Menu haut
sans titre 1

31 décembre

Vendredi
31 décembre 1897

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A LA PRÉFECTURE DE POLICE

M. le Président de la République, revenu hier matin a dix heures trente-cinq, de Rambouillet, a quitté l'Élysée à deux heures pour aller présider la distribution des récompenses aux gardiens de la paix et agents de la Préfecture de police qui se sont distingués par leur courage et leur bonne conduite, au cours de l'année qui vient de s'écouler.

A deux heures et demie, le Président arrivait en landau accompagné de MM. Barthou, ministre de l'intérieur; du général Hagron et du commandant Serpette.

C'était la première fois que le Président de la République présidait cette cérémonie annuelle. Aussi avait-on tenu à lui donner un éclat inaccoutumé. Malheureusement, la pluie incessante l'a beaucoup contrariée.


Londres, 30 décembre,

Les Anglais n'ont pas débarqué dans l'île de Port-Hamilton. La flotte séjourne dans ces parages, comme elle le fait chaque année en hiver.

Les sphères diplomatiques s'étonnent de l'ardeur avec laquelle la presse anglaise s'attache a propager des nouvelles fausses et sensation.

1,062 hommes de troupe et 31 officiers sont partis, hier, de Southampton, à destination de Bombay. 1,000 autres partiront le 20 janvier.


Les journaux rappellent que c'est aujourd'hui que M. Gladstone entre dans sa quatre-vingt-neuvième année. Les Associations libérales lui ont envoyé des messages de félicitations.

M. le vicomte de Borrelli, qui avait posé sa candidature à l'Académie française pour la succession de Mgr le duc d'Aumale, se retire devant M. le général du Barail qui s'est décidé, sur les instances de ses amis, à briguer également cette succession.


M. Ardouin-Dumazet publie en ce moment le treizième volume de son Voyage en France, dont nous n'avons pas besoin de faire l'éloge.

Cette publication si utile, d'un intérêt à la fois stratégique et géographique, est poursuivie par notre excellent confrère avec une persévérance et une activité qui sont justement récompensées par le succès et le nouveau volume sera particulièrement bien accueilli, puisqu'il est consacre à la Provence depuis les étangs de Berre jusqu'à Nice.


La diplomatie européenne, par analogie sans doute, a fait un accueil enthousiaste à la Valise-Cusenier, et c'est celle-là que, cette année, nos ministres envoient pour le jour de l'an aux ministres des nations amies.

Dans les magasins du boulevard Voltaire de la Grande Distillerie Cusenier, nous avons vu hier partir quatre de ces valises pour un seul ministre de Russie rien n'est plus pratique, d'ailleurs, ni plus délicieux comme cadeau que ces Valises-Cusenier qui vous apportent pour 25, 40 ou 60 francs, dans une coquette valise en osier tressé, six, huit ou douze des plus suaves liqueurs Peach-Brandy, extra-sec curaçao, Fine-Couronne, etc., etc., qui ont valu à cette puissante maison d'être réputée comme la « première marque du monde ».


Un journal anglais fait remarquer combien le chapeau haut de forme est en faveur cette saison; nous en avons demandé le motif aux plus compétents de nos chapeliers c'est, paraît-il, aux perfectionnements apportés dans l'industrie de la peluche que nous devons ce résultat; MM. Guillaume fils aîné et Chavant ont, en effet, obtenu une peluche d'un noir et d'un éclat inconnus à ce jour. Nous avions été du reste, il y a quelque temps, les premiers à en prédire le succès.


Les cochers de Paris n'auront pas à se plaindre de cette fin d'année 1897. Juste au moment où tout le monde est dehors, cherchant le cadeau à offrir, la pluie est arrivée, forçant à prendre des voitures. On peut s'en faire une idée rue Drouot, où, en face du Figaro, on voit, du matin au soir une longue file, comme à une station. Qui attire tous ces équipages, ou du moins toutes les personnes qui les ont pris ? Le Grand Dépôt, où l'on trouve de tout, depuis l'œuvre d'art, céramique, émaux, cristaux de luxe, jusqu'au bibelot d'étagère et jusqu'à l'objet d'utilité première.

C'est une visite réellement intéressante au plus haut point que celle de ces galeries où sont exposés à l'œil tous les produits les plus variés, porcelaines, faïence, verrerie, argenterie, vaisselle de tous les genres, coutellerie même, tout ce qui a rapport à la table, à l'ornementation des salons, des boudoirs, des jardins.

Les voitures de livraison du Grand Dépôt ont marché hier de l'aube à la nuit. Il va en être de même pendant ces deux jours, car les magasins restent ouverts le 1er janvier pour ne pas décourager les retardataires qui, même ce jour-là, trouveront à l'inépuisable Grand Dépôt des objets d'étrennes nouveaux, artistiques et de tous les prix.


Le service de la statistique municipale a compté pendant, la 51ème semaine, 945 décès, chiffre très voisin de la moyenne, 940, des semaines de décembre.

On a célébré à Paris 351 mariages et enregistré la naissance de 1,096 enfants vivants, 550 garçons et 546 filles.

Monselet disait souvent « L'ancienneté d'une maison est pour moi le plus sûr garant de l'excellence de ses produits. » Aussi la maison Marie Brizard et Roger, dont les chefs actuels sont les arrière-petits-neveux et arrière-petits- fils de ceux qui la fondèrent en 1755, avait-elle toute sa confiance et jamais il n'a bu d'autre anisette que l'anisette Marie Brizard et Roger, dont il existe deux qualités, la superfine et l’« extradry », plus corsée et plus sèche.

M. Hanoteaux, ministre des affaires étrangères en 1897, était passionné par Richelieu.
A TRAVERS PARIS

menu-bas