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Dans les journaux

Le Gaulois


 VISION TRISTE

VISION TRISTE


Jours de brume

Ah ! le triste Paris que ce Paris de fin novembre ! Les vilains jours aux matins louches, où la lumière péniblement, comme sournoisement, filtre entre les paupières d'un ciel bas, d'où le soleil est exilé, exilée aussi toute joie, où la reprise de la vie, avec son cortège prévu de misères, son contingent d'avance escompté d'écœurements et de tristesses, nous serre le cœur comme dans un étau !

Les rues sont ternes, sombres, sales. Aux branches dépouillées des arbres, aux corniches humides des balcons, des lambeaux de brume opaque s'effilochent, pareils à d'impalpables haillons d'une étoffe grise et pauvre que les souffles d'un vent mou décrochent et traînent à terre sans avoir la force de les balayer. Et cette veulerie d'un hiver sans courage est un symbole. Et c'est bien de haillons, en effet, que nos rues sont pleines, de chimériques lambeaux d'une étoffe d'opprobre et de honte, celle dont on couvre les corps des prisonniers, des soldats qui ont failli, qui portent sur leurs visages blêmes l'odieux stigmate de la trahison.

Voilà huit jours pleins que cela dure. Huit jours que Paris vit sous ce cauchemar, dans cette ambiance de doute et d'angoisse, dans la hantise de cette bouche d'égout, où il a déjà vu sombrer tant de choses, tant de réputations, de probité et d'honneur, et où il ne lui semblait pas, ah ! non certes ! où il ne lui semble pas encore que cette chose suprême, la probité militaire, l'honneur de l'armée, on pût vouloir l'entraîner à son tour ?...

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*     *

Et c'est pourquoi vous lui voyez, à ce grand Paris inquiet et nerveux, ces mains de fièvre, ces mains avides qui saisissent les journaux dont l'encre n'est pas encore séchée, et qui, à peine lus, les froissent, les rejettent avec une déception, avec l'injuste rancune de n'y pas trouver encore la solution attendue, espérée, voulue, celle qui ne sera la bonne qu'à la condition qu'elle soit le nettoyage catégorique et final, le coup de brosse définitif à ces taches de boue dont d'imprudentes mains ont éclaboussé l'uniforme de l'armée.

Et c'est pourquoi aussi dans tous les quartiers, dans les pauvres comme dans les riches, sur ces boulevards réputés frivoles, comme dans ces rues ouvrières qu'emplit le souci de la vie quotidienne, des groupes se forment, des regards anxieux se croisent, des paroles sombres s'échangent, chacun épiant dans l'œil, dans la voix de son voisin, de l'inconnu même, du passant qui peut-être sait quelque chose, la lueur d'espoir qui sera le commencement de la lumière consolatrice, l'annonce d'heure en heure plus ardemment souhaitée que c'est fini, que tout est remis en place, que les fourbes sont découverts, les hallucinés rendus à la raison et surtout, par-dessus tout, l'armée, la patrie elle-même consolidée sur le piédestal d'admiration, de reconnaissance et d'orgueil d'où quelques fous ont rêvé qu'ils le pourraient faire descendre.

Certes, il viendra ce moment. Mais qu'il est long à venir ! Et qu'ils sont lents à passer ces jours lugubres, ces jours complices où, sur le pavé de la grande ville désorientée, la brume qui empêche les yeux de voir clair se change en boue où les pieds glissent et s'enlisent.

Faverolles
Le Matin — 22 novembre 1897
 LE CORPS DE BALLET

LE CORPS DE BALLET

On nous annonce des changements assez considérables dans la composition du corps de ballet.

Ces demoiselles les commentent, en ce moment avec beaucoup d'animation au foyer de la Danse. La raison qu'on en donne, c'est qu'il faut, pour l'Opéra comme pour notre armée, rajeunir les cadres ; mais ce n'est là qu'un prétexte, car parmi les danseuses congédiées, quelques unes sont jeunes, et parmi celles que l’on garde ou qui rentrent, quelques-unes ne sont plus.

Pourquoi ne pas dire tout simplement que la direction a des motifs personnels d'agir ainsi ? Puis, il y a aussi, en dehors d'elle, les abonnés dont les préférences et les antipathies sont assurément pour beaucoup dans les décisions de l'Administration, qui s'en inspire toujours plus ou moins.

On a congédié Mlle Morlay parce qu'elle avait, paraît-il, le tort d'arborer des costumes d'un éclat tout à fait insuffisant. Voici déjà quelque temps que l'on était décidé à sévir, mais on avait patienté dans la crainte de froisser M. Bernheim dont l'influence et la haute situation valent bien quelques égards.

C'est même à cause de cette précieuse sympathie que les camarades de Mlle Morlay, à tort ou à raison, s'imaginent que son congé ne saurait être définitif, et que la gracieuse artiste sera réintégrée, à l'Opéra, où son absence serait regrettée d'ailleurs.

Mlle Mante avait quitté l'Académie nationale pour se marier ; la comparaison qu'elle a faite des deux foyers, celui de la Danse et celui de la Famille, n'a pas été sans doute à l'avantage de ce dernier, car elle a obtenu le divorce, et elle ne demande plus qu'à reprendre la vie artistique pour laquelle elle se juge mieux faite.

Quant à Mlle Régnier, il n'est pas tout à fait exact de dire qu'elle quitte l'Opéra, car elle l'a déjà quitté il y a trois mois, pour se marier Elle épousait un coiffeur et le Figaro possesseur de cette frétillante Suzanne, a exigé qu'elle abandonnât les planches pour le comptoir derrière lequel, très avenante et décorative, elle trône désormais.

Mlle Carré nous est rendue, ainsi que l'annonçait un de nos confrères du matin.

Maintenant laquelle de ces demoiselles va devenir une des déesses de la chorégraphie ? Mlle Zambelli est grande et jolie ; elle a doublé non sans talent Mlle Rosita Mauri dans la Maladella. Mais les connaisseurs ne la trouvent pas encore assez rompue aux difficultés de son frivole et pénible métier ; elle n'a pas aux talons ces ailes de la fantaisie qui transportaient Fanny Elssler et la Taglioni jusqu'au ciel des frises.

Reste Mlle Hirsch, une talentueuse celle-là, et une travailleuse, s'il en est dans le monde où l'on danse. Il manque peut-être à son visage un peu de cette grâce délicate qui brillait sur les traits charmants de Camargo et de Grisi, mais ses jambes sont si éloquentes et si prestigieuses.

P. ROYER.
Gil Blas - 11 octobre 1897
Séparation LE HOCKEY - 1897

LE HOCKEY

On parle beaucoup du hockey en ce moment ce jeu, qui nous vient d’Angleterre, a donné lieu ces jours derniers à divers matches très animés qui ont fort intéressé le public. Disons tout d'abord quelques mots de la façon dont il se joue.
Deux équipes composées de six, sept ou huit joueurs, selon la place dont on dispose, se placent de chaque côté de la piste de glace, mais en entremêlant leurs joueurs ces équipes, qui ressemblent beaucoup à celles du football, ont un capitaine, un avant, un arrière et un gardien de but. Ce but est figuré par deux poteaux entre lesquels doit passer un palet que les joueurs font glisser en le poussant avec des maillets.
Il s'agit de faire passer le palet entre les deux poteaux du but et, pour rendre ce résultat plus difficile, les joueurs des camps adverses sont entremêlés comme nous l'avons dit plus haut, afin d'empêcher que ceux d'une même équipe ne passent le palet de bout en bout à leurs camarades.,
Il en résulte un chassé-croisé très amusant, et le palet glissant entre les joueurs vire et volte à toute vitesse; ce jeu qui demande beaucoup d'adresse et d'agilité, a obtenu rapidement une grande vogue.
Comme on ne peut le jouer que sur la glace, les emplacements sont forcément limités; mais il sera pour cet hiver, si le gel est assez fort, un des plus grands attraits des fêtes qui pourront se donner sur les lacs du Bois ou des environs de Paris.

Paul Meyan.

Le Figaro – 14 décembre 1897

Séparation LE NOUVEAU LABORATOIRE DE BACTERIOLOGIE - FIGARO 7/01/97

A travers Paris


Le nouveau laboratoire de bactériologie


Conversation avec le docteur Bordas.

Nous descendons dans les sous-sols du laboratoire municipal. Une enfilade de grandes pièces carrées, aux murs nus, sans air et médiocrement éclairées, d'où s'exhale l'odeur acre et forte des acides et des essences. De-ci, de-là, des alambics, des cornues, des éprouvettes, des flacons, des mortiers, des pilons, des appareils à gaz où chauffent les produits destinés à l'analyse. Sur une table, le missel adressé naguère à M. Constans, encore empli de grainelure de plomb; par terre, des bouteilles, des boîtes cylindriques, des caisses tout ce que les progrès modernes de la fraude ont inventé de sophistifications et tout ce que le génie inventif des malfaiteurs a révélé de plus meurtrier comme engins et comme explosifs. Plus loin, tout au fond, deux salles plus étroites où fonctionnent tous les appareils nouveaux pour les examens physiologiques et micrographiques, et.pour Tétude des bacilles que recèlent l'eau, le lait et tous les produits élémentaires qui font l'objet du commerce et de l'industrie de la capitale. Voici, nous dit le docteur Bordas, le collaborateur de M. Girard, les deux pièces affectées à notre nouveau laboratoire de bactériologie. Ce n'a pas été sans peine que nous sommes parvenus à obtenir cette installation dont l'urgence était indiquée depuis, longtemps par la persistance de certaines épidémies contagieuses à Paris. L'Institut Pasteur rend de signalés services. Les laboratoires de l'Académie dé médecine luttent vigoureusement contre les fléaux modernes ; il n'y avait que l'administration de la Préfecture de police qui fût dépourvue, jusqu'à ces derniers temps, des moyens d'apporter à la science un concours sérieux et efficace. Il y a sept ou huit ans que M. Girard a demandé l'organisation d'un service de bactériologie. Le préfet de police intervint, mais sans succès, auprès du Conseil général qui opposa toujours des motifs d'ajournement basés sur l'insuffisance des ressources budgétaires. Aujourd'hui qu'il nous a été possible de prélever les fonds afférents à cette installation sur nos propres crédits, nous avons la certitude de pouvoir faire œuvre utile et féconde au profit de la santé publique. Ainsi, il n'y a pas que la mauvaise eau, et notamment l'eau de la Seine débitée à Paris, qui détermine des cas fréquents de fièvre typhoïde.

» Les falsifications que des industriels peu scrupuleux font subir au lait ont engendré un grand nombre d'affections pernicieuses et de maladies graves qui déciment la population avec la virulence du choléra. Que faire en cette occurrence ? Opérer des prélèvements ? C'est fort bien, mais cela ne suffit pas. Je suppose que dans une étable une vache soit atteinte de tuberculose. Il est possible que le propriétaire l'ignore puisque, constatation stupéfiante, il y a deux ou trois ans, une vache primée au concours, comme la plus belle et de viande la plus saine, fut, au moment où elle a été abattue, reconnue atteinte de tuberculose. Eh bien quelle est l'habitude de certains laitiers? Au fur et à mesure que s'opère la traite, ils mélangent le lait, et quand le débit se fait dans les dépôts, il suffit du liquide provenant d'une vache contaminée pour que l'ensemble du lait possède le germe de la tuberculose.

» Evidemment il existe un moyen de lutter contre ce mal épidémique susceptible de communiquer le terrible ferment aux enfants allaités au biberon et qui, en ce cas, sont voués à une consomption rapide. Ce remède, la tuberculine, est un réactif excellent qui prémunit les vaches contre la tuberculose, mais, par contre, cela détruit celles qui en sont atteintes.

» Beaucoup de propriétaires soucieux de la santé de leurs animaux l'ont adopté, mais, en l'absence de toute prescription légale enjoignant aux nourrisseurs de prendre ces mesures prophylactiques, le laboratoire municipal a dû avoir recours à d'autres moyens.

» Voici comment nous opérons: » Au cours de leur tournée, les chimistes du laboratoire font dans les étables de Paris et de la banlieue, des prélèvements d'échantillons sur des vaches de races différentes.Est-il dans le nombre des animaux corrompus ? Nous allons le savoir. Dans la pièce voisine oui, dans le petit espace qui nous est réservé

nous avons cent à cent cinquante cobayes qui sont les victimes désignées pour ce genre. d'expériences. Nous employons,de préférence aux lapins, ces animaux qui sont de petit volume, légers, commodément transportables et de contamination facile.Chaque échantillon,muni d'une étiquette spéciale, correspond à un cochon d'Inde à qui on inocule un centimètre cube de laH provenant du susdit échantillon. Il s'écoule peu de jours avant que nous ne soyons fixés sur les qualités hygiéniques du lait. Si ce dernier provient d'un animal malade, le cobaye éprouve tout d'abord des tremblements nerveux auxquels succède un état profond d'abattement. L'animal s'assoupit fréquemment, mange à peine, puis dépérit au bout de quelques semaines, six tout au plus, la mort a accompli son œuvre. Il ne nous reste plus qu'à faire pratiquer l'examen physiologique du corps, à extraire la pulpe de la rate qui est broyée et dont de petites parcelles sont ensemencées dans des tubes garnis de gélatine. Voici d'ailleurs notre dernière colonie de microbes, » nous dit M. Bordas, en nous mettant l'appareil sous les yeux.

Nous apercevons, en effet, un certain nombre de bacilles, les bacilles de Koch, légèrement teintés de rouge. Il va sans dire que, quand le Laboratoire municipal a pu ainsi établir la corruption de l'animal, sa mise à mort ne tarde pas. Grâce à ces mesures de précaution, l'administration a pu prévenir des cas de contagion des plus désastreux pour la santé publique. Comme on voit, ce laboratoire de bactériologie, malgré l'exiguïté et l'incpaamodité de ses salles, où l'on étouffe en été et où, malgré la chaleur des calorifères, on gèlera en hiver, est susceptible de lutter victorieusement contre l'envahissement croissant des affections épidémiques. L'étude et le contrôle approfondis de l'eau, du lait et de tant de produits alimentaires dont on ignore trop souvent les facultés nocives, apporteront donc à la science un nouveau contingent de concours contre des fléaux avec lesquels elle a entamé une lutte honorable et sans merci.

Jean de Malonne.
Le Figaro - 7 janvier 1897
Séparation LA MÉDECINE NOUVELLE

LA MÉDECINE NOUVELLE

Les admirables travaux du Dr E. Dumas, directeur de la Médecine nouvelle, sont désormais à l'ordre du jour de la science ; on peut affirmer qu'à l'aide de ses deux nouveaux et puissants appareils, le Carburateur et l'Electrolyse mixte, il n'est plus un cas de phtisie qui puisse résister huit jours. Il n'est pas non plus de tumeur fibreuse qu'on doive opérer. Les soins quotidiens peuvent s'exercer sans gêne ni douleur et, même dans les cas les plus douloureux, le soulagement est instantané.
Il est désormais certain que le savant maître de la méthode vitaliste est sur le point de faire triompher la médecine sans médicaments. L'hôtel de la Médecine nouvelle, 19, rue de Lisbonne, est le rendez-vous de toutes les personnes qui souffrent d'affections chroniques que nulle autre méthode n'a pu soulager.
On traite même par correspondance.

Le Figaro – 15 janvier 1897
Séparation Ne prenez jamais de bain bi-borax

Ne prenez jamais de bain sans y verser un paquet de bi-borax oriental de 20 centimes. Cela est précieux pour adoucir l'eau, pour aider à l'ouverture des pores de la peau et en activer le nettoyage parfait ; enfin ce qui est à considérer quand on prend son bain hors de chez soi les propriétés antiseptiques du bi-borax préservent de toute contagion.
Réclamer le bi-borax dans tous les établissements de bains. La Borax Company, 84, rue de Crimée, envoie gratuitement brochure et échantillon sur demande.

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Séparation POUR LES BLEUS - Apenta

POUR LES« BLEUS »

La période la plus pénible pour les jeunes soldats est celle des débuts à la caserne; aussi leurs chefs ne sauraient-ils trop veiller à la santé de leurs hommes. Les médecins devront donc ordonner aux recrues l'Apenta, dépuratif souverain, qui leur enlèvera toute fatigue.

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Séparation LES PILULES ENER sont souveraines

LES PILULES ENER sont souveraines contre la faiblesse, l’anémie. le surmenage, l’usure, le diabète, la neurasthénie, les maladies des bronches et du cœur. C’est la médication consacrée par l’Académie de médecine pour fortifier tous les organes, accroitre la virilité, abréger les convalescences. C’est le produit formique naturel. sans mélange. susceptible de l’altérer, sans mauvais goût. C’est le plus actif, le plus pratique et le plus économique. C’est la seule préparation vraiment scientifique, puisque c’est la seule qui, grâce à son enveloppe de gluten, ne fatigue jamais l’estomac, même dans les cas de maladie de cet organe. Échantillon gratuit. Dallet et Cie,84, rue Rochechouart.

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Séparation Les vieilles fausses dents sont en vérité encombrantes

Les vieilles fausses dents sont en vérité encombrantes, car elles ne peuvent servir ni à leur ancien propriétaire, ni à personne autre. On ne peut pas les donner et on hésite à les jeter, vu qu'elles vous ont coûté fort cher. A cette difficulté, une maison anglaise a trouvé une solution. Vous n'avez qu'à expédier par la poste ces intimes mises à l'écart à MM. R. D. et J. B. Fraser, 5, rue Jehan-Véron, à Dieppe, ils vous remettront soit un chèque du montant le plus élevé que l'on pourra donner, ou l'estimation, et si le prix offert ne vous convient pas, les objets vous seront retournés. Pourquoi conserver de telles choses quand vous pouvez en faire de l'argent si facilement ?



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