureuses spéculations. Douée d'une foi ardente, elle avait tant prié le bienheureux saint de la faire rentrer en possession de son argent, a-t-elle dit au commissaire, qu'elle était persuadée que sa prière avait été exaucée.

Grande a été sa désillusion en apprenant le contraire.

Le Figaro - 22 août 1897
Séparation Mlle de Miramon

Mlle de Miramon, en se rendant de la rue de Castellane au théâtre des Nouveautés, où elle joue dans Petites Folies, a perdu un face-à-main écaille blonde avec le chiffre M en diamants et chaîne de perles.

Cent francs de récompense à qui la lui rapportera aux Nouveautés.


Pastilles Poncelet
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