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Nouvelles diverses
 MARIAGES DE FORÇATS

MARIAGES DE FORÇATS

Tout récemment la Cour d'assises de la Seine condamnait des malfaiteurs composant la bande a-des Sacristains », les uns à la prison, les autres aux travaux forcés.

Deux des condamnés de cette dernière catégorie, Cachet et Steinlen, avaient sollicité et obtenu l'autorisation d'épouser leurs maitresses, avant d'être embarqués pour la Nouvelle-Calédonie. Cette double union a eu lieu, samedi dernier, à la mairie du onzième arrondissement.

La cérémonie terminée, les mariés et leurs témoins ont été conduits dans une des petites salles de la mairie où ils sont, restés quelques instants. Puis les nouveaux époux ont été réintégrés dans .leurs cellules respectives. Mmes Gachet et Steinlen iront plus tard rejoindre leurs maris à Nouméa, lorsque ceux-ci auront donné à l'administration des gages certains de leur bonne conduite.

Le Figaro - 1er juin 1897
Séparation On n'est pas plus naïf !

On n'est pas plus naïf !

Les époux G. concierges rue Lafayette, recevaient, il y a quelques jours, la visite d'un individu qui leur dit qu'ayant appris qu'ils allaient se retirer la carapagne, il venait leur proposer d'élever un enfant naturel.

— Vous serez très largement rémunérés, ajouta cet homme, et, pour que vous n'ayez aucune crainte à ce sujet, je vous remets une somme de 20,000 francs, représentée par des titres que voici.

Et il étala rapidement sous les yeux des époux G. une liasse de titres de premier ordre, assura-t-il.

— C'est pour vous une bonne fortune et vous me devez bien quelque chose. Donnez-moi 1,000 francs pour ma commission et demain je vous amènerai l'enfant, fit-il, en leur remettant les valeurs.

Les braves concierges, tout heureux de cette bonne aubaine, s'exécutèrent, se confondant en remerciements. Mais hier, ne voyant arriver ni l'homme ni l'enfant, ils pensèrent qu’ils avaient été la dupe d'un escroc. Ils ne s'étaient pas trompés. Les titres n'avaient aucune espèce de valeur.

Le Figaro — 12 juin 1897
Séparation UN DRAME place de la République.- Le Figaro - 15 juin 1897

Un drame place de la République.

Un drame s'est passé, hier, devant le n° 1 de la place de la République.

Un sieur Vibert, âgé de quarante-sept ans, ouvrier plombier, demeurant 77, rue Julien-Lacroix, en voulait depuis longtemps, au nommé Jules Herscheng, conducteur de tramway, habitant 37, rue Carnot. Sa haine contre Herscheng provenait de ce que celui-ci était devenu, il y a deux ans, l'amant de la femme Vibert, avec laquelle il vit maritalement.

Vers trois heures de l'après-midi, Vibert passa à côté de son rival occupé, à ce moment, prés d'une plaque tournante.

— Ah ma vue te fait rire, cria le plombier. Tiens, voilà pour toi.

Et sortant un revolver de sa poche, il fit feu sur Herscheng qu'il atteignit près de l'oreille. Le gardien de la paix Kubler qui se trouvait de service à la station des tramways se précipita sur le meurtrier qu'il ne réussit qu'imparfaitement à protéger contre la fureur

de la foule qui voulait le lyncher. C'est dans un état lamentable que Vibert est arrivé au poste.

Quant à Herscheng, il a été immédiatement conduit à l'hôpital Saint-Louis. Son état est peu grave.

Le Figaro - 15 juin 1897
Séparation Une rixe rue de la Huchette

Une rixe rue de la Huchette

Trois individus entraient bruyamment, l'avant-dernière nuit, dans le débit de vins de M. Cannes, rue de la Huchette, et demandèrent des consommations variées. Comme ils étaient ivres, le débitant refusa de les servir. Ce refus les exaspéra. Ils se mirent à injurier M. Cannes et les clients qui se trouvaient dans l'établissement. On voulut alors les expulser, mais ils s'emparèrent de verres et de bouteilles pleines et les lancèrent à la tête des consommateurs. Ceux-ci ripostèrent et une bataille s'engagea.

M. Cannes prit son revolver et, sur le seuil de la porte, tira deux coups en l'air. Des agents accoururent et arrêtèrent un des perturbateurs qui portait à la tête une grave blessure. C'est un nommé Pierre Didier, âgé de quarante et un ans, cordonnier. Ils le conduisirent à l'Hôtel-Dieu où il fut consigné à la disposition du Parquet.

Une jeune femme, Élisa Andrieux, qui avait été assez sérieusement atteinte à la tête et aux mains par des éclats de verre, a été également conduite à l'Hôtel-Dieu.

Le Figaro — 22 septembre 1897
SéparationLe paradis des singes installé sur la grande pelouse du Jardin d'acclimatation, a le plus grand succès.
Dimanche dernier, vingt mille visiteurs ont défilé devant la vaste cage, prenant le plus vif plaisir aux gambades des macaques et cynocéphales sautant sur les chevaux de bois, grimpant aux cordages ou se disputant les meilleures places dans les bascules et les balançoires.
Cette reproduction minuscule des plaisirs forains mis à la disposition de plus de cent quadrumanes de toutes variétés est vraiment fort originale et bien faite pour plaire à la clientèle enfantine du Jardin zoologique d'acclimatation.Séparation L'art de se meubler gratuitement

L'art de se meubler gratuitement.

Deux corrects gentlemen se présentaient, il y a quelques jours, chez un marchand de meubles de la rue de Charenton, M. Hermann et exprimaient le désir de faire l'acquisition de deux mobiliers de chambre à coucher.

Après avoir examiné les marchandises contenues dans le magasin, leur choix se porta définitivement sur deux mobiliers en palissandre, de 1,800 francs chacun. Ils se retirèrent en informant le négociant que leur domestique viendrait, le lendemain, prendre livraison des meubles et le prièrent de l'accompagner muni de la facture acquittée.

Le lendemain matin, en effet, un homme se présentait de la part des deux acheteurs et chargeait les meubles dans une voiture.

Ainsi qu'il avait été convenu, M. -Hermann plaça la facture acquittée dans sa poche et se mit en route, suivi du domestique et de la voiture, pour le domicile indiqué par ses deux clients, dans le quartier de la Bourse.

Arrivé au faubourg Montmartre, le domestique, désignant un restaurant au marchand, lui dit :

— Comme je n'ai pas la clef de l'appartement de mes maîtres et qu'ils ont l'habitude de déjeuner dans cet établissement, entrons-y donc. Nous les y rencontrerions probablement, et ils nous inviteront à déjeuner.

M. Hermann accepta. Les deux gentlemen n'étaient pas encore arrivés au restaurant. Le domestique proposa au négociant de déjeuner en les attendant. Au dessert, sous prétexte d'aller la rencontre de ses maitres, il sortit. Le naïf marchand attendit vainement son retour. L'homme avait disparu, avec la voiture et les meubles.

M. Hermann, désolé, alla porter plainte chez M. Archer, commissaire de police.

Ce magistrat a été assez heureux pour arrêter, le même soir, l'un de ces audacieux filous. Un inspecteur du commissariat, M. Maniez, retrouva la trace du véhicule et apprit ainsi que les meubles avaient été déposes dans une boutique non louée de la rue Durantin. Il se cacha dans cette boutique et, le soir, lorsqu'un des individus se présenta pour enlever la marchandise volée, il l'arrêta.

C'est un nommé Compain, demeurant 119, boulevard Voltaire. Cet individu a déjà subi plusieurs condamnations pour vols et escroqueries. Il a été impossible d'obtenir de lui la révélation du nom de ses complices.

Le Matin - 13 septembre 1897
Séparation Les jeunes gens s'amusent

Les jeunes gens s'amusent.

On raconte la petite aventure suivante, qui, parait-il, serait parfaitement authentique.

Une de ces nuits dernières; une discussion éclatait à propos du payement d'une note entre le patron et quatre consommateurs et leurs compagnes dans un restaurant de nuit voisin de la gare Saint-Lazare.

Des agents durent intervenir et conduisirent finalement les tapageurs devant le secrétaire de la permanence de nuit du poste de l'Opéra ils furent laissés en liberté après avoir décliné leurs noms et qualités. Un d'eux avait déclaré être M. X. juge au tribunal de la Seine.

Après leur départ, le secrétaire réfléchit que le soi-disant juge paraissait bien jeune et peu sérieux et adressa au cabinet du préfet de police un rapport spécial, à la suite duquel une enquête fut ordonnée, qui démontra que les quatre fêtards avaient donné de faux noms et de faussés qualités.

Le dossier a été transmis au parquet, et l'affaire confiée au juge même dont on avait usurpé le nom et la qualité.

Le vrai magistrat recherche les coupables et à convoqué plusieurs témoins. On dit au Palais que celui qui a donné le nom d'un juge serait le fils d'un autre magistrat, qui aurait trouvé très plaisant de compromettre un peu le collègue de son père.

Le Matin – 26 sept. 1897
Séparation Un rusé pêcheur

Un rusé pêcheur

Ferdinand Paulmier a déjà subi de nombreuses condamnations pour délits de pêche, et, il n'y a pas plus d'un mois, le Tribunal correctionnel de la Seine appliquait une nouvelle peine d'emprisonnement à ce pêcheur incorrigible. Comme il avait comparu devant ses juges en prévenu libre, il n'avait qu'à attendre que le Parquet l'invitât à se constituer prisonnier. Mais c'est en vain que cet avis lui parvint. Paulmier fit la sourde oreille et continua de plus belle son métier de braconnier. Des agents reçurent alors mission de l'arrêter. Ils le recherchaient, lorsque, hier matin, ils l'aperçurent taquinant le goujon sur le quai de Bercy. Ils s'approchèrent de lui et l'engagèrent à les suivre.

— Je suis à vous, messieurs, dit très poliment Paulmier. Le temps seulement de plier ma ligne.

Et, déposant sa gaule sur la berge, il piqua une tête dans la Seine et disparut sous l'eau. Une minute plus tard, un des agents, qui avait sauté dans une barque pour se mettre à sa poursuite, vit sa blouse qui s'en allait à la dérive. On le croyait noyé, et déjà des mariniers se préparaient à aller à la découverte de son cadavre, lorsque l'autre agent, resté sur la berge, aperçut le rusé pêcheur qui faisait le tour d'une péniche derrière le gouvernail de laquelle il s'était caché, et s'apprêtant à reprendre pied. Le policier se dissimula derrière un tas de planches et saisit Paulmier au moment où, croyant tout danger passé, il sortait de l'eau. On put alors l'emmener, tout penaud, au poste le plus proche.

—Ma ruse n'a pas réussi, a-t-il dit aux agents. Je croyais bien qu'en me débarrassant de ma blouse, vous penseriez que je m'étais noyé. J'ai perdu, à moi de payer.

Le Figaro - 24 août 1897
Séparation Le traitement des névroses

Le traitement des névroses

La principale indication à remplir dans le traitement des névroses, c'est d'amener le calme et l'harmonie dans les centres nerveux et de diminuer l'impressionnabilité. On n'y parvient ni par les antispasmodiques ni par les narcotiques, mais plutôt par les reconstituants, qui stimulent les vibrations moléculaires et sont capables d'accélérer la nutrition ralentie.
Le vin Désiles, par sa composition complexe, répond parfaitement à ce programme de stimulation. Il augmente la contractilité musculaire, fait disparaître les troubles vasomoteurs et névralgiques, la migraine et l'insomnie, ces produits du surmenage intellectuel. Il prévient l'atrophie de la cellule nerveuse et agit énergiquement contre la dégénérescence des tissus nobles. C'est grâce surtout à ses éléments tanniques iodo-phosphatés qu'il contribue à ce relèvement de bon augure.
Grâce aux principes dynamophores qu'il renferme (kola, coca, quinquina, cacao), le vin Désiles accélère le pouls, augmente l'urée et l'acide carbonique, possède sur la sphère cérébro-médullaire une action excito-motrice en même temps qu'une action d'épargne, grâce à l'influence que possèdent les agents nervins sur le système du grand sympatique. Tonique et fébrifuge, le vin Désiles supprime les vertiges, les exagérations de l'excitabilité réflexe, empêche l'affaiblissement du muscle cardiaque et la diminution du pouvoir oxydant du sang. Or, l'on sait à quel degré les troubles de la sanguification retentissent sur le système nerveux. Ce retentissement n'a-t-il pas été résumé éloquemment dans cet axiomeantique si souvent cité Sanguis moderator nervorum (un sang riche est le meilleur calmant des nerfs) ?

Dr Cendre

Séparation La chassse aux morts

La chassse aux morts

Un incident plutôt macabre s'est passé, 34, boulevard de Clichy.

Une dame R… occupe, à cette adresse, un appartement au quatrième étage. Alitée depuis prés de deux mois, elle reçoit les soins du docteur X... qui venait, deux fois par jour, lui faire des injections d'un sérum quelconque. Mais ce médecin, ayant une clientèle importante à visiter, avait prié M. Tissot, pharmacien, habitant la maison, de le suppléer, partiellement du moins, dans les soins à donner à la malade.

Ces jours derniers, un individu tout de noir vêtu, comme il convient aux employés des entreprises funéraires, se présentait chez le concierge de l'immeuble, priant qu'on lui indiquât l'étage où venait de décéder Mme R…

— Mais, répondit le concierge tout interloqué, cette dame n'est pas morte ! Elle est, au contraire, en voie de guérison.

— Vous ne savez ce que vous dites, mon brave homme. Indiquez-moi l'étage, c'est tout ce que je vous demande.

— Au quatrième, puisque vous y tenez. L'homme gravit les escaliers quatre à. quatre. Le hasard voulut que ce fût M. Tissot qui le reçût.

— C'est bien ici, questionna le funèbre visiteur, qu'il y a une morte ?

— Qu'est-ce que c'est que cette mauvaise plaisanterie ? fit M. Tissot en empêchant d'entrer le visiteur

— Il n'y a pas de mauvaise plaisanterie, reprit celui-ci, et je sais ce que je dis !

Et alors il expliqua qu'appartenant à une agence de transports funèbres il avait été informé, à la mairie de Montmartre, du décès de Mme R... Il venait, en conséquence, faire ses offres de service à la famille ou, à son défaut, aux amis de la défunte.

Indigné, à bon droit, de l'extrême légèreté des employés de l'état civil et de l'incorrecte insistance du macabre courtier, M. Tissot l'engagea, en termes nets, à décamper. L'homme, un nommé P. S..., furieux de voir lui échapper l'aubaine qu'il s'était promise, se montra d'une telle inconvenance que M. Tissot se vit dans l'obligation de le faire conduire par un gardien de la paix chez M. Dupuis, commissaire de police. Là, tout s'expliqua, et l'agent funèbre fut invité à plus de circonspection à l'avenir.

Mais, hélas! L’algarade avait été malheureusement entendue de Mme R... La pauvre femme, vivement impressionnée par cette scène qui n'avait rien de folâtre, s'était évanouie et c'est à grand’ peine qu'on put lui faire reprendre connaissance.

Le Figaro – 19 août 1897
Séparation Coup de filet policier

Coup de filet policier

Les braconniers d'eau douce donnent, depuis quelques jours, de la besogne aux agents de l'autorité.

Hier matin, deux pêcheurs montés sur un bachot jetaient l'épervier à la hauteur du quai du Louvre. Vinrent à passer un sous-brigadier de gardiens de la paix et deux de ses hommes.

— Vite ! vite ! qu'on s'en empare susurra à l'oreille de ses subordonnés le chef, que sa grandeur attachait au rivage.

Les agents sautèrent dans une barque et appuyèrent une vigoureuse chasse aux braconniers. Mais, peu experts dans l'art de manier la rame, ils furent promptement distancés. Le bachot put aborder sans aucun risque. C'est du moins ce que pensaient les contrevenants, mais ils avaient compté sans le sous-brigadier qui, du haut du quai, surveillait les péripéties de la course. Il se présenta juste à point aux braconniers quand ils sautèrent sur la berge. L'un d'eux pût s'enfuir. L'autre, se voyant pris, n'hésita pas et lança son épervier sur l'agent. Puis il détala, laissant le sous-brigadier se débattre avec fureur sous les mailles du filet. L'agent parvint toutefois à se dégager et s'élança à la poursuite de son ennemi qu'il rejoignit rue des Prêtres-Saint-Germain. A son tour, il jeta l'épervier et le braconnier, mis ainsi dans l'impossibilité de se défendre, se laissa arrêter sans résistance.

Cet homme, qui se nomme Charles Lamoignon, a été conduit au Dépôt.

Le Figaro — 29 août 1897
Séparation Chien noir

Au Chien Noir, le poète Émile Goudeau dit ses merveilleuses romances sans musique, M. Paul Delmet, chante ses nouvelles compositions « Les lèvres » et « Chanson à boire », M. Bonnaud , les Engelures de l'Hippopotame, M. Hyspa le Toast du Président…
Les auteurs Lemercier, Botrel, Fabri, Monis, et les excellents artistes Harmand, Mlles Balfa, Déchamp, Nadine Delpierre, etc., complètent un ensemble parfait.

Fig. 8/01/97


Pastilles Poncelet
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