Le 26 octobre 1874 (un lundi), la Société municipale de Secours mutuels des quartiers de la Maison-Blanche et Croulebarbe, donnait, à 2 h., au théâtre des Gobelins, un concert au profit de sa caisse des retraites.
Le 24 décembre 1939, Paris-Soir nous apprenait que Mme Marthe Pouchenel, 20 ans, avait glissé sur le verglas dans la cour de l'immeuble où elle demeurait, 23, rue Bourgon et avait été admise à l'hospice de Bicêtre.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis.
Hier, à trois heures de l'après-midi, M. Ferdinand Wendertieffoff, âgé de
cinquante-cinq ans, journalier, et Mme veuve Henriette Masillier, âgée de
cinquante-deux ans, demeurant avenue d'Ivry, 67, se présentaient chez M. Cornet,
pharmacien, rue Coypel, et lui disaient qu'ils souffraient de douleurs d'estomac
et de nausées dont ils ne pouvaient s'expliquer la cause. Envoyés à l'hôpital de
la Pitié par M. Perruche, commissaire de police, Mme Masillier déclara, après
avoir reçu quelques soins, qu'en sortant d'un restaurant où ils avaient déjeuné,
son compagnon et elle s'étaient trouvés subitement malades.
Une enquête est ouverte à l'effet de savoir si le restaurateur désigné n'a
pas commis l'imprudence de faire cuire des aliments dans une casserole en cuivre
mal étamée.
Paris la nuit - 1903
Paris la nuit
Le Figaro — 31 mai 1903
Depuis quelque temps, le quartier de la Gare (treizième
arrondissement) était plongé chaque nuit dans une profonde
obscurité. Des malfaiteurs décapitaient les becs de gaz.
Deux d'entre eux ont été surpris rue du Chevaleret par des
ouvriers de la maison Popp, qui, dans leur indignation, les ont à
moitié assommés. On dû les porter à l'hôpital Cochin.
Faits divers
Une femme récalcitrante. - 1882
Tribunal de police correctionnelle de la Seine.
Une femme récalcitrante.
Le XIXe Siècle ― 21 février 1882
Bougon a une femme qui est jeune et jolie. Malgré cela, elle s'obstine
à travailler. C'est le secret de sa rage.
Lui n'a jamais voulu travailler : ce n'est pas son métier, cela !
Seulement, comme sa femme ne veut pas comprendre, la misère règne au logis,
les enfants crient, il tape. Car Bougon aime que la soupe soit faite et
que les visages soient joyeux.
Il a tant et si bien tapé, que les voisins se sont émus. Le commissaire
de police s'est transporté dans la mansarde où vivent la femme et les enfants,
avenue d'Ivry, 43, et voici ce qu'il a vu :
« Les époux Bougon sont logés dans une petite pièce au rez-de-chaussée,
entièrement dépourvue de meubles, et qui offre l'aspect de la plus navrante
misère. Dans cette pièce à peine éclairée, même non carrelée, sont couchés
à demi nus, sous des copeaux qui leur servent d'abri contre le froid, la
femme Bougon et trois jeunes enfants dont l'aîné a six ans, le cadet deux
ans et le plus jeune trois mois ! La femme Bougon paraît extrêmement souffrante,
et ce n'est que bien faible et en pleurant à chaudes larmes qu'elle répond
aux questions qui lui sont adressées. »
Après le commissaire, le médecin est venu et il a constaté que ces pauvres
êtres mouraient d'inanition et de coups.
Cette femme lui dit :
« Je ne porte pas plainte contre mon mari, et je désire qu'il ne
soit pas poursuivi; je vous en prie en grâce, faites qu'il ne sache pas
que vous êtes venu, il serait capable de me tuer. »
On a poursuivi Bougon, et voici ce que les témoins ont appris :
M. Bouscatel, propriétaire. — Les époux Bougon sont mes locataires depuis
un an.
M. le président. — Alors, monsieur, vous pouvez renseigner le tribunal
sur leur compte.
Le témoin. — Oh! Parfaitement. Le mari est un paresseux et une brute
; elle, est une femme douce, bonne mère, bonne épouse, travaillant avec
un courage extraordinaire. Elle a trouvé à faire des allume-feu et a acheté
des outils pour que son mari puisse travailler avec elle ; ils avaient beaucoup
de commandes et auraient pu gagner bien leur vie si le mari avait voulu
travailler; mais il n'exécutait pas les commandes et a fini par cesser complètement
de travailler.
Le jour de la fête des Gobelins, entendant crier : « Au secours ! »
je suis sorti et j'ai trouvé Mme Bougon étendue dans la cour ; lui,
était là ; elle m'a dit qu'il venait de la battre.
Quinze jours après, les voisins viennent m'avertir qu'on entendait des
plaintes chez les époux Bougon ; j'y suis allé, et la femme Bougon m'a raconté
que son mari venait de lui donner des coups dans le sein. Il prétendit que
c'était faux.
J'ai su que, souvent, il avait jeté aux ordures la nourriture de sa femme
et de ses enfants, pour les empêcher de manger ; on leur avait donné
des vêtements, il les a déchirés.
Un jour, la femme Bougon m'a dit qu'il avait pris le petit enfant dans
son berceau et qu'il voulait le tuer en le jetant à terre. Il parlait aussi
d'aller le jeter dans les lieux.
La femme Saucy. ― J'ai, dit-elle, été chercher le médecin ; elle n'a
pas voulu parler des coups au sein, disant que si son mari savait ça, il
la tuerait.
Un jour que je demandais à M. Bourgon s'il n'avait pas honte de ne rien
faire et de laisser sa femme travailler jour et nuit, elle qui allaitait
un enfant, il m'a répondu qu'il n'aimait pas le travail, qu'il aimait la
bonne nourriture, qu'il était un « mangeur de blanc ».
On ne s'étonnera pas que ce misérable ait été condamné à deux ans de
prison.
Mais qui secourra cette misère ?
F. DUCUING.
Le beau temps fait déjà songer à la campagne et par conséquent à
LA MÉNAGÈRE et à son magnifique rayon d’articles de jardins. Matériel
de parc, décoratif et autres, tout est réuni là d’une façon aussi complète
que le sont les meubles, dans la galerie du second étage où le mobilier
est exposé en appartement.
N’oublions pas le rayon des bronzes d’art, les écuries modèles du
rez-de-chaussée, qui font si grandiose effet dans un château, ni le
rayon de maroquinerie et d’articles de voyage déjà si connu et apprécié
des touristes intelligents.
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927)
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929)
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)
Il est de notoriété publique que la cavalerie a de tout temps semé le trouble dans le cœur des femmes. Et l'effet ne manqua pas de se produire dans celui trop sensible de Mme Émilie Raysin, jeune femme de 28 ans, demeurant avenue de Choisy, lorsqu'elle vit, caracolant à ses côtés, ce gars à belle prestance.
M. Perruche, commissaire de police des quartiers de la Salpêtrière et de Croulebarbe, avait reçu, depuis une semaine, un certain nombre de plaintes émanant de personnes dont les poches avaient été indiscrètement explorées par des pickpockets à la fête foraine de la place d'Italie.
Nous n'avons point à faire ici la description de la cité Jeanne-d'Arc. On a dépeint à plusieurs reprises, dans ce journal, cette cour des Miracles moderne, avec ses masures sordides ses cloaques infects et sa population de miséreux, de toute sorte.
Les locataires et le concierge d'une maison située, 12, rue Buot (treizième arrondissement) étaient réveillés, l'avant-dernière nuit, par le bruit d'une querelle violente qui s'était élevée entre deux locataires
On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.