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 1er novembre

Lundi
1er novembre 1897

JOUR DE LA TOUSSAINT


C'est la danse des feuilles rousses.

Elles tournoient, au gré du vent,

Des arbres nus aux vertes mousses,

De la terre brune au ciel blanc.

Elles courent, courent, ailées,

Par le même souffle envolées,

Sous le même souffle tombant

Jaunes sur les vertes mousses,

C'est la danse des feuilles rousses.

C'est par le ciel joyeux, la ronde,

— Toussaint, fête de tous les saints ! —

Sous la lumière qui l'inonde,

Des bienheureux, de gloire ceints.

Ailes d'or, ailes blanches, ailes

Toutes divines, toutes belles,

— Toussaint, fête de tous les saints ! —

Elles tournoient haut, loin du monde,

Par le ciel joyeux, c'est la ronde.

Sous le tapis des feuilles rousses,

C'est une ronde aussi demain

Les ombres des morts glissent, douces,

Et tournoient, la main dans la main,

Heureuses des rosés jetées

Près de leurs tombes visitées.

… C'est fête au ciel et c'est demain,

C'est la ronde des ombres douces,

C'est la danse des feuilles rousses.

Gaston de Bellefonds

Nisch, 1er novembre.

Le roi Alexandre, accompagné de son père le roi Milan, est arrivé aujourd'hui à Nisch à quatre heures. A la gare, il a été l'objet d'ovations de la part de la population.

Le soir, une grande retraite aux flambeaux a eu lieu.

Le maire a prononcé un discours affirmant, au nom de la population, son dévouement et son approbation de la politique du nouveau gouvernement.


Un nommé Johannes Juhen, chansonnier, demeurant à Villejuif, s'est suicidé hier, avec sa femme, en absorbant du chloral.

C'est la misère qui avait poussé ces malheureux à prendre leur funeste détermination.


L'ARRIVÉE DE M. LÉPINE EN ALGÉRIE

ALGER. M. Lépine, gouverneur général de l'Algérie, a fait hier, à quatre heures et demie son entrée officielle à Alger.

A un discours du maire, M. Lépine répondu « Je vous remercie, monsieur le maire, des paroles de bienvenue que vous venez de prononcer. J'ai le sincère désir d'acquérir parmi vous le droit de cité. Nous travaillerons ensemble pour le bien de l'Algérie, car c'est contribuer à la grandeur de la Franco et da la patrie.

» Laissez de côté la teinte pessimiste quo j'ai cru voir dans vos paroles. II me semble que quand nous aurons travaillé ensemble, ces craintes disparaîtront. »


Tandis que laborieusement nos tribunaux liquident de longues listes d'affaires, signalons une petite statistique de la justice spontanée dont sont coutumiers les Américains.

Pendant les huit premiers mois de l'année courante, c'est-à-dire du 1er janvier au 31 août, il y a eu aux États-Unis quatre-vingt-dix-sept exécutions sommaires, soit une moyenne de douze par mois. Dans cette funèbre statistique, c'est l'État du Texas qui tient la tête avec dix-neuf applications de la loi de Lynch.

Comme toujours, ce sont pour la plupart des nègres qui ont été les victimes de la vengeance populaire on en compte quatre-vingt-neuf contre quatorze blancs et trois Indiens. Sur les quatre-vingts nègres exécutés, trente-cinq avaient commis des meurtres et vingt-trois s'étaient rendus coupables d'attentats aux mœurs. D'autres ont été pendus ou fusillés pour avoir simplement écrit une lettre d'injures ou pour avoir enlevé une femme blanche ou même pour avoir refusé de témoigner en justice.

On comprend vraiment que, là-bas, les nègres, terrorisés, passent des nuits blanches !


UN FAIT INTÉRESSANT

Les personnes qui ont usé de la mixture Broux sont unanimes à en reconnaître la supériorité. Les unes l'ont employée pour donner à leur chevelure le blond vénitien aux tons chauds; les autres, pour cacher d'indiscrets et prématurés, cheveux blancs ou améliorer leur chevelure abîmée par l'emploi de mauvais produits. Les applications se font tous les jours dans les salons, 10, rue Saint-Florentin.

A tous les âges et dans toutes les situations on peut faire usage du quinquina Dubonnet comme apéritif et tonique. Dans grand nombre de familles il remplace définitivement le vermout et le madère, et déjà on le voit figurer en tête des menus des grands dîners.
Attendons-nous à lui voir donner bientôt la consécration officielle qu'il mérite à tous les égards.

Le 8 décembre 1897, l’assassin de Marie Bigot, la fille galante de la rue Pierre-Legrand, tuée d’un coup de revolver, n’avait toujours pas été arrêté.

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