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 7 décembre

Mardi
7 décembre 1897

M. du Grosriez préfet de la Savoie, et M. Baudard, sous-préfet, se sont rendus dernièrement au palais de l'Élysée pour remettre à M. Félix Faure le piolet d'honneur que la section de Tarentaise du Club alpin français a voulu lui offrir en souvenir de sa traversée du col de la Vanoise et de son ascension de la Redoute-Ruinée. Ce piolet est orné d'écussons gravés.
M. le Président de la République s'est montré très touché du modeste hommage de la section de Tarentaise.


Avis aux Parisiens

On sait combien est grand l'encombrement qui se produit pendant tout l'après-midi, mais surtout le soir de cinq à sept heures, devant le bureau d'omnibus de la place de la Madeleine. Eh bien ! juste en face du bureau, sur le bord du trottoir, l'asphalte s'est soulevée à ce point qu'elle forme une boursoufflure de 20 ou 25 centimètres de haut. Les voyageurs qui montent sur le trottoir ou qui en descendent viennent immanquablement heurter cette banquette irlandaise d'un nouveau genre, ce qui n'est pas sans danger. Hier soir, en moins de dix minutes, nous avons vu tomber à cet endroit cinq personnes dont une dame et deux enfants qui lui donnaient la main.
Le service de la voirie devrait bien ne pas attendre qu'on ait un grave accident à déplorer pour faire les réparations nécessaires.


On annonçait dernièrement la disparition des dernières lanternes de Paris éclairées à l'huile, selon la mode d'antan. Il n'en est rien, et l'on nous a prouvé hier, avec registres et cahiers des charges à l'appui, que certaine compagnie d'éclairage était spécialement chargée par la Ville de Paris d'entretenir et d'allumer chaque soir deux cent soixante-six lanternes, ni plus ni moins, suspendues à l'aide de cordes et de poulies à des potences pareilles à celles dont on menaçait en 1793 les aristocrates.
Le treizième arrondissement est celui qui détient le record de cet éclairage à l'huile végétale ou minérale, avec 139 lanternes du temps jadis ; le premier arrondissement n'en a qu'une seule ; dix arrondissements en sont totalement dépourvus.


LA SOMATOSE

On confond bien souvent les fortifiants avec les excitants l'effet produit par ces derniers est presque immédiat mais éphémère, tandis que la «Somatose», extraite des albumoses de viande, c'est- à-dire de la partie essentiellement nutritive, constitue un véritable reconstituant durable. C'est le remède souverain, que l'on trouve dans toutes les pharmacies, contre l'anémie, la tuberculose et la débilité en général.


LES CAFÉS CARVALHO

Pendant ces dernières années, on s'est préoccupé de vulgariser les bonnes qualités de bière, et personne n'a songé à proscrire les mauvaises qualités de cafés.
Le café est pourtant la liqueur française par excellence il ne perdra pas cette suprématie, un instant éclipsée, et cela grâce aux exquis cafés Carvalho que l'on trouve en boîtes cachetées dans les bonnes maisons et, 26, rue Cadet, au siège social.

Sait-on avec quoi se désaltèrent ceux de nos députés qui montent le plus souvent à la tribune ? M. de Mun prend de l'eau pure ; M. Ribot, du café sucré ; M. Jaurès, du café étendu d'eau ; M. Jules Roche, café sucré et cognac ; M. Henri Brisson, eau sucrée et cognac; M. Poincaré, de la citronnade ; M. Méline, grog au rhum. Mais la plupart des autres orateurs prennent du quinquina Dubonnet additionné de sirop de citron et étendu d'eau fraîche.

Le 17 décembre 1897, Le Figaro s’ouvrait sur cet article : « Une douloureuse nouvelle nous arrive, rendue plus douloureuse encore par son imprévu, sa foudroyante spontanéité Alphonse Daudet est mort! »

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